Tous dépressifs !

Les préjugés et idées reçues créent des blocages chez ceux qui souffrent de dépression.

“Au Cameroun, par ordre de fréquence, il faut dire que la dépression est la maladie mentale la plus fréquente. Le taux de prévalence varie  entre 5% et  10%”, déclare le Dr Jean Pierre Kamga Olen. Mais au-delà des dires de ce scientifique, cette maladie reste une pathologie honteuse encadrée d’idées reçues dans le contexte camerounais. Pour certains c’est un sujet anodin voir même risible. Une chose qui n’arrive que dans les films.  “ Ce sont les maladies des Blancs”, entend-on. Raconter à un proche avoir été diagnostiqué dépressif, c’est récolter moqueries et railleries. On en rit, il y a bien pire dans la vie que d’être déprimé.

Le moqueur ne manquera pas de minimiser le souci de montrer à quel point le problème du malade n’est rien par rapport à ceux des autres. Il suggérera une visite dans l’un des hôpitaux de la place pour voir les gens qui ont de “vrais problèmes”. Pour ne pas aider, le moqueur viendra se moquer après le choc provoqué chez le dépressif à la vue des souffrances des autres.

La surdité de notre société est un facteur aggravant de la dépression de certains individus. Prenez une femme qui vient de perdre son mari. Après les obsèques, si la femme reste triste, on lui reprochera de trop en faire. “Elle pense être la seule à avoir subi une telle perte?”, se questionneront certains. En revanche, si elle sourit, on lui reprochera de ne pas assez porter le deuil. Dans l’un et l’autre cas, la femme est fragilisée et donc sujette à la dépression.

Dans notre contexte, tout est surmontable. Il n’est pas tolérable d’avoir les nerfs fragiles même dans les plus grands moments de tristesse. Une femme qui craque suite à toutes les attentes que la société, ses enfants et son mari, projettent sur elle, est traitée d’incapable. Elle n’est pas digne d’être appelée femme. Une femme c’est celle qui gère tout, se réveille avant tout le monde et se couche après tout le monde, sans jamais se plaindre encore moins être déprimée.

La société camerounaise se montre encore plus intransigeante quand il s’agit de dépression des hommes. Un homme doit être fort. S’il déprime suite au décès de sa femme, on dira qu’il l’a livré dans une secte à laquelle il appartiendrait,  et c’est son esprit qui le hante. Si c’est parce que sa femme l’a quitté on vous parlera de folie. Dans la mesure où sa dépression est liée à la perte de son travail, là alors, aucun doute, il a « trempé dans des affaires compliquées » et maintenant on pose des conditions qu’il n’arrive à respecter.

A cause de tous ces préjugés, plusieurs personnes autour de nous souffrent et n’osent pas en parler. Elles choisissent de se murer dans un silence destructeur qui, au meilleur des cas, les referme sur elles-mêmes et au pire des cas, les conduisent au suicide.

Dr Félicien Ntonè : « Il faut en parler pour éviter la stigmatisation »

Pour le psychiatre, il est important pour les familles de ne pas dissimuler les personnes qui souffrent de dépression. Il recommande également des attitudes à adopter pour éviter la maladie

Qu’est-ce que la dépression ?

La dépression est une maladie mentale (on parle souvent de troubles de l’affectivité) au cours de laquelle l’humeur est atteinte et l’atteinte de l’humeur se manifeste par une tristesse importante, une perte importante du goût, de l’envie, de l’intérêt, un désintéressement des plaisirs de l’activité.

Elle se manifeste, sur le plan physique, par des troubles du sommeil, parfois par des douleurs multiples. Elle peut avoir des manifestations qui n’épargnent aucun organe de l’organisme. Elle a une présentation insidieuse, c’est-à-dire discrète lorsqu’on ne sait pas reconnaître ses signes. Elle affecte le rendement de la personne par une fatigabilité prolongée, avec des retards au travail et ou même des multiplications de repos médicaux. C’est une maladie qui déprime la productivité. En fait, l’une des complications majeures de la dépression, c’est l’autodestruction par le suicide ou par des comportements qui consciemment ou inconsciemment vont vous conduire à la mort.

Les personnes dépressives sont-elles atteintes de « folie » ?

