Marchés de prêts en 2023 : Afreximbank classée leader en Afrique subsaharienne

La banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) a été classée numéro un dans les trois catégories du dernier classement des marchés de capitaux en Afrique.

Bloomberg Capital Markets League Tables Report a classé la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) à la tête des catégories « Arrangeur principal mandaté », « Teneur de livre » et « Agent administratif » du dernier classement des marchés de capitaux en Afrique subsaharienne.

Pour le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque : « ces classements exceptionnels dans les tableaux de classement de Bloomberg soulignent l’engagement d’Afreximbank à stimuler la croissance économique et à faciliter les flux de capitaux sur le continent africain, tout en reflétant notre résilience et notre capacité à faire face à des conditions de marché difficiles ».

En dépit des défis auxquels le marché africain des prêts syndiqués a été confronté en 2023, avec des volumes relativement faibles à 32 milliards de dollars US et un total de 82 prêts seulement clôturés au cours de l’année, les classements reflètent l’engagement inébranlable d’Afreximbank à remplir son mandat.

En particulier, la Banque a presque doublé sa part de marché dans les catégories Arrangeur principal mandaté (MLA) et Teneur de livre, passant de 8 % et 9 % en 2022 à des taux impressionnants de 19 % et 14 % en 2023, respectivement. Dans la catégorie Agence de prêts, Afreximbank a conservé une part de marché significative de 15 %, tout en franchissant une étape remarquable en s’adjugeant la position de numéro un des agents de facilités pour la toute première fois. L’équipe spécialisée de la Banque s’est engagée à accroître la fourniture de services d’agence et de fiduciaire de sécurité pour ces prêts et gère activement certains des prêts les plus importants du continent.

L’augmentation de la part de marché d’Afreximbank est particulièrement remarquable dans les secteurs difficiles du pétrole et du gaz et du financement souverain. Parmi les principaux financements facilités par la Banque en 2023, on peut citer le projet Gleam de 1,3 milliard de dollars US pour le ministère angolais des Finances, le plus important « prêt vert » en Afrique à ce jour ; le préfinancement partiel du financement multi-sources de 2,7 milliards de dollars US pour le ministère des Finances et de la Planification de la Tanzanie, qui soutient le développement des lots 3 et 4 de l’autoroute de l’Est.

Le préfinancement partiel du financement multi-sources de 2,7 milliards de dollars US pour le développement des lots 3-4 du chemin de fer à écartement standard soutenu par le ministère des Finances et de la Planification de la Tanzanie ; la facilité annuelle de 1,3 milliard de dollars US pour la compagnie pétrolière nationale angolaise Sonangol ; et un engagement initial de 2,25 milliards de dollars US de la facilité de prépaiement du pétrole brut de 3,3 milliards de dollars US pour la compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC).

Afrique subsaharienne : 42 milliardsFCFA pour soutenir les PME

Atlantic Business international ( ABI), une filiale du groupe marocain Banque centrale populaire (BCP) a signé le jeudi 14 septembre 2023 à Abidjan, au cours d’une cérémonie, une convention de financement avec la Banque Européenne d’investissement ( BEI) pour accroître le financement des PME en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina-Faso.

 

Atlantic Business International (ABI), holding de participation en zone UEMOA du groupe BCP (Banque Centrale Populaire) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont conclu un accord de financement de 65 millions d’euros pour accompagner les entreprises en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Sénégal via le réseau Banque Atlantique. À travers cet accord, le groupe BCP et la BEI élargissent leur coopération au marché des PME de la région.

Cet accord de financement d’un montant de 42,5 milliards FCFA est destiné aux PME de 250 salariés desdits pays via le réseau Banque Atlantique. «  Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de notre engagement en faveur de la modernisation et de la professionnalisation des PME. Nous ciblons particulièrement les PME qui contribuent à l’emploi des jeunes et à l’égalité des genres« , a fait savoir dans une allocution, Habib Koné, le directeur général de Atlantic Business international ( ABI).

Ce partenariat contribuera à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, de l’Action extérieure de l’UE et du programme indicatif pluriannuel de l’UE pour l’Afrique subsaharienne 2021-2027, soutenant ainsi une croissance économique inclusive et créatrice d’emplois sur le continent, en ligne avec les programmes indicatifs pluriannuels de l’UE en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Sénégal.

