Kareyce Fotso, ambassadrice de bonne volonté pour la Francophonie

La musicienne camerounaise avait, elle-même, remporté une médaille d’argent, dans la catégorie «chanson», aux jeux de la Francophonie de 2009 à Beyrout au Liban

L’artiste-musicienne camerounaise Kareyce Fotso est l’ambassadrice de bonne volonté pour les Jeux de la Francophonie 2017, qui se tiendront à Abidjan en Côte d’Ivoire du 21 au 30 juillet 2017. En tant que telle, la fille de Bandjoun devra promouvoir la langue française et l’égalité des sexes, valoriser la diversité culturelle, et promouvoir l’épanouissement de la jeunesse.

Kareyce Fotso a été désigné en septembre 2016 par le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIFJ). Mercredi, 12 janvier, le ministre camerounais de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi, lui a décerné le titre de «Chevalier de l’ordre national de la valeur», symbole du soutien du gouvernement dans ses fonctions qui permettront, par ailleurs, de représenter le Cameroun à l’international.

En 2009, Kareyyce Fotso a représenté le Cameroun aux Jeux de la Francophonie tenus à Beyrout au Liban avec sa chanson «Pac-ler française». Elle termine la compétition en remportant une médaille d’argent dans la catégorie Chanson.

Cette même année-là, elle prit part à la première commémoration de la fin l’esclavage aux Nations Unies. Sur scène Kareyce Fotso, se produit aux côtés des grands de la musique africaine et mondiale. En juillet 2016, l’auteure des albums Mulato (2009), Kwegne (2010) et Mokte (2014), et le saxophoniste Manu Dibango étaient programmés au festival «Nuits d’Afrique» de Montréal au Canada.

«Kareyce Fotso est dotée d’une voix puissante, originale, teintée d’un voile légèrement éraillé issu du blues et de la tradition africaine. Tradition qu’elle n’oublie pas, s’accompagnant d’une sanza, d’un tambour de bois ou de sonnailles. Les chansons sont parfois graves, parfois teintées d’humour, mais toujours empreintes d’émotions», avaient alors souligné les promoteurs dudit Festival.

Kareyce Fotso en tournée nationale à partir du 01er avril

La chanteuse camerounaise se produira dans les villes de Douala, Bafoussam et Yaoundé

Après avoir pris part au 7e Festival de chansons francophones organisé du 14 au 19 mars aux Portes de Valence en France, Kareyce Fotso est de retour au Cameroun. De retour de ce voyage à la fois festif et émouvant, trad et moderne, la chanteuse est attendue dans trois villes du pays pour une tournée dite « nationale ».

Ainsi, elle se produira tour à tour au Castel Hall de Douala (le 1er avril), à la Maison du Parti de Bafoussam(le 2 Avril) et l’Hôtel la Falaise de Yaoundé (le 8 avril).

Ces trois « concerts live », dont Chinois Yangeu est le promoteur sous la bannière de sa structure Cy entertainment, permettront l’auteure de « Massa » de communier avec le public camerounais. Un public qu’elle a toujours rêvé de rencontrer.

« J’ai toujours rêvé de chanter devant le public Cameroun. Mon rêve va enfin devenir réalité avec cette tournée. (.) Et pour ne pas décevoir ce public charmant, je chanterai comme jamais. Je laisserai mes tripes», a annoncé l’artiste mercredi, 23 mars dernier à son arrivée à l’Aéroport international de Nsimalen, Yaoundé.

Après plusieurs années d’apprentissage dans différents groupes camerounais dont Korongo, Kareyce va se faire découvrir du grand public en 2009 suite à une brillante participation aux Jeux de la Francophonie. Et depuis, elle va s’imposer sur la scène camerounaise et africaine. Un parcours très prometteur si l’on juge de la qualité de ses prestations dans divers festivals au Cameroun, au Congo-Brazza, en RDC, en Côte d’Ivoire, au Bénin, France et au Japon.

