La renonciation à sa charge, lundi, de l’archevêque de Yaoundé, la capitale camerounaise, Victor Tonyè Bakot, entretient les supputations dans les médias du pays sur fond de bruits de casseroles
« Renonciation ou démission ? – Les dessous du départ de Tonyè Bakot», titre le quotidien Le Messager qui tient à sortir des formules convenues, visant à assurer une sortie honorable à celui qui était archevêque métropolitain de Yaoundé depuis 2003. Bien avant l’officialisation de la nouvelle, écrit cette publication, l’archevêque se savait déjà sur le départ, invité par la hiérarchie de l’Eglise catholique romaine à renoncer à sa charge depuis une demi-dizaine de mois. Les milieux ecclésiastiques prédisaient cette chute au moins pour deux raisons, affirme Le Messager, qui relaie «la réputation de mauvais gestionnaire que traîne l’ancien évêque d’Edéa», entretenue par des voix internes à l’archidiocèse de Yaoundé et notamment la procure générale des missions. On rappelle qu’à travers plusieurs notes, la procure critiquait le management du prélat qu’elle taxait de «management théocratique qui supplante le management scientifique», dénonçant l’hypothèque des biens immobiliers de l’archidiocèse pour des crédits bancaires.
«Accident, scandales, renonciation.» renchérit Mutations qui passe en revue les mêmes dénonciations, et rappelle l’accident de voiture qui avait failli coûter la vie à ce pasteur en 2008 à la sortie sud de Yaoundé. L’hedomadaire La Nouvelle, pour sa part, lève un pan de voile sur une autre sombre affaire mêlant Monseigneur Tonyè Bakot, qui aurait tenté de «faire main basse» sur une société d’ingénierie foncière et immobilière à responsabilité limitée dont les dirigeants sont actuellement en prison. De nombreuses questions se posent quant aux raisons réelles de cette renonciation, observe la radio-télévision à capitaux publics (CRTV), constatant qu’aucun motif n’a été avancé pour justifier cet acte. Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, dans un papier d’ambiance à la Centrale diocésaine des uvres (CDO), où se trouvent les bureaux de l’archevêque, décrit une tension «à couper au couteau», un Tonyè Bakot «invisible, injoignable au téléphone» et un nonce apostolique «se refusant à tout commentaire, invitant la presse à se contenter de son communiqué» de circonstance.
Revue de presse vidéo Camnews Tv du 30 juillet 2013