Depuis 3 ans, elle a créé un centre pour personnes handicapées à Douala non loin de l’école publique de Deido dénommé Handiplus
Présente au lancement de l’édition du Cameroun du « petit Vélo de Ravel » à Mutenguéné dans le Sud-Ouest le 09 octobre dernier, Michelle Dives était sur les starkings blocks comme tous les autres valides de la partie. Venue de Belgique où elle vit, elle a voulu surpasser son handicap. Plus motivée que les valides qui l’entouraient, cette femme qu’on crédite d’un grand c ur en faveur des handicapés et militante contre la polio à l’égard des enfants, n’a voulu pour aucune raison, manquer l’édition du Cameroun qu’elle connait parfaitement.
En effet, habituée des routes du Cameroun, Michelle Dives y apporte un appui substantiel aux couches défavorisées, notamment aux personnes vivant avec un handicap. C’est dans ce sillage que depuis 3 ans, elle a créé un centre pour personnes handicapées à Douala non loin de l’école publique de Deido dénommé Handiplus. A travers ce centre, cette mère de 66 ans originaire de Gesves en Belgique, assiste une centaine d’enfants, de femmes et d’hommes handicapés. Machines à coudre, chaises roulantes, béquilles, matériels de travail, Michelle ne ménage aucun effort à mille lieux où elle vit, pour assister ses semblables au Cameroun. Seul hic, les procédures au port de Douala qui handicapent souvent son élan de c ur. Mais tenace, elle parvient couci-couça à braver ces barrières procédurières qui foulent au pied les textes en matière des statuts des Ong et du social.
Tout compte fait, son amour pour le Cameroun qu’elle dit vouloir aider de toutes ses forces, remonte à une demi-dizaine d’années lorsqu’arrivée pour la première fois dans le cadre d’une campagne contre la polio, Michelle n’a pas voulu s’y arrêter. Elle a multiplié des contacts afin de matérialiser son aide. Son compte facebook en dit long sur la nationalité des personnes avec qui elle partage ses quotidiens lorsqu’elle est connectée. L’actualité sur le Cameroun figure aussi parmi ses hobbies, à voir les liens des journaux en ligne et même des quotidiens nationaux scannés et partagés sur ses réseaux sociaux. Tout en parlant de sa situation due à la polio dès son bas âge, Michelle lutte au quotidien pour sensibiliser à cet effet afin que d’autres personnes ne connaissent pas le même sort qu’elle. Son unique fils est valide et pour elle, tous les enfants devraient en être aussi ainsi. Très dynamique, son entourage la crédite d’un courage qu’on retrouve uniquement chez des personnes valides.
Mais pour Michelle justement, le handicap ne devrait pas être un obstacle, car comme elle le dit, il y a de la vie pour tout le monde. Le centre Handiplus créé et entretenu par elle, est là pour matérialiser ses idéaux. D’ailleurs, ce centre compte sept employés permanents et une centaine lorsque le travail est intense. Tous des handicapés qui apprennent à vivre par eux-mêmes, loin de la mendicité des carrefours ambiants de Douala. Et pour sa pérennité, Michelle est pleine de projets. Parmi les prioritaires, la construction d’un centre en vue de réduire, au mieux, de réorienter les ressources affectées à la location et sa chaine de corolaire à la croissance de la richesse. Elle souhaite aussi de tous ses v ux, que les entreprises camerounaises viennent au secours des handicapés, non pas en leur donnant de l’argent, mais des travaux. D’autant que le centre s’est spécialisé pour les travaux d’entreprises tels que la confection des t-shirt, la fabrication d’objets d’art et d’autres petits métiers. Elle suggère aussi une prise en compte des textes en matière de scolarisation des enfants handicapés, de prise en charge dans les formations sanitaires.
Pour y parvenir, elle devrait encore cultiver la patience, puisque seule donatrice dans ce centre qui fait face à plusieurs problèmes dont les moyens pour assurer la survie du centre. Il faut par exemple en permanence du travail pour occuper autant que faire se peut, un grand nombre de handicapés qui ont la capacité de produire. Le centre qui est une composante de l’Ong Handiplus, fait aussi face à des problèmes fiscaux lors de la recherche des marchés dans les entreprises de Douala. La structure devrait se comporter comme une entreprise, c’est-à-dire, disposer d’un arsenal de dossiers afin d’accéder aux marchés aussi bien privés que publics. Autant de défis que compte relever Michelle avec des âmes sensibles et de bonne volonté.