Premièrement il n’existe pas de personnes qui de par son existence n’auraient jamais présenté d’épisodes dépressifs. Les épisodes dépressifs nous accompagnent lorsqu’on a perdu un membre cher, lorsqu’on s’est déplacé de la maison où on est habituellement logé, lorsqu’on voyage, lorsqu’on se sépare, lorsqu’on divorce. Donc plusieurs évènements de vie peuvent nous exposer à une réaction dépressive. Maintenant certains s’en sortent plus ou moins bien et d’autres pas du tout. Ceux qui ne s’en sortent pas ont besoin d’être soignés. Alors, la dépression est quand même liée à la personnalité. Il y a des personnalités qui seront plus promptes à faire des dépressions que d’autres.

La dépression est présente dans certaines situations particulières chez la femme où en période de grossesse ou d’accouchement elle va faire des crises dépressives. La dépression est différente de l’expansivité qu’on retrouve dans d’autres pathologies qu’on appelle les maniaques. Donc la dépression n’est pas une affaire de folie. D’ailleurs il n’existe aucune leçon de médecine où on enseigne la folie, donc la folie n’est pas un terme propre à la médecine. C’est peut-être un terme philosophique. La dépression est une maladie, elle nécessite des soins et d’ailleurs, c’est une maladie qu’on soigne et qui est curable et contrairement à d’autres maladies, si on pouvait tout simplement soigner la dépression au Cameroun, on pourrait aider une très grande frange de la population.

Cela veut-il dire que la dépression est un problème de santé publique au Cameroun ?

Si hier on n’était pas nombreux pour rencontrer les Camerounais qui ont des dépressions à ce moment ça donnait l’impression que la dépression est rare. Aujourd’hui, on forme des psychiatres au Cameroun, de plus en plus de personnes ont la compétence pour identifier les signes et les symptômes de la dépression. On est souvent passé à côté d’une personne qui a mal au ventre, d’une femme qui n’arrive

pas à avoir une grossesse. On est souvent arrivé à côté d’une femme qui a un cancer du sein ou d’une personne qui est atteinte du VIH+. Toutes sont déprimées mais, comme on ne sait pas détecter les signes et les symptômes, on passe à côté et on pense les soigner. Mais tant qu’on soigne de manière incomplète une personne on n’a pas donné les soins. Donc, je voulais dire que les dépressions se révèlent de plus en plus parce qu’il y a une culture médicale de la recherche des signes et symptômes de la dépression. D’autre part, les conditions environnementales sur le plan social et économique, la pauvreté le chômage et d’autres situations de dislocation de cellules familiales font tout de même que la souffrance mentale est de plus en plus importante et des maladies mentales pourraient être en éclosion. On devrait s’attendre d’ailleurs à ce que la fréquence de dépression augmente et les prévisions de l’OMS des années 2030 montrent que ça risque d’être bientôt une des premières maladies sur la planète. Mais ayant dit cela, je vous confirme en 2017 que c’est la pathologie la plus courante des souffrances mentales au Cameroun.

Avez-vous des chiffres pour soutenir cette affirmation ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas d’enquêtes nationales au Cameroun parce qu’il n’y a pas d’argent pour les faire. Mais les données statistiques que m’ont rapportées mes confrères de l’hôpital Laquintinie autour des années 2005-2010, de l’hôpital Jamot autour de la même période à peu près, montrent, pour l’hôpital Laquintinie, que la dépression arrive en troisième position des maladies qu’ils rencontrent. A l’hôpital Jamot, elle arrive en troisième ou en quatrième position. Et moi, j’ai une pratique de la médecine psychiatrie à l’hôpital Général qui fait que quand je consulte, je ne vois pas que les malades de psychiatrie. Je vais voir les malades insuffisants rénaux en dialyse, des malades de cancer, des malades qui sont victimes d’AVC, des patients qui ont des maladies chroniques comme le diabète ou encore des personnes traumatisées suites à des catastrophes comme celle survenue à Eséka dernièrement. Toutes souffrent souvent de dépression. Mon échantillon rapporte que la dépression est la première pathologie rencontrée lorsqu’on a été assez rigoureux dans le scruning. Ma dernière enquête dans les camps de réfugiés venus de Centrafrique à l’Est du Cameroun ou dans l’Adamaoua, montre quand même que la dépression est la deuxième pathologie après les troubles liés au stress. Et quand on pense que le stress va conduire à la dépression, on conclut que c’est une pathologie très fréquente. Elle affecte d’ailleurs les enfants en bas âge, à deux mois on peut trouver des enfants qui font des dépressions. Elle est fréquente à l’adolescence et le Cameroun ayant une population assez jeune, on peut s’attendre à ce qu’une évaluation révèle des taux élevés de dépression compte tenu du fait que notre environnement est fait de chômage, d’insécurité du lendemain, d’insécurité à cause de la violence, de la guerre…on peut s’attendre à ce que la fréquence des maladies mentales, et donc de la dépression qui est leader dans ce groupe, soit en hausse.

