Des Camerounais admiratifs de l’élection du jeune Bassirou Diomaye Faye au Sénégal

Les tendances font du candidat Bassirou Diomaye Faye, président élu à l’issue de l’élection du 24 mars 2024. Ces résultats non-officiels suscitent des commentaires au Cameroun.

Pour la première fois, selon les tendances que le Conseil constitutionnel doit confirmer, un jeune de 44 ans est élu président de la République au Sénégal. Pour la première fois aussi, un candidat de l’opposition remporte l’élection dès le premier tour. Cette situation inédite ne laisse pas indifférents les Camerounais. Nombreux, sur la toile, dessinent des scénarios pour l’élection prévue en 2025 au Cameron. Leur vœu est de voir un jeune arriver à la tête de la République.

Ce scénario suscite le débat autour du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Plusieurs observateurs souhaiteraient que le président du Parti Maurice Kamto investisse Mamadou Mota, vice-président n°1 comme candidat à la présidentielle de 2025. L’écrivain et universitaire Patrice Nganang en fait partie. « Kamto ne peut pas aussi faire comme Sonko et laisser la place à Mota en 2025 ? », a-t-il demandé. Jean Crépin Nyamsi, autre écrivain et universitaire a fait un commentaire à ce sujet. « Le président Maurice Kamto n’a pas compris que le peuple a besoin d’un sang neuf ? Il insiste à être candidat pour quelle raison ? », s’interroge celui qui est connu dans la sphère du football comme soutien de Samuel Eto’o.

Dans un tout autre scénario, l’opinion tend à faire la comparaison entre l’opposition Sénégal et l’opposition au Cameroun. Au Sénégal, soutiennent certains, l’opposition a une base solide et travaille à la consolider au travers des coalitions objectives. Au Cameroun, en dehors de la tentative historique de 1992, l’opposition ne parvient pas à faire bloc face au camp du pouvoir. La victoire de l’opposition au Sénégal, saluée par le camp du pouvoir, sonne pour d’autres comme une leçon pour l’opposition camerounaise qui peine à former une alliance sérieuse pour 2025.

Par ailleurs, l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’Etat au Sénégal contraste avec les ambitions au Cameroun. Certains ne comprennent pas comment leurs compatriotes continuent de lancer des appels à candidature au président camerounais à 91 ans pour se représenter en 2025. Le contraste s’étend au Sénat et à l’Assemblée nationale où les présidents de Chambres viennent d’être réélus, l’un à 89 ans et l’autre à 84 ans. Pourtant, des jeunes s’investissent aussi en politique. A titre illustratif, Cabral Libii a fini 3è à la présidentielle de 2018.

Cameroun : Cabral Libii rejette la désignation de Maurice Kamto comme candidat de l’opposition

Le président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale répond à Jean-Michel Nintcheu, coordonnateur de l’Alliance politique pour le changement (Apc). Le député a proposé une démarche.

Les partis politiques d’opposition envisagent de s’unir pour faire face au camp présidentiel lors de l’élection présidentielle prévue en 2025. Pour ce faire, certains leaders ont mis en place l’Alliance politique pour le changement. Le coordonnateur du mouvement a saisi Cabral Libii par deux correspondances successives pour recueillir son avis à propos de la position du Pcrn.

Le candidat classé 3è à la dernière présidentielle a réagi le 30 janvier dernier via les réseaux sociaux. « Notre démarche : des partis d’opposition créent la coalition de transition. Après consultation publique des principaux corps sociaux et des syndicats, ils publient le Document de l’offre politique mutualisée de transition (Dopmp). Puis ils choisissent le candidat de transition », déclare le leader du Pcrn.

Dans une autre publication, l’homme politique dit avoir discuté avec Olivier Bile, président du parti des Libérateurs. Les discussions ont porté sur l’initiative d’une alliance pour une transition politique. « J’ai reçu le document y relatif. Ensemble nous continuerons à approfondir la réflexion, à recueillir les avis (…) », rapporte Cabral Libii.

Cette démarche de l’opposant remet en cause la désignation par l’Apc de Maurice Kamto, classé deuxième à la présidentielle du 07 octobre 2018, comme candidat de l’alliance des opposants. Pour le député, le procédé est tout autre. Cette position est aussi celle du président du Mouvement réformateur. Pour Samuel Billong, Maurice Kamto n’est pas le bon candidat pour l’opposition. Selon l’opposant, l’alliance des partis d’opposition doit trouver un candidat qui n’a pas participé à la présidentielle de 2018.

La démarche de Cabral Libii n’arrange pas Arlette Framboise Doumbe Ding qui soutient Maurice Kamto en raison de ses performances antérieures. Pour elle, l’idée de réunir les partis politiques d’opposition pour choisir le candidat de l’alliance n’est pas pertinente dans l’environnement camerounais. Car de « nombreux partis satellites du Rdpc sont considérés comme partis d’opposition ». Leur participation à ce vote pourrait favoriser le choix d’un candidat infiltré par le système gouvernant. Cela permettra ainsi au camp au pouvoir de présenter deux candidats, un du Rdpc et l’autre de l’opposition.

