Le point sur la démarcation de la frontière Cameroun – Nigéria

Par Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel et président de la Commission mixte Cameroun-Nigeria

Allocution prononcée à Yaoundé, le 06 juin 2016, lors de la Réunion des chefs de délégation de la Commission mixte Cameroun-Nigeria (CMCN).

Excellence, Monsieur Amadou Ali, Vice-Premier Ministre, Ministre Délégué à la Présidence, chargé des relations avec les Assemblées, Chef de la Délégation du Cameroun,

Excellence, Attorney-General de la Fédération (HAGF), Ministre de la Justice et Chef de la délégation du Nigeria, Monsieur Aboubakar Malami SAN;

Mesdames et Messieurs les Membres des délégations du Cameroun et du Nigeria;

Chers collègues.

C’est pour moi un grand honneur et privilège de présider cette réunion des Chefs de délégations qui nous permettra de renouveler nos engagements respectifs afin d’accomplir efficacement notre mandat.

Tout d’abord, permettez-moi de remercier notre hôte, Son Excellence Monsieur Amadou Ali et, à travers lui, le Gouvernement de la République du Cameroun pour l’hospitalité généreuse dont ma Délégation et moi-même avons fait l’objet depuis notre arrivée, ainsi que pour les mesures prises afin d’assurer le succès de cette réunion.

Je tiens à adresser également mes chaleureuses salutations au Chef de la Délégation du Nigéria, Son Excellence Attorney General et Ministre de la Justice Aboubakar Malami, ainsi qu’à tous les membres de sa Délégation.

Mesdames et Messieurs,

Plus de 13 années se sont écoulées depuis la création de la Commission Mixte Cameroun-Nigeria, conformément au Communiqué conjoint adopté lors de la réunion tenue le 15 novembre 2002 à Genève entre les Présidents Paul Biya du Cameroun et Olusegun Obasanjo du Nigeria et en présence de l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, M.Kofi Annan.

La Commission Mixte Cameroun-Nigeria s’est distinguée comme l’un des exemples les plus remarquables et réussis de l’exercice des bons offices des Nations Unies et de mesures prises pour la consolidation de la confiance au service de la diplomatie : elle a renforcé l’amitié et le consensus entre les deux nations s urs.

La Commission Mixte a effectivement réussi à mener à bien la démarcation de la frontière maritime, le retrait et le transfert d’autorité de la zone du Lac Tchad, le long de la frontière terrestre et dans la Péninsule de Bakassi.

Concernant la frontière terrestre, vous êtes déjà parvenus à un accord sur une distance de 2001 kilomètres. Il s’agit là d’une réalisation majeure.

Toutefois, certaines sections le long des régions les plus au nord de la frontière méritent encore notre attention.

Comme nous le savons, il est regrettable que la poursuite de notre évaluation sur le terrain soit compromise parla persistance de l’insécurité dans ces zones.

Heureusement, nous avons heureusement déjà réuni suffisamment d’ informations sur le terrain pour être désormais en mesure d’aller de l’avant en nous servant de la démarcation électronique, même s’il est préférable d’avoir l’option de retourner sur le terrain.

Cette démarcation électronique est d’autant plus importante au vu des risques sécuritaires qui font également obstacle à la poursuite des projets d’abornement dans les mêmes zones.

J’espère que l’urgence de la situation permettra de renouveler notre engagement à relever ces défis pour que les travaux techniques restants puissent avancer.

Un autre élément clé de notre travail est de continuer à accorder la priorité à une assistance efficace aux populations concernées par la démarcation.

Nous accomplirons cette tâche à travers la réalisation de projets de développement transfrontaliers et d’autres initiatives de consolidation de la confiance: le renforcement de la coopération transfrontalière et la cohésion sociale sont essentiels à notre mandat et sont même plus importants aujourd’hui face aux défis sécuritaires émergents.

Mesdames et Messieurs,

Des résultats positifs ont été accomplis. A ce jour, quelque 903 bornes-frontière ont déjà été construites et placées le long de la frontière terrestre.

