Elle va être érigée dans la ville d’Eseka, où a eu lieu le déraillement du 21 octobre 2016
21 octobre 2016. Les populations de Yaoundé se réveillent avec une nouvelle plutôt cocasse. L’axe reliant Yaoundé à Douala, les deux principales villes du Cameroun, est coupé. La forte pluie tombée toute la nuit a provoqué l’effondrement du pont de Manyaï. Il est impossible de traverser. Sur les réseaux sociaux, le rire se mêle aux railleries.
De leur côté, les compagnies de transport terrestre ne peuvent pas faire leur travail. Les personnes souhaitant se rendre urgemment sur Douala n’ont d’autres solutions que de prendre le train. Un départ sur Douala par le train est prévu à 10h25. La queue est interminable. Obtenir un ticket relève alors de l’extraordinaire. La compagnie ferroviaire est débordée. Jamais elle ne pourra transporter autant de monde. Pour résoudre le problème, des rames sont rajoutées, malgré les réserves émises par le chauffeur. Au départ de Yaoundé, le train est bondé. Quelques minutes plus tard, c’est la catastrophe. Le train déraille non loin de la gare d’Eseka. Informé, le gouvernement s’organise comme il peut pour éviter la panique. Mais il est trop tard. Des images tragiques inondent déjà les réseaux sociaux.
L’accident a fait 79 morts et blessé 575 personnes, de source officielle. Eseka devient tristement célèbre. Certains découvrent une petite ville du département du Nyong-Ekellé (région du Centre), avec des structures sanitaires peu préparées à accueillir autant de sinistrés à la fois. Le personnel sanitaire est débordé, le plateau technique ne lui permettant pas d’agir efficacement. Le Cameroun est en deuil, indigné.
La ville d’Eseka est imprimée du sang de 79 personnes dont le pays se souviendra toujours. C’est pour s’en assurer que le président de la République a décidé de l’érection d’une stèle à Eséka, « pour la commémoration de cette tragédie ». Paul Biya a également instruit la diligence à son gouvernement dans l’exécution de ces recommandations. Bientôt, Eseka sera de nouveau au centre des attentions.