Cameroun-Assassinat Martinez Zogo : Amougou Belinga placé à la prison de Kondengui

La nouvelle est tombée ce samedi 04 mars 2023, Jean Pierre Amougou Belinga est envoyé à la prison de Kondengui dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo.

C’est par un tonnerre d’applaudissements, à très forte « Amplitude », que Jean Pierre Amougou Belinga a été accueilli ce matin à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Causant ainsi un énorme « Embouteillage » dans son quartier d’affectation. Les autres détenus étant avides de voir de près le PDG du groupe l’Anecdote.

L’identité du meurtrier du journaliste Martinez Zogo n’a toujours pas été dévoilée.  Mais selon les dernières  informations en provenance du Tribunal militaire de Yaoundé, Cerlin Belinga, le Commissaire du gouvernement après lecture du rapport d’enquête préliminaire produit par la Commission mixte gendarmerie et police trouve qu’il y a assez d’indices pour mettre en détention provisoire le PDG du groupe l’Anecdote Jean Pierre Amougou Belinga, le Lieutenant-colonel Justin Danwé et tous les éléments de la DGRE impliqués dans cette affaire.

Après plus d’un mois d’enquête, les principaux mis en cause dans cette affaire ont donc été placés sous mandat de dépôt à la prison principale de Yaoundé. Justin Danwe, est inculpé pour filature, enlèvement et torture. Quant à Jean Pierre Amougou Belinga, il est inculpé de complicité de torture avec aide. La durée de détention de ce dernier serait de 6 mois, car elle serait provisoire. Le patron de la DGRE, Maxime Eko Eko est également à la prison principale de Kondengui. Il est accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et le meurtre du journaliste

Par ailleurs, les autres collaborateurs de Jean Pierre Amougou Belinga qui étaient encore détenus ont été tous libérés, notamment le colonel Nsoé et Bruno Bidjang.

Cameroun-assassinat Martinez Zogo : Amougou Belinga de nouveau devant le Commissaire du gouvernement

C’est sous forte escorte que le PDG du Groupe l’Anecdote a été conduit ce jeudi 23 février devant le Commissaire du gouvernement au tribunal militaire de Yaoundé.

L’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo connait un nouveau rebondissement. Après quelques jours d’audition au Secrétariat d’Etat à la Défense, pour complément d’enquête, le Zomloa est de nouveau retourné au Tribunal militaire. A côté de l’homme d’affaire se trouvaient entre autres : Bruno Bidjang, les colonels Danwe, Raymond Etoundi Nsoe, Jean Pierre Fouda.

Les enquêteurs du Secrétariat d’Etat à la Defense, chargés de faire la lumière sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, cherchent à comprendre le fonctionnement de la Direction générale à la recherche extérieure (DGRE). Un service de contre-espionnage, plus divisé  qu’il n’y paraît.

Dans les serres des enquêteurs au lendemain de l’assassinat de l’ancien présentateur de l’émission «Embouteillages» sur les antennes d’Amplitude Fm, ces hommes pourraient être fixés sur la suite des enquêtes dans les prochaines heures.

Cette autre étape devant le commissaire du gouvernent doit déterminer de leur inculpation définitive ou non dans cette affaire consécutive à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Mais à en croire nos sources, et au regard des charges jugées suffisantes, le commissaire du gouvernement pourrait dès ce jour notifier aux suspects leur mise sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui. Amougou Belinga et Cie pourraient donc directement aller en prison, en attente de leur procès.

Cameroun-affaire Cynthia Atangana : sextape, chantage, prison…

La jeune prostituée dont les sextapes étaient devenues virales sur la toile a été placée en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui ce 20 juillet.

A en croire le lanceur d’alerte David Eboutou, c’est exactement à 1h 20 au petit matin de mercredi 20 juillet 2022 que la jeune Christelle Atangana Biloa, plus connue sous le pseudonyme de Cynthia Fiangan est arrivée à la prison centrale de Kondengui. Elle a aussitôt été conduite au quartier 5 (féminin) après quelques brèves formalités d’identification. Elle y a passé sa première nuit de prison.

Le procureur a finalement décidé de placer en détention provisoire la pauvre fille après avoir jugé de la gravité des faits. Trois chefs d’accusations sont pour le moment portés contre elle. Il s’agit de l’outrage public à la pudeur, l’outrage public aux mœurs et de publications obscènes réprimées par les articles 263, 264 et 265 du nouveau Code de pénal.

Cynthia Atangana est poursuivie par le Ministère public suite à la publication par elle-même de ses vidéos la montrant en pleins ébats sexuels. Des captures d’écran de ces publications à caractère érotique circulent sur facebook. Ses nudes ont été mis à la disposition du procureur de la République. Elle devra alors se prononcer sur ses réelles motivations, faire des  révélations sur  d’éventuelles complicités et tous les autres dessous dont elle seule saura donner plus d’amples détails.

Dans un pays en manque de repère, elle était devenue la nouvelle influenceuse. Elle battait tous les records  de vues et de «likes» sur les réseaux sociaux. Profil filiforme, l’ancienne élève de Lycée municipal de Yaoundé, spécialité industrie d’habillement, bombe sa poitrine avec beaucoup de souffle, pour la mettre en valeur. Pour autant, elle ne maudit pas la nature.

Au contraire, c’est son «corps de rêve» qui est son fonds de commerce. « Chocolat de mer », son nom de scène, fortement inspiré d’une autre influenceuse «Biscuit de mer» dans le tournage des vidéos à caractère pornographique, fait le buzz. Elle choisit délibérément, malgré le démenti de sa mère sur Vision 4, de publier ses images en pleins ébats sexuels, et se moque de tous ceux qui osent lui faire une leçon de morale.

Pis, elle menace de publier la cinquantaine de vidéos qu’elle possède. Erreur! Dans un pays, où la justice est parfois à tête chercheuse, celle qui nourrit le rêve d’être une actrice porno médite désormais son sors dans les geôles de la prison Kondengui

Cameroun-prison de Kondengui : des nouvelles sanctions sur l’utilisation du téléphone

Le régisseur de la prison centrale réitère l’interdiction à l’endroit des prisonniers de l’usage du gadget électronique et promet de lourdes sanctions.

C’est un sale temps qui est promis aux détenus de la prison centrale de Yaoundé, Kondengui. Au-delà de la peine qu’ils purgent déjà, une autre vient d’être annoncée.

Mais elle ne concerne que celui qui fera preuve d’indiscipline. L’indiscipline dont il est question est l’utilisation d’un téléphone par un détenu au sein du pénitencier.

A la prison centrale de Kondengui, on parle d’une fuite constante d’images de l’intérieur de la prison. Des images loin de faire l’éloge de cette dernière. Et celles-ci sont très souvent l’œuvre des prisonniers.

A côté de cela, il existe des cas d’incivisme et de circulation de stupéfiants. La présence de ces substances prohibées au sein du pénitencier causent souvent des disputes, des bagarres ou encore des bousculades.

C’est donc dans un souci de rétablir l’ordre et la discipline qu’Ipuni Max Albert Stephane Mbody, régisseur de la prison, a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Dans une note de service commise par l’intendant de ce pénitencier, sont instaurées et présentées de nouvelles sanctions disciplinaires contre « tout détenu (…) trouvé en possession d’un téléphone ou de tout autre objet ou substance prohibée ».

Il enchaîne en indiquant les sanctions en cours « être enchaîné dans une cellule disciplinaire, être transféré dans d’autres quartiers (être) suspension de toute forme de visite et de communication pour une durée d’au moins 1 à 3 mois, être exclu de toute forme de visite et de communication pour une durée d’au moins 1 à 3 mois, être exclu de toutes les visites et communications ».

C’est donc la continuité du combat engagé par l’administration. Depuis quelques années, l’administration pénitentiaire lutte contre la fuite d’images de la prison qui, pour la plupart, montrent des conditions de détention jugées ‘inhumaines’ par les organisations de la société civile.

Selon des chiffres pas encore actualisés de l’administration pénitentiaire, Kondengui accueille environ 4000 prisonniers. Or, la prison a été construite pour en abriter 1000.