Nous allons également lancer la construction de 462 bornes supplémentaires, lors de la quatrième phase de notre projet d’abornement, dès que nous serons parvenus à réapprovisionner le Fonds d’affectation spéciale.

Il est heureux que les Parties soient les acteurs et les contributeurs majeurs à ce Fonds d’affectation spéciale qui est géré par les Nations Unies pour la réalisation de ces projets.

Excellences, Messieurs les Chefs des Délégations du Cameroun et du Nigeria,

Mesdames et Messieurs,

Il est aujourd’hui vital d’insister sur l’importance de renouveler notre engagement et de galvaniser nos efforts pour la résolution de toutes les questions encore en suspens et de s’accorder sur un plan de travail global afin de pouvoir mener à bien notre mandat avec confiance et efficacité. Dans cette entreprise conjointe, je m’adresse à vous avec une confiance renouvelée.

Il est encourageant de se référer aux déclarations et aux paroles d’encouragement du Président Biya et du Président Buhari lors de leurs récentes rencontres -ici, à Yaoundé, et à Abuja.

Ils ont pris note des progrès réalisés à ce jour et renouvelé l’engagement de leurs gouvernements pour une résolution pacifique de cette question et ont chargé les délégations d’ uvrer avec diligence, efficacité et détermination à l’aboutissement du mandat de la Commission Mixte.

Je vous félicite pour la qualité de votre travail au cours des années et je nous souhaite de fructueuses délibérations au cours de cette réunion.

Bon courage et puissions-nous nous réjouir d’un succès continu au moment où nous abordons la phase finale de notre mandat.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Mohamed Ibn Chambas
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Ce qu’a changé Boko Haram dans les relations commerciales avec le Nigéria

A cause des exactions de la nébuleuse, les deux principaux corridors routiers permettant les échanges entre le Cameroun et le Nigéria ont été fermés. Entre 10 000 à 100 000 commerçants au chômage

Outre l’augmentation des dépenses militaires du Cameroun, évaluées par le Fonds monétaire international à 1 voire 2% du PIB ces deux dernières années, la guerre contre Boko Haram entraîne aussi des repercussions profondes sur les relations commerciales entre le Cameroun et le Nigéria.

Les deux principaux axes routiers qui permettaient la circulation des biens et des personnes entre les deux pays sont fermés, a déploré le président de l’Interprofession nationale des cuirs et peaux du Cameroun (Incpc), Adamou Siddiki, mercredi, 04 mai en matinée, sur la radio publique camerounaise. Il s’agit notamment du corridor Mora – Banki et du corridor Gamboru Ngala – Kousseri, les deux reliant les régions frontalières du Nord-Est Nigéria et de l’Extrême-Nord Cameroun.

Environ 10 000 boutiques sont officiellement fermées, « mais nous pensons qu’il y en a au moins 100 000 », a ajouté le président de l’Incpc.

Les espoirs sont portés sur l’inauguration du corridor Bamenda – Enugu, qui permettra de rallier le Nigéria par le Nord-Ouest du Cameroun.

Les relations commerciales avec le Nigéria s’évalueraient actuellement à 4000 milliards de F CFA par an d’après des chiffres de la Banque mondiale. Adamou Siddiki estime cependant qu’ils seraient « trois à quatre fois plus élevés », d’après des constats faits par des hommes d’affaires qui, comme lui, vivent ces aspects « sur le terrain ». Ces derniers étant essentiellement des échanges informels du fait du déficit d’infrastructures qu’accuse le Cameroun. « L’avenir reste prometteur avec le Nigéria pour peu que les choses soient organisées comme il faut », affirme-t-il.

