Appelés à comparaître selon une décision du juge d’instruction de cette juridiction, Bernard Tsuite, ils sont accusés de « non dénonciation »
Les journalistes camerounais Baba Wamé, Félix Cyriaque Ebolé Bola et Rodrigue Tongue, accusés le 28 octobre 2014 de « non dénonciation », vont comparaitre devant le Tribunal militaire de Yaoundé (TMY), selon une décision du juge d’instruction de cette juridiction, Bernard Tsuite.
L’ordonnance de non-lieu partiel a été notifiée aux accusés vendredi dernier, après qu’ils aient passé « près de 5 heures debout, dans un couloir, attendant l’arrivée du juge » qui les avait « pourtant convoqués pour 8h », renseigne un communiqué signé des accusés.
Une fois arrivé, le juge a mis « près d’une heure » pour s’adresser aux accusés avant de leur signifier que les « charges pour non dénonciation » sont « suffisamment établies » pour qu’ils comparaissent devant le tribunal militaire.
Il est reproché aux journalistes, souligne le communiqué, [i « courant juillet-août 14, en tout cas dans le temps légal des poursuites, en temps de paix, [de] n’avoir pas averti les autorités militaires, administratives ou judiciaires de toute activité de nature à nuire à la défense nationale »].
Ces « faits (sont) prévus et réprimés par les articles 74 et 107 du Code pénal », rappelle le communiqué non sans ajouter que les accusés avaient pourtant bénéficié en mi-janvier 2015 de la part de la juge Aline Mbia d’une ordonnance de main levée.
Peu après, la juge a été mutée et remplacée par Bernard Tsuite qui s’est fait fort de reprendre « à zéro » le procès, dénonce le communiqué qui déplore ensuite les tracasseries dont les accusés ont été victimes avant leur renvoi devant le tribunal militaire.
Cette mesure, relève le communiqué, a été prise en toute dénégation des arguments des accusés et en violation du respect des règles des journalistes portant notamment sur la protection des sources et le fait de ne pas servir de « supplétifs » aux « services de renseignement ».
« Nous n’avons jamais eu vent de quelque activité de nature à nuire à la défense nationale », protestent les accusés qui soulignent avoir joué aux patriotes en adressant en vain au chef de la police une demande d’information sur une prétendue exfiltration à partir du Cameroun et vers l’Afrique du Sud d’ »un rebelle centrafricain ».