Elle affrontera le mauritanien Bakhan et le sénégalais Naby
C’est cette jeune artiste incandescente qui représentera le Cameroun au 6e jeux de la francophonie à Beyrouth au Liban, dans la catégorie chanson. Jusqu’à ce 18 septembre, ils étaient trois camerounais engagés dans cette compétition musicale, dont le groupe X-Maleya et Jafa junior. Désormais, et pour la phase finale, elle sera seule à défendre les couleurs du pays. Kareyce Fotso est précisément ce style de petites perles rares que l’on cueille parfois au détour des chemins encombrés de nos musiques aujourd’hui. Très peu de mots pourraient avec exactitude qualifier la magie qu’elle diffuse à travers ses uvres, sauf qu’elle a réussi à séduire, ou mieux, à convaincre le jury de ce prix qui avait le choix entre 25 candidats présélectionnés depuis le mois de juillet.
La force de Kareyce, c’est son style
Et si ce style a été reconnu entre une vingtaine, il est clair qu’il trouve avec Mulato, son premier album solo un rythme émouvant. Au-delà des orchestrations luxuriantes de simplicité issues de ses terres bamilékés, des arrangements hypnotiques et des mélodies conçues comme de véritables invitations au voyage, Kareyce, comme son nom l’indique, caresse les tympans ; et dans ses textes une dose d’humilité à laquelle l’on ne saurait rester insensible. Et même si elle chante en Bandjoun, sa langue d’origine, l’exploit de cette jeune étoile est telle que la force émotive qui se dégage des textes contamine dès la première écoute de l’album, et surtout du titre Mayolé, avec lequel elle est en compétition.
Parmi les trop rares chanteuses africaines qui se démarquent positivement ces temps sur la scène internationale, cette jeune camerounaise s’impose d’emblée comme un potentiel vocal exceptionnel: diction parfaite, expressivité impressionnante, justesse absolue et intelligence des textes. Dès qu’on entend une telle voix, inutile d’être grand Manu pour lui prédire un bel avenir. Inventive, habile, séduisante, émouvante, la jeune chanteuse camerounaise aux étonnantes performances et créativités vocales, incarne les voies de la chanson africaine.
Finale prévue le 25 novembre 2009
Si Kareyce a pu passer entre 25, pourquoi pas entre ses deux adversaires de la finale que sont le mauritanien Bakhan et le sénégalais Naby. Au soir du mercredi 25 novembre prochain à Lomé au Togo, le Cameroun pourra chanter haut, mais faut-il d’abord que la jeune ait du soutien. Les votes en ligne seront ouverts du 22 octobre au 18 novembre (rfimusique.com). Le lauréat du prix se produira trois jours plus tard à Cotonou, capitale du Bénin. Aussi époustouflante qu’émouvante, il reste que Kareyce est une valeur à suivre de près, de très près d’ailleurs. Tout simplement dire, Kareyce Fotso, ou le Cameroun au devant de la scène !