« Je suis très heureux de signer aujourd’hui à Abidjan cet accord de financement avec Atlantic Business International. L’objectif de ce partenariat important est de permettre aux Banques Atlantiques de renforcer leur soutien aux entreprises ivoiriennes, sénégalaises et burkinabés, principalement les PMEs, en favorisant plus particulièrement l’accès au financement des jeunes et des femmes. Nous espérons ainsi contribuer à enclencher une dynamique nouvelle avec le secteur financier en Afrique de l’Ouest pour renforcer le soutien à la croissance et à l’emploi. », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-Président de la BEI.

 

Coup d’Etat au Niger : Air-France suspend ses vols vers Niamey, Ouagadougou et Bamako

La compagnie nationale annonce avoir pris des mesures pour s’adapter à la situation au Sahel.

« Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins », la junte militaire qui s’est emparée du pouvoir à Niamey a annoncé dimanche la fermeture de l’espace aérien du Niger ne décision qui a contraint de nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, à dérouter, voire annuler des vols ce lundi.

La compagnie française ne va plus desservir les capitales du Niger, du Burkina Faso et du Mali. La suspension sera en vigueur jusqu’au 11 août au minimum. La compagnie française annonce par ailleurs que les autres vols vers l’Afrique subsaharienne et l’Afrique de l’est seront rallongés de 15 minutes à 2 heures.

Le Figaro a souligné que, cette fermeture s’ajoute à une bande d’espace aérien africain confrontée à des perturbations géopolitiques, notamment en Libye et au Soudan, certains vols devant faire des détours pouvant aller jusqu’à 1000 kilomètres (620 miles).

Un nouveau coup dur pour la compagnie française qui reste le principal opérateur entre l’Europe et l’Afrique avec 33 destinations et plus de 3 millions de passagers par an (hors Afrique du Nord). Côté sécurité, dès le printemps Air France déclarait suivre «en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires qu’elle dessert dont le Mali afin d’assurer le plus haut niveau de sûreté et de sécurité des vols».

Affaires : Access Bank rachète cinq filiales de Standard Chartered en Afrique

Standard Chartered a annoncé ce 14 juillet 2023 avoir conclu un accord pour vendre ses filiales dans cinq pays d’Afrique subsaharienne à la banque nigériane Access Bank, mettant en œuvre un plan annoncé l’année dernière pour céder ces activités.

 

Access Bank pose des marques fortes sur le secteur bancaire en Afrique. Le groupe nigérian vient de signer un accord lui permettant de racheter cinq filiales de Standard Chartered Bank en Afrique Subsaharienne.

Concrètement, Standard Chartered cède sa participation dans ses filiales en Angola, au Cameroun, en Gambie et en Sierra Leone à Access. Elle vendra également ses activités bancaires aux particuliers, et aux entreprises en Tanzanie à Access Bank, une filiale d’Access Holdings. L’accord, qui doit être finalisé d’ici 2024, exclut la vente de la filiale nigériane de la banque.« Access Bank fournira une gamme complète de services bancaires et de continuité aux principales parties prenantes, y compris les employés et les clients des activités de Standard Chartered dans les cinq pays susmentionnés », a déclaré Standard Chartered dans un communiqué.

Commentant la transaction, Sunil Kaushal, directeur général régional (PDG) d’AME, Standard Chartered, a déclaré : « Cette décision stratégique nous permet de rediriger les ressources de la région AME vers d’autres domaines présentant un potentiel de croissance important ».

Pour sa part, Roosevelt Ogbonna, directeur général d’Access Group, a déclaré : « Grâce à notre récente expansion européenne et à notre présence renforcée dans les principaux corridors commerciaux à travers l’Afrique, nous comblerons le fossé entre les transferts transfrontaliers et nationaux dans tous les secteurs d’activité ».

Afrique Subsaharienne : le concours L’Oréal-Unesco pour les femmes scientifiques lancé

C’est la 14ème édition du programme Jeunes talents Afrique subsaharienne L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, pour soutenir les jeunes femmes scientifiques.

La fondation L’Oréal et l’UNESCO lancent la 14ème édition du programme Jeunes talents Afrique subsaharienne L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, pour soutenir les jeunes femmes scientifiques.

Au-delà d’un soutien financier de 10 000€ pour les doctorantes et 15 000 euros pour les post-doctorantes, l’initiative vise à offrir un programme de formation au leadership, qui complète leur parcours académique et leur permet d’être mieux armées pour mener leur carrière et briser facilement le plafond de verre.

A l’issue de cette formation, une cérémonie de remise des prix sera organisée dans une capitale africaine (date et lieu à définir) en présence d’un public venu de tout le continent africain: représentants des pouvoirs publics, de l’UNESCO, scientifiques, femmes d’influences, universitaires, intellectuels, leaders d’opinion et organisation promouvant l’égalité des sexes.