Cameroun- Opération épervier : le professeur Gervais Mendo Ze se meurt

Souffrant depuis plusieurs mois, l’ancien directeur général de la télévision nationale emprisonné pour détournements de fonds publics, coule sur le poids de la maladie.

Devenu frêle, dépourvu de son poids habitutuel, son état inquiète l’activiste David Eboutou. Au terme d’une visite qu’ il lui a rendue, il vient d’adresser un message au président de la République pour solliciter l’évacuation sanitaire du leader de la chorale La voix du cénacle. Ci-dessous sin texte.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, SOUVENEZ-VOUS DU PROFESSEUR GERVAIS MENDO ZE…

J’étais une fois de plus au chevet du Professeur Gervais Mendo Ze cet après-midi dans ce centre hospitalier qui l’abrite depuis un peu plus d’un an. J’y vais au moins une fois toutes les deux semaines rendre visite à cet homme que j’ai davantage découvert lors de cette proximité offerte par mon exil carcéral.

Cet après-midi, après avoir été à son chevet, j’en suis ressorti terriblement affecté.

L’homme plein de vie que je connais a cedé cette fois place à une sorte de gueux méconnaissable. Le Professeur Gervais Mendo ZE fait à peine 45 kilogrammes. Il ne se lève plus,ne peut non plus s’assoir de lui-même ni lever le coude pour prendre une gorgée d’eau. Il passe ses journées là,allongé sur place ,avec une voix à peine audible.

En franchissant le seuil de sa porte cet après-midi, je l’ai vu se retourner avec tellement de peine pour me lancer :  » Eboutou ! Tu es là? »

À travers ma mine , il a dû comprendre que j’étais triste de voir que sa situation n’avait rien de reluisante depuis la dernière fois. Dans sa volonté de me rassurer,il va multiplier quelques questions sur mes projets littéraires, mes perspectives après ma Thèse de Doctorat et pour finir,un bref exposé sur ce qu’il en est de sa situation sanitaire aujourd’hui.

Je commence d’ailleurs par la fin en lui disant que ma petite famille et moi lui portons chaque jour dans nos prières. Il dit Merci trois fois en faisant,et ca se voit,des efforts surréalistes . Il perd ses forces!

À partir de là,je me dis intérieurement qu’il ne faille pas que je reste longtemps car ,il se sentirait obligé de parler. Ce qui lui ferait gaspiller le peu d’énergies dont je vois bien qu’il fournit à travers un effort herculéen pour me répondre.

C’est à ce moment là qu’il se retourne brusquement et me lance comme pour me sortir de cette divagation méditative :  » Eboutou ! Sais tu que j’ai un Bacc D? »

Je lui répond évidemment par la négative tout en manifestant ma surprise. Et le voici qui se met à me raconter comment, par un concours de circonstances, il s’est retrouvé à Makak,au College sacré Cœur ,simplement parce qu’il n’y avait pas de séries littéraires à Makak à cette époque là . Il réussira son baccalauréat avec Mention.

Alors que je me demande pourquoi essaye t-il de m’évader, il revient à la charge comme s’il avait lu mes pensées pour me dire :  » Eboutou! Quand il ne nous reste plus rien,nous avons au moins notre mémoire qui nous rappelle de petits témoignages de notre trajectoire,nous donnant par là l’occasion d’en être fiers. »

Après cela,il s’endort brusquement. Je l’observe. Je regarde ce corps frêle. Je me perd dans mes pensées et je revois ce témoignage de ma tante qui nous avait raconté qu’un jour,elle était allée voir le professeur alors DG de la Television Nationale pour l’aider à payer les pensions universitaires de ses deux fils. Je la revois entrain de me dire : » le Professeur avait payé la pension de tes deux cousins et m’avait remis un petit quelque chose pour le capital de mon restaurant. »

Comme ce témoignage de ma tante,je ressasse dans mes pensées imaginaires toutes ces personnes que cet homme couché là,devant moi a eu dans sa vie professionnelle à aider. Ils sont pour certains devenus aujourd’hui, de grands COMMIS de l’État. Ils ont tous oublié le professeur.

Couché là, il ouvre les yeux et je le vois faire des signes du doigt au jeune garde malade qui est avec lui. Ce dernier a compris ce que le professeur a besoin. Il lui apporte son petit crucifix. Il l’accroche sur son cou et il est comme rassuré.

J’en profite pour lui dire que je vais prendre congé de lui et là,il me lance :  » Merci Eboutou! J’espère que tu me trouveras encore ! »

On lui remet son drap,il plie ses pieds et appose sa main gauche sur sa joue et se rendort.

À ce moment là, j’entends au fond de moi cette voix qui me dit : » Il faut que le President de la République autorise l’évacuation sanitaire de cet homme sinon,ce sera l’une des derniers fois que je l’aurais vu. » Cette phrase continue de résonner en moi au moment où je rédige ces quelques mots. Je ne sais pourquoi mais j’entends cette voix qui me l’ordonne.

En entrant chez moi il y’a quelques minutes, je n’ai eu d’autres choix que d’interpeller le côté humaniste du President de la République pour lui dire une seule phrase :

 » Monsieur le Président de la République, souvenez vous du Professeur Gervais Mendo Ze  »

Je sais que vous recevrez ce témoignage dans les prochaines heures,car les services d’intelligence qui dorment sur ma page Facebook vous le feront parvenir.

Considerez mon témoignage comme un cri de douleur et réagissez en soulageant la douleur de cet homme qui est votre frère et votre ancien collaborateur.

Et le Christ leur dit : » Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre… »

Je vous remercie.

David Eboutou

De nombreux détenus atteints de Covid-19 dans les prisons camerounaises, selon des sources d’Amnesty International

Par Amnesty International

 

Les autorités camerounaises doivent dire toute la vérité au sujet de la propagation du Covid-19 dans les prisons du pays, procurer aux personnes détenues des soins médicaux adéquats et cesser d’aggraver la surpopulation des centres de détention avec des arrestations arbitraires, a déclaré Amnesty International le 5 mai.

L’organisation confirme qu’un détenu au moins a été testé positif à ce virus dans la prison centrale de « Kondengui », à Yaoundé, et transféré dans un établissement médical en dehors de la prison. Les autorités n’ont ni confirmé ni nié la présence de ce virus dans les centres de détention, mais Amnesty International a reçu des informations indiquant que le nombre d’actuels et d’anciens détenus testés positifs pourrait être beaucoup plus élevé.

« Alors que le Covid-19 se propage au Cameroun, il est indispensable que les personnes détenues et leurs proches aient accès à des informations exactes au sujet de ce virus. Les mauvaises conditions de détention dans ces établissements risquent d’en faire des épicentres de la pandémie, à moins que des mesures ne soient prises de toute urgence », a déclaré Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique centrale et de l’Ouest à Amnesty International.

« Les autorités doivent prendre les mesures nécessaires pour que les personnes détenues dans ces prisons bénéficient de soins de santé normaux gratuitement et sans discrimination, et pour réduire d’urgence le nombre total de personnes incarcérées. »

Selon la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, le taux d’occupation était très élevé dans de nombreuses prisons, atteignant 432 % à « Kondengui », 729 % dans la prison de Bertoua (Est), 481 % à Sangmélima (Sud) et 567 % dans la prison centrale de Kumba (Sud-Ouest).

À la suite du décret présidentiel du 15 avril portant commutation et remise de peines, plusieurs centaines de personnes incarcérées ont été libérées dans toutes les régions du pays. Par exemple, 831 détenus ont été remis en liberté dans la région de l’Extrême Nord, et leur nombre est passé de 3 370 à 2 547 selon les médias publics. Une source indépendante a également confirmé à Amnesty International que 214 personnes ont été libérées de la prison de Maroua (Extrême Nord).

Il s’agit d’une première mesure louable de réduction de la surpopulation carcérale, mais elle est loin d’être suffisante. Les mesures de lutte contre la propagation de ce virus dans les centres de détention devraient inclure la libération des personnes détenues qui sont particulièrement vulnérables au Covid-19, telles que les personnes âgées et celles qui souffrent de problèmes de santé préexistants.