D’après le « Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation » publié par le ministère camerounais des Finances pour l’exercice 2015, le Nigéria représente le deuxième fournisseur du Cameroun (17,9% des importations) et son deuxième partenaire bilatéral (11,5% des échanges globaux); derrière la Chine, premier fournisseur avec 18% des importations et 16,6% des échanges globaux. Cependant, la balance commerciale demeure encore largement déficitaire pour le Cameroun dans ses échanges commerciaux avec le Nigéria. En 2014, le solde commercial avec le Nigéria s’établissait à 204,2 milliards de F CFA.

Les deux pays ont signé, le 03 mai 2016 à Abuja, dans le cadre d’une visite d’Etat de Paul Biya au Nigéria, un accord commercial qui devrait permettre d’améliorer les bénéfices des échanges pour chaque partie.

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Paul Biya: « une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre le Cameroun et le Nigéria »

Economie, coopération transfrontalière, sécurité, lutte contre Boko Haram…l’intégralité du toast prononcé mardi, 03 mai à Abuja, par le chef d’Etat camerounais au dîner d’Etat offert en son honneur

Monsieur le Président (Muhammadu Buhari, ndlr), Cher frère,

Ma visite fait suite à celle que vous avez effectuée à Yaoundé l’année dernière, visite qui a incontestablement représenté un tournant dans nos relations. Dans l’histoire des rapports entre le Nigeria et le Cameroun, il y aura désormais un avant et un après juillet 2015.

Nous avons constaté que nous avons beaucoup en commun et que de vastes espaces de coopération existent entre nos deux pays. Mais nous avons surtout pris acte de ce que nous avons un ennemi commun. Je veux évidemment parler de Boko Haram, dont les objectifs obscurantistes et les méthodes barbares sont à l’opposé des aspirations de nos peuples.

Ces peuples placent en effet leurs espoirs dans un développement qui leur assure une amélioration de leurs conditions de vie et dans l’avènement d’une société de paix, de prospérité et de fraternité. D’avoir à faire face à la même menace a sans aucun doute été un puissant facteur de rapprochement et d’entente entre le Nigeria et le Cameroun, à l’image de la coopération fraternelle entre nos armées.

Entretemps, les offensives de l’armée nigériane contre les positions de Boko Haram ont, comme vous l’avez dit, «techniquement» neutralisé l’organisation terroriste tandis que les forces des autres pays de la Commission du Bassin du Lac Tchad (dont le Cameroun) harcelaient les groupes terroristes repliés dans les zones frontalières. Je tiens ici à féliciter les forces de défense et de sécurité de tous nos pays et la Force Multinationale Mixte, pour leur vigilance et leur efficacité.

Il est aujourd’hui permis d’espérer que, Boko Haram, considérablement affaibli, n’aura bientôt plus sa capacité de nuire.

Je veux aussi exprimer ma compassion pour les nombreuses victimes des attentats suicides perpétrés au Nigeria par l’organisation terroriste, ainsi que mon souhait de voir les jeunes filles de Chibok retrouver bientôt la liberté.

Je voudrais d’ores et déjà saluer les mesures prises, à votre initiative, pour la restauration de l’autorité publique dans les zones reconquises et pour faciliter la réinstallation des populations déplacées. Sachez, Monsieur le Président et Cher Frère, que vous pouvez compter sur le Cameroun pour continuer à apporter à vos compatriotes, qui ont dû fuir les zones de combat, toute l’assistance nécessaire. Il n’y a là au demeurant qu’un juste retour des choses pour l’hospitalité que votre pays accorde aux Camerounais qui ont choisi de vivre au Nigeria.

Nous devrons, le moment venu, chacun de son côté et collectivement, tirer les leçons de l’épisode Boko Haram.

Je crois que les pays de la zone du Lac Tchad, et particulièrement le Nigeria et le Cameroun, auront intérêt, une fois le phénomène terroriste éradiqué, à se concerter pour en prévenir la réapparition. Il s’agira bien entendu de dispositions communes d’ordres militaire et sécuritaire, mais aussi de mesures de nature à accélérer le développement des régions concernées. Nous savons, en effet, que le sous-développement, c’est-à-dire la pauvreté et l’ignorance, favorisent les entreprises de mouvements terroristes tels que Boko Haram.