Etude : le Cameroun parmi les derniers de la classe en matière d’Etat de droit

Le pays de Paul Biya est classé 134e place sur 140 pays identifiés dans le rapport de World Justice Project (WJP) 2022.

L’analyse par le World Justice Project des données d’une enquête approfondie dans 140 pays et juridictions montre que le respect de l’état de droit a chuté dans 61 % des pays cette année.

« Les tendances autoritaires antérieures à la pandémie continuent d’éroder l’état de droit », a déclaré Elizabeth Andersen, directrice exécutive du World Justice Project (WJP). « Les contrôles sur le pouvoir exécutif s’affaiblissent et le respect des droits de l’homme est en baisse ».

Dans le classement effectué, il s’est avéré que le Cameroun se retrouve à six pas du Venezuela qui est 140e sur les 140 pays. Au niveau régional, le Cameroun se classe 33e sur 34 pays dans la région Afrique subsaharienne. Dans la région, le pays le plus performant est le Rwanda (classé 42e sur 140 globalement), suivi de Maurice et de la Namibie. Les trois pays ayant les scores les plus bas de la région sont la Mauritanie, le Cameroun et la République Démocratique du Congo (137e globalement).

Alors que le monde sort de la pandémie, l’Index constate que le déclin de l’état de droit est moins répandu et extrême que l’année dernière, lorsque les fermetures de Covid ont considérablement perturbé les systèmes judiciaires et que les gouvernements ont exercé des pouvoirs d’urgence qui ont restreint les libertés civiques et contourné les mécanismes de responsabilité.

Pourtant, les deux tiers des pays dont les scores ont diminué en 2021 ont de nouveau diminué en 2022, et les scores de sept des huit facteurs mesurés par l’indice de l’état de droit ont chuté dans la majorité des pays pour la deuxième année consécutive. Seule la mesure de l’indice « Ordre et sécurité » s’est améliorée dans une légère majorité de pays, et seulement de manière marginale.

Plus particulièrement, la mesure de l’indice des « droits fondamentaux » a diminué dans les deux tiers des pays cette année. La « justice civile » a chuté dans 61 % des pays, en grande partie en raison de retards continus, d’une application faible et de la discrimination dans le système judiciaire.

Le facteur qui mesure les principaux freins et contrepoids qui contrecarrent l’autoritarisme, les « contraintes sur les pouvoirs du gouvernement », a chuté dans 58 % des pays cette année.

« Aujourd’hui, 4,4 milliards de personnes vivent dans des pays où l’état de droit est plus faible qu’il ne l’était l’année dernière » Le pays le mieux classé dans l’indice sur l’état de droit du WJP 2022 est le Danemark, suivi de la Norvège, de la Finlande, de la Suède et des Pays-Bas. Le pays le moins bien classé est le Venezuela, suivi du Cambodge, de l’Afghanistan, de la République Démocratique du Congo et de Haïti.

World Justice Project (WJP) est une organisation internationale de la société civile dont la mission déclarée est de « travailler à l’avancement de l’état de droit dans le monde ».

 

 

Ecobank et Mastercard veulent digitaliser les chaînes de valeurs agricoles en Afrique

C’est à travers la plateforme Farm Pass que les deux entités veulent faciliter l’accès de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique subsaharienne et permettre aux agriculteurs de vendre plus facilement et en toute sécurité leurs produits à un prix équitable.

 

Ecobank va étendre la couverture et l’impact de la plateforme Farm Pass de Mastercard en s’appuyant sur son réseau panafricain de 33 pays. De nombreux petits exploitants agricoles d’Afrique sub-saharienne sont confrontés à plusieurs défis.

« Notre partenariat avec Mastercard intervient opportunément pour accélérer l’accès des petits exploitants agricoles aux services financiers dont le besoin est urgent et indispensable à la réalisation du plein potentiel agricole de l’Afrique. Il permettra également d’apporter de la valeur à l’ensemble de la chaîne de valeur agricole afin de rendre l’agriculture en Afrique plus rentable, plus compétitive et plus résiliente, contribuant ainsi à la croissance économique du continent », déclare Ade Ayeyemi, PDG du groupe Ecobank.

En effet, les petits exploitants agricoles en Afrique Subsaharienne n’ont notamment qu’un accès limité aux marchés, aux fonds de roulement pour financer leurs activités ou se procurer des intrants de qualité, et aux outils financiers appropriés pour acheter et se faire payer efficacement.  Cette situation a conduit à l’insécurité, à l’inefficacité et au gaspillage des ressources et de la nourriture, empêchant les exploitants agricoles de gérer des entreprises durables.