L’idée d’une alliance des forces politiques d’opposition ne prospère pas encore au Cameroun.  Néanmoins, le débat et les réflexions se poursuivent.

Cameroun : des opposants dessinent les contours d’une coalition contre Paul Biya

Des hommes politiques de l’opposition envisagent de se réunir au sein d’une alliance lors de la présidentielle de 2025 pour vaincre le parti au pouvoir et ses alliés.

Quelques noms bien connus de la scène politique nationale reviennent lorsqu’on évoque l’idée d’une possible coalition de l’opposition en 2025. Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), jean Michel Nintcheu du Front pour le changement du Cameroun (FCC), Samuel Billong du Mouvement des réformateurs ont au moins une fois exprimé leur volonté de s’allier à d’autres partis politiques pour renverser le parti au pouvoir. Le but étant d’assurer une alternance inclusive et pacifique au Cameroun.

D’abord, Jean Michel Nintcheu, député de la circonscription du Littoral et président du FCC, a déjà opéré un premier choix. Pour l’ancien cadre du Social Democratic Front (SDF), le Pr. Maurice Kamto est, à l’heure actuelle, le meilleur profil pour porter les chances de l’opposition réunie au sein d’une coalition à la prochaine élection. C’est en raison de la répression des militants du MRC et de la position qu’a occupée Maurice Kamto à l’issue de la présidentielle du 07 octobre 2018. Selon Nintcheu, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, tous ceux qui feront d’autres propositions ne travaillent pas pour l’opposition.

Ensuite, Cabral Libii qui n’a pas encore opéré un choix clair à ce sujet. Mais, le député est parmi les premiers opposants à accepter l’idée d’une coalition pour mieux faire face au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en 2025. Le 30 octobre 2022, le candidat sorti 3è à la présidentielle de 2018 a affiché l’engagement clair de son parti le Pcrn « pour la coalition du parti unique de l’opposition ». C’était au lendemain de l’échec de l’organisation d’un débat télévisé le mettant face à Maurice Kamto, le président national du MRC.

A l’approche des échéances de 2025, Cabral Libii reste fidèle à cet engagement. Au cours d’une conférence de presse donnée le 15 novembre dernier à Yaoundé, le président national du Pcrn a réaffirmé sa volonté de faire partie d’une alliance. Mais, l’opposant a renvoyé la définition des jalons de cette coalition au congrès ordinaire de son parti, lequel aura lieu du 15 au 17 décembre 2023 à Kribi dans la région du Sud.

Enfin, Samuel Billong du Mouvement des réformateurs a, depuis avant septembre 2023, une idée des formations politiques avec lesquelles son parti pourrait faire alliance. Mais, l’opposant ne les a pas dévoilées. L’homme politique soutient que l’élection présidentielle de 2025 sera un moment déterminant pour une transition politique au Cameroun.  Pour cela, il invite tout le monde à mettre la main à la pâte pour « avoir une transition exemplaire », s’exprimait-il sur Abk radio.

Par ailleurs, le 31 mars 2023, sept partis politiques se sont réunis dans le cadre d’une plateforme pour rassembler des propositions dans le but d’améliorer le système électoral camerounais. Le MRC, le PCRN, l’UDC, l’UMS, le MP, le SDF et l’USDP ont mis sur pied un secrétariat pour recevoir et centraliser ces propositions pouvant aboutir à la modification du code électoral en vigueur depuis 2012.

Cependant, il convient de rappeler que l’alliance de l’opposition n’a réussi qu’en 1992. Elle a permis à Ni John Fru Ndi d’atteindre 36% des voix contre 40% pour le président Paul Biya à la présidentielle. La coalition de 2004 s’est heurtée à l’opposition de Ni John Fru Ndi de reposer les chances de l’opposition sur Adamou Ndam Njoya de l’UDC.

Cameroun-présidentielle 2025 : 369 partis politiques sur la scène

Le pays de 27 millions d’habitants totalise 369 formations politiques à moins de deux ans de la présidentielle prévue en 2025.

Ce n’est plus un secret pour personne. Le pays de Paul Biya compte 369 partis politiques légalisés. En fin de semaine dernière, le gouvernement a dévoilé la liste des derniers venus. 40 nouvelles formations font leur entrée dans le champ politique camerounais. Elles sont agréées pour « enrichir le débat politique et encourager l’expression des libertés ». Le rôle des 37 nouveaux partis d’expression française et des trois d’expression anglaise, est de participer à l’animation « d’un débat politique contradictoire et constructif ». Ainsi a précisé ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.

