Le public n’a pas massivement répondu à cette cérémonie du 15 novembre pour le moins cacophonique
Qu’est ce qui se passe encore ici? S’interroge une dame qui se rend à une cérémonie de mariage à l’hôtel de ville de Yaoundé. Sa copine, qui l’accompagne, croit savoir que Charlotte Mbango vient présenter ses médailles. Un préposé au protocole rectifie en précisant qu’il s’agit plutôt de Françoise Mbango.
Cette scène illustre l’ambiance qui prévalait à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé le samedi 15 novembre 2008. Le samedi étant un jour généralement consacré à diverses cérémonies de mariage, il était difficile de discerner les invités à ces célébrations de ceux venus rencontrer Françoise Mbango la double championne olympique du triple saut féminin lors des jeux olympiques d’Athènes et de Beijing. L’indifférence des uns contraste avec l’enthousiasme des autres. Enthousiasme mêlé d’impatience du fait de la longue attente. Débutée autour de 10 heures, la caravane de Françoise Mbango est finalement arrivée à l’esplanade de l’hôtel de ville vers 14 heures non sans avoir fait le tour des quartiers de la cité capitale.
L’entame de la cérémonie proprement dite a créé un émoi auprès du millier de personnes présentes. Deux services de protocole se télescopent. L’un, des services du gouverneur se voulant officiel et l’autre de la société brassicole sponsor de l’événement. Chaque partie essaie de prendre la parole avant l’autre pour annoncer une séquence du programme vite battue en brèche par l’autre. La confusion est totale et même les groupes de danse ne savent plus sur quel pied danser ou … ne pas danser. Le comble de ce capharnaüm est réalisé par « l’imprésario officiel ». Ce dernier multiplie les erreurs en tout genre au point où un journaliste s’inquiète en disant : « j’ai peur quand ce type prend la parole ». Un autre ajoute à cette complainte et s’interroge nerveusement « Comment a-t-il fait pour se retrouver là ? Il dit n’importe quoi et dans un français hideux ».
Françoise Mbango, visiblement fatiguée, a voulu communier avec les 4 groupes de danses, l’orchestre national, les diverses associations et les étudiants de l’institut national de la jeunesse et des sports (Injs). La championne olympique prend la parole après le mot de bienvenue du représentant du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) et le discours du secrétaire général de la province, qui a qualifié Françoise Mbango d’« une des camerounaises les plus illustres ». Elle a un mot à l’endroit du peuple camerounais, des autorités et de ses sponsors : « merci ». La double médaillée d’or reçoit trois chèques. Un de 2 millions de francs cfa venant de la Cuy, un autre de 10 millions d’une banque de la place et un troisième de 5 millions offert par la société brassicole sponsor.
L’étape de Yaoundé met un terme au tour des 10 régions du Cameroun entamé par Françoise Mbango pour « célébrer sa médaille d’or avec le peuple ». L’accueil mitigé du centre pousse à s’interroger sur les relations entre les camerounais et leurs champions sportifs hors football.