« Lorsque nous donnons du pouvoir aux gens, nous pouvons redynamiser les économies et soutenir une croissance économique véritablement inclusive. Farm Pass de Mastercard y contribue en offrant une plateforme numérique qui permet aux petits exploitants agricoles de passer plus facilement de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale», déclare Michael Froman, vice-président de Mastercard et président de la croissance stratégique de Mastercard.

Ainsi, avec Farm Pass, les petits exploitants agricoles peuvent vendre leurs produits à un meilleur prix, accéder à des intrants de qualité et à des informations agricoles, être payés, acheter digitalement et développer un profil financier qui peut permettre des opportunités de financement pour les fonds de roulement et les intrants.

 « La collaboration entre Farm Pass de Mastercard et le Groupe Ecobank s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la Facilité d’Urgence pour la Production Alimentaire en Afrique (AEFPF), récemment approuvée par la Banque Africaine de Développement, qui vise à aider les pays à stimuler la production et la productivité des principaux produits de base sur le continent», déclare Solomon Quaynor, vice-président pour le secteur privé, les infrastructures et l’industrialisation au sein du Groupe de la Banque africaine de développement.

 

 

Cameroun : l’université de Yaoundé I dans le top 66 des meilleures universités africaines

L’information est du magazine américain « US News & World Report », qui a sorti son classement 2022 des meilleures universités du monde.

66 universités africaines figurent dans le nouveau classement « US News & World Report » des meilleures universités du monde. Dans le top 30, l’Egypte compte à elle seule 13 universités. L’Afrique du Sud en a 9 dans le top 30.

Le Cameroun pour sa part est le seul pays francophone d’Afrique subsaharienne à y figurer, avec l’Université de Yaoundé I, qui arrive en 31è rang africain, et 940è en rang mondial.

Ce classement est basé sur plusieurs indicateurs tels que la performance de recherche universitaire et la réputation mondiale et régionale. Ainsi, plus de 1750 écoles d’enseignement supérieur ont été répertoriées dans le monde, dont 66 d’Afrique.

Pour mémoire, c’est en 1961 qu’un décret instituant l’Institut national d’études universitaires a permis l’organisation de cours de lettres, droit et sciences économiques. L’année suivante voit la création de l’Université fédérale du Cameroun.

La dénomination d’Université de Yaoundé lui est donnée en 1973; en 1993 la politique camerounaise en matière d’éducation se caractérisant actuellement par une volonté de décentralisation universitaire, elle est divisée en deux universités: Yaoundé I et Yaoundé II.

L’Université de Yaoundé I accueille près de 14 000 étudiants dans ses sept établissements d’enseignement.

 

 

La famine menace à nouveau l’Afrique subsaharienne

L’être humain a la capacité de triompher des calamités naturelles comme nous l’apprend notre propre histoire. De ces enseignements, il tire des conclusions et met en place des actions correctives et préventives. Ce n’est pourtant pas le cas en Afrique subsaharienne où les cycles de famine se reproduisent un peu trop souvent. Les réactions des autorités politiques sont toujours les mêmes : les catastrophes naturelles se traduisent par les sécheresses, les inondations ou les tempêtes de sable.

Les causes évoquées masquent des réalités évidentes observées depuis des décennies. L’absence de politiques communes continentales et régionales condamne d’avance l’agriculture nourricière qui permet à tout pays de satisfaire ses besoins ordinaires et élémentaires. La terre est pourtant à la base de la vie sociale en Afrique.

Il faut ajouter aux catastrophes naturelles les guerres et les causes politiques liées aux troubles civils. Les conséquences sont graves et nuisent à l’image d’un continent où la société civile œuvre, avec un enthousiasme certain, pour dynamiser des économies atones. L’Afrique est riche et dispose d’un climat tropical qui lui permettrait de produire des denrées agricoles pour sa consommation. Elle ne peut éternellement rester à la merci des dons extérieurs et de  la générosité de l’Occident. Cette dernière en profite pour justifier son « assistance » sans laquelle le continent disparaitrait du globe.

L’accaparation des terres arables par les multinationales étrangères en Afrique prend des proportions inquiétantes et favorise la production des agro carburants à la place des cultures vivrières. Les populations locales perdent ainsi leurs terres au détriment des grands groupes. Ce phénomène provoque la spéculation foncière et les expropriations.