C’est pourquoi, Monsieur le Président, Cher Frère, je crois qu’il serait utile, pour commencer, d’élaborer des projets de co-développement dans nos régions frontalières parfois délaissées. A partir des ressources dont elles disposent, des projets agricoles et d’infrastructures pourraient être envisagés en commun. Il faudra pour cela raccorder nos réseaux routiers (ce qui est en cours), fournir de l’énergie électrique (ce que le Cameroun pourra faire à moyen terme) et y implanter des infrastructures sociales. Je pense en particulier aux zones qui ont été dévastées par Boko Haram et où les populations déplacées devront être réinstallées.

En attendant, je crois que nous devons tout faire pour renforcer et diversifier nos relations de coopération. Il existe à cet égard entre nous divers accords dont la mise en uvre aurait des retombées positives pour nos deux pays.

La prochaine session de notre Grande Commission Mixte pourrait être l’occasion d’une relance vigoureuse de notre coopération dans certains domaines.

De la même façon, il serait souhaitable que la commission mixte chargée de la démarcation de notre frontière commune puisse achever ses travaux et que l’accord-cadre relatif à la coopération transfrontalière en matière d’hydrocarburessoit finalisé.

Mais j’ai la conviction que nous devons voir plus grand et plus loin.

D’une façon générale, je crois que les relations économiques entre nos deux pays sont loin d’avoir exploité toutes leurs potentialités. Des consultations devront avoir lieu à ce sujet entre nous au niveau des instances gouvernementales mais aussi des organisations professionnelles. Des forums d’affaires pourront également être organisés dans chacun de nos pays pour faire connaître aux investisseurs les opportunités disponibles.

Monsieur le Président, Cher frère,
C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations entre nos deux pays. Nos entretiens de ce jour et la signature des accords qui a suivi me le confirment. J’en suis heureux. J’ai le sentiment en effet que cette évolution répond non seulement aux intérêts de deux parties, mais aussi aux souhaits des peuples nigérian et camerounais. C’est pourquoi je ne doute pas que cette étape que nous allons parcourir ensemble sera couronnée de succès.

Je vous remercie Mesdames et Messieurs. Et je souhaite que la solidarité et la fraternité entre le Cameroun et le Nigeria aillent toujours en se renforçant.

Paul Biya
Abuja, le 03 mai 2016.

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Paul Biya et Muhammadu Buhari, le 03 mai 2016 à Abuja
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Deux nouveaux accords signés entre le Cameroun et le Nigéria

Un accord commercial et un mémorandum d’entente relatif au mécanisme de gestion des ressources en eau du bassin de la Bénoué ont été signés mardi à Abuja

La visite d’Etat de 48 heures que le chef d’Etat camerounais a entamé mardi, 03 mai au Nigéria, à l’invitation de son homologue, Muhammadu Buhari, porte ses premiers fruits. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Lejeune Mbella Mbella, côté camerounais, et Geoffrey Onyeama, côté nigérian, ont signé deux accords hier: un accord commercial et un mémorandum d’entente relatif au mécanisme de gestion des ressources en eau du bassin de la Bénoué ont été signés.

La signature de ces deux accords a été précédée par une séance de travail bilatérale entre les délégations des deux pays, et un tête-à-tête entre Paul Biya et Muhammadu Buhari au palais présidentiel nigérian.

Plus tôt, dans la matinée, après avoir été reçu à son arrivée – à l’aéroport international Nnamdi Azikiwe par le vice président-nigérian, Yemi Osinbajo – Paul Biya a été fait citoyen d’honneur d’Abuja en recevant les clés de la ville par le ministre du territoire de cette capitale fédérale du Nigéria, Muhammadu Bello.


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La visite d’Etat de Paul Biya au Nigéria, les 03 au 04 mai, intervient après celle effectuée par le président Muhammadu Buhari, au Cameroun, en juillet 2015.

