«Le dos de la Veuve», le documentaire engagé de Mary-Noël NIBA

La 1ère projection en salle de ce long métrage de 68 minutes a eu lieu à Marseille en 2011 au festival des cinémas et miroirs d’Afrique

« Le dos de la veuve », c’est l’histoire de deux protagonistes: Pauline et Patience. L’héroïne principale (Pauline) est une mère dont la vie a été foudroyée par la mort subite de son mari. A peu près la quarantaine, mère de six enfants, elle est contrainte par la force des traditions ancestrales d’accepter le frère cadet de son défunt mari comme l’héritier des biens de celui-ci. Ce statut accorde également au successeur une responsabilité maritale sur la veuve. Harcelée sexuellement par le successeur, petit frère du défunt, elle refuse de se laisser conquérir par cet enfant qu’elle a pratiquement élevé, et finit par se faire chasser avec ses enfants, de la maison qu’elle a construite. Bravant les tabous, Pauline décide de se battre et dénonce avec ses petits moyens, les abus et dérives de cette tradition. Les deux protagonistes (Pauline et Patience), jeunes veuves abandonnées dans le dénuement, vont plaider leur cause devant le Fon, chef traditionnel. Devant les hésitations du tribunal coutumier à trouver des solutions, même dans la peur des dieux koms, elles veulent trouver dans les lois de la République le verdict juste. « Le Dos de la Veuve », met donc en scène le combat bouleversant des femmes battantes, qui se sentent spoliées, abusées et abandonnées par la société, mais qui ont de la verve et de l’audace, mâtinée de soumission à la volonté divine. Une chose est sûre: Ni elles ni leurs filles ne courbent l’échine devant les coutumes et les traditions qui donnent tous les droits aux hommes.

A la question de savoir quelles sont les motivations profondes qui ont poussé l’auteure à réaliser une telle uvre, Mary-Noël NIBA déclare : Je voudrais être la voix des sans voix. C’est le sentiment qui m’anime lorsque je me décide à faire ce documentaire qui a pour but de faire découvrir les fondements de la tradition de succession chez les Koms et leurs conséquences sur la société. A travers l’histoire d’une femme, je voudrais mettre sous les feux des projecteurs, le courage de quelques victimes d’une forme d’asservissement de la femme au nom de la tradition, des femmes qui ont décidé de se révolter malgré les menaces, de lever la tête devant l’ampleur du phénomène. En somme, un « esthétisme » des femmes qui se battent avec et contre les traditions, un « esthétisme » quelque part au Cameroun. où la mort d’un conjoint qui contraint femme et enfants à vivre sous le joug du frère du défunt. et où la parole de la femme ne vaut pas son pesant d’or face à la tradition. Pour faire valoir leurs droits, un ultime recours : La loi à l’occidentale.

Un an seulement après la sortie officielle de ce film documentaire, il a tour à tour été diffusé au « Festival Regards sur le cinéma du Monde » de Rouen en février 2012 ; puis en avant première à Yaoundé le 03 mars 2012. Des projections ont également eu lieu à Douala et à Bamenda en Mars 2012. Pour ce qui concerne les médias, il a été diffusé sur plusieurs chaînes de télévisions telles que STV, TV5 Monde (08 mars 2012), CFI (2012) etc. Au sein de l’opinion, le feed-back est plus que positif et pour beaucoup, « Le Dos de la Veuve » reste un film à voir et à revoir. « Le Dos de la Veuve » est une production de LUMAN Communications dont les langues d’origine des dialogues sont l’anglais, le pidgin, la langue Kom et le français. « Le Dos de la Veuve » est un long métrage de 68 minutes sous-titré en français.

Mary-Noel Niba, d’origine camerounaise, a été formée en cinéma à l’ESRA (Paris), à l’Université de Valenciennes (DEUG Arts Plastiques) et puis à l’Université d’Aix Marseille (Maîtrise en Science et techniques des Métiers du son et de l’Image). Recrutée à la CRTV (Radio et Télévision nationale) en 1992, elle commence sa carrière comme réalisatrice des émissions d’information (journaux télévisés et magazines d’information tels que « Thermomètre » et Recto Verso ». Elle créé et anime ensuite « Le Français Tel Quel », magazine portant sur les particularités du français parlé au Cameroun, qui la rend célèbre à travers le pays. Mary-Noel Niba sera appelée par la suite à occuper des hautes fonctions à la direction générale de l’entreprise, devenant tour à tour Directeur Adjoint de la Production, avant de prendre en charge le poste stratégique de Directeur Commercial Adjoint chargé du Marketing et de la Publicité. Après avoir été consultante chargée du Projet « Maisons des Savoirs » auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie, (OIF), Mary-Noel Niba s’occupe actuellement des relations publiques à l’Ambassade du Cameroun à Paris, tout en étant cinéaste indépendante et productrice déléguée de Luman Communications, une société de production et de distribution de films et de conseil en communication, dont le siège social est basé à Yaoundé au Cameroun. En projet une Fiction de long métrage intitulée « Claire ou l’enfant de l’amour ».

Mary-Noël Niba, réalisatrice camerounaise
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