Le film de Prince Dubois Onana intitulé « sentence criminelle » dont elle a assistante réalisatrice a été retenu pour l’ouverture du FIFMI 2011
Qu’est-ce qu’on peut globalement retenir du film sentence criminel dont vous avez été l’assistante réalisatrice ?
On peut retenir que la justice populaire n’est pas une bonne chose et que c’est une mauvaise chose d’être dans un pays où la loi ne fait plus son effet.
Cela voudrait dire que selon vous, la justice populaire n’est qu’une conséquence du laxisme ou de l’inefficacité des organes de répression ?
Oui je le pense. Si on a bien regardé le film, c’est ce que le film dit et ça ne concerne que le film. Ce n’est pas mon point de vue forcément. Mais le film dit ceci : Si les pouvoirs publics avaient fait leur travail comme il se devait, je pense qu’on n’en serait pas arrivé à ce niveau où on tue quelqu’un juste parce que quelqu’un a crié ô voleur !
Vous avez été assistante dans le film « sentence criminelle », quel est votre parcours dans le monde du cinéma ?
Ça fait au moins huit ans que je suis dans le cinéma. J’ai commencé par me former, je suis passée par des écoles de formation, après j’ai fait des assistanats dans des plateaux de court métrage. Je suis passée dans le long métrage quand j’ai eu un peu de maîtrise et maintenant je pense que j’ai une formation assez bonne pour pouvoir être assez représentatif sur le plan cinématographique au Cameroun.
Est-ce qu’on peut avoir plus de précision sur votre formation ? Vous l’avez faite au Cameroun ou à l’étranger ?
Moi j’ai fait la majeure partie de ma formation au Cameroun. J’ai fait beaucoup de formations dans des structures audiovisuelles. J’ai fait beaucoup d’ateliers avec des européens comme ces belges avec qui je suis actuellement. On a fait des ateliers aussi avec des français, des burkinabè etc.
Vous êtes simplement réalisatrice ou alors vous êtes aussi actrice?
Je dis que je suis réalisatrice parce qu’il y a aussi mes films que je réalise. Mais au-delà de ça, je travaille pour des gens comme c’est le cas pour « la sentence criminelle » où j’ai été l’assistante du réalisateur. « Dans l’ombre d’une autre » j’ai été script, mais c’est généralement les trois fonctions que j’occupe. Réalisateur pour mes propres projets, assistant-réalisateur ou script. Dans ce festival par exemple, je suis assistant de Mme Arice Siapi.
Et comment est-ce que vous êtes arrivés dans le monde du cinéma ? Qu’est-ce qui vous a attiré ?
J’étais déjà passionnée depuis mon jeune âge du théâtre. C’est vrai que je commence par jouer dans un film au lycée et je crois que ce n’était pas trop ça, mais par la suite, ça m’a donné l’envie de continuer. Et puis, quand je contacte les gens du milieu, je constate que je suis beaucoup plus faite pour être derrière la caméra.
Et le métier on peut dire qu’il nourrit son homme ?
Pas tout de suite. Il faut prendre du temps comme dans tout autre métier. Quand vous avez acquis de l’expérience, vous avez toujours du boulot. Ce qui est sûr ! Si vous n’avez pas de boulot, ça veut dire qu’il vous manque quelque chose. Et ça dans le monde du cinéma, il faut prendre du temps. On n’acquiert pas de l’expérience en deux jours. Il ne suffit pas d’avoir des cours théoriques pour croire qu’on connaît le cinéma. Après les cours théoriques, il faut pratiquer longtemps et quand vous avez la maîtrise, on va courir après vous et ça peut vous permettre au moins d’avoir votre pain quotidien.
En tant qu’assistante de la directrice du FIFMI 2011, qu’est-ce que vous promettez au public de Ngaoundéré tout au long de ce Festival ?
En ce qui concerne le domaine dans lequel je suis, je gère les ateliers généralement et les partenariats IATA. Donc tous ces européens qui sont là, c’est moi qui me suis occupée de leurs invitations, de les accueillir et des ateliers qu’ils vont faire. Je pense que c’est une très belle innovation d’avoir pensé à des ateliers parce qu’il faut bien que si les jeunes n’ont pas les moyens d’aller en Europe pour se former ou bien de faires des grandes écoles, il faut bien des ateliers pour quand même leur donner quelques outils pour qu’ils se forment dans ce qu’ils ont envie de faire. Je pense que c’est une très bonne chose que ça arrive enfin dans le grand nord, un festival comme celui là. Depuis l’année dernière, on s’est rendus compte qu’il y a la qualité des films qui a évolué. Les jeunes de l’Adamaoua et de l’autre partie du Nord prennent maintenant du temps quand ils font un film. Ils prennent du temps pour faire des films bien travaillés et on voudrait que ça continue dans ce sens.
Au regard de l’édition de 2009 et de celle qui s’est ouverte ce week-end, quelle est votre vision d’avenir, quel futur vous entrevoyez pour le FIFMI ? Est-ce qu’il va survivre, est-ce que ce sera quelque chose de pérenne ?
A coup sûr, on y croit. Si on n’y croyait pas, on ne serait pas là et je pense qu’on met tout en uvre pour que ça marche. C’est vrai que pour le moment c’est un peu difficile sur le plan financier. On se bat comme on peut et on se bat pour ne pas perdre la face. Et c’est parce qu’on sait que demain, l’avenir est promoteur.
Votre dernier mot ?
J’invite le public de Ngaoundéré à participer massivement au FIFMI et à ceux qui voudront bien participer aux ateliers de ne pas perdre du temps. Il n’ya plus assez de places, mais on peut toujours les insérer dans les ateliers.