Paul Biya l’a rappelé hier dans son toast prononcé au cours du dîner d’Etat offert en son honneur. « Ma visite fait suite à celle que vous avez effectuée à Yaoundé l’année dernière, visite qui a incontestablement représenté un tournant dans nos relations. Dans l’histoire des rapports entre le Nigeria et le Cameroun, il y aura désormais un avant et un après juillet 2015 », a déclaré le chef d’Etat camerounais.

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Le ministre des Affaires étrangères du Nigéria, Geoffrey Onyeama (g); et le ministre des Relations extérieures du Cameroun (d), Lejeune Mbella Mbella, ont signé deux accords mardi à Abuja
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Le Cameroun et le Nigéria saluent «l’exemplarité» de leur coopération

Echanges entre services de renseignement, finalisation de la démarcation de la frontière terrestre entre les deux pays, dynamisation des échanges commerciaux. Le bilan du séjour de Muhammadu Buhari

Les soldats de la garde présidentielle, la police et la gendarmerie peuvent souffler. Le président nigérian a achevé son séjour en terre camerounaise jeudi matin sans fausse note. Ayant craint une tentative d’attentats durant le séjour de Muhammadu Buhari, de nombreux hommes en tenue ont été déployés ces deux derniers jours dans les artères de la capitale politique, et tout un boulevard – jouxtant l’hôtel hébergeant le président nigérian et sa suite – a été bouclé pour la cause.

Muhammadu Buhari a qualifié son séjour d’«agréable», ce jeudi, à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Dans le communiqué conjoint, lu en anglais et en français à l’aéroport quelques minutes avant l’envol de l’avion de l’hôte du Cameroun, Paul Biya et son homologue se sont félicités de «l’exemplarité» de leur coopération et des «excellentes» relations qu’ils entretiennent.

Coopération en matière de sécurité
Aucune friction n’a été décelée dans le message des deux hommes d’Etat. Paul Biya et M. Buhari ont noté «avec satisfaction» «l’affaiblissement en cours des capacités opérationnelles de Boko Haram». Contre le groupe terroriste, le communiqué conjoint souligne que les deux pays ont convenu d’«intensifier l’échange de renseignements» entre leurs services respectifs; et de «renforcer la coopération tout le long de leurs frontières communes». Rien n’a été mentionné sur la question du droit de poursuite des terroristes et autres groupes ennemis en territoire étranger.

Les deux personnalités ont également apporté «leur soutien» à la Force multinationale mixte en gestation, tout en réitérant leur «détermination communique à éradiquer Boko Haram». La Force multinationale devrait être opérationnelle « d’ici à la fin de ce mois », a déclaré Muhammadu Buhari devant la presse ce 30 juillet, indiquant qu’elle compterait sur la formation et des équipements de la part des pays du G7.

Yaoundé et Abuja ont salué la tenue prochaine d’un Sommet CEEAC-CEDEAO pour mutualiser les efforts dans la lutte contre la secte terroriste. Ils ont par ailleurs adressé leur «gratitude» à l’endroit de l’ONU, de l’Union africaine, de la CEDEAO, de la CEEAC et de multiples autres partenaires multilatéraux pour leur «solidarité agissante» contre Boko Haram.

Le renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays sur le plan maritime a également été l’objet des discussions entre les deux chefs d’Etat, l’objectif étant de faire des eaux territoriales partagées par le Cameroun et le Nigéria: «des lieux où règne la sécurité».

Le Cameroun et le Nigéria partagent, selon le service des nouvelles et analyses humanitaires de l’ONU, une frontière d’une longueur de 2 100 km qui traverse des montagnes et un désert au Nord et une forêt dense au Sud. Elle compte 21 points frontaliers maritimes. A l’issue de la visite de travail du président nigérian, Paul Biya et Muhammadu Buhari «ont convenu d’accorder une suite favorable à la recommandation du secrétaire général de l’ONU, relative à la finalisation avant la fin de l’année 2015 des travaux de démarcation de la frontière terrestre, afin de se consacrer à l’amélioration de la coopération transfrontalière», a-t-on appris via le communiqué conjoint.