Vers qui doit-on se tourner quand on finit par admettre qu’on est déprimé ?

Il faut aller voir la personne qui sait soigner. De manière chronologique il faut d’abord éviter le charlatan. Ensuite nous pensons que le médecin généraliste devrait être la première porte, pour que le mal soit identifié, puisque beaucoup de malades viennent les voir suite à de multiples affections. Si le généraliste ne sait pas le faire, parfois l’itinéraire du malade est long avant d’arriver au spécialiste qui est rare. Et c’est pour ça que nous enseignons, à la Faculté de médecine, les éléments de psychiatrie très tôt pour que le généraliste soit quand même capable lorsqu’il soigne un paludisme de soigner une dépression aussi.

Enfin le médecin qui se spécialise dans les maladies mentales s’appelle un psychiatre. Il peut arriver qu’un sujet qui a fait des études de psychologie se spécialise en Psychologie clinique. A ce moment il entre dans l’équipe du psychiatre pour travailler avec lui. Celui-ci ne prescrit pas de médicaments, mais a des techniques de soins. Et les approches psychologiques sans médicaments sont nombreuses.

Quelle est l’hygiène de vie à adopter pour prévenir la dépression ?

La prévention de la dépression procède d’abord de l’individu lui-même. Il faut une connaissance de soi, savoir ce qui est approprié et traumatisant pour soi, savoir éviter les environnements dépressiogènes. Il faut être au bon endroit, à l’endroit où on s’adapte le mieux. Il faut aussi éviter le « stress pathogène » celui qui rend malade. C’est celui qu’on vit lorsqu’on vous demande d’attacher la ceinture alors que ça fait bientôt 15 ans que vous l’attachez. Mais la prévention commence d’abord par parler de la dépression en société pour éviter qu’elle soit stigmatisée, pour éviter qu’on cache les personnes qui en souffre, pour éviter qu’on soit indifférent à ceux qui sont en dépression, pour cultiver cette solidarité, cet humanisme les uns envers les autres. Et pour finir, la dépression comme je l’ai dit se soigne, quand le traitement est bien conduit et quand on bénéficie d’un accompagnement thérapeutique de la part des spécialistes. Il faut par ailleurs encourager la population à se reconnaître déprimée et à venir consulter. C’est un début de solution pour réduire la fréquence de dépression dans la société.

Jean-Louis, dépressif, raconte son combat contre la maladie

Il s’était séparé de sa compagne, n’allait plus au travail, s’était enfermé dans sa bulle, dégouté par la vie et ses travers. Puis un jour, après un long traitement administré par un psychiatre de l’hôpital Jamot de Yaoundé, il a repris le cours normal de sa vie. C’est l’histoire de Jean-Louis, un ex patient de psychiatrie.

En couple et père de quatre enfants, son médecin lui a détecté une dépression pour la première fois à l’âge de 37 ans. Le diagnostic tombe alors qu’il a accumulé une série de problèmes au boulot et avec sa fiancée. Du jour au lendemain, sans savoir comment ni pourquoi, Jean-Louis passe ses colères sur son entourage, devient violent, irraisonnable, avant de s’enfermer dans un silence assourdissant. L’inquiétude s’empare de ses proches et bientôt son cas divise.

Pour les uns, « il est fatigué dans la tête et a juste besoin de repos. Normal, puisque sa fiancée est de nouveau partie de la maison avec les enfants. » Pour les autres, « il doit se faire soigner avant que sa maladie n’empire ». On a prévu de l’interner à l’hôpital Jamot, réputé pour être celui des « détraqués mentaux ». Mais une altercation entre les deux camps survient le jour J. Exténué, le regard vide, le concerné n’est pas en mesure de décider de son sort.  Sur fond de tension il sera finalement hospitalisé pour une durée indéterminée. « Tout dépendra de la réaction de son corps au traitement » affirmait à l’époque son médecin traitant.

