Avec ses mélodies langoureuses et mélancoliques, Sergeo Polo est aujourd’hui l’artiste camerounais qui fait l’unanimité par-delà les générations
Le président de Deïdo à Paris, le roi Polo XVIII, tels sont les noms que Sergeo Polo s’est auto-attribué pendant plus de quinze ans de carrière musicale. Originaire de la région côtière du Cameroun, Mpollo Serge de son véritable nom est un artiste fier de ses origines Je suis un Sawa. Pour être plus précis, j’ai une ascendance Ewodi (Nkam) par ma mère et Batanga (Océan) par mon père. J’ai passé une grande partie de ma vie au quartier Deido où j’ai été élevé par mes grands-parents (maternels). Ensuite, je me suis envolé pour la France où je réside actuellement. Je suis marié et père d’une petite fille, Larissa à qui j’ai d’ailleurs dédié une chanson certifie Sergeo Polo. Doté d’une puissance vocale phénoménale riche en nuances qui lui permet de chanter sur tous les registres et d’un style plein de fraîcheur, débordant de vitalité, son succès est assuré par des textes fouillés et savamment écrits qui parlent de ses propres expériences, de la vie quotidienne ou de celles des autres en mettant un accent particulier sur les maux qui minent la société africaine lorsque j’écris mes chansons je m’inspire généralement des situations dont il m’a été donné d’être le témoin et qui, au demeurant, sont le reflet de notre société. Si des thèmes comme la jalousie, l’amour ou la souffrance apparaissent souvent au c ur de mes compositions, c’est davantage en raison de leur emprise sur notre quotidien. Ce qui peut donner le sentiment d’une similitude de vue avec mes aînés révèle le président de Deïdo à Paris.
Il est le pur produit de l’école du cabaret J’ai commencé à chanter lors des concerts scolaires alors que j’étais au collège. Lorsque j’ai arrêté mes études en classe de terminale, je me suis pleinement investi dans la musique. C’est ainsi que je me suis produit pendant plusieurs années dans des cabarets, ce qui m’a ensuite donné l’opportunité d’accompagner certains grands noms de la musique camerounaise tels que Eboa Lotin, Sallé John, Ben Decca, Tchana Pierre et beaucoup d’autres affirme le roi Polo XVIII. Il a baigné dans cet environnement pendant une décennie jusqu’à la sortie de son premier album «Le mari d’autrui». Cet album en duo avec Njohreur, paraît en novembre 1996 et connaît un succès fulgurant sur l’ensemble du continent africain. Depuis lors, Sergeo Polo est resté au sommet de son art avec la sortie de ses autres albums: «Carton rouge en novembre 1998 et «Georgie» en novembre 2000. Ce mois décidément semble lui porter bonheur puisque lui-même né à Douala un 14 novembre 1970. En novembre 2002, il enregistre sous le label JPS Productions la «Chicotte de papa». Cet album qui réunissait les plus grands noms de la musique camerounaise (Guy Nsanguè, Aladji Touré, Conty Bilong, Manulo .), un opus qui a battu le record des ventes et lui a permis d’être désigné meilleur artiste de l’année 2003 et auréolé d’un disque d’or. La même année il signe un autre duo avec le légendaire chanteur de Makossa Guy Lobè sous le titre «Cocktail», sorti en CD et DVD. «Le prisonnier», album sorti en novembre 2005, s’inscrit dans la même lancée et lui permet de se maintenir aux cimes de la musique camerounaise, puisqu’en mars 2006, il se voit une fois de plus honoré par le public camerounais qui lui permet, en votant majoritairement pour lui, d’être désigné meilleur artiste masculin de l’année 2005 lors des «Canal d’or» organisés par la chaîne de télévision Canal 2 International. Pour tout couronner, la Grande Chancellerie des ordres nationaux lui décerne le titre de Chevalier du mérite camerounais.
En 2008, sur la demande d’Orange Cameroun, il sort un mini album «On est ensemble» qui accompagnera désormais tous les événements organisés par cet opérateur de téléphonie mobile et les Lions indomptables. Deux ans plus tard, «Amour à Deux, Amour à Vie» est sur le marché. Produit par ses soins sous son label SP Association titre de l’album qui a été réalisé par Toto Guillaume et qui a connu la collaboration des artistes africains de renoms: Barbara Kanam, Landry Ifouta et Mirage Supersonic. Ce dernier opus, savant cocktail de rumba, de zouk, de Makossa dans lequel il développe les thèmes de l’amour, du pardon, est aussi une exhortation à la protection de Dieu. Du fait que ses chansons ont été adoptées par le public, il s’est investi d’une lourde responsabilité vis-à-vis de ses fans d’où l’appellation Roi Polo XVIII qu’il justifie Ce nom traduit simplement le fait que, plus que jamais, je travaille pour le public, je suis soucieux de contribuer au bonheur des gens, des couples, des familles. Je voudrais que ma musique continue à illuminer le quotidien de tous. C’est ma mission, et ce n’est donc pas de la prétention.