La gente féminine n’apprécie pas ce condom qui est sensé les protéger contre les maladies sexuellement transmissibles
Le préservatif féminin (connu sous le nom de Fémidon) demeure très peu utilisé et même très peu connu des populations. Pourtant, depuis sa création, plusieurs campagnes publicitaires ont été faites par les gouvernements dans plusieurs pays du monde dans le cadre de sa vulgarisation. Au Cameroun par exemple, plusieurs activités sont menés dans le but de sensibiliser les populations sur le port de cet objet cet optique. Le 12 juin 2009, Fally Ipupa, artiste congolais ainsi que des artistes camerounais se sont réunis pour sensibiliser les populations sur l’utilisation du préservatif féminin.
Le 8 mai 2009, l’artiste camerounais Manu Dibango avait également mené une campagne de sensibilisation, où il valorisait le fémidon. Au Cameroun le préservatif féminin n’attire pas toujours ses principales cibles, à savoir les femmes. Quelques unes d’elles le trouvent même grossier, difficile à porter et encombrant lors des rapports sexuels. Quelques unes le qualifie d’entonnoir ou encore de puits.
Les femmes qui en connaissent l’usage restent cependant peu enclines à l’utiliser pour plusieurs raisons. Suite à la promotion de ce préservatif, je me suis dit, enfin quelque chose qui pourra mieux protéger la femme contre les maladies sexuellement transmissibles et surtout contre le VIH/Sida. Mais dès que je l’ai utilisé pour la première et unique fois, je l’ai trouvé assez dégoutant. Il est impossible de faire l’amour en tenant le préservatif. Le plaisir n’est pas au rendez-vous au bout du compte, explique Marie Chantal Mengue, commerçante. Comme elle, plusieurs femmes interrogées dans les rues de Yaoundé au Cameroun disent avoir utilisé ce condom et que même sa morphologie n’attire pas, comme le dit Lucienne Z. Pour elle, le préservatif féminin est trop visqueux et difficile à utiliser. Je ne peux pas introduire cette histoire effrayante dans mon corps.
Un rejet total du préservatif féminin qui est à l’origine de sa disparition sur le marché et même dans les hôpitaux. Dans plusieurs pharmacies visitées à Yaoundé, plusieurs n’en vendent pas parce que les populations ne l’achètent pas. Elles n’en demandent même pas. Nous avons acheté en 2006 plusieurs stocks de ce préservatif, mais nous n’avons presque rien vendu. Alors nous avons décidé de ne plus en vendre, raconte la responsable d’une pharmacie à Yaoundé.
Le dégoût des femmes pour ce préservatif les pousse à continuer à utiliser massivement le préservatif masculin qui est d’ailleurs vendu à un coût moindre. Au Cameroun par exemple, un préservatif féminin est commercialisé à 100Fcfa, tandis qu’avec 100FCfa l’on peut se procurer tout un paquet tout entier de préservatif masculin.
Le préservatif féminin est arrivé au Cameroun à la fin des années 1990. Il est resté longtemps un secret de polichinelle. Certaines n’en revenaient à la vue de cet objet très mal connu et moins exploré par les dames. Seules, celles qui venaient de l’Europe ou des Amériques en avaient une idée, mais vraiment vague parfois. Le préservatif féminin se présente comme suit. Il est large de près de 10Cm de diamètre avec à ses deux extrémités deux anneaux en caoutchouc. Au cours de l’acte sexuel, l’un des anneaux (le plus petit côté) est introduit dans le vagin, tandis que l’autre reste à l’extérieur. Et pendant l’acte sexuel, la femme soutient le préservatif avec sa main pour qu’il ne ressorte pas. Un exercice pas très aisé à pratiquer.