Aujourd’hui, elle compte déjà deux albums sur le marché discographique à savoir : Kwegne (2010) et Mokte (2014), majoritairement enregistré au studio Moto Records, à Yaoundé.

Dans ce dernier projet, Kareyce Fotso choisit de mettre en valeur langues et rythmes de huit régions du Cameroun. Depuis Yaoundé, elle prône une révolution intime et culturelle, pour faire fleurir les destins individuels et collectifs.


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Kareyce Fotso: «Les guerres tribales ont fait trop de mal à notre continent»

Avec son nouvel album, la chanteuse camerounaise veut briser les barrières et propager un message d’espoir.

A cinq jours de la sortie officielle de votre nouvel album, comment vous sentez-vous après le succès que les précédents vous ont apporté?
C’est le grand stress. Après avoir passé des années à le préparer et à le réaliser. L’inquiétude c’est l’accueil qui lui sera réservé.

Vous nous faisiez savoir, il n’y a pas longtemps, que votre prochain album serait le fruit de vos rencontres à travers le monde. Est-ce toujours le cas ?
Entre temps le projet a pris un autre axe. C’est vrai que j’avais envie de mettre en musique tout ce que j’ai eu comme expérience pendant ces trois dernières années de voyage à travers le monde. Mais j’ai voulu commencer ce voyage à l’intérieur de mon pays, le Cameroun, parce que nous avons un potentiel culturel inouï.

« Mokte » signifie « croire » ; la fille du monde que vous êtes avez l’impression que nous vivons dans un monde de désespoir ?
Il y a des signaux d’alarmes qui ne trompent pas et des signaux, j’en aie eus. C’est pourquoi je me suis dis que je dois faire quelque chose; Il ne faut pas attendre que la maison prenne feu pour apprêter l’extincteur. Les mesures de sécurité doivent toujours être prêtes. Les guerres tribales, de religions, ont suffisamment fait de mal dans notre continent. Et pourtant moi je crois qu’on devrait se servir de la diversité comme une force de développement.

Vous avez toujours défendu avec énergie votre langue maternelle et par ricochet toutes celles de votre pays. Ce nouvel album est le reflet même de ce combat ?
La langue c’est la source. C’est ce qui nous lie à une terre. Perdre sa langue c’est ne plus exister. Quand l’eau a tari dans la source, c’est le désespoir, parce que l’eau c’est la vie.

Quelle est la date de sortie de l’album au Cameroun ?
Au Cameroun la sortie est prévue pour la semaine de la fête nationale en mai. Le choix de cette date n’est pas anodin. C’est pour que le discours qui accompagne ce disque ait tout sons sens à savoir l’acceptation de l’autre malgré les différences. Car, nous avons en commun une patrie. Le plus important c’est l’intérêt de la nation. Qui dit intérêt de la nation dit développement. Et pour qu’il y ait développement on doit tous mettre la main à la patte.

Juste par curiosité, combien de concerts avez-vous donnés dans le monde en 2013 ?
Difficile à dire, je ne compte plus (rires).

Merci Kareyce et courage pour la suite !
C’est moi qui vous dis « motokwa ».


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Cameroun: Kareyce Fotso, la jeune diva monte et monte toujours

«Je ne suis pas une star. La star mania c’est prendre beaucoup de temps à paraître, se donner une image parfois fausse»

