Le jeune cinéaste, en séjour au Cameroun pour la promotion de son film, invite les autorités à créer des écoles de cinéma de qualité
Qu’es devenu votre film «Un africain en hiver»?
Mon film un africain en hiver est actuellement en pré promotion au Cameroun. On a déposé des demandes de sponsoring et puis on attend d’avoir des réponses pour lancer la sortie en salle. Actuellement je suis au Cameroun pour les démarches en vue de la sortie du film.
Comment vous est né la passion pour le cinéma?
Ma passion pour le cinéma me vient de cette fascination pour l’art depuis ma petite enfance où je m’exerçais un peu dans tous qui étaient dessin, peinture, sculpture. Je bricolais beaucoup dans l’art, je faisais de la poésie aussi. En grandissant je me suis rendu compte que le cinéma c’étais un peu la synthèse de tout ces petits talents que j’avais. Et quand je suis arrivé en Allemagne en 2004, j’ai eu l’occasion pour la première fois de toucher à une caméra. C’était la caméra d’un cousin qui m’avait envoyé filmer l’anniversaire d’une amie et le déclic est un peu venu de là. J’avais la possibilité de manipuler les images en mouvement et c’est comme ça que je me suis rendu compte que j’avais ça en moi.
Vous n’êtes pas très connu du grand public camerounais, es-ce que vous pouvez nous parlez de vous?
Je suis camerounais d’origine et de nationalité. J’ai grandi dans le Moungo à Melong, j’ai aussi fait des établissements scolaires à l’Ouest. Je suis le fils d’une famille nombreuse, je suis parti du Cameroun en 2004 pour l’Allemagne ensuite en 2006 pour la Suisse. En Suisse, j’ai fait des études de cinéma pour être réalisateur. Je termine actuellement le master en réalisation et en média design à la Haute école d’art et du design de Genève.
Racontez nous l’histoire d’un africain en hiver?
Un africain en hiver parle est d’une histoire vécue, en partie par moi-même et puis aussi par des gens que je connais à Genève et en Europe. Il y avait aussi un besoin fort de raconter la réalité que je vois au quotidien là-bas et que je vie aussi. Donc on s’est mis sur le projet, on avait déjà fait des courts métrages et puis on a senti qu’il y avait un réel besoin non seulement venant de nous mais aussi une réelle demande de la part du public de faire un film. De raconter d’une façon singulière l’histoire des immigrés camerounais et africain en général en Europe et même de façon plus globale des immigrés à travers le monde.
Votre film est passé au Fespaco en 2011.
Disons qu’on était au courant du Fespaco déjà quelques années en avance. On a envoyé une copie du film qui a été soumis aux sélections et le film a été sélectionné et on a été invité par le Fespaco pour venir présenter le film à Ouagadougou. Les cinéphiles du Fespaco l’ont bien accueilli. Ce qui est encourageant.
Quel regard jetez-vous sur le cinéma camerounais en ce moment?
Je pense que le cinéma camerounais traverse une période de turbulence malgré la facilité d’accès aux nouvelles technologies de l’image et du son. J’ai des propositions à faire ? Je le ferai en temps opportun. On attribue l’échec du cinéma camerounais à l’absence de salles de cinéma. Mon point de vue sur cette question est tout autre. Le problème au Cameroun, c’est la formation. Parce qu’on ne peut pas se plaindre de ne pas avoir de salles de cinéma si on n’offre pas la formation de qualité aux jeunes qui veulent être des cinéastes demain et si on ne produit pas, on ne met pas les moyens techniques et financiers pour qu’ils produisent des films de qualités. Le problème de l’absence des salles de cinéma pour moi est un faux procès. Je pense que quand on aura formé de vrais cinéastes dans des écoles créées par nous-mêmes, les salles viendront toutes seules. C’est une évidence.