Deux ans plus tard, après avoir reçu des traitements appropriés, Jean-Louis semble reprendre du poil de la bête et dit : « Je viens de loin ! Les médicaments m’ont souvent donné l’impression d’être un inutile, un véritable légume. Mais contre toute attente, je suis debout. C’est un véritable miracle ! ». « Il passait en effet ses journées à dormir, sous l’effet des médicaments. Il ne parlait pas, on devait l’aider à manger, l’encourager à sortir. Bref il faisait pitié et c’était dur de le voir ainsi, surtout qu’il était plein de vie avant sa maladie», confie sa nièce.

« On a su qu’il commençait à guérir quand il allait déjà seul à l’hôpital, mais surtout le jour où il a conduit son véhicule, un 4X4 pour se reprendre dans son nouveau lieu de service » ajoute sa nièce. « Puis le 1er janvier 2015, alors qu’il souffrait depuis bientôt trois ans, il a dansé comme jamais il ne l’avait fait depuis sa maladie. C’était sous le rythme du titre « kirikou » de l’artiste camerounais Longuè Longuè. Et selon ses dires, ils reprirent en cœur l’expression de cette chanson « La chute d’un homme n’est pas la fin de sa vie »

Ce n’était pas la fin de sa vie, mais le début d’une autre, ou la continuation de celle qu’il avait laissé en suspens trois ans plus tôt. Aujourd’hui Jean-Louis a repris son travail, s’est finalement marié à sa fiancée, a agrandi sa famille de deux enfants de plus. Le dernier projet qui lui tient à cœur en ce moment est de finir les travaux de construction de sa maison. L’ex-patient du pavillon psychiatrie de l’hôpital Jamot, dit avoir aussi remercié ses proches, qui ont fait preuve de patience à son égard. Comme quoi, l’entourage aide beaucoup les personnes dépressives

Quand les mamans craquent

A trop se partager entre les attentes sociales et professionnelles, certaines femmes finissent par renoncer.Elles développent alors une forme de dépression  de plus en plus répandue.

Adeline F. n’a aucune nouvelle de Mathilde, sa première fille âgée de 17 ans. Un matin, l’adolescente est sortie pour ne plus revenir. C’était il y a trois ans. La fugueuse vivait déjà une adolescence perturbée. Plusieurs fois, elle avait déserté la maison de nombreux jours, sans donner de nouvelles. Adeline avait appris que sa fille entretenait une relation amoureuse avec un garçon beaucoup plus âgé qu’elle. L’adolescente avait expliqué à un membre de la famille que ça sonnait trop creux dans les marmites, ses pieds étaient beaucoup trop mal chaussés et que la misère la rebutait. Sa mère ne faisait rien pour que ça change et elle lui en voulait pour ça. Alors, Mathilde est partie. Pour les proches de cette petite famille, Adeline est la seule responsable de la situation.

En fait, Adeline est mère célibataire depuis toujours. Ses deux filles ont grandi  sans leurs pères respectifs et avec une mère dans une situation financière précaire. Le père de Mathilde a déserté quand il a appris qu’elle attendait un bébé. Elle a dû se plier en quatre pour subvenir aux besoins de cet enfant qu’elle n’attendait pas. Adeline a vécu une situation similaire quand elle a conçu de sa deuxième fille. Des traumatismes sont  à l’origine de la légèreté avec laquelle elle a éduqué ses enfants, qui n’ont toujours fait qu’à leur tête. Adeline avait purement et simplement renoncé aux pressions  face aux cris et pleurs des enfants, face aux bouches à nourrir, à son commerce à tenir et aux critiques de sa famille. La situation s’est dégradée après la mort de sa mère, son seul véritable soutien dans la vie.

Burn-out maternel

Même chez des femmes mariées bénéficiant de la présence de leurs conjoints à leurs côtés, ne sont pas à l’abri du burn-out maternel, qui est une dépression liée au fait d’être mère. Certaines femmes sont submergées par la fatigue physique et psychique. Elles cherchent à tout bien faire, à être à la hauteur des pressions sociales. Au travail, elles doivent être au top, autant qu’à la maison. Il faut se lever plus tôt et dormir plus tard que tout le monde. Il faut veiller à ce que tout soit impeccable, veiller à instaurer une autorité et un cadre sain. Ménage, vaisselle, lessive, repassage, cuisine, devoir des enfants, tendresses à accorder au conjoint, etc. Ça en fait des champs de bataille…