Une voix étonnante de maturité et de maîtrise
Avec sa guitare toujours en bandoulière, ses dreadlocks au vent et le tissu traditionnel des princesses Bandjoun qu’elle porte comme un signe distinctif, Kareyce Fotso est en train de connaître la gloire. Certes, son registre musical ne la destine pas à la grande popularité ou au populisme, mais la jeune artiste fait son chemin, surtout à l’international. Son succès n’a pas eu raison de son humilité. De nature plutôt réservée, Kareyce Fotso ne sort d’elle que lorsqu’elle se saisit de sa guitare et, face à un micro, elle surprend par sa voix. Elle a une autre vision de la star mania: je ne suis pas une star. La star mania c’est prendre beaucoup de temps à paraître, se donner une image parfois fausse. Se présenter aux gens comme ils auraient voulu que vous soyez. C’est beaucoup d’énergie que l’on met sur sa personne. Une artiste, c’est celle qui passe le plus de temps dans la création. C’est ce que je m’attelle à faire tous les jours. C’est tout ce que je sais faire. Etre star, je n’y arrive pas encore. Le bling-bling, je ne connais pas. C’est certainement une autre école à laquelle je n’ai pas encore été. Peut-être que le jour où je vais commencer à être une star, je vais aussi perdre ma capacité de création. J’ai tellement de choses à montrer avec ma voix et avec tous ces instruments qui nous entourent que je n’ai pas le temps pour autre chose. affirme la diva.

Sa source d’inspiration s’enracine dans son métissage culturel
Parfaitement multiculturelle par ses origines et ses lieux de vie, elle chante aussi bien dans la langue Bandjoun et Ewondo. Je suis Bamiléké, mais la première langue que j’ai apprise c’est l’éwondo. J’ai grandi à Mvog-Ada au milieu des Béti. Dans les années 80, il y avait des grands-mères beti qui s’occupaient de moi, alors que ma mère, Bayam-sellam, était au marché. C’est donc comme ça que j’ai pu très vite apprendre cette langue que je chante aujourd’hui, confie cette petite femme au regard tendre. Si c’est seulement aujourd’hui que Kareyce Fotso, la trentaine, s’offre au public, elle est dans le circuit musical depuis une dizaine d’années. Issue d’une modeste famille de sept enfants dont elle est la cinquième, lorsque Kareyce Fotso décroche son baccalauréat D et ses parents rêvent pour elle. Elle sera médecin. La jeune fille s’inscrit à l’université de Yaoundé I en biochimie. Pendant trois années dans cette faculté, elle marque le pas. Elle s’ennuie. Les rêves de ses parents ne sont pas les siens. La scène l’intéresse. Le public la fascine. Ses parents la voient bien en blouse blanche de médecin. Elle se voit bien une guitare en bandoulière comme Coco Ateba qu’elle admire. Elle quitte l’université de Yaoundé I et s’inscrit à l’Institut Siantou Supérieur. En 2001, elle obtient son Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en audiovisuel. La même année, elle est repérée par le groupe Korongo Jam, qui fait d’elle l’une de ses choristes du groupe. Elle réalise son rêve. Mère d’une fille de six ans, Kareyce Fotso suit aujourd’hui fièrement sa vocation.

La jeune Diva Kareyce Fotso
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Kareyce Fotso: une artiste tout simplement
Le charme du premier album de Kareyce Fotso est qu’elle a réussi à chanter dans une langue maternelle qui, musicalement n’est pas aisée. «J’ai découvert le côté poétique de la langue Bandjoun. C’est sa dureté. Son côté saccadé donne un rythme incroyable. C’est une langue avec laquelle tu peux chanter sans même avoir besoin des instruments. Tellement elle est rude, quand tu butes sur les mots, c’est comme si une percussion t’accompagnait. J’ai exploité ce côté-là qui est devenu mon style», explique-t-elle, heureuse, tout en clignant ses petits yeux d’amandes. Elle annonce la sortie de son deuxième album qui sortira très bientôt dont l’enregistrement a eu lieu en Belgique sous le label Contre-jour, une écurie spécialisée dans la world music, la même qui a produit l’Ivoirienne Dobet Gnahoré, Habib Koité du Mali, etc. Un opus qui contrairement au premier sera un véritable régal musical : Dans le premier album, j’ai essayé de transmettre tout ce que j’ai appris dans les cabarets; un peu de bikutsi, un peu de blues, un peu de jazz, de soul. Dans le deuxième album, j’ai envie de prendre un domaine et l’explorer à fond. Mon deuxième album va être très influencé par la Sanza. J’ai envie de voyager, d’aller à la rencontre d’autres cultures africaines. J’ai envie de connaître davantage. Je veux dépasser les limites que je crois avoir. Aller au-delà. Etre meilleure que ce que je suis maintenant. Je veux proposer des albums qui tout le temps vont amener les gens à se dire «ici il y a eu du boulot». Je n’ai pas envie de proposer des choses d’une grande légèreté. Je respecte l’ouïe des gens. C’est un organe très fragile qu’il faut ménager. Je veux que, lorsque les gens ont écouté des musiques tapageuses ou dansantes, qu’ils écoutent ma musique qui les adoucisse. Que ma musique ne soit pas écoutée dans les bars ne me dérange pas du tout. La voie que j’ai choisie n’est pas facile. Mais je ne veux pas faire dans la musique super show-biz où on est star à 7h du matin et oublié à 8h du soir. Je ne suis pas une star, je suis une artiste tout simplement.