« Dans la prison centrale de Yaoundé, de nombreux détenus sont malades »

Les conditions de détention sont exécrables dans la prison centrale de Yaoundé. Un détenu a déclaré à Amnesty International :

« Des détenus meurent souvent dans cette prison ; personne ne sait réellement qui est contaminé. De nombreux détenus sont malades, et à cause de la congestion tout le monde a peur. Ceux qui sont malades ont peur d’aller au dispensaire de la prison en raison des rumeurs selon lesquelles des patients atteints du Covid-19 y ont été admis. »

La plupart des personnes détenues qui présentent des symptômes du Covid-19 sont traitées au moyen de boissons chaudes à base de gingembre et d’ail. Le mois dernier, cinq nouveaux décès ont été signalés en l’espace d’une semaine, selon des sources indépendantes. Une lettre envoyée le 21 avril au ministère de la Justice au nom de personnes détenues a souligné la situation de surpopulation persistante et indiqué que les dispensaires dans les prisons sont « saturés de détenus malades » et que le personnel médical est « débordé ».

Le 23 avril, les autorités ont annoncé des mesures visant à contenir le virus dans la prison centrale à Yaoundé, notamment avec la suspension des corvées à l’extérieur et la création de cellules d’observation pour les cas suspects de Covid-19, la mise en place d’opérations de désinfection et l’instauration de gestes barrière.

Au moins deux détenus malades sont morts peu après leur libération

Selon les informations reçues par Amnesty International, au moins deux détenus malades sont morts peu après leur libération. L’un d’entre eux a été inhumé dans les conditions qui sont appliquées pour les décès des malades du Covid-19, sans la présence de la famille, même si aucun test n’a été effectué pour établir la cause du décès.

Les autorités ont certes récemment remis en liberté des détenus, mais elles n’ont pas répondu positivement à la demande de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés de libération des personnes âgées qui sont les plus vulnérables au virus, et à l’appel des Nations unies à la libération des détenus malades et des personnes qui ont été incarcérées sans base juridique, notamment les prisonnières et prisonniers d’opinion. Figurent parmi les prisonnières et prisonniers d’opinion Mamadou Mota, vice-président du parti d’opposition MRC, qui a été incarcéré pour avoir participé à des manifestations pacifiques et pour « rébellion en groupe » ; ainsi que des personnes anglophones incarcérées pour avoir protesté pacifiquement soit contre des irrégularités qui auraient entaché l’élection présidentielle de 2018, soit pour réclamer le respect des droits économiques et sociaux dans les régions anglophones.

Mancho Bibixy Tse fait partie de ces dernières. Il a été arrêté le 9 janvier 2017 et condamné le 25 mai 2018 par un tribunal militaire à 15 ans d’emprisonnement pour « terrorisme », simplement pour avoir protesté pacifiquement contre la marginalisation des Camerounais anglophones.

Parmi les détenus malades maintenus en détention se trouve Amadou Vamoulke, 70 ans, ancien directeur d’une chaîne de télévision publique, qui souffre d’une maladie grave, certifiée par deux neurologues. Il a été arrêté en juillet 2016 et a été maintenu en détention de façon illégale après l’expiration de la période maximale de détention provisoire prévue par la loi.

Parmi les personnes incarcérées pour avoir exprimé publiquement leurs opinions figure le militant politique Franck Boumadjieu. Il a été arrêté de façon arbitraire le 16 avril 2020 pour avoir dénoncé le silence du président Paul Biya depuis le commencement de la crise du Covid-19, et condamné à trois mois d’emprisonnement et à une peine d’amende.

« Il est inhumain de maintenir en détention des personnes âgées ou malades, ou de les relâcher simplement pour qu’elles rendent leur dernier souffle en dehors de la prison. Les autorités doivent traiter les prisonniers avec le respect qui leur est dû eu égard à leur dignité inhérente et en tant qu’être humains », a déclaré Fabien Offner.

« Le fait de continuer de remplir les prisons avec des personnes qui n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression constitue une violation du droit international et entrave les mesures qui sont prises pour contenir le virus. »


Cameroun: des mesures prises par le Minjustice pour limiter la propagation du coronavirus parmi les détenus

Suspension des corvées à l’extérieur, mise en place des cellules d’observation des cas suspects, entre autres mesures présentées lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement le 23 avril

 

Le ministère de la Justice du Cameroun a présenté, ce jeudi 23 avril, au chef du gouvernement, les mesures initiées pour limiter la propagation du Covid-19 au sein des prisons du Cameroun.

“Les mesures déjà prises pour protéger les prisonniers contre ce virus portent notamment sur la suspension des corvées à l’extérieur, la mise en place des cellules d’observation pour les cas suspects, le lancement des opérations de désinfection des prisons ainsi que l’application des gestes barrières”, relève le communiqué de la réunion tenue ce 23 avril par le Comité interministériel chargé d’évaluer et de suivre la mise en oeuvre de la stratégie gouvernementale de riposte contre la pandémie du Covid-19 au Cameroun.

Des cas positifs d’infection au nouveau coronavirus ont déjà été décelés à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui.

Les mesures prises par le Minjustice visent à limiter la propagation du Covid-19 parmi les prisonniers qui n’ont pas pu recouvrer la liberté, dans le cadre de l’application du décret présidentiel du 15 avril 2020 portant commutation et remise de peines à certains détenus.

Meurtre au Lycée de Nkolbissong : l’élève Misse Ngosso à Kondengui

Le meurtrier présumé de l’enseignent Njomi Tchakounte a été placé sous mandat de dépôt à Kondengui à la suite de l’enquête préliminaire.

Brice Bisse Ngosso fait désormais partir des pensionnaires de la prison centrale de Yaoundé. Il y est détenu sur décision du Tribunal de première instance de la capitale en attendant l’ouverture de son procès.

La justice devrait juger ce jeune de 15 ans pour des faits de meurtre ou d’assassinat sur la personne de Njomi Tchakounte, son enseignant de mathématiques âgé de 26 ans. Le regretté est décédé le 14 janvier à la suite des coups de poignards encaissés lors d’une rixe avec son élève. La quelle n’est pas la première ayant opposé les deux personnes.

Brice Bisse Ngosso est à son premier démêlé avec la justice, a appris le quotidien Le Jour auprès des services de la police. Il n’était cependant pas à sa première  Il se trouvait sous l’influence de la drogue au moment de son forfait.

Njomi Tchakounte, de regrettée mémoire, sera inhumée samedi, 1er février 2020, dans son village natal à Bazou, dans la région de l’Ouest.

Lire aussi : Cameroun : les enseignants rendent hommage à Njomi Tchakounte

Kondengui: des détenus s’en prennent à un général ambazonien repenti

Le général Nambere a subi une agression physique de la part de détenus anglophones à qui il rendait visite jeudi.

L’ancien général ambazonien Nambere a été tabassé jeudi par des prisonniers anglophones au centre pénitencier de Kondengui. Celui qui est dorénavant connu au Cameroun pour être un prophète de la paix s’était à peine présenté à ses hôtes que ces derniers lui sont tombés dessus.

Des sources ont confié à Journalducameroun.com que les détenus étaient irrités par la présence du general Nambere qu’ils qualifiaient  de « traitre ».

Leonard Nambere pour le nommer a eu la vie sauve grâce à l’intervention des gardiens de prison qui l’ont conduit hors du centre de détention pour recevoir des soins.

Il est revenu du Nigéria le 31 décembre dernier après avoir déposer les armes. Il a été présenté officiellement en même temps que le Dr Succès Nkongho, un autre activiste ambazonien.

Cameroun-Opération épervier: Jean Louis Mbe Mengue écroué à Kondengui

L’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) a été déféré suite à son inculpation pour détournements de derniers publics.

Les portes de la prison de Kondengui se sont refermées derrière lui, hier 07 août au soir. Jean Louis Mbe Mengue qui a passé près de 19 ans à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications ( dès sa création en 1998 à 2017) , est placé en garde à vue dans le pénitencier pour des faits de détournements de derniers publics.

Des officiers de police judiciaire du Tribunal criminel spécial (Tcs) ont auditionné M. Mbe Mengue pendant deux jours, durant lesquels il était gardé à vue dans leurs cellules.

Un rapport d’audit du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) de juillet 2013, a épinglé L’ancien Dg de l’Art pour des fautes de gestion et des distractions de fonds.

