C’est le chiffre communiqué par le comité national de lutte contre le Sida au moment où se célèbre la journée mondiale de lutte contre la maladie.
En 2008, l’on estime à 543 294, le nombre de personnes vivant avec le Vih au Cameroun dont environ 153 185 (8 232 enfants) sont éligibles au traitement par les antirétroviraux.
Les propos du docteur Jean Bosco Elat, secrétaire permanent du groupe technique central du comité national de lutte contre le Sida (Cnls), donne des frissons en cette 20ème journée mondiale de lutte contre le Sida. Un chiffre qui épargne cependant les personnes affectés par la maladie et qui ne se sont pas faites dépistées. Dans cette galerie de statistiques, la région du Centre se taille la part du lion. Elle vient en tête en termes de personnes vivant avec le Vih avec ses 111 287 personnes infectées. Soit 47 % de l’ensemble du territoire national. La région de l’Est vient en queue de peloton avec seulement 15 % de l’ensemble du territoire national. Même si ces statistiques peuvent sembler alarmantes, le Docteur Jean Bosco Elat constate que la courbe d’évolution de la maladie au Cameroun est descendante. Une situation qu’il explique par une « réponse nationale au Vih/Sida ».
La riposte camerounaise
Avec l’appui des Ong, associations et organisations internationales comme l’Onusida, les autorités sanitaires nationales ont organisé une riposte contre la maladie. Une riposte qui se décline en six axes stratégiques : la prévention, la vulgarisation de l’accès au traitement, la protection et le soutien aux du fait du Vih/Sida, l’appropriation de la lutte par les acteurs, la promotion de la recherche et de la surveillance épidémiologique et enfin, le renforcement de la coordination, de la gestion, du partenariat et du suivi évaluation. En ce qui concerne la prévention, l’introduction des modules d’enseignement de l’éducation à la vie familiale (EVF) en matière de Vih/Sida est l’une des méthodes appliquées par les autorités sanitaires. En outre, 1 894 enseignants ont été formés à l’EVF.
Des actions ont aussi été menées dans le souci de limiter les risques de contamination au Vih de la mère à l’enfant. 139 562 femmes enceintes ont bénéficié du conseil du dépistage du Vih. L’on peut aussi relever une opération de communication à large échelle organisée autour de la question à travers la mise en place de plus de 1200 logos géants portant des messages de sensibilisation. En ce qui concerne la vulgarisation de l’accès au traitement, le Cnls affirme qu’environ 153 00 personnes sont éligibles au traitement par les antirétroviraux. A côté de cette mesure, les formations sanitaires assurant un service de prise en charge des patients infectés ont augmenté. Pour ce qui est des orphelins et enfants vulnérables vivant avec le Vih, 45 186 d’entre eux ont bénéficié d’une prise en charge effective.
Autant d’actions et bien d’autres qui ont contribué à freiner la progression de la maladie. Mais, ces actions restent largement insuffisantes pour stopper de façon optimale l’évolution du Sida au Cameroun.