La plus grande mine d’Afrique centrale devrait voir le jour dans le Grand Nord, pour la production de près de 554 millions de tonnes de ce minerai
Il faudra attendre trois années pour installer la mine et la raffinerie, mais cela vaudra le coup. Idée novatrice du genre en Afrique centrale, le projet d’extraction de bauxite concerne notamment les deux gisements de bauxite à Minim-Martap et Ngaoundal dans l’Adamaoua. Estimé à une production de 554 millions de tonnes, l’activité pourrait débuter en 2018 pour une durée d’exploitation de 75 ans de la mine. L’investissement de 2 084.87 milliards de Fcfa que réalise ainsi dans le pays, la Cameroon Alumina Limited (Cal), un consortium de compagnies étrangères (émiratie, indienne et américaine), vise à mettre sur pied la plus grande usine d’alumine d’Afrique, surplombant ainsi, celle Guinée-Conakry, la seule que le continent compte pour le moment. Entrant dans la classe « moyenne », la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal génère aujourd’hui un investissement global de 2. 100 milliards de francs CFA. Son principal rôle étant de servir à la raffinerie d’alumine, la construction d’un chemin de fer et un quai minéralier au futur port en eau profonde de Kribi.
La Cameroon Alumina Limited, entend donc par ce projet, établir en 2015 une production de 1,5 million de tonnes l’an, un rendement qui devrait doubler cinq ans plus tard, au terme de la construction de la deuxième partie de l’usine dès 2020. Une activité qui devrait générer entre 2500 à 3000 emplois directs. Cependant, certaines dispositions administratives restent à finaliser. En effet, le consortium est en négociation avec l’Etat du Cameroun pour convenir d’une convention minière et obtenir le permis minier. Un permis qui pour le directeur général adjoint de Cameroon Alumina Limited, Joël Sinquin, devrait permettre de déclencher l’étude de détail de la mine, de l’usine de traitement des minerais et des infrastructures.
Après les permis miniers, pour un projet de cobalt-nickel-manganèse en 2003, un autre de diamant en 2010 et en plein dans son programme de « Pays émergent à l’horizon 2035 », le Cameroun marque ainsi son désir d’inscrire son potentiel minier au c ur de son développement. Un secteur d’investissement rentable pour le pays, avec une cinquantaine de substances minérales reconnues, répartie en gisements, indices et anomalies géochimiques. Selon le bureau l’Initiative de Transparence des Industries Extractives au Cameroun (ITIE), d’ici 2013, il existe une probabilité moyenne d’exploitation de rutile, de fer des mamelles et d’uranium en fonction de la rapidité de la certification des réserves et des études de faisabilité et des études d’impact environnemental. Près d’un mois après la tenue du deuxième forum minier du Cameroun, il apparaît clairement que le pays entend mener à bien tous ses projets.