En 2016, le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) l’a accusé d’avoir de manière illégale, octroyé un titre transitoire à l’opérateur Vodafone. La tutelle va d’ailleurs le sommer de fournir la liste complète de tous les opérateurs en situation illégale.

L’emprisonnement de l’ancien Dg fait suite à son interdiction de sortie du territoire au lendemain de son limogeage le 08 juin 2017.

Emeutes de Kondengui : quinze jours après, aucune mesure prise

Le gouvernement camerounais n’a encore pris aucune mesure officielle pour répondre aux griefs soulevés le 22 juillet par des prisonniers de la crise anglophone et du Mrc.

Cela fait quinze jours que la mutinerie de la prison centrale de Kondengui a eu lieu, faisant deux blessés parmi les prisonniers et causant la destruction de quelques bâtiments du centre pénitencier ; et aucune réponse officielle n’a encore été apportée aux revendications des détenus de la crise anglophone et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). L’on en est encore à demander des propositions aux différentes juridictions.

Lundi, 22 juillet, des prisonniers anglophones  –  en détention sans inculpation depuis près de trois ans pour leur participation à des mouvements contestataires dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en décembre 2016 –  ont tenu un mouvement d’humeur pour dénoncer les lenteurs judiciaires et leurs conditions de détention.

D’abord ignorée des autorités pénitencières, la manifestation récupérée par d’autres prisonniers a mué en scène de violence, obligeant Yaoundé à mettre en place un important dispositif sécuritaire.

Le ministre de la Justice, Laurent Esso, en fonction depuis 2011, a prescrit mercredi, 31 juillet, aux différentes juridictions de lui proposer des moyens de réduire les lenteurs judiciaires. Mais au niveau des parquets, cette demande n’est pas nouvelle. Selon des sources contactées par Journalducameroun.com, de nombreuses suggestions ont déjà été faites à ce sujet. Des piles de dossiers contenant d’éventuelles solutions ont souvent été adressées au ministère de la Justice. Elles traineraient dans des tiroirs de ce département ministériel, apprend-on.

Une demande sans doute motivée par  la pression de la présidence de la République qui, l’a indiqué vendredi le ministre René Emmanuel Sadi, a demandé de procéder à un désengorgement des prisons et au renforcement du control et de la surveillance des centres pénitenciers.

En attendant de prendre des mesures qui seraient salutaires, le  régime de Yaoundé a entrepris d’auditionner des détenus impliqués dans les émeutes du 19 juillet et transférés vers le Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) et le Groupement spécial d’opérations (GSO). 244 détenus, en tout, apprend-on d’une communication du ministre René Emmanuel Sadi ce 02 août. Seulement, depuis leur départ de Kondengui, personne n’a de leurs nouvelles. Ils n’ont pas droit aux visites que prévoit  la loi, même pas celles de leurs avocats, provoquant une vague de solidarité chez d’autres détenus. Mercredi, des leaders ambazoniens ont entamé une grève de la faim pour protester contre la disparition de leurs compagnons.

 

Mutinerie de Kondengui: Laurent Esso prescrit des mesures pour réduire les lenteurs judiciaires

Dans un message porté, le ministre de la Justice demande aux autorités judiciaires des régions du Cameroun, de proposer des solutions pour endiguer ce phénomène.

Les manifestations organisées par des détenus à la prison centrale de Kondengui, le 25 juillet dernier, continuent de hanter les esprits.

Dans une note signée du 30 juillet, le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso, demande aux chefs des Cours d’appel des 10 régions du Cameroun de lui faire parvenir en urgence des «suggestions sur la réduction des lenteurs judiciaires par voie législative. Notamment les réaménagements et amendements pertinents susceptibles d’être envisagés», dans la mesure des dispositions du Code de procédure pénale.

Le message porté ayant la mention «urgence hautement signalée», fait suite aux manifestations organisées, le 25 juillet par les prisonniers incarcérés dans le cadre de la crise anglophone n’ayant toujours pas été jugés. Ils ont vite été rejoints dans leurs revendications par d’autres détenus. Des locaux de la prison ont été incendiés au passage et certains détenus dits de luxe, pillés. Deux d’entre eux ont d’ailleurs été blessés. Des forces de sécurité, appelées en renfort vont user des coups de feu dissuasifs pour contenir les manifestants.

A lire aussi: Cameroun: résurgence de coups de feu à la prison centrale de Kondengui

177 détenus ont été auditionnés pour les événements du 25 juillet et d’autres détenus ont été transférés au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed).

La prison centrale de Kondengui, accueille près de 6000 détenus, majoritairement des personnes en attente de leur procès. Un pénitencier prévu au départ pour moins de 2000 détenus.

La surpopulation carcérale est un fait au Cameroun. Dans le rapport 2017 de la Commission nationale des Droits de l’Homme et des libertés, les prisons du Cameroun comptaient 30.701 prisonniers au 31 décembre 2017 pour une capacité d’accueil de 17.815 places.

Autre article: Crise anglophone: le point sur les émeutes de la prison centrale de Yaoundé

La piste des peines alternatives a pourtant été explorée depuis longtemps. Notamment lors des réunions annuelles des chefs de Cours d’appel. Sauf que le décret d’application de la loi sur les peines alternatives tarde à être signé par le chef de l’Etat.

Cameroun-Tribunal: 39 militants du Mrc remis en liberté

Le président du parti, Maurice Kamto et certains responsables restent cependant en prison. Les membres du parti libérés ont bénéficié d’un non lieu. 

En fin de matinée du vendredi, des informations annonçant la libération des membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) dont le président de ce parti, Maurice Kamto, circulaient sur la toile. C’est finalement en soirée que 39 militants de ce parti vont quitter la prison de Kondengui. Maurice Kamto et d’autres responsables de cette formation politique restent cependant en prison.

Ils font partie des près de 60 militants ayant bénéficié d’un non-lieu du juge d’instruction.

Selon Me Simh, un des avocats des militants du Mrc, Maurice Kamto et 103 autres personnes doivent être renvoyées devant le tribunal militaire de Yaoundé pour y être jugées. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Les 39 militants qui recouvrent la liberté ont passé près de six mois à Kondengui. Ils avaient pris part aux marches dites blanches le 26 janvier. Le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissak, via un communiqué s’est félicité de ces libérations. Il ne manque pas de rappeler que la lutte continue surtout avec d’autres membres du Mrc toujours incarcérés.

«La Résistance nationale pacifique […] réaffirme qu’elle continuera sans relâche la lutte en faveur du rétablissement de la liberté du reste des prisonniers politiques encore injustement emprisonnés dans le cadre de cette procédure hautement politique et celles apparentées.»

Cameroun : Altercation entre Mrcistes et gardiens de prison à Kondengui

Le traitement réservé à quelques cadres du Mrc nouvellement arrêtés est à l’origine du tumulte enregistré ce mardi à la prison principale de Kondengui.

Une scène d’altercation a eu lieu ce mardi, 04 juin, entre des détenus du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et des gardiens de prison  en service à la prison principale de Kondengui. Les faits sont  rapportés par Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto durant l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

Selon le récit de Bibou Nissack, l’incident a été causé par un traitement accordé à Mamadou Mota, premier vice-président du Mrc, à Biloa Effa, conseiller spécial de Maurcie Kamto Mrc, ainsi qu’à Appolinaire Oko, responsable du Mrc dans le Sud. Les concernés auraient été dénudés à moitié pour être introduit dans une cellule dite de passage.

« Outrés et choqués par une telle mesure humainement dégradante et humiliante, les prisonniers politiques déjà internés à la prison centrale se sont opposés farouchement et fermement à ce que ces figures majeures du MRC subissent un sort qui avait pourtant été épargné, aux dires de ces derniers, à Georges Gilbert Baongla, qui dès son arrivée à la prison a directement été affecté à un quartier de la prison centrale », rapporte Bibou Nissack.

L’intervention du régisseur de la prison a empêché une escalade des tensions entre les Mrcistes et les gardiens de prison, indique Bibou Nissack qui fait dans le même temps savoir que Mamadou Mota, Biloa Effa et Appolinaire Oko sont détenus à la prison centrale de Yaoundé sans être « passés par le parquet pour leur déferrement ».

