La commission d’éthique de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a livré son verdict dans certaines affaires. L’ancien président de la Fécafoot a été suspendu à vie, de toute activité relative au football. Il attend saisir la chambre de recours pour contester cette décision.
Vendredi dernier, la Commission d’éthique de la Fécafoot, dirigée par le magistrat Jean Pierre Soh a, à travers un communiqué, rendue sa sentence, suite à la plainte de l’Union camerounaise de club amateur de football. Une fois que l’audit du cabinet Bekolo and Partners a rendu son rapport, la Fécafoot a annoncé la saisine de la Commission d’éthique de ce dossier. Cette commission a effectivement ouvert une procédure à l’encontre de Tombi A Roko Sidiki et ses collaborateurs. Elle a siégé les 3, 4, 18 et 25 mai 2019, et les 6, 18, 25 et 27 juin 2019 et le 3 juillet 2019 et Tombi à Roko a écopé de la sanction la plus lourde.
Cette commission: « Le suspend à vie de toute activité relative au football; lui inflige une amende de 10 millions de francs Cfa; lui impartit un délai de 06 mois, à compter du 1er juillet 2019, pour s’acquitter de l’amende; recommande au président de la Fécafoot de saisir les autorités judiciaires compétentes pour la réparation du préjudice subi».
Dans la foulée des griefs retenus à l’encontre de Tombi à Roko, la Commission a ainsi motivé sa décision par : « l’octroi de crédits non remboursés et autres avantages indus aux personnels aux membres du Comité exécutif de la Fécafoot ; de mise à disposition de fonds aux personnels et à certains individus pour des missions déterminées et à l’utilisation desquels aucun rapport n’a été produit ; de malversations dans la gestion des projets de construction des stades de Bafia, Sangmélima, Bamenda et Bangangté ; de transformation d’un don de 6000 ballons offert par l’équipementier Puma, en un achat de ballons d’un montant de 79 millions prélevés dans les caisses de la Fécafoot; de conflit d’intérêt dans le cadre d’octroi de certains marchés; d’usurpation de fonction, par la notification d’un marché après la prise de service du Comité de normalisation.»
Par ailleurs, Gilles Abega Nguini, le directeur des affaires financières, pendant la période de gestion de Tombi à Roko a écopé d’une suspension de 05 ans de toute activité relative au football et 10 millions Fcfa d’amende. Gilles Abega Nguini a été reconnu coupable, selon la Commission d’éthique, de : « perception d’avantages indus pour une somme de 131.803.364 Fcfa non justifiée; tenue irrégulière de la comptabilité; participation à certains manquements au code éthique reprochés à monsieur Tombi A Roko»
Un crédit scolaire de 5 millions de Fcfa
Le directeur de cabinet de Tombi à Roko, Faustin Mbida a quant à lui été frappé d’une suspension de 2 ans de toutes activités relatives au football et d’une amende d’un million Fcfa. Il a été reconnu coupable d’avoir : « bénéficié d’un crédit scolaire de cinq millions (5.000.000) de Fcfa, encore non remboursé; fait usage de fausses factures de photographe, pour encaisser la somme de 5.130.000 Fcfa.
Un prestataire de services, Aboussalam Mahaman, a pour sa part été suspendu de toute activité relative au football et d’une amende de deux millions Fcfa. Il a été reconnu coupable de manquements graves aux dispositions du code éthique de la Fécafoot relatives à la : « perception de fonds en espèces d’un montant de 29.000.000 Fcfa sans contrat et sans preuve de livraison de biens et services à la Fécafoot; justification de dépenses d’une valeur de 6.872.740 Fcfa, par des factures d’assurance sans preuve de paiement effectif ».
Le chargé du protocole au cabinet de Tombi à Roko, Hector Ayangma n’est pas en reste. Il a été suspendu d’une durée d’un an de toute activité liée au football et d’une amende de 2 millions Fcfa. Il a été reconnu coupable « de manquements graves aux dispositions du code éthique de la Fécafoot relatives à la justification de dépenses par une facture sans preuve de livraison, d’un montant de deux millions Fcfa ».
Tombi à Roko va se défendre
D’autres personnes citées dans cette procédure ont bénéficié des circonstances atténuantes. Pour les cas Ben Modo, le Pdg de Prime Potomac, et Ismaïla Kolobo, le directeur général de KN Services, la Commission d’éthique s’est déclarée incompétente, puisqu’ils ne font pas partie de la liste des personnes assujetties au code éthique de la Fécafoot. La Commission d’éthique a recommandé ceci à toutes ces personnes : « informe les parties qu’elles disposent d’un délai de 10 jours pour demander par écrit une décision motivée ; (…) qu’elles disposent d’un délai de 10 jours pour faire appel devant la Commission de recours de la Fécafoot».
Tombi à Roko va se défendre. L’ancien président de la Fécafoot a décidé de saisir la chambre de recours afin de faire appel des décisions de la Commission d’éthique. Le conseil de Tombi à Roko devrait déposer son dossier d’appel cette semaine, afin de respecter le délai. Selon eux, les accusations sont fausses. «On a l’impression que ceux qui dirigent la Fécafoot en ce moment font tout pour régler les comptes aux anciens dirigeants. Tombi à Roko ne va pas lésiner sur les moyens pour laver son honneur», précise un proche de l’ancien président de la Fécafoot.