La saison 2012 des prix Nobel s’est achevée avec la remise du prix en Sciences Économiques aux américains Alvin Roth et Lloyd Shapley
Paix: L’union Européenne en pôle position
Le prix Nobel de la Paix 2012 a été attribué à l’Union européenne, l’annonce a été faite à Oslo en Norvège. Un choix qui peut paraître surprenant de prime abord, surtout à la vue des autres candidats en lice cette année. Pas moins de 231 individus ou organisations prétendaient à ce titre honorifique. Ainsi, par exemple, Gene Sharp, théoricien américain de la révolution non-violente ou encore l’évêque mexicain José Raul Vera Lopez figuraient sur la liste des favoris, tout comme les militants des droits de l’Homme en Europe de l’Est. Le prix Nobel de la paix 2012 attribué à l’Union européenne, dans un contexte de crise, vient récompenser l’effort entrepris par l’organisation dans le processus de stabilisation du continent européen. L’Union européenne est un projet synonyme de paix et de démocratie depuis maintenant plus d’un demi-siècle. D’après sont président du comité Nobel norvégien Thorbjoern Jagland. « L’Union européenne et ses ancêtres contribuent depuis plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’Homme en Europe.
Physique: Un français et un Américain primés
Le Prix Nobel de physique 2012 a été décerné au Français Serge Haroche et à l’Américain David Wineland. Le jury les récompense pour « leurs méthodes expérimentales novatrices qui permettent la mesure et la manipulation des systèmes quantiques individuels. Ces recherches permettent d’améliorer la sensibilité et la précision de certains appareils de mesure dont les horloges qui sont devenues capables de détecter les masses des matières dans le sous-sol ou les déplacements de la croûte terrestre, prémices des tremblements de terre », a-t-il fait savoir, observant que ses travaux sont aussi « la base des ordinateurs quantiques plus efficaces que les ordinateurs classiques ». En ce qui concerne le Nobel qu’il vient de recevoir, M. Haroche a affirmé qu’il ne s’y attendait pas et savait qu’en 2012, la physique quantique pourrait être primée parce les années passées avaient porté sur d’autres sujets. Je tiens à dire que ce prix est le fruit d’un travail d’équipe et je suis très content de le partager avec mes collègues avec qui j’ai travaillé, a déclaré le physicien.
La médecine remis à deux généticiens
Le Prix Nobel de médecine 2012 a été remis conjointement à John B. Gurdon et Shinya Yamanaka pour avoir découvert que des cellules adultes peuvent être programmées en cellules pluripotentes. L’Académie Nobel met à l’honneur leur travail sur les cellules souches, l’un des champs de recherche les plus prometteurs pour le développement de nouvelles thérapies à partir de cellules reprogrammées pour accomplir une fonction spécifique. Traditionnellement le premier prix à être remis, le Nobel de médecine a d’ores et déjà récompensé 199 scientifiques lors de 102 remises. Créé en 1901, le Nobel a été suspendu à plusieurs reprises notamment en raison de la Première et de la Seconde guerre mondiale. Comme tous les Prix Nobel, celui-ci peut récompenser deux chercheurs en même temps, qui se partagent ainsi le prix. Si un troisième a joué un rôle conséquent dans l’aboutissement de leurs travaux, celui-ci pourra aussi être inclus dans la remise. Le Nobel de médecine et physiologie fut remis en 38 occasions à un seul et unique lauréat, partagé entre deux lauréats 31 fois, et divisé en trois à 33 reprises.
La Littérature: Un asiatique sur le podium
Le Prix Nobel de Littérature 2012 a été décerné à l’écrivain chinois Mo Yan le 11 octobre 2012. Son véritable nom est Guan Moye. En 1981, il publie son premier roman, « Radis de Cristal », et prend le nom de plume Mo Yan qui signifie « celui qui ne parle pas ». Sa reconnaissance est immédiate, mais ce n’est qu’avec son « Clan du Sorgho » (Hong Gaoliang), qui sera porté à l’écran sous le nom « Le Sorgho rouge » par Zhang Yimou en 1986, qu’il atteindra sa notoriété actuelle. Il est né le 17 février 1955 à Gaomi dans la province du Shandong.
La Chimie: Deux médecins spécialistes des cellules récompensés
Robert Lefkowitz et Brian Kobilka ont été récompensé le 10 octobre 2012 dernier pour avoir élucidé la manière dont les cellules du corps humain sentent leur environnement, en découvrant la famille des récepteurs couplés aux protéines G. La moitié des médicaments passent par ces récepteurs pour agir. Les récepteurs couplés aux protéines G, situés dans la membrane qui sépare les cellules du monde extérieur, sont sensibles à des hormones comme l’adrénaline, mais aussi à la lumière, des odeurs, des saveurs. Robert Lefkowitz, 69 ans, est professeur de biochimie au Duke University Medical Center de Durham, (Caroline du Nord) et Brian Kobilka est professeur de Médecine et de Physiologie moléculaire et cellulaire à la Stanford University School of Medicine (Californie). Lefkowitz s’intéresse aux récepteurs depuis plus de 40 ans. Dès 1968, son équipe a repéré des récepteurs en attachant de l’iode radioactif à diverses hormones. Ils ont ensuite extrait ces récepteurs, pour les étudier. Dans les années 1980, avec Kobilka, ils ont isolé le gène qui code pour l’un de ces récepteurs. Quantité de récepteurs ont alors été identifiés. En 2011, Kobilka a réalisé une autre prouesse, en obtenant une image d’un récepteur au moment même où il est activé par une hormone et envoie un signal à l’intérieur de la cellule. Une sorte d’aboutissement pour des décennies de recherche.
L’économie consacre deux enseignants
La saison 2012 des prix Nobel s’est achevée avec la remise du prix en Sciences Économiques aux américains Alvin Roth et Lloyd Shapley. En effet, les 20 lauréats des dix dernières années incluent 17 Américains. Le prix Nobel d’économie 2012 décerné à ces deux chercheurs-enseignants couronne leurs travaux sur les marchés et la façon d’ajuster l’offre et la demande. Selon le comité cette année, le prix récompense un problème économique central: Comment associer différents agents le mieux possible. Séparément, Alvin Roth et Lloyd Shapley ont cherché à déterminer les conditions permettant les associations les plus stables et les plus efficaces, par le biais de la théorie des jeux.