Une eau est considérée comme potable dès que l’on peut la consommer sans risque
L’OMS estime que les 3,5 millions de victimes de l’eau, «source de mort», pourraient être évitées si, ces personnes se trouvaient à moins de 200 mètres d’une canalisation en milieu urbain. Ou si elles ne marchaient pas plus de 20 minutes en milieu rural à la recherche du précieux liquide. Une majorité de ces victimes sont issues des pays en développement où l’importance de la population privée d’accès à l’eau potable n’a cessé de croître. On se rend compte en effet que l’objectif des années 80 qui était de parvenir à l’assainissement pour tous d’ici l’an 2000 n’a pas été atteint.
Les bons conseils d’antan
Une dizaine de maladies sont directement liées à l’eau et les maladies diarrhéiques font des victimes partout dans le monde. Et un enfant attrape souvent la diarrhée en avalant les microbes qui se trouvent dans les selles. Ces microbes peuvent se transmettre par la suite de plusieurs manières: l’eau ou les aliments, les mains, la vaisselle, les couverts. Par des mouches, partout présentes, ou la saleté retenue sous des ongles mal entretenus. Or, la diarrhée entraîne une perte énorme de liquide, une déshydratation qui conduit souvent à la mort, lorsqu’il n’y a pas de prise en charge. La première attitude recommandée par l’OMS est le respect des règles d’hygiène élémentaires: se laver les mains avec du savon après chaque passage aux toilettes. Ce geste devra être répété plusieurs fois au cours de la préparation des repas ou quand on passe d’un aliment à l’autre.
D’après l’UNICEF, le simple fait de se laver les mains à l’eau et au savon pourrait, six fois sur sept, éviter les cas de dysenterie transmis dans le milieu familial. Malheureusement, l’on n’a pas toujours la quantité d’eau nécessaire à disposition pour accomplir ce geste. Alors on fait des économies d’eau et les conseils sont négligés. D’après l’UNICEF toujours, si l’on améliore l’approvisionnement en eau, l’assainissement (la présence des latrines et toilettes propres) et le respect des règles d’hygiène, on réduit de 30% le nombre de cas de diarrhée. On réduit de 65 % celui des morts liées à cette maladie. Ces attitudes entrainent aussi la diminution des autres maladies liées à la présence d’eau, comme le paludisme ou la maladie du sommeil.
«Nous buvons 90% de nos maladies»
Ces derniers temps, l’on a vu apparaître un nouveau procédé de traitement des eaux, agréé par l’OMS. Baptisé SODIS, il repose sur une technique de désinfection de l’eau par l’utilisation de l’énergie solaire. Ce procédé permettrait d’obtenir une eau de bonne qualité, autant que si elle aurait été bouillie! Il suffit de remplir quelques bouteilles en plastique ou en verre, puis de les exposer au soleil sur une surface noire et réfléchissante. On attend jusqu’à cinq heures, le temps pour les rayons solaires de «tuer» les microbes présents dans l’eau. SODIS, après avoir fait ses preuves au Burkina Faso, ou encore au Togo est déjà expérimenté au Cameroun. Louis Pasteur disait que «nous buvons 90% de nos maladies». Ce n’était pas pour stigmatiser uniquement l’eau insalubre. C’était pour attirer l’attention sur les autres maladies non transmissibles, imputables à nos styles de vie (diabète, cancer, sida.). La nourriture inadaptée, le manque d’activité sportive sont tout aussi nocifs. Cela n’empêche pas de prendre en compte le rôle essentiel de l’eau.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) avaient fixé en leur septième point, de réduire de moitié d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base. Or la rareté de l’eau empêchera de l’atteindre, menacée par la démographie galopante. Il apparaît donc important de mieux gérer la ressource quand elle est disponible. Ne pas la stocker afin d’éviter les risque de contamination et de créer des zones de reproduction des moustiques, et autres insectes qui transmettent les maladies comme le paludisme ou la maladie du sommeil. Il revient donc à chacun d’apporter sa contribution en apprenant à conserver et préserver la ressource au quotidien.