Tristesse, fatigue, anxiété, irritabilité en sont les revers… Et puis, un jour, des mots violents qu’on n’aurait jamais pensé dire à son enfant. Une gifle ou une fessée qui partent sans qu’on ait pu les retenir. Ce genre de passages à vide, nombreuses sont les mères à l’avoir vécu et à ne pas se l’avouer. Mais lorsque celui-ci dure, lorsqu’aucune issue ne semble se profiler, le petit surmenage se transforme alors en véritable burn-out. Pas étonnant que des programmes télé comme Super nanny (diffusé sur une chaîne du câble), soient consacrés à l’aide des parents dépassés ou ayant renoncé à la responsabilité parentale, alors qu’ils vivent sous le même toit que leurs enfants en bas âge.

Selon des psychologues, cette forme d’affection est le revers de l’idéalisation de la fonction parentale. Elle survient chez certaines femmes lorsqu’elles se rendent compte que ce n’est pas si simple d’être mère.

Dix signes que vous souffrez d’un burn-out maternel

Les signes chez les mères

1) Désir de perfection sur tous les paramètres

En développant un fantasme de perfection dans son mode d’éducation cette mère développe une omnipotence sur tous les plans de la vie de ses enfants et règne sur tous les fronts: l’école, l’éducation, leurs relations sociales, les vacances, leur santé. Elle génère en outre, une course à la performance et les prouesses de sa progéniture représentent sa réussite la plus probante.

2) Etre au bout du rouleau et ne pas s’en rendre compte

« Une mère au bord du gouffre nerveusement et au bout de ses réserves d’énergie, peut en toute inconscience et par souci de continuer à gérer à la perfection toute sa petite tribu, ne pas sentir qu’elle est en train de sombrer ». C’est bien souvent l’entourage qui en prend conscience pour elle, en essayant de l’alerter.

3) L’ambivalence des sentiments

En dépit des grands principes d’éducation qu’elle s’était édictés avant la naissance des enfants, elle se surprend à ressentir des sentiments très contradictoires à leur égard. Les pertes de sang froid sont de plus en plus fréquentes et s’accompagnent parfois de violence et de cris. On assiste également à l’alternance d’un amour passion pour les enfants suivi d’un rejet parfois haineux. Elle se sent incomprise et victime d’injustice en regard de tout son investissement.

4) L’épuisement physique

Écrasée par une fatigue chronique, rien ne semble pouvoir soulager cet épuisement. Il lui semble qu’il lui faudrait rester des mois sous la couette pour en venir à bout!

5) Sensation d’overdose de tout

Elle a l’impression que la moindre action de la vie quotidienne, surtout en relation avec les enfants revient à gravir l’Everest!

4) Troubles du sommeil

En dépit de l’extrême fatigue, il lui est difficile, voire impossible de dormir autrement que par l’aide de somnifères.

6) Troubles de l’humeur

Accompagnés de plaintes répétitives, pessimistes et dépressives. Le malaise interne devient envahissant. Aussi tant qu’elle a la sensation de ne pas être entendue ou comprise par l’entourage, les mêmes plaintes reviennent en boucles.

7) Absence de désir sexuel, désintérêt pour son partenaire

La sensation d’épuisement est telle, que l’idée d’un rapprochement avec son conjoint est vécue telle une corvée supplémentaire.

8) Affaiblissement de l’estime de soi

Avec l’impression que la vie la dépasse et qu’elle n’a plus la capacité d’en tenir les rênes.

9) Isolement

Elle se replie sur elle-même et évite le contact.

10) Prise de poids ou amaigrissement spectaculaire 

 

 

Ce qu’il faut savoir sur la dépression nerveuse

De nombreux facteurs exposent les individus de tous âges à cette affection paralysante.

On s’est déjà tous senti triste un jour. Une tristesse qui donne l’impression de toucher le fond du gouffre. Si pour certains il s’agit juste d’un coup de blues vite passé, vite oublié, pour d’autres ces moments sont beaucoup plus longs à surmonter. Ceux-ci ont beau tout essayé qu’ils n’arrivent pas à se défaire de cette tristesse profonde qui gâche tout leur quotidien : ils souffrent de dépression.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « La dépression est une maladie qui se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités qui, normalement, procurent du plaisir ; et une incapacité à accomplir les tâches quotidiennes ». Cependant, une personne doit présenter ces symptômes pendant au moins deux semaines pour être considérée comme étant dépressive.