Cameroun : pas de nouvelles des détenus du Mrc transférés au Gso

Vingt-trois militants du Mrc ont été extraits de leurs cellules à Kondengui mercredi après avoir refusé de se présenter au Tribunal de grande instance. Leurs avocats n’ont toujours pas été autorisés à les voir.

 Mardi, 23 avril, vingt-trois militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ont été transférés au Groupement spécial d’opérations (Gso) pour des raisons de « sécurité » après une bagarre dans leur centre de détention à Kondengui. L’on est sans nouvelles d’eux depuis.

« Quand j’ai eu l’information du régisseur hier qu’ils ont été transférés au Gso, ’y suis allé  et je n’ai pas été autorisé à les voir. Aux dernières nouvelles ils étaient au Gso, je ne sais pas encore s’ils y sont toujours ou s’ils ont été ramenés à la prison centrale », a déclaré Me Emmanuel Simh mercredi à Journalducameroun.com.

Les concernés devaient se rendre au Tribunal de grande instance du Mfoundi hier, pour leur procès en habeas corpus – renvoyé au 25 avril pour comparution des prévenus. Ils avaient arborés des maillots des lions indomptables sur lesquels il était mentionné « Can 2019 », détail qui leur avait valu la désapprobation de la Cour à leur précédente comparution.

« Ils ont dit qu’ils ont choisi de porter ces maillots-là, que personne ne peut leur imposer une tenue. L’incident est parti apparemment de là », explique l’avocat Emmanuel Simh.

Face au refus du régisseur de les laisser sortir ainsi vêtu, une scène de pugilat a éclaté dans la Cour de la prison principale et qui a conduit à un fort déploiement de policiers et gendarmes sur place. Les avocats du Mrc ont rendez-vous ce jour avec le régisseur de la prison centrale pour tenter d’en apprendre davantage sur les évènements de mardi. Ils iront également au Gso pour tenter de rencontrer les personnes dont ils assurent la défense.

Cameroun: un MA60 de Camair-Co interdit de vol

La directrice générale de l’Autorité aéronautique a saisi par voie de correspondance, le directeur général de Camair-Co au sujet d’un incident grave survenu à l’aéroport de Bafoussam-Bamougoum devant entraîner la suppression des vols.

«Je suis au regret de vous demander de suspendre l’exploitation de l’avion jusqu’à la production de preuves de sa navigabilité. Au cas où des procédures adéquates ne seraient pas disponibles, l’avis motivé du constructeur est requis», écrit Paule Assoumou Koki, directrice générale de l’Autorité aéronautique civile du Cameroun.

La décision du 19 mars fait suite à un «incident grave» survenu sur l’avion de Camair-Co de type MA60 immatriculé TJ-QDA, le 10 mars 2019 à l’aéroport de Bafoussam-Bamougoum (région de l’Ouest). D’où la demande des preuves de la navigabilité de l’avion en question.

En rappel, l’acquisition des deux MA60 (48 places chacun) par le Cameroun, avaient pour objectif de densifier le réseau domestique et même régional. Sauf que la fiabilité de ces avions de fabrication chinoise a fait l’objet d’une vive controverse. Livrés en avril 2015, les MA60 vont d’ailleurs rester cloués au sol jusqu’en janvier 2016.

Les vols inauguraux seront décidés par Egard Alain Mebe Ngo’o (écroué à Kondengui depuis le 8 mars dans le cadre de l’affaire MagForce), nouvellement nommé à la tête du ministère des Transports qui assurait, en son temps «pendant près de trois ans, le prototype qui avait été affecté au sein de l’armée de l’air fonctionnait de manière satisfaisante».

Cameroun: audition des fils de Mebe Ngo’o au Tribunal criminel spécial

Deux fils de l’ancien ministre Edgard Alain Mebe Ngo’o seront interrogés au Tribunal criminel spécial ce jeudi. Ils y étaient déjà mercredi dans le cadre du dossier opposant leur père à l’Etat du Cameroun.

L’assistant de division du Wouri, Jean Phillippe Ngo’o Mebe, et son frère Lionel Mebe Nkoulou entament leur deuxième journée d’audition au Tribunal criminel spécial (Tcs) dans le cadre des détournements présumés de leur père, l’ancien ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Lire  aussi: Cameroun: Mebe Ngo’o passe sa troisième nuit en détention 

Edgard Alain Mebe Ngo’o a été écroué à la prison centrale de Yaoundé le 08 mars 2019 pour une série de surfacturations lors de l’acquisition d’équipements militaires auprès de la société Magforce. Le 11 mars, son épouse Bernadette Mebe Ngo’o a été placée en détention à la prison de Kondengui pour la même affaire.  

Autre article: Quand Olanguena traitait Mebe Ngo’o de « petit Machiavel des tropiques »

Cameroun : Mebe Ngo’o lâché par ses frères du Sud

Dans une motion de « soutien au chef de l’Etat », les « forces vives de la région du Sud » apportent leur soutien à l’actuelle campagne de lutte contre la corruption au Cameroun.

Son nom ne figure désormais plus dans les décriées motions de « soutien au chef de l’Etat ». Pris en grippe par la justice du Cameroun qui le soupçonne de détournement de la fortune publique, Edgard Alain Mebe Ngo’o est de toute évidence lâché par ses frères du Sud.

Ceux-ci viennent de réaffirmer leur soutien à la lutte menée par le chef de l’Etat contre les prévaricateurs de la fortune publique. Lutte qui vient de faire une victime, en la personne de Mebe Ngo’o, ancien ministre.

C’est du moins ce que révèle la « motion de soutien » au président Paul Biya datée du 10 mars à Ebolowa, la capitale régionale du Sud, fief du clan Bulu dont est issu le président Paul Biya.

Dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune de ce 13 mars, un millier de noms des « forces vives de la région de Sud » noircissent les pages 8 et 9.

Dans le   traditionnel dithyrambe d’allégeance, les « créatures » affirment soutenir « énergiquement la lutte menée par les pouvoirs publics contre la corruption [et] la délinquance économique ».

Sous la conduite de Jacques Fame Ndongo, ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, membre influent du bureau politique (le saint des saints) du RDPC au pouvoir ; l’élite de la région du Sud rappelle que le président Paul Biya n’est pour rien dans l’actuelle campagne contre les détournements de deniers publics.

« Rappelons, à ceux qui feignent de l’ignorer, que Son excellence Monsieur Paul Biya est le garant constitutionnel de l’indépendance de la justice. Celle-ci a toujours dit le droit au nom du peuple camerounais, et dans le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs », font savoir les signataires du document.

En clair le président Paul Biya n’est en rien impliqué dans la procédure judiciaire en cours en ce moment contre son « fils », l’ancien ministre Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Ce dernier est en détention provisoire au pénitencier de Kondengui depuis le 8 mars. La justice le soupçonne de surfacturations dans l’achat de matériel militaire du temps où il était ministre de la Défense, entre 2009 et 2015.

Michèle Ndoki inculpée à Kondengui pour insurrection

La célèbre avocate est poursuivie pour les mêmes faits que Maurice Kamto et d’autres cadres du Mrc, insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion en bande, etc.

L’avocate Michèle Ndoki a passé sa première nuit à la prison centrale de Yaoundé jeudi. Elle y a été placée sous mandat de dépôt après avoir été notifiée des chefs d’inculpation retenus contre elle: insurrection, rébellion en bande, hostilité contre la patrie, incitation à la révolte, perturbation de la circulation des biens et des personnes.

«Michèle est une femme très très forte. Elle prend tout ce qui arrive comme un mauvais moment, un sacrifice pour un avenir meilleur», rapporte Me Claude Assira qui assistait la vice-présidente de l’organisation des femmes du Mrc à l’audition devant le commissaire du gouvernement jeudi.

A lire aussiYaoundé: Michèle Ndoki emmenée en catimini au Tribunal militaire

Michèle Ndoki a rejoint le Pr Maurice Kamto et d’autres cadres du Mrc à la prison principale. Ceux-ci devront y attendre la fin du procès ouvert contre eux au Tribunal militaire de Yaoundé. Leur demande de remise en liberté a été rejetée hier par le Tribunal de grande instance de Yaoundé.

