Le correspondant en langue haussa de RFI est également coupable de blanchiment des produits de terrorisme. Lundi, le juge prononcera la sentence qui lui sera infligée
Le journaliste Ahmed Abba était devant la barre jeudi, 20 avril 2017, pour l’audience consacrée au prononcé du verdict dans l’affaire de terrorisme l’opposant à l’Etat du Cameroun. Dans la salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé, le juge a reconnu sa culpabilité sur les accusations de non-dénonciation d’actes de terrorisme et de blanchiment de produits du terrorisme. Un troisième chef d’inculpation était porté contre Ahmed Abba, il s’agit de l’apologie du terrorisme. Là-dessus, le juge le déclare non-coupable.
A l’ouverture du procès, le correspondant en langue haussa de Radio France internationale (RFI) était poursuivi pour non-dénonciation et complicité d’actes de terrorisme et complicité d’insurrection. Suite à un désistement des témoins de l’accusation, les chefs de Blanchiment des produits du terrorisme et d’apologie du terrorisme ont été retenues en remplacement des deux derniers. Des charges qui sont sanctionnées par la peine de mort dans la
Dans le détail, Ahmed Abba est jugé coupable d’avoir eu des échanges avec des membres de la secte terroriste Boko Haram et de ne les avoir pas dénoncés ; d’avoir toujours été présents sur les scènes de chacun des attentats terroristes survenus, ce qui de l’avis du ministère public démontre à suffisance ses liens avec des terroristes et d’avoir été trouvés en possession d’un téléphone volé par les terroristes à une dénommée Mme Bana. Pour cela, le commissaire du gouvernement requiert l’emprisonnement à vie contre le journaliste et l’obligation pour lui d’assumer toutes les dépenses liées au procès.
«Je n’ai jamais posé d’actes en relation avec le terrorisme», s’est défendu Ahmed Abba dans un élan visant à inciter le juge à opter pour une peine minimale. Ses avocats Me Joel Nakong et Me Charles Tchougang ont plaidé mardi les circonstances atténuantes pour leur lui. Ils ont invité le juge à tenir du fait qu’Ahmed Abba n’avait encore jamais «fait l’objet d’une condamnation» ou de «condamnation», mais aussi qu’il avait toujours eu «un comportement responsable» durant sa détention. Ils demandent de ce fait, une peine «inférieure à dix ans de prison». L’audience pour le prononcé de a sentence se tiendra lundi, 24 avril 2017.