Bien que les femmes soient deux fois plus exposées à la dépression que les hommes, cette maladie peut frapper n’importe qui, à n’importe quel âge, sans distinction de classe sociale. Elle peut survenir brusquement, déclenchée par un événement de la vie ou s’insinuer dans le quotidien et devenir chronique. Dans tous les cas, elle est le résultat d’un dérèglement chimique, qui va provoquer les manifestations de la dépression. La dépression est la première cause de suicide : près de 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression. Elle se manifeste le plus souvent sous forme d’épisodes. On parle alors d’épisode dépressif caractérisé (ou d’épisode dépressif majeur).

Les signes à détecter

La dépression entraîne un « ralentissement » dans tous les registres de la vie quotidienne : vie affective, fonctionnement intellectuel, forme physique, mécanismes vitaux et corporels. Ainsi, chez un dépressif :

– Le sommeil est souvent mauvais, moins profond, très court et peu réparateur. Le petit matin (de 3 à 5 heures du matin) est souvent marqué par un réveil précoce, avec impossibilité de se rendormir et une grande souffrance morale. Dans d’autres cas, le sommeil est en excès ; on parle de « sommeil refuge ».

– L’appétit est le plus souvent diminué (les aliments semblent sans goût, l’assiette paraît trop remplie). La préparation des repas devient une corvée.

– Il devient difficile de réfléchir, de trouver les mots, de parler avec fluidité. On a l’impression d’avoir la tête vide, que le monde est devenu trop compliqué, qu’on ne saura pas s’y adapter, y faire face.

– L’estime de soi est perdue. La personne qui souffre de dépression ne se sent bonne à rien ; elle se pense sans valeur ; elle s’accuse d’être responsable des événements pénibles qu’elle vit, au point de vouloir mourir.

Les causes

Bien souvent, la dépression est multifactorielle : les événements de la vie, le contexte social, le fonctionnement intrinsèque de l’individu l’ont prédisposé à la dépression à un moment de son existence. Ainsi, un choc émotionnel important constitue souvent le déclencheur de la dépression. Il s’agit, dans la majorité des cas, d’un événement négatif : deuil, rupture, conflit familial, perte d’emploi, accident…  Si l’on est fragilisé à ce moment-là ou mal équipé (entouré) pour gérer ce type de problème, il existe alors un véritable risque de sombrer dans la dépression.

Cependant, parfois, le phénomène est ancré dans la personnalité du patient. Sentiment de perte, manque d’estime de soi : il a développé des mécanismes psychologiques dont l’origine se trouve généralement dans l’enfance. La dépression peut alors s’installer sur ce terrain « favorable », petit à petit ou lorsqu’un élément déclencheur survient. En plus, un environnement social hostile, des conditions de vie difficiles, ne vont faire qu’ajouter aux sentiments de découragement et d’échec qui s’emparent souvent des personnes dépressives.

Le stress constitue lui aussi un facteur déclencheur de dépression, pas uniquement dans le cadre du stress professionnel. Bien sûr, un stress ponctuel, lié à un événement ou une période précise, est le plus souvent gérable. En revanche, s’il est prolongé, il s’incruste dans le quotidien et si l’on ne fait rien pour tenter de le diminuer, il risque, à la longue, de provoquer un épuisement qui favorisera l’apparition d’un syndrome dépressif.

Le traitement de la dépression

Même si cela prend parfois du temps, il existe aujourd’hui nombre de solutions thérapeutiques efficaces dans le traitement de la dépression. Ce traitement peut se faire par voie médicamenteuses ou par psychothérapie. Les deux sont souvent associés. Les modalités de prescription varient donc selon la sévérité des symptômes, les origines des symptômes dépressifs et prennent en compte les préférences du patient.

Nous devons noter que la dépression peut s’accompagner de douleurs (maux de tête, souffrances dans les articulations, problèmes digestifs…) et de dérèglements de certains indicateurs ou fonctions du corps (tension artérielle, perturbation ou interruption des règles…).

Journée mondiale de la Santé 2017 : La société en « dépression »

Cette affection est en tête des causes de morbidité dans le monde et est à l’origine près de 70 % des suicides, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

La journée mondiale de la Santé est célébrée le 7 avril de chaque année, pour marquer l’anniversaire de la création de l’Organisation mondiale de la Santé, le 07 avril 1948. Chaque édition est, selon les organisateurs, « une occasion unique de mobiliser l’action autour d’un thème de santé spécifique, qui concerne le monde entier ».