Cameroun: le juge rejette la demande de liberté provisoire de Maurice Kamto

Les leaders du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ne comparaitront pas libres pour leur procès devant le Tribunal militaire, ainsi en a décidé le Tribunal de grande instance de Yaoundé.

Le juge de référé d’heure en heure a rendu sa décision sur la requête en habeas corpus de Maurice Kamto, Penda Ekoka, Alain Fogue, Albert Dzongang, Paul Eric Kingue, Célestin Djamen, Gaston Serval Abe a.k.a Valsero.

Ces cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) contestaient la légalité de la procédure qui avait conduit à leur inculpation à la prison de Kondengui et demandaient leur libération immédiate.

Le juge n’a pas accédé à cette demande mais il n’a toutefois pas donné les raisons de son refus. Il a promis de les présenter par écrit vendredi. Les avocats du Mrc contestent cette façon de procéder. Ils envisagent déjà de faire appel de cette décision.

Cameroun: des partisans du MRC détenus comparaissent devant le juge ce jour

Selon l’un des avocats du Mouvement de la Renaissance camerounaise, des membres du parti vont se présenter devant un juge du tribunal de première instance de Yaoundé où ils seront officiellement inculpés.

L’audience devant le juge est censé débuter à 12h. Le juge devrait inculper officiellement les partisans du MRC détenus depuis lundi. S’ensuivra alors leur déferrement à la prison de Kondengui. D’après l’un des avocats du mouvement politique, deux options s’offrent au juge: prolonger leur détention provisoire de trois jours ou abandonner les charges retenues contre eux et les libérer.

L’audience devait avoir lieu ce matin, mais a été retardée car les juges sont à la Cour suprême, où ils rendent leurs derniers hommages au membre décédé du Conseil constitutionnel, Jean Foumane Akam. Maurice Kamto, président national du MRC, sera de nouveau convoqué aujourd’hui à 13h par l’Unité des opérations spéciales de la police, GSO. L’on ignore encore quand il se présentera devant un juge.

Yaoundé: mouvement d’humeur des détenus anglophones à la prison centrale

Le traitement infligé à de nouveaux détenus anglophones débarqué hier à la prison de Kondengui a suscité la colère des autres ressortissants du Sud-Ouest et du Nord qui ont, aussitôt, entamé une grève de la faim.

La prison centrale de Yaoundé a été secouée lundi par un vaste mouvement de contestations des détenus anglophones. Ceux-ci ont initié une grève de la faim qu’ils ont suivi mardi pour dénoncer les violences subies par les leurs, révèle l’activiste Agbor Balla.

C’est l’arrivée, lundi, d’un nouveau groupe de ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui a créé cette situation. Ceux-ci, 18 en tout, viennent de la prison de Buéa (Sud-Ouest). Ils auraient été transférés dans un secteur de haute sécurité de la prison de Kondengui où ils auraient été « maintenus enchainés » puis « brutalement torturés« .

Il s’agit des dénommés : Tati Eric Ngu, Harriss Boseme, Nkwetato Robert, Ikoe Clinton, Acha Ivo Aben, John Marinus Ndenge, Oben Frankline Tabot, Eyong Charles, Effia Gideon, Ordema Francis, Agbor Taku Joseph, Awu Gregory Ashu, Tanyi Robert Tataw, Jong Orlandus, Njeya Jukius Bawe, Kum Nestor, Ayukem Franklin et Fonjong Armstrong.

Les autres anglophones, détenus en lien avec la crise socio-politique qui secoue le Sud-Ouest et le Nord-Ouest depuis plus d’un an, ont montré de la sympathie aux leurs en entamant ce mouvement de grève. Des membres de famille des frondeurs ont confié à Journalducameroun.com n’avoir pas pu donner de la nourriture à leurs parents mardi, l’accès à la prison ayant été bloqué.

Le calme est revenu à la prison centrale mais cela s’est fait après un dialogue avec le régisseur de la prison.

Cameroun : Jean William Sollo, Bekolo Ebe et Ahina Ohandja détenus à Kondengui

Opération épervier. L’ancien directeur général de la Camwater,  l’ancien recteur de l’université de Douala  ainsi qu’un ancien membre du gouvernement ont été placés mercredi soir sous mandat de détention provisoire.

Il est 19h45, le mercredi 21 mars, lorsqu’un car hiace de marque Toyota arrive à la prison centrale de Kondengui. Le véhicule vient tout droit du Tribunal criminel spécial (Tcs). Il transporte Jean William Sollo, ancien directeur général de la Camwater ; Bruno Bekolo Ebe, ancien recteur de l’université de Douala et Louis Max Ayina Ohandja, ancien secrétaire d’Etat au ministère des Travaux publics chargé des routes.

Les trois hommes sont placés sous mandat de dépôt au sein de l’institution carcérale de Yaoundé, après des auditions au Tcs, instance juridique chargée de condamner les gestionnaires de la fortune publique ayant preuve d’indélicatesse. Cet accueil des nouveaux pensionnaires de la prison centrale de Kondengui, par le régisseur, se déroule non loin des regards tristes des proches des prévenus venus nombreux.

Jean William Sollo, l’ancien directeur général de la Camwater a été interpellé lundi dernier. Le même jour, il a été conduit au corps spécialisé d’officiers de la police judicaire du Tcs. Il y a été  entendu et y a passé 48 h de garde à vue. Me Innocent Atangana l’avocat de Jean William Sollo, que nous avons contacté hier, a confirmé que son client a été écroué à Kondengui mercredi avant 20h. L’avocat n’a pas voulu s’expliquer davantage sur ce qui est reproché à son client. Il pourrait être poursuivi pour  des malversations financières  dans la gestion de la Camwater, entre 2011 et 2016, période durant laquelle il a dirigé cette entreprise.

Pour ce qui est de l’ancien recteur de l’université de Douala, le Professeur Bruno Bekolo Ebe, il a été interpellé mardi dernier. Pour son cas, l’on se rappelle que le Conseil de discipline financière et budgétaire (Cdfb) avait rendu un rapport en 2014 qui retenait un certain nombre de fautes de gestion commises contre lui au cours de la période 2007 -2010.

Ayina Ohandja l’ancien secrétaire d’Etat au ministère des Travaux publics chargé des routes, quant à lui, est poursuivi pour sa gestion de l’Institut universitaire des technologies de l’université de Douala, entre 2003 et 2014.

Leur période de grade à vue pourra être renouvelée si l’instruction n’est pas bouclée au bout de six mois.

Cameroun : les militaires grévistes de Kousséri placés en détention à Kondengui

Les 27 concernés devraient bientôt comparaître devant le Tribunal militaire de Yaoundé suite à leur manifestation, armes aux poings, pour réclamer l’augmentation de leurs primes.

Vingt-sept militaires camerounais, récemment encore engagés au sein de la Force multinationale mixte (FMM), sont depuis dimanche 13 août, placés en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Les mis en cause avaient récemment observé un mouvement d’humeur à Kousséri (région de l’Extrême-Nord) pour réclamer de meilleures conditions de vie et le versement de leurs primes de soldats internationaux. Pour se faire entendre, ceux-ci avaient bloqué, armes aux poings, la route Kousséri-Maroua.

Les militaires grévistes sont gardés à Yaoundé depuis le mois de juin dernier, suite à une mesure disciplinaire prise par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo. Il avait, par ailleurs, demandé la convocation immédiate d’un conseil de discipline «pour connaitre le dossier et proposer au haut commandement, des sanctions appropriées à la mesure des fautes et manquements avérés» et l’ouverture d’une enquête judiciaire «avec toutes les conséquences de droit qui pourraient en découler».

Les détenus devraient bientôt répondre des faits qui leur sont reprochés devant le Tribunal militaire de Yaoundé.

 

Crime : Un jeune homme assassiné à Yaoundé

La victime a reçu un coup de poignard d’un autre jeune de 18 ans qui réclamait la somme de 500 F.Cfa à un de ses voisins

Emmanuel Avouna Balla, 19 ans,  a perdu la vie dans une bagarre qui a mal tourné. Il n’a pas survécu au coup de poignard qu’il a reçu de Pascal Owona Matip, 18 ans. D’après le récit du quotidien Le Jour, vers 19h30 le 26 mars, le présumé assassin est venu réclamer la somme de 500 F. Cfa à l’un des voisins de la victime, qui s’est interposée. Une bagarre entre Emmanuel et Pascal s’en est suivie.

