Cet ethno-botaniste et membre de l’Académie des Sciences du Cameroun a été installé dans ses fonctions le 27 juin 2015 par le chef de ce village du groupement Foréké-Dschang
La communauté Atchouazong de Yaoundé et ses environs a un nouveau chef. Le Professeur Bernard-Aloys Nkongmeneck, plébiscité pour ces fonctions, a été installé le 27 juin 2015 selon les coutumes en vogue dans cette contrée. La cérémonie, présidée par le chef Atchouazong, Sa majesté E’Folong Joseph Nanfack, a eu lieu au foyer Foréké-Dschang de Yaoundé, sis au quartier Damas. Les ressortissants de ce village du groupement Foréké-Dschang dans la capitale camerounaise sont venus en masse découvrir le visage de leur nouveau chef de communauté.
De la présentation faite du nouveau chef de communauté, il ressort qu’il a une riche carrière universitaire. Le Professeur Nkongmeneck est né le 04 septembre 1948 à Dschang. Après de brillantes études secondaires, il entre à l’ex-université de Yaoundé. Ses études sont sanctionnées par une Licence en sciences naturelles en 1978, un Doctorat 3ème cycle en 1982 et un Doctorat d’Etat en systématique et écologie en 1990. Après avoir travaillé pendant sept ans comme chercheur à l’Herbier national du Cameroun, il est recruté au grade d’assistant à l’université de Yaoundé. En 2012, il est admis au grade de professeur titulaire des universités, le sommet dans ce milieu. Officiellement à la retraite depuis 2013, il continue coordonner le cycle de Master au département de biologie et physiologie végétales de l’université de Yaoundé I. Travailleur acharné, il revendique 116 publications scientifiques. Cela lui vaut d’être depuis avril 2015, membre plein de l’Académie des sciences du Cameroun. Directeur de publication du « Cameroon Journal of Ethnobotany », il a déjà encadré trente thèses soutenues dans diverses universités camerounaises et étrangères. Certains de ses anciens doctorants, à l’instar de Louis Zapfack et Pierre Marie Mapongmetsem, sont déjà Maîtres de conférences, c’est-à-dire enseignants de rang magistral.
Toujours en quête de dépassement, le Pr Bernard-Aloys Nkongmeneck a créé en juin 2006, avec l’aide de quelques collègues et partenaires, le Musée écologique du Millénaire, une sorte de muséum d’histoire naturelle, premier du genre en Afrique centrale. Le siège de cet organisme, où sont entreposés des essences forestières et des spécimens d’animaux, se trouve au quartier Obili. Spécialiste des essences forestières, le prof. a effectué plusieurs dizaines de missions dans les forêts et laboratoires asiatiques, africains, américains et européens. Il balade en ce moment son expertise dans d’autres organisations nationales. À titre d’illustration, il préside depuis le 1er juillet 2013, la Commission spécialisée de Phytothérapie et Techniques alternatives au ministère de la Santé publique. Il assure aussi la présidence du comité scientifique de l’Agence nationale d’Appui au développement forestier (ANAFOR).Généreux donateur, il trouve régulièrement des bourses pour ses étudiants. Il a déjà offert des cartons de médicaments et des microscopes dans centres de santé de Likong, Maka, Banki et Fonakeukeu, localités de l’arrondissement de Dschang, ainsi qu’à Batié, dans le département des Hauts-Plateaux.
Missions
Dans son propos d’installation, le chef du village Atchouazong a souhaité que son nouvel ambassadeur rassemble les siens à Yaoundé et ses environs, sans discrimination. Mbih ndieuh, son nom de noblesse, devra plus écouter que parler. L’intéressé lui-même en a profité pour présenter sa propre feuille de route. Sa priorité, a-t-il affirmé, est la construction d’un foyer Atchouazong à Yaoundé. Séance tenante, il a organisé, pour la cause, une collecte de fonds qui a généré un peu plus de 700 mille F cfa, avec 100 mille F cfa, comme participation personnelle. Les autres actions sont : la conception d’une base numérique de données de tous ses sujets, l’orientation scolaire et professionnelle des enfants de la communauté, la création d’une caisse communautaire pour réaliser les projets de développement au village et la mobilisation de la diaspora autour desdits projets. Il compte par exemple beaucoup sur Landry Nguemo, footballeur professionnel, pour améliorer la pratique sportive dans le village.
Pour réaliser ses objectifs, Bernard-Aloys Nkongmeneck a choisi des adjoints pour l’appuyer. Le Dr Leonard Nguimfack, Chargé de cours au département de psychologie de l’Université de Yaoundé I, assurera le role de « nkueti ». Pierre Fouelifack, propriétaire d’une entreprise de fabrication de parpaings, sera le « sob ». Martin Wamba, transporteur au sein du groupe Fokou sera le « tambia ». Le chef de la communauté Foréké-Dschang, Edouard Tannguena, représentait le chef de groupement à cette cérémonie. Il s’est dit agréablement surpris par la mobilisation affichée par les Atchouazong. Notons enfin que le Dr Bernard Momo, coordinateur du Programme national de gouvernance, notable Foréké-Dschang, a pris part à cette fête. Une bonne dizaine de notables sawa aussi.