Pour cette édition, le thème choisi est la « dépression ». Cette affection est en tête des causes de morbidité dans le monde, selon l’OMS. Plus de 300 millions de personnes souffrent d’ailleurs de cette maladie à travers le monde (soit une augmentation de plus de 18% de 2005 à 2015), selon l’Organisation, qui saisit l’occasion pour encourager les uns et les autres à en parler, mais aussi à lutter contre les préjugés.

« Le fait de parler à une personne de confiance est souvent le premier pas vers le traitement et la guérison », souligne à cet effet le Dr Saxena, directeur du département Santé mentale et abus de substances psychoactives à l’OMS.

Mais avant d’en parler, peut être convient-il d’abord de savoir ce qu’est la dépression et comment s’en prémunir ou se soigner.

La dépression, comment la reconnaître ?

Elle est une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie.

La dépression est une véritable maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir, une perte de motivation et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu. Dans le milieu médical, le terme dépression majeure est souvent employé pour désigner cette maladie. La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer de 2 semaines à plusieurs années, voire toute la vie. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou grave. Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide. La dépression affecte l’humeur, les pensées et le comportement, mais aussi les fonctions organiques. Ce qui explique qu’une personne qui souffre de dépression soit entre autres plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections, son système immunitaire étant affaibli.

Causes
On ne sait pas avec précision ce qui cause la dépression, mais il s’agit d’une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie ainsi qu’au milieu et aux habitudes de vie.
Hérédité À la suite d’études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante héréditaire, bien que l’on n’ait pas identifié de gènes précis impliqués dans cette maladie. Ainsi, des antécédents de dépression dans la famille peuvent être un facteur de risque.
Biologie Bien que la biologie du cerveau soit complexe et encore mal comprise, on a observé chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Ce déficit perturbe la communication entre les cellules nerveuses du cerveau. D’autres problèmes physiologiques, comme une perturbation hormonale (hypothyroïdie ou ménopause, par exemple), peuvent aussi contribuer à la dépression.
Milieu et habitudes de vie Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, peu d’activité physique, excès de télévision ou de jeux vidéo, etc.) et les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) sont susceptibles de nuire profondément à l’état psychologique. Par exemple, l’accumulation de stress au travail peut mener à l’épuisement professionnel et, à terme, à la dépression.
Événements de la vie La perte d’un proche, un divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus sensibles à la dépression à l’âge adulte, notamment parce qu’ils perturbent durablement le fonctionnement de certains gènes liés au stress.

Symptômes
Il est important de consulter un médecin dans les meilleurs délais si plusieurs des symptômes qui suivent persistent depuis au moins 2 semaines, tous les jours.
ï,§ Une humeur triste, se sentir malheureux et démoralisé.
ï,§ Une réduction marquée du plaisir et de l’intérêt pour presque toutes les activités.
ï,§ Un sentiment de dévalorisation et de culpabilité excessive.
ï,§ Des pensées morbides ou des idées suicidaires.
ï,§ Un changement marqué de l’appétit ou du poids (perte ou gain).
ï,§ Des problèmes de sommeil (insomnie ou excès de sommeil).
ï,§ Une attitude agressive inhabituelle ou une grande irritabilité.
ï,§ Une sensibilité émotionnelle excessive (un rien provoque des larmes).
ï,§ Une fatigue importante ou une perte d’énergie.
ï,§ Des problèmes de concentration et de prise de décision.
ï,§ Une agitation ou au contraire l’impression de penser et d’agir « au ralenti ».
ï,§ Une baisse de la libido.
ï,§ Des maux de tête, des douleurs au ventre ou au dos.

Traitement
Le traitement varie selon la gravité de la dépression.
ï,§ Une dépression légère à modérée peut généralement être traitée efficacement par la psychothérapie. Dans le cas d’une dépression grave, le traitement recommandé est une psychothérapie associée à la prise d’un médicament antidépresseur.
ï,§ Quelle que soit la gravité de la dépression, le fait de combiner un traitement « classique » avec des thérapies ou traitements naturels est efficace.
ï,§ Si la dépression s’accompagne de symptômes psychotiques, d’hallucinations visuelles ou auditives ou de comportement suicidaire évident, les médecins ont recours à la médication antipsychotique et à l’hospitalisation. Ils peuvent aussi prescrire des stabilisateurs de l’humeur.


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