Muhammadu Buhari était accompagné, dans sa suite, de six gouverneurs; à la tête d’Etats partageant des frontières avec le nord et le sud-ouest du Cameroun. La première est victime des incursions de Boko Haram tandis que la seconde abrite la péninsule de Bakassi, localité pétrolifère et halieutique longtemps disputée entre les deux pays mais rétrocédée en 2006 au Cameroun.

Les présidents Biya et Buhari ont souhaité une tenue régulière des réunions entre les gouverneurs des Etats fédérés du Nigéria, et ceux des régions frontalières entre le Cameroun et le Nigéria. La première réunion de ce type s’est tenue au Nigéria, dans l’Etat fédéré de Akwa-Ibom, les 16 et 17 janvier derniers.

Echange de toasts entre les chefs d’Etat du Nigéria et du Cameroun lors du dîner d’Etat offert à Muhammadu Buhari le 29 juillet au Palais de l’Unité
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Economie, circulation des biens et des hommes
Le président camerounais a souhaité, lors du toast prononcé au dîner d’Etat le 29 juillet, que les opérateurs économiques camerounais et nigérians puissent mettre en place des joint-ventures et uvrer pour une «dynamique nouvelle dans la relation économique». Paul Biya a ajouté sur ce point qu’il faudrait «plus de solidarité et de complémentarité» dans les échanges. Le Nigéria est le deuxième fournisseur du Cameroun et la balance commerciale entre les deux pays est largement déficitaire côté camerounais.

On a appris ce jeudi qu’un forum d’affaires Cameroun-Nigéria aura lieu à Abuja, à une date qui n’a pas encore été fixée.

Celle dont on connait la date cependant, c’est la tenue à Abuja «d’ici octobre 2015», de la «première session du Comité des affaires consulaires et d’immigration Cameroun – Nigéria». Elle aura pour mission de procéder à la revue d’un protocole d’accord signé en 1963, et ayant trait à la libre circulation des hommes et des biens entre les deux pays.

Le ministre camerounais de l’Administration territoriale (au centre en costume) a présidé au Palais de l’Unité le 29 juillet, une réunion à des gouverneurs des Etats fédérés du Nigéria et de certaines régions frontalières du Cameroun
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La visite du président nigérian au Cameroun les 29 et 30 juillet rentre dans le cadre d’un périple qui l’aura initialement mené au Niger et au Tchad, les 03, 04 et 05 juin derniers.

Son agenda prévoit ce samedi, 01er août, une visite au Bénin, en vue de rencontrer son homologue Thomas Yayi Boni. L’objectif étant, d’après les services de la présidence du Nigéria, de renforcer la coopération régionale contre le terrorisme et de rendre beaucoup plus difficile pour Boko Haram d’opérer à travers les frontières nationales.

Le président nigérian a promis mercredi, dans le toast prononcé au dîner d’Etat offert en son honneur au Palais de l’Unité, de rétablir l’intégrité territoriale du Nigéria «le plus tôt possible». Dans le communiqué conjoint, il a été indiqué qu’il promet d’éliminer le phénomène «sans délai», en collaboration avec les autres pays de la région.

Paul Biya a remis une jarre au président nigérian à l’issue de l’entretien entre les deux chefs d’Etat mercredi à Yaoundé
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La démarcation de la frontière Cameroun-Nigeria freinée par Boko Haram

Sur environ 2000 kilomètres de frontières entre les deux pays, il ne reste que 150 kilomètres à délimiter, révèle Mohammed Ibn Chambas, le président de la commission mixte

La démarcation de la frontière terrestre commune entre le Cameroun et le Nigeria est presque achevée, sauf que les exactions de Boko Haram, retardent sa finalisation, a appris Anadolu mercredi de source officielle.