Des terres inexploitées

L’Afrique dispose, à l’heure actuelle, de plus de 60% des terres arables inexploitées au monde qui la doterait de produits agricoles capables de conquérir les marchés mondiaux. Cette réserve est en jachère car les autorités sont soumises à la demande extérieure pour exporter à vil prix du bois, du café et autres cacaos. Les chefs d’états africains n’ont aucune ambition ni aucune fierté à marquer l’histoire.

Pour les pseudos «experts» de l’Afrique  que nous retrouvons sur les plateaux de télévision en Occident, les feux de brousse et les fortes chaleurs causent des ravages qui impactent la production agricole. Ce jugement ne repose que sur des allégations et des conclusions arbitraires et malheureuses ponctuées de mauvaise foi. L’Australie est frappée chaque année de feux de brousse, à des inondations et des chaleurs plus violentes. Ce pays est régulièrement frappé par des catastrophes naturelles. Mais, le pays n’a jamais été confronté à une vague de famine. L’Australie prend des dispositions pour triompher de la nature par des politiques responsables d’infrastructures, d’une agriculture soutenue et en étroite relation avec son éco système.

L’Afrique ne peut éternellement accuser la nature et oublier sa propre introspection. La nature est plus austère dans les pays nordiques qui n’ont qu’une récolte par an et dont les conditions de culture et d’élevage dépendent des caprices météorologiques dont le froid et les tempêtes. .

Les populations d’Afrique subsahariennes produisent chaque année des cultures d’exportation qui sont soumises aux aléas météorologiques. Ces cultures occupent les terres les plus fertiles et exposent aussi les pays producteurs à des vagues de famines alors que les prix de ces denrées n’ont jamais flambé. Les peuples sont soumis à des politiques agricoles qui fragilisent les équilibres politiques, sociales et économiques.

L’Afrique devrait débattre des politiques agricoles communes qui prennent en compte le reboisement des confins du désert. L’avancée du désert a des conséquences fâcheuses sur la culture. Elle cause aussi de gros dégâts sur l’élevage qui voit des troupeaux entiers de zébus, de chèvres et de moutons décimés.

Les pays concernés par la famine sont nombreux. Mais les causes sont différentes. Au Niger, en Mauritanie, en Somalie ou en Ethiopie, la sécheresse a causé de nombreuses pertes dans la production agricoles et dans l’élevage. Il en résulte la malnutrition qui est la cause de nombreuses maladies et de la mort infantile dans les pays concernés.

D’autres pays tels que le Nigéria, le Soudan du Sud et la Somalie sont confrontés à la guerre par Boko Haram ou les Shebab. Le Nigéria est le plus grand producteur de pétrole en Afrique. Il est aussi le pays le plus peuplé avec 173 millions d’habitants. La guerre en cours contre les islamistes de Boko Haram ne peut justifier la précarité alimentaire de ce grand pays où la famine s’est installée.

Malgré les devises du pétrole, les politiques de mises en valeur des infrastructures agricoles n’ont jamais décollé. Le pays reste soumis à la corruption des hautes autorités qui ruinent le patrimoine naturel dégagé par l’or noir.

Aucun élan de solidarité

Les calamités naturelles ne peuvent justifier la famine en Afrique. Les émeutes de la faim fourmillent toujours dans nos mémoires où des enfants, des femmes et des hommes ont été sauvagement tués au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’ivoire en 2008. C’était pourtant hier et rien n’a été fait.

Face à la famine qui s’installe, aucun élan de solidarité n’a été observé sur le continent. Faut-il croire que l’Afrique s’en remettra, une fois de plus, à la «générosité» de l’ONU et de l’Occident ? La famine favorise également les migrations incontrôlées et prive le continent d’une main d’œuvre pour son agriculture. C’est aussi un facteur de l’exode rural et de l’insécurité dans les villes.

Les états doivent prendre leurs responsabilités face à la crise actuelle. L’Afrique doit se mobiliser et venir en aide aux pays affectés. Cet élan de générosité doit aussi interpeller la diaspora africaine qui a le devoir de participer à la vie courante du continent.

Les pays africains, «sevrés par l’assistanat», attendent l’aide de  l’Onu et des ONG. Cette assistance est dévalorisante, honteuse et humiliante. L’Afrique doit se prendre en main et organiser, depuis son sol, une collecte des besoins urgents. Pourrait-elle compter sur une diaspora mal organisée, trop souvent suffisante, critique et sans proposition ?

Michel Lobé Etamé
Journaliste
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