Des décisions signées le 04 novembre révoquent ou suspendent certains
Leur sort était attendu par l’opinion nationale et internationale. Il est désormais connu. Au motif d’indélicatesse et compromission grave portant atteinte à la considération de la police par arrestation irrégulière d’un réfugié, l’inspecteur Ndam Ibrahim et le gardien de la paix Ndam Amadou sont révoqués du corps de la Sûreté nationale du Cameroun. L’on se souvient que le 08 octobre 2008, le lieutenant-colonel équato-guinéen Cipriano Nguema Mba, est enlevé par les deux policiers camerounais et remis aux autorités de son pays malgré son statut de réfugié. A travers un communiqué datant du 20 octobre 2008, le gouvernement camerounais, tout en s’y désolidarisant, condamnait cet acte qui est une violation flagrante des usages et conventions diplomatiques en vigueur.
L’arrêté révoquant les deux hommes en tenu et signé au nom du président de la République par le secrétaire général de cette institution, Laurent Esso, précise que cette sanction entraine la suspension des droits à la pension des deux policiers qui ne bénéficieront que du transport gratuit pour eux-mêmes, leurs enfants légitimes à charge, ainsi que leurs bagages du lieu de service à leurs localités d’origine.
D’autres sanctions ont été prononcées par décisions signées du Délégué général à la Sûreté nationale, Edgar Alain Mebe Ngo’o, toujours au nom du président de la République. Elles concernent onze policiers pour des motifs aussi divers et variés que insubordination hiérarchique caractérisée, extorsions de biens appartenant à des tiers, indélicatesses avérées dans l’exercice des fonctions d’agent assermenté en matière de constat d’accidents de la circulation routière, extorsion de fonds, extorsion de fonds à un demandeur de passeport ordinaire, indélicatesses graves et répétées dans la vie privée, comportement désobligeant, chantage, arnaque, racket et extorsion de fonds perpétrés au préjudice d’expatriés, extorsion de fonds, extorsion de fonds dans l’exercice de des fonctions. Ces mesures touchent autant les services centraux qu’extérieurs tels la direction de la sécurité publique, la direction de la police des frontières, la compagnie de sécurisation des diplomates, la direction des ressources humaines, le Commissariat de sécurité publique du 9ème arrondissement de la ville de Douala, entre autres.
Des sanctions pour quels impacts?
A travers ces mesures, les autorités visent à assainir les comportements au sein de la police camerounaise dont l’image est grandement ternie par des actes qui vont de la « traditionnelle » arnaque des chauffeurs de taxi à la création de réseau pour l’obtention documents officiels (passeports, cartes nationales d’identité par les non-camerounais) en passant par l’ivresse dans les bars et l’application à temps et contre temps de certaines mesures des autorités. Le moins qu’un puisse dire est que la police camerounaise ne bénéficie nullement de l’estime des populations pour lesquelles elle devrait uvrer. Plusieurs sanctions ont déjà été prises par le passé. Mais, le citoyen ordinaire dit toujours attendre de voir leurs effets concrets sur le comportement des agents ripoux. Les autorités camerounaises promettent de poursuivre ce type de mesures tant qu’il y aura des indélicatesses. Néanmoins, une certaine opinion demande la suppression pure et simple de la police camerounaise et le transfert de ses compétences à la gendarmerie.