«Sur environ 2000 kilomètres de frontières entre le Cameroun et le Nigeria, il ne reste que 150 kilomètres à délimiter», explique Mohammed Ibn Chambas, le président de la commission mixte créée il y a quelques années par les Nations Unies.

Interrogé sur la lenteur observée dans l’achèvement de ce processus, le responsable onusien, Chambas, a indiqué que sa présence au Cameroun depuis quelques jours intervient dans ce cadre. Il a dit être venu pour s’«entretenir avec les autorités camerounaises», afin de trouver une solution pour achever la démarcation.

Parmi les freins à la bonne exécution de cette délimitation, le président de la commission mixte cite «l’insécurité engendrée par les agissements de Boko Haram», un climat d’insécurité qui empêche l’envoi des techniciens sur le terrain pour finir le travail. Au terme de plusieurs réunions, le diplomate envisage comme solution «l’utilisation des GPS pour continuer cette démarcation sans se rendre sur le terrain».

La démarcation frontalière entre le Cameroun et le Nigeria a été décidée en octobre 2002 par la Cour internationale de justice (CIJ). C’était l’une des clauses entrant dans la résolution du conflit frontalier opposant les deux pays sur la presqu’île de Bakassi, au sud-ouest du Cameroun. La commission mixte des Nations Unies pour la mise en uvre des arrêts de la CIJ a ensuite été créée et elle se réunit annuellement.


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Le Cameroun rétablit ses liaisons maritimes et aériennes avec le Nigéria

L’annonce des ministres de la Santé publique et des Transports fait suite aux assurances de l’OMS sur la maitrise du virus Ebola au Nigéria

Le Cameroun a décidé de rétablir ses liaisons maritimes et aériennes avec le Nigéria, pays frontalier qui avait dû faire face sur son territoire à la présence de personnes contaminées par le virus Ebola. L’information a été rendue publique dans un communiqué signé des ministres camerounais de la Santé publique et des Transports, lu sur la radio publique nationale jeudi, 30 octobre 2014.

La décision du gouvernement camerounais fait suite aux assurances données le 20 octobre dernier par l’Organisation mondiale de la Santé, sur la maîtrise de l’épidémie de fièvre Ebola au Nigéria. La maladie qui a déjà fait plus de 4500 morts en Afrique de l’Ouest a causé huit décès au Nigéria.

En dépit de la réouverture des frontières avec le Nigéria, les autorités camerounaises indiquent que les contrôles aux portes d’entrée et de sortie du pays se poursuivent. La restriction des déplacements en direction et en provenance du Nigéria avait été prise le 14 août 2014 par le gouvernement camerounais, après la survenue d’un premier cas d’Ebola au Nigéria, maladie pour laquelle il n’existe encore pour l’heure aucun traitement.


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Le Cameroun qualifié pour la finale de la CAN féminine 2014

Après la victoire obtenue contre la Côte d’Ivoire mercredi (2-1), les lionnes indomptables se préparent pour le dernier match avant la gloire. Ce sera face aux Super Falcons du Nigéria

Les Lionnes indomptables continuent leur bonhomme de chemin en Namibie. Le Cameroun a obtenu son ticket de qualification pour la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) féminine de football mercredi, 22 octobre, en soirée au Sam Nujoma Stadium de Windhoeck en venant à bout de la Côte d’Ivoire (2-1), en demi-finales de la compétition. Les buts camerounais ont été marqués par l’avant-centre Gaëlle Enganamouit à la 60e minute; et la capitaine Christine Manie à la 118e.

Les Camerounaises disputeront la finale de la 9ème CAN féminine face à une équipe de l’Afrique de l’Ouest: Le Nigéria. Les Super falcons ont obtenu leur ticket de qualification après la rencontre remportée mercredi sur le même stade face à l’Afrique du Sud (2-1).