Dominé, Pascal va se retirer quelques minutes pour revenir avec un couteau en main. A la vue de son assaillant et se sentant menacé, Emmanuel s’en va lui aussi chercher de quoi se défendre dans  un garage situé tout près. Mais il est trop lorsqu’il tente de riposter. Le couteau a déjà transpercé sa poitrine. Il rendra l’âme plus tard aux urgences de l’hôpital central de Yaoundé.

Le présumé assassin a tenté de s’enfuir. Il a été rattrapé et est actuellement gardé à vue à la brigade de gendarmerie de Kondengui.

Un journaliste camerounais récompensé pour son reportage sur la peine de mort

Christian Thouani a reçu le diplôme de lauréat du reportage écrit sur la situation internationale de la peine de mort. L’ambassade de France organise une réception en son honneur le 19 octobre

La France récompense la contribution des journalistes dans la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Ce pays, par le biais de son ministère des Affaires étrangères et du Développement international, vient de décerner au Camerounais Christian Thouani le «Diplôme de lauréat du reportage écrit sur la situation internationale de la peine de mort».

Cette distinction a été attribuée à l’issue d’un concours organisé au Quai d’Orsay le 10 octobre 2016, à l’occasion de la 14e Journée mondiale contre la peine de mort. Laquelle coïncidait, lundi, avec l’anniversaire de l’abolition de cette mesure punitive en France.

Christian Thouani est l’auteur du reportage écrit intitulé : Condamné à mort à la prison centrale de Yaoundé, Bienvenu Onguené: «je vis mes arrêts de match». Lequel décrit, sous fond de narration, l’état psychologique d’un homme condamné en 1984, il était alors âgé de 30 ans, pour meurtre ; et qui se retrouve à 62 ans, être le locataire le plus âgé du quartier 6 de la prison de Kondengui.

Du récit de ce journaliste, nous apprenons que Bienvenu Onguené a tué en tirant à balle réelle sur un homme qui était en train d’abattre son père à coup de machette. «Tout est vanité. Nous sommes tous de passage sur cette terre. Je demande pardon. J’ai tué. Un jour, moi aussi je mourrais comme tout le monde, condamné ou non. Richesse ou pauvreté, on laissera tout pour se retrouver soit dans la joie avec le Seigneur, soit dans l’enfer avec le diable», s’est-il confié au journaliste du fond de sa cellule.

Le reportage de Christian Thouani fait voyager le lecteur au sein du quartier «des condamnés à mort»« un tas d’immondices alourdit l »oxygène». Ce secteur où le jeune «Yaya Sali, détenu d’à peine 17 ans» peut vous proposer de faire briller vos chaussures en échange de quelques pièces de monnaie.

Dans ce quartier, dépeint le journaliste, Bienvenu Onguené vit «sans espoir», fatigué de voir tous les jours «les mêmes gens et le même décor», abandonné de tous les siens et même de son ancienne compagne dont la dernière visite date de 1985.

«Ne me parlez pas d’espoir. C’est un mot que je n’aime plus entendre. L’espoir pour un homme comme moi c’est un rêve. Un rêve. je sais que je sortirais d’ ici mort. Si c’est ça l’espoir, hé bien oui j’en ai. Car l’espoir dont vous parlez, je l’ai perdu depuis longtemps… Maintenant, je vis mes arrêts de match. Le match est fini», déclare Bienvenu Onguené.

L’ambassade de France au Cameroun organise une réception en l’honneur du lauréat camerounais Christian Thouani le 19 octobre 2016 à la Résidence de France.


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David Eboutou en grève de la faim à la prison centrale de Kondengui

Par Boris Bertolt, journaliste

David Eboutou qui a été incarcéré à la prison centrale de Kondengui par son ancien patron de Vision 4, Amougou Belinga est entré en grève depuis vendredi 24 juin 2016.

D’après nos informations, le dossier de David Eboutou et Sapack est vide.

« Amougou Belinga a arrosé les juges. Je dis bien arrosé. En plus le procureur en attente comme tous les magistrats du conclave qui les concerne ne veulent pas se mettre de l’injustice à dos. Voilà la triste réalité », nous a-t-il confié. D’après un proche de la famille de David Eboutou, « le juge Bidias les a fait signer un mandat de dépôt après le départ des avocats qui nous annonçaient qu’ils seront libérés sous caution mais c’était une ruse dont le pdg est arrivé avec ses cameramen pour les filmer et on s’est violemment opposé ».
De sources policières, c’est la facture présentée par Vision 4 attribuée à David Eboutou et Patric Sapack qui les met sous mandat de dépôt.

Cette facture qui porte le nom de David Eboutou est une fausse facture. Ce qui a été établi à la direction régionale de la police judiciaire du Centre. Il ne s’agit pas du nom de David Eboutou sur cette facture. Malgré la sommation des avocats, Amougou Belinga détiendrait toujours les ordinateurs et les téléphones de David Eboutou. L’une de nos sources nous a confié que les juges ont reçu des pressions pour déférer ces jeunes camerounais à Kondengui.

Je réitère ici tout mon soutien, ma compassion à David Eboutou. Quel que soit ce dont on l’accuse d’avoir fait, le droit doit être respecté. Or les accusations portées contre Sapack et lui se sont écroulées à la police.

Le droit est fait pour protéger les faibles. À défaut les plus forts feraient tout ce qu’ils veulent. On peut ne pas avoir partagé les positions de David, ce qui a été mon cas à de nombreuses reprises. Mais je refuse de me taire face à ce qui s’assimile à de la barbarie, de la violence, du mépris pour la justice et les institutions d’un État. David Eboutou et Sapack doivent être libérés.

Mon pays n’est pas encore devenu l’Irak ou la République Démocratique du Congo (RDC) avec des seigneurs qui ont pouvoir de vie et de mort sur leurs compatriotes. Lorsque de tels mécanismes se mettent en place, retenez que l’on s’achemine progressivement non plus vers un chaos lent ou rapide, mais vers le chaos. Chose dont nous devons nous battre pour l’éviter, en demandant aux institutions de la République de faire leur travail.

Sur le même sujet:Au pays de la loi du plus fort, même la presse n’échappe pas au gangstérisme


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Le Pr. Gervais Mendo Ze attendu à la barre le 08 décembre

À son procès qui s’ouvre mardi prochain, l’ancien directeur général de la Crtv devra répondre de plusieurs accusations de détournements de deniers publics évalués à près de 17 milliards de F

Accusés, à la barre ! Gervais Mendo ze et ses 13 coaccusés devront se soumettre à cet exercice mardi, 08 décembre 2015, au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé, la capitale camerounaise. Dans ce procès intenté par l’Etat du Cameroun, l’ancien directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) est accusé de détournement de deniers publics en coaction avec Jean-Marie Akono Ze qui comparaitra libre, et autres concernés. L’on parle ici de 15, 3 milliards de F Cfa détournés, relatifs à la gestion de la redevance audiovisuelle.

Autre chef d’accusation, cette fois imputé à titre personnel à Gervais Mendo Ze, le détournement de 750 millions de F Cfa représentant les indemnités de transports perçues courant 2004, des primes de représentation injustifiées, des frais d’aménagement de son bureau administratif au ministère de la Communication lorsqu’il y a été nommé ministre délégué.

L’accusation reproche également à Gervais Mendo Ze d’avoir ordonné le paiement des primes « injustifiées » évaluées à près d’un milliard de F Cfa à des cadres de la direction générale des Impôts et à ceux de la Cameroon radio television.

Ancien directeur général de la Crtv pendant 17 ans (1988-2005) et ministre délégué au ministère de la Communication pendant trois ans (2004-2007), le professeur Gervais Mendo Ze a été interpellé dans la matinée du mercredi 12 novembre 2014 à son domicile, sis à Nkol-Eton, par des officiers de police judiciaire du Tribunal criminel spécial (TCS). Depuis lors, il est détenu à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui.