Kareyce Fotso sur scène
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Cameroun: La captivante Kareyce Fotso

La troisième halte de sa tournée nationale a eu lieu au CCF de Douala

Il y avait bien matière à relaxer ce soir là à Douala. D’un côté Patience Dabany au St John’s Plazza et de l’autre, la très prisée finale de la ligue des champions européenne dans différents snacks et autres restaurants. Kareyce Fotso, elle, était de passage dans la cité économique, dans le cadre de la troisième date de sa tournée nationale, après Garoua et Yaoundé. Comme on s’y attendait, la jeune chanteuse est parvenue à faire le plein de la salle des spectacles du Centre Culturel Français de la ville. Un public qui a tenu à répondre à un appel, celui lancé par l’une des leurs, celle-là même qui a trop longtemps parcouru pays après pays et qui a enfin trouvé un créneau dans son emploi de temps pour une tournée sur sa terre natale.

Un magnifique solo
Elle a elle-même créée ce spectacle. Seule sur la scène, Kareyce Fotso, comme d’habitude, dévoile la pleine mesure de son talent. Après une entrée grandement ovationnée sur une scène nappée de «Nzie Souo», vêtue d’une tenue traditionnelle de la région de l’ouest Cameroun, Kareyce épluche, en acoustique, son dernier album, Kwegne. De So’a à Pac-ler Francaise en passant par Kodjeu, Peu Be, Poa’lag, la belle, au large sourire, balaie des thèmes qui lui tiennent à c ur: L’intolérance, le soulèvement de la jeunesse, la déforestation, le mariage forcé, le partage, des thèmes qu’elle a su, au travers de ses nombreux voyages, aborder et cerner. Avec une trilogie frappante. Elle est à la fois chanteuse, instrumentiste et danseuse, se déplace sur la scène au gré de ses envies et des trois scènes installées pour la circonstance. Du spectacle. Aux travers de ses différents instruments, sa mythique guitare acoustique ou encore le «Nkul» de chez ses ancêtres Eton du centre, elle parvient aisément à captiver un public tout à sa merci.

Le public adore
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L’échange est convivial et comme une mère face à ses enfants, elle partage des anecdotes de chez elle «à Bandjoun», les histoires de Solange «qui a piqué mon mari», invite le public à venir partager avec elle sur la scène «ce moment de bonheur, de joie et surtout de partage, quand je me rends compte que même les enfants chantent parfaitement mes chansons». Elle fait venir sur la scène sa fille, Wendy, six ans, pour faire les ch urs sur la chanson qui porte son nom. Visage figé sur sa mère, Wendy pose, toute naïve, sa fine voix sur le refrain de la chanson et laisse déjà présager un avenir dans la musique. Ce que ne souhaitait pas forcément sa maman. «Je me suis toujours dit que ma fille ne devait pas faire de la musique, mais là ça a tout l’air d’être raté» avoue Kareyce. Après plus d’une heure et quarante cinq minutes de show, c’est sur des notes d’improvisation que la soirée s’est achevée, avec des chansons à la demande d’un public gourmand.

Le magnifique solo de Kareyce
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