«Fashions victims» est issue de la résidence du plasticien, Unidee 2010, qui l’a conduit à New-York, Paris, Milan et Bâle
De fil en aiguille, Alioum Moussa explore le vêtement et ses possibilités. Il en fait un instrument de communication privilégié, l’expression du lien se cousant entre lui et son environnement. Lors de sa résidence Unidee 2010, le vêtement se fait sujet central de son travail, objet de toutes les expérimentations et investigations. Au final il crée une branche de design vestimentaire qui utilise exclusivement des vêtements de seconde main ou des habits ayant été jetés ou abandonnés. A travers la broderie à la main et une touche de graphisme, ces vêtements jetés ou abandonnés deviennent au final des pièces uniques d’art portées par des mannequins d’un jour. La direction de cette exposition est portée sur la mise en place d’une boutique fictive, un concept qui se veut évolutif et interactif entre les visiteurs de l’exposition et les pièces exposées. La salle d’actualité du CCF est transformée en un magasin fictif où le visiteur découvre des pièces originales conçues à partir des vêtements récupérés.
Artiste peintre mais également sculpteur et graphiste
Alioum Moussa est né en 1977 à Maroua, au Cameroun. Plasticien, il s’avère être également un excellent graphiste. En 1993, il remporte le prix du meilleur artisan camerounais au concours organisé par le ministère du commerce, ce qui le propulse vers le monde la création. Il s’installe à Yaoundé en 1994, puis à Douala en 1999. Il anime la scène artistique avec des projets variés tels que Lecture-café pour l’atelier Vicking, où il permet l’échange et le partage entre les participants, autour de lectures artistiques et magazines. Il intervient également dans les écoles pour initier les élèves à la peinture et au dessin, par des jeux ludiques et créatifs. En 2005, il participe à l’exposition collective Elle est pas belle la vie?, à l’espace doual’art. Il est ensuite sélectionné pour une résidence IAAB à Bâle en Suisse en 2006. Cette même année, il participe à deux expositions collectives: Dongamen à Douala, au Cameroun, et Ladjé au centre Soleil d’Afrique, à Bamako, au Mali. Il fait partie du groupe qui effectue le [exitour] en Afrique de l’Ouest. Il a été lauréat de visa pour la création 2007 de Afaa/cultures France. En 2008, il présente 100 visages, un accrochage personnel, à l’espace des créateurs, à Douala. En 2009, il a exposé avec d’autres artistes à l’Ajara art Museum, à Batumi, en Georgie. Il a également mis en espace l’exposition Tam Tam et Tambours du Cameroun, à New York, USA.
Sans tapage et sans bruit, Alioum Moussa a fait son entrée comme une évidence dans le top 20 des artistes plasticiens de premier plan au Cameroun. Originaire de l’Extrême-Nord du Cameroun et très attaché à sa foi musulmane, Alioum Moussa se singularisait déjà sur la scène artistique avant que sa marque artistique n’en fasse aujourd’hui un cas particulier et ne focalise les regards vers lui. Il a construit au fil du temps un langage artistique des plus subtils qui suscite l’adhésion grâce à une apparente simplicité des formes et à la chaleur des couleurs. Mais au fur et à mesure que le regard s’approche, on découvre la complexité et la profondeur de l’ uvre. Son medium est principalement la peinture, même s’il expérimente la photographie et la performance.