Gervais Mendo ze, ancien Dg de la Crtv.
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Enoh Meyomesse: « comment moi, un ex de Kondengui, j’ai été célébré à Karlsruhe »

Par Enoh Meyomesse

C’est le jeudi 04 novembre 2015 de 20 h à 22 h que la communauté littéraire de la ville de Karlsruhe, en Allemagne, dans le länder de Baden-Württemberg, s’est fait l’honneur de me recevoir en ma qualité d’écrivain persécuté dans son pays, et désormais réfugié en Allemagne à la faveur d’une bourse gracieusement offerte par PEN-Deutschland.

La cérémonie s’est déroulée dans la maison de la culture de cette ville. Tout le gratin littéraire de la région était présent. Des extraits de mes livres traduits en Allemand y ont été lus par des personnes choisies à cet effet, et l’animateur de celle-ci, un journaliste d’une radio de la ville, me posait des questions sur mes poèmes, les conditions de leur écriture, et, naturellement, mon séjour à Kondengui.

Le poème intitulé « Quartier kosovo » dans mon recueil « Poème carcéral » rédigé pendant ma détention et traduit en allemand et publié en Autriche, puis en anglais et publié en Angleterre, alors que je me trouvais encore à Kondengui, a fait sensation. Le public ne parvenait pas à croire que les prisonniers sont si mal traités au Cameroun.

Nous nous sommes alors attardés sur la pratique de la torture dans les gendarmeries et les commissariats de police du Cameroun, sur les lenteurs judiciaires, sur l’inféodation des juges au pouvoir politique, l’aberration de l’existence d’une justice militaire chargée de juger des civils, etc. Naturellement, les questions d’alternance politique n’ont pas manqué. On peut aisément deviner, sur ce point, la réaction du public..

Il m’a été demandé d’évoquer la question de l’usage des prénoms allemands au Cameroun, parce que l’un de mes poèmes d’un de mes livres traduits en allemands évoque cette question, le poème intitulé : « S’ils n’étaient pas venus . ». C’est-à-dire que si les Français n’étaient pas arrivés dans notre pays en 1916, je ne me prénommerais nullement Dieudonné, mais probablement Helmut, Karl, Jürgen, Eduard, Lukas, etc., et ce serait le cas pour tous les Camerounais.

Le titre en allemand du poème est « Wennnichtgekommenwären . ». J’ai donc relaté au public l’histoire des prénoms allemands au Cameroun. De 1884 à 1916, ceux-ci étaient en vogue. Les Hans, Hermann, Henrick, Otto, Lukas, Claus, Wilfried, Siegfried, Angela, Roswitha, Erna, Angelika, Irmgard, pullulaient au Cameroun.

Puis, à l’arrivée des Français et des Anglais, ils ont commencé à disparaître, sous l’action combinée de l’administration et de l’église catholique dont les prêtres étaient français. L’administration refusait de plus en plus d’établir des actes de naissance avec des prénoms allemands. Les Camerounais se sont donc mis à attribuer des prénoms français à leurs enfants, pour les papiers officiels, tout en conservant ceux allemands pour la famille.

Puis, aussitôt qu’il a été multiplié des centres d’état-civil dans les villages, les prénoms allemands ont refait leur apparition sur les actes de naissance. A la veille de la guerre, c’est-à-dire en 1938, 1939, la propagande allemande d’un retour du Cameroun sous administration de Berlin, accompagnée de la folle rumeur d’une visite imminente d’Adolf Hitler dans le pays qui avait circulé, avait entraîné de la part de l’administration française une recrudescence de la répression des prénoms allemands au Cameroun.

Les prêtres également étaient redevenus plus réticents à baptiser les gosses portant ces prénoms. Finalement, la France ayant gagné la guerre, le déclin définitif des prénoms allemands a été entamé au Cameroun, au point où il n’en existe plus que très peu aujourd’hui. On ne compte plus que quelques rares Fritz, Hermann, Wilfried, Siegfried, Hans. Tout le monde a longuement applaudi. Après quoi, un participant venu du sud de l’Allemagne, s’est proposé d’organiser un colloque sur la présence allemande au Cameroun de 1884 à 1916, et auquel je serai également l’invité d’honneur.

Dans la salle il y avait plusieurs Camerounais de la ville qui étaient venus soutenir leur compatriote. Ils m’ont informé qu’ils y étaient au nombre de cinq cents environs, des étudiants et des travailleurs, et plus de vingt mille dans toute l’Allemagne, et nous avons convenu d’une conférence-débat que je viendrai animer au mois de janvier 2016.

Enfin, la soirée s’est clôturée par la dédicace de plusieurs de mes livres en allemand, et d’innombrables photos. Et pour terminer, voici en entier le poème «Quartier Kosovo» en français.

«Je prononce ton nom en frissonnant de tout mon corps et je remercie le ciel de ne pas avoir été envoyé chez toi/Kondengui/tu es une colonie de vacances/un internat joyeux/on ne le sait pas/mais/Kosovo/en ton sein/toi Kosovo le quartier maudit/tu es la terreur /je prononce ton nom en claquant des dents/et je remercie le ciel de ne pas avoir été/déporté chez toi/tu héberges gaiement tes soixante-quinze suppliciés/par chambrettes de seize mètres carrés/là où quinze couchettes il était prévu au/commencement/tu héberges gaiement tes deux mille damnés/en plein air dormant à la pluie au vent au soleil/dans tes rigoles de détritus et tes douches et tes/urinoirs et tes WC bouchés/tu héberges gaiement tes zombies terrifiants qui/somnolent debout éternellement en avançant/tels des robots parce qu’ils n’ont guère d’espace/où reposer leurs silhouettes squelettiques/et/lorsque retentit la cloche de ta pitance/les visages s’illu-minent/mais même les porcs de la campagne/ne peuvent avaler ton ragoût de maïs/et tes êtres d’outre-tombe au corps purulents/se ruent sur les épluchures d’oranges d’avocats/de mangues de macabos de maniocs d’ignames/peaux de bananes douces/O DIEU DU CIEL !/Que fais-tu donc/Blotti derrière/ Les nuages / Descends sur terre/Viens au Kosovo sur Kondengui/on ne te racontera point/la souffrance /de ces gueux.


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Tgi-Yaoundé: un moniteur de football accusé de viol à la barre depuis un an

Luc Owona est poursuivi par le ministère public et des parents d’enfants inscrits dans son école de football. Depuis janvier 2014, le présumé violeur est incarcéré à la prison centrale de Kondengui

Luc Owona est aujourd’hui poursuivi par le ministère public et quelques-uns des 120 parents d’enfants inscrits dans son école de football dénommée « Génération sport études ». Contre lui, plusieurs chefs d’accusation sont énumérés: viol de mineurs, extorsion et rétention de la chose d’autrui. Des faits qui, selon l’hebdomadaire juridico-judiciaire Kalara, édition de ce mardi 11 août 2015, l’ont conduit à la prison centrale de Kondengui le 28 janvier 2014.

Tout est parti de la création d’un centre de formation de football en 2013 à Nkolkoumou par Luc Owona. En septembre 2013, le jeune instituteur compte 120 élèves dont 40 internes victimes potentielles sans le savoir dans un bureau qui lui servait également de chambre à coucher.

Pendant les congés, c’est une mère qui remarquera que depuis son retour, son fils de 11 ans est alité et reste muet quant à son malaise. Rendue à l’hôpital les médecins donnent leur diagnostic: il s’agit d’un traumatisme anal.

Encouragé par sa mère, le gamin révèle à la police que ses camarades et lui avaient le choix entre le viol et la bastonnade. Une plainte sera alors déposée, suivi de celles d’autres parents. Les collaborateurs de Luc Onana qui ont eu à démissionner auparavant vont également se joindre aux parents, accusant le suspect de pratiques managériales peu orthodoxes.

Un an après, à la barre du Tribunal de grande instance (Tgi) de Yaoundé, le prévenu nie les faits qui lui sont reprochés. Selon lui il s’agit d’un sabotage de collaborateurs en complicité avec des parents et enfants inscrits dans son établissement. Les enquêtes menées révèlent que l’école n’a pas d’autorisation légale. Mais en attendant le verdict du tribunal Luc Owona est détenu à Kondengui.

Un prisonnier méditant son sort à Kondengui
Droits résevés)/n