Pour poursuivre son cursus scolaire la jeune fille va entamer une nouvelle vie qui se fera très loin des siens
Il est 23 heures ce dimanche 02 septembre 2012, et Julie Mbiongueri malgré l’insistance de sa mère n’est toujours pas allée se coucher. Cette élève de 11 ans n’en fini pas de contrôler encore et encore ses affaires. En effet demain est un grand jour pour Sissi, comme l’appelle affectueusement ses proches. Elle doit faire son entrée dans ce grand monde du « secondaire ». Un passage obligé qui se fera loin de ses proches car, Julie va continuer ses études dans un internat dans la ville de Tiko(Sud-Ouest du pays). Consciencieuse jusqu’aux bouts des ongles, elle ne veut laisser passer aucune erreur. Je préfère vérifier plusieurs fois mon trousseau pour l’internat et mes fournitures scolaires. De cette façon je suis sûre de n’avoir rien oublié et je sais que j’ai exactement ce qu’on m’a demandé, déclare t- elle. Une attitude, qui lui attire les railleries des ses frères et s urs qui trouvent qu’«elle en fait trop ». Mais la jeune fille sait ce qu’elle veut et ne tient pas compte de leurs dires. Elle continue son inspection sur l’ il étonné de sa maman. J’avais pensé qu’à cet instant elle serait en train de pleurer me suppliant de ne pas la séparer de ses frères. C’est tout le contraire. Je la vois très soucieuse de bien faire et d’être en règle raconte la maman de la jeune interne.
Bien que « Sissi » affiche un visage serein et décidé, elle envisage tout de même avec appréhension le moment de dire au revoir aux siens. L’idée de quitter mes parents ne m’enchante pas vraiment. Mais je sais que c’est pour mon bien. C’est pour cela que je ne veux pas pleurer devant ma mère. Je ne veux pas lui faire de peine, explique la jeune enfant. Cette force qui se dégage de la jeune fille vient également du fait qu’elle a été préparée à passer cette étape depuis son tout premier jour à l’école. C’est comme une tradition dans cette famille, tous les élèves inscrits en section anglophone deviennent internes une fois arrivés au cycle secondaire. Et Julie ne déroge pas à cette tradition. On procède ainsi dans notre famille parce qu’elle est essentiellement francophone. Et mes ainés qui ont eux aussi fait la section anglophone sont allés poursuivre leurs études dans différentes ville du pays. Ce qui fait que je n’ai personne à la maison capable de m’aider dans la révision de mes leçons, dit la petite fille. C’est donc le souci de réussir brillamment ses études et faire la fierté de ses parents que Julie Mbiongueri a accepté ce sacrifice. La seule chose sur laquelle je serais concentrée quand je serais à l’internat sera mes études. Et c’est très bien ainsi surtout que j’entre dans un cycle nouveau. Je veux ainsi me donner toutes les chances de réussir, ajoute-elle le sourire aux lèvres. Et réussir elle le veut vraiment même si pour ça, elle ne pourra revoir les siens que trois mois après.