C’est un duel de tactique et de stratégie qui s’annonce pour le coach camerounais Enow Ngachu, et l’entraineur nigérian Edwin Edem Okon pour cette finale qui décidera du successeur de la Guinée Equatoriale, championne en titre. Le Cameroun et le Nigéria sont d’ores et déjà qualifiés pour la Coupe du monde de la catégorie qui se jouera au Canada en 2015.

Christine Manie, capitaine de l’équipe féminine de football du Cameroun
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La sécurité, grande absente des travaux de la grande commission-mixte Cameroun-Nigéria

Au terme de la sixième session qui s’est achevée en fin de semaine dernière, seules ont été mises en avant le commerce, les échanges culturels et la coopération scientifique

Les travaux de la sixième grande commission mixte entre le Cameroun et le Nigéria, tenus du 09 au 11 avril 2014, se sont achevés vendredi dernier à Yaoundé. Présidés côté camerounais par le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, et côté nigérian par le ministre délégué au ministère des Affaires étrangères de la République du Nigéria, Nuruddeen Muhammad, ils ont abouti à la signature de quatre accords, d’après le communiqué conjoint publié à l’issue des échanges. Il s’agit, sans détails apportés par le document, d’un « accord commercial ; un accord de coopération dans le domaine des sciences et des technologies ; un protocole relatif au programme de mise en uvre de la coopération et des échanges culturels ; un accord en matière de développement de la jeunesse ».

Même si une sous-commission « chargée des affaires juridiques et de la sécurité » été mise en place pour la session aux côtés de trois autres commissions, la mention sur la sécurité apparaît incidemment dans les formules d’usage vers la fin du communiqué : « le chef de la délégation nigériane a fait part de son appréciation pour la coopération et le soutien apportés au Nigéria en matière de lutte contre le terrorisme et les autres formes d’insécurité ». On peut aussi supposer que la révision du protocole d’accord sur la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays, signé en 1963, et devant être revue en juillet prochain à Abuja, fait allusion à cette question.

Boko Haram
Les défis sécuritaires, au vu de l’actualité entre les deux pays ces derniers mois, sont pourtant importants. La sixième édition de la Grande commission mixte s’est tenue une semaine après l’enlèvement de trois religieux dans l’Extrême-Nord du Cameroun, rapt dont certains soupçons se portent sur la secte islamiste Boko Haram (qui n’a pas revendiqué toutefois l’enlèvement) ; Le 4 avril 2014, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai, faisait état de la présence de plus de 4000 réfugiés Nigérians dans des villages de sa région, réfugiés fuyant des conflits meurtriers entre des agriculteurs et des éleveurs nigérians.

A la fin du mois de mars 2014, une cache d’armes contenant des grenades, des kalachnikovs, des lance-roquettes entre autres, et attribuée à la secte Boko Haram, a été découverte dans le département du Logone et Chari (Extrême-Nord) par des forces du Bataillon d’intervention rapide (BIR). En début d’année, le Nigéria a fermé une partie de sa frontière avec le Cameroun, dans l’Etat d’Adamawa, au nord-est du Nigéria, pour tenter de contenir la fuite des bandes criminelles et des islamistes de Boko Haram qui se replieraient toujours dans les Etats voisins (Cameroun, Tchad, Niger) en cas d’attaques de l’armée nigériane.

La porosité des frontières entre le Cameroun et le Nigéria est une faiblesse qui laisse libre cours à des trafics de bandes criminelles de tout genre. Entre février 2013 et avril 2014, trois enlèvements d’Occidentaux ont eu lieu au Cameroun. Et à chaque fois, les regards se tournent vers le Nigéria. La sécurisation des frontières entre les deux pays est une question cruciale pour le Cameroun qui pourrait être considéré comme un pays à déconseiller aux touristes Occidentaux si des cas d’enlèvements venaient à se reproduire. Un défi immense, car, selon le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies, il s’agit de 2100 km à sécuriser de l’Extrême-Nord au Sud-Ouest du Cameroun.

La sécurisation de la frontière Cameroun Nigéria demeure un défi majeur
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