Décédé le 06 novembre dernier, il a été enterré le lendemain dans la plus stricte intimité. Les obsèques officielles sont attendues
Le chef supérieur du canton Bell décédé le 06 novembre 2012 à Douala a été enterré discrètement dans la nuit de mardi à mercredi, conformément à la tradition Duala. René Douala Manga Bell est décédé selon ses proches à 85 ans, des suites d’une longue maladie. C’est dans la stricte intimité que l’inhumation a eu lieu, pour préserver le mystère de ce rite. La famille du disparu a reçu une visite de réconfort de la plus haute autorité administrative de la région, le gouverneur du Littoral. « Il s’agissait pour moi d’apporter à cette famille éplorée, les condoléances du chef de l’Etat, les condoléances du gouvernement, ainsi que les miennes propres. Le défunt a été un grand chef traditionnel. Il a rendu d’éminents services à son peuple, ainsi qu’à toutes les composantes sociologiques de son canton. Il a également rendu de grands services, en tant qu’auxiliaire de l’administration », a confié Joseph Beti Assomo, selon des propos rapportés par le quotidien national Cameroon-tribune. Le responsable traditionnel était respecté et consulté par de nombreuses personnes vivant à Douala, pour qui sa mort et déjà son indisponibilité précédant le drame était une grande perte. Il débute son service de chef supérieur en 1966 lorsqu’ il succède à son oncle Alexandre Douala Manga Bell, à la tête du canton Bell. Sa liberté de ton, son franc-parler, sa convivialité et son humanisme l’on rapidement ont été ses atouts. Il a incarné pendant plusieurs années le Ngondo, la fête traditionnelle Sawa, dont il aura été le président jusqu’en 2010.
Né en 1927, il a combattu au Vietnam dans l’armée française de 1950 à 1953 et collaboré à Paris à la Radio Télévision Française, à Présence Africaine, à Eclair Journal entre autres. Il a publié aux Editions AfricAvenir/Exchange & Dialogue « Le Prince Alexandre » (essai historique & politique), « Cafouillis » (roman), « Quiproquo » (théâtre), « La Deuxième Régence Doo-Doo » (essai historique) et « Chapelle païenne » (recueil de poèmes). Le Prince René a été plusieurs fois Président du Ngondo jusqu’en décembre 2010. Dans les coulisses, on annonce déjà une succession difficile. En 2009 la communauté Douala a été animée par un débat sur le nom du présumé successeur du chef supérieur, un certain, Jean Yves Manga Bell. On conteste à ce choix, le fait que l’héritier présumé n’est pas le fils ainé de son père et aussi, qu’il n’a pas les faveurs du canton. « Le problème de la succession du prince René Manga Bell n’est plus simplement une question de la famille Manga, régnante, chez les Bell ; mais le débat s’est déporté aussi dans les trois grands villages (Bonadouma, Bonadoumbe et Bonapriso), mieux dans les douze grands quartiers du Canton. Ils estiment désormais avoir aussi droit au chapitre », explique Nathanaël Njog du journal Aurore plus à Douala. Avant d’ouvrir la bataille successorale, les doualas pleurent leur grand chef.