«Je suis comme tout le monde. Je ne suis pas coupée de mon pays d’origine»
Présentez-vous pour M. tout le monde?
Je suis Arlette Eyayé. Je suis camerounaise, Douala et Bafia. Je vis en France depuis environ dix années. C’est le mannequinat qui m’a permis d’être là. J’ai été miss Ngondo. C’est une élection de miss traditionnelle. Je suis arrivée en France, j’ai défilé pour de nombreux couturiers. Comme j’aime bien la culture et l’art, je souhaite me lancer dans la musique. Avant la musique, j’ai fait un peu de la création.
Vous entrez de plein pied dans la musique, mais quel est le parcours d’Arlette?
J’ai commencé des études de Droit, que j’ai arrêtées très vite. J’ai eu un diplôme d’hôtellerie, ensuite stylisme-modéliste au Lycée Paul-Poiret. Je vais sortir mon tout premier album très bien tôt. Il a huit titres sur des thèmes africains du jazz et des musiques traditionnelles africaines.
Racontez-nous ce qui vous avait poussé à vous présenter au concours miss Ngondo?
C’est un hasard. J’étais une adolescente modèle lorsque j’ai été repérée par ma cousine Josépha qui m’a inscrite dans une agence de mannequin. C’est comme cela que j’ai commencé dans les années 90. Je faisais donc des concours de Miss. Je n’étais pas encore Top model. Je suis allée me présenter pour les élections traditionnelles de Miss. J’ai commencé comme Miss du quartier Akwa, de la ville Douala, et de toutes les villes participant au Ngondo. Je suis passée de Miss à top Model.
Expliquez nous le processus par le quel vous passez de Miss à Top Model?
Je suis arrivée en Europe, j’ai postulé comme tout le monde pour être top model. J’ai tapé à la porte de plusieurs agences et j’ai eu la chance de bosser avec Paco Rabane. C’était parti pour les grands, les petits défilés, les moyens et même des défilés à thème.
Donc vous êtes aussi créatrice de mode?
Pendant que je faisais des défilés, je suivais des cours de stylisme modélisme pour me perfectionner. C’est ainsi que je deviens aussi créatrice de mode. J’achète des vêtements que je transforme. J’excelle un peu plus dans la transformation des vêtements, dans le stylisme et le dessin que dans la confection. J’ai des collections qui attendent dans mes placards.
Qu’est ce qui vous plaît dans cet univers?
Il faut dire que je continue d’apprécier l’univers. Ce qui me plaît, ce sont les vêtements. Tout ce qui est modèle, stylisme, élégance.
En dehors de Paco Rabane avec qui d’autres avez-vous travaillé?
Imane Ayissi, qui fait de beaux vêtements et que j’aime beaucoup. José Essam, Sadjo Be, il y en a vraiment.
Comment se passe le déclic, comment s’opère le virage dans l’univers musical?
Vous n’allez pas me croire. Cela fait presque dix années que j’ai envie de m’y lancer. Et je n’osais pas parce que je me disais toujours, à chacun son métier. Maintenant, je me rends compte que quand on a une passion, ça peut devenir un métier aussi. Moi, j’aime bien la musique, je suis entourée de musiciens et depuis je n’osais pas. Donc, il y a à peu près un an, avant le début du travail de cet album, mes amis musiciens notamment André Ebanga, m’ont dit qu’il serait temps pour moi de m’y mettre sérieusement parce que j’écris aussi un peu. Il a callé un rendez-vous avec un de ses frères qui a un studio d’enregistrement à qui j’ai soumis des textes, il avait des compositions qu’il m’a proposées. Nous avons mis tout cela ensemble pour des essais. Nous sommes partis sur un single de deux chansons. J’ai aussi fait la proposition à un grand batteur africain Dody qui a bien accepté de le faire. Il m’a proposé le reste des chansons et nous sommes partis sur un album de huit titres. Voilà comment ça se passe et je vais bientôt sortir mon album. J’estime que je suis assez bien entourée. Je vais foncer.
Vous proposez quels styles de musiques?
Comme je débute, je n’ai pas de style bien arrêté. Je laisse le choix au public d’apprécier ce que j’ai à lui offrir. Mon album est assez varié. Je fais un peu du zouk, de l’ambiance très rythmé, du traditionnel avec l’essèwè, bafia, il y a du slow, et même du jazz. Mon style est assez varié.
Qui sont vos artistes préférés?
Annie Anzouer.
Pourquoi?
Elle a une voix tout simplement magnifique. J’ai eu la chance de la rencontrer. C’est une dame de c ur.
Comment voyez-vous votre avenir dans la musique?
Moi j’y crois. Sans prétention, je pense que ça va aller à plus d’un album. Il faut cela pour se projeter dans l’avenir, moi j’ai confiance en mon album. Je ferais tout pour que cela évolue. Je vois grand. Les sorties de mon prochain album se feront simultanément en France, au Cameroun et en Côte d’Ivoire.
Qu’est-ce que vous dites au public qui va bientôt accueillir votre album?
J’espère vraiment qu’il sera au rendez-vous. Je connais le produit que je mets à leur disposition. J’espère qu’il va apprécier le travail et le rendu. Il saura s’éclater en écoutant l’album. Je l’ai réalisé en m’éclatant et aussi avec beaucoup d’énergie.
Quels sont les dates?
Elles ne sont pas encore arrêtées, car il y a un travail de préparation immense à faire encore, pour le moment, je m’autoproduis. Il y a des propositions de coproduction mais rien n’est décidé, ni finalisé.
Comment appréhendez-vous la vie des artistes musiciens?
J’appréhende les réactions, mais il faut aussi dire que je suis bien entourée. Ça ne va pas forcement plaire à tout le monde. C’est la raison pour laquelle j’essaie de varier les rythmes pour que tous s’y reconnaissent. Il y aura toujours des critiques et ceux qui ne vont pas s’y retrouver. Pour moi, cet album est plus un divertissement qu’autre chose. Si vraiment il perce alors je resterais dans la musique. Mais si je rencontre un grand couturier qui me permet de faire défilé aussi mes modèles, je ne vais pas refuser. J’aime plusieurs choses à la fois.
Quels sont les relations que vous avez aujourd’hui avec votre pays d’origine?
Les mêmes que j’avais lorsque je partais. J’y vais de temps en temps. J’ai encore de la famille là-bas. Une fois sur place, je suis comme tout le monde. Je ne suis pas coupée de mon pays d’origine. Mais il faut avoir les moyens et le temps.
A quoi ressemble votre quotidien?
Beaucoup de travail, sur l’album notamment, beaucoup de démarches et le boulot à côté.