Avant ces partis politiques, 329 autres sont enregistrés dans le fichier politique national. Ils sont agréés au fil du temps, depuis le retour au multipartisme en 1990 pour jouer le même rôle et apporter la même contribution. Toutefois, les formations politiques qui se démarquent par leurs performances et leur activité sur le terrain sont une dizaine à peine.

A l’Assemblée nationale, seuls huit partis sont représentés. A l’issue des élections législatives du 09 février 2020, le RDPC a remporté 152 sièges, l’UNDP 07, le SDF 05, le PCRN 05, l’UDC 04, le FSNC 03, le MDR 02 et l’UMS 02. Au Sénat, outre le RDPC qui occupe 95% de sièges, il faut ajouter l’ANDP, le MDR, l’UPC, le SDF et l’UNDP. La réalité est presque la même pour ce qui est des municipales et régionales.

C’est que, en dehors du RDPC qui est implanté dans tous les arrondissements des 10 régions, les autres partis ont une présence encore réduite. Certaines ont une base communale, régionale, ou encore influencent dans deux à quatre régions. Quelques-uns restent présents dans un cercle amical ou familial. Tous sont plus ou moins actifs à l’approche des échéances électorales. C’est aussi à cette période que plusieurs voient le jour.

Ainsi, cette multiplication de formations politiques est plutôt défavorable à l’opposition qui continue de s’émietter. Des partis se vident de leurs cadres influents lorsqu’ils ne se divisent pas en plusieurs factions. Ce qui contribue à les fragiliser davantage face au parti au pouvoir qui travaille à consolider son leadership chaque jour.

Gabon : la CEEAC somme les militaires de rendre le pouvoir aux civils

C’est l’une des résolutions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale réunie en sommet extraordinaire le lundi 04 septembre 2023 en Guinée équatoriale.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ne cautionne pas la prise du pouvoir par la force au Gabon. L’institution sous-régionale impose en effet des contraintes aux nouveaux dirigeants qui ont évincé le 30 août 2023, Ali Bongo Ondimba, au moment où les résultats de la présidentielle du 26 août dernier, lui donnaient d’entamer un nouveau mandat à la tête du pays. La CEEAC réunie à Malabo en sommet extraordinaire hier, le 04 septembre, pour traiter de ce coup d’Etat, a édicté des mesures conservatoires à l’encontre du Gabon dirigé par le général Brice Oligui Nguema.

Parmi ces mesures figure la « suspension de l’adhésion du Gabon » à la CEEAC « en réponse au coup d’Etat du 30 août qui a chassé le président Ali Bongo Ondimba ». L’autre résolution prise au terme de ce sommet extraordinaire des chefs d’Etat est de sommer les militaires au pouvoir de rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 12 mois à compter du 04 septembre 2023.

Cependant, au moment où se tenait ce sommet extraordinaire en Guinée Equatoriale, le général Brice Oligui Nguema prêtait serment devant la cour constitutionnelle au Gabon. Le président de transition a pris l’engagement de remettre le pouvoir aux civils après une période de transition dont il n’a pas fixé la durée. Le général président de transition promet aussi « d’amnistier les prisonniers d’opinion ». Il a par ailleurs assuré de l’organisation des élections libres à la place de celles qualifiées de « truquées » et que le groupe militaire a annulées en prenant le pouvoir le 30 août dernier. Ces élections se tiendront après l’installation « des institutions plus démocratiques » au Gabon, a précisé le général.

Aussi, aucune précision n’a non plus été faite sur la période de la tenue de ces élections. Le président de transition se limite à dire qu’il n’agira pas dans la précipitation quant à l’organisation des élections. Un flou qui vient s’ajouter sur la position de l’opposition gabonaise qui voudrait que le pouvoir, quoique militaire, continue de comptabiliser les votes qui pour elle, sont en faveur du candidat de la plateforme Alternance 2023, Albert Ondo Ossa.

En prêtant serment lundi dernier, le général Brice Oligui Nguema s’est étonné de la condamnation du coup d’Etat par la communauté internationale. Pour lui, cette prise de pouvoir est survenue pour éviter « une effusion de sang ». Et avec le flou qui persiste, malgré les sanctions et sommation de la CEEAC, la situation est partie pour durer de nombreuses années.

Cameroun-MRC : Maurice Kamto appelle à la mobilisation des fonds

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun recherche des fonds pour le fonctionnement du parti et surtout pour la prise en charge ses militants condamnés.

Le professeur Maurice Kamto s’adresse aux secrétaires régionaux, départementaux, communaux, d’unités, aux militants et sympathisants du MRC au Cameroun. A eux, le président, explique que « la situation actuelle de la trésorerie du parti ne lui permet pas de continuer à apporter les différentes charges quotidiennes sans votre précieux soutien financier. C’est pourquoi je vous exhorte à apporter pour les uns votre forte contribution financière militante, et pour les autres, votre généreux soutien à la lutte patriotique pour le changement ».

A la lecture de la copie de cette lettre en date du 17 août 2023, le leader du MRC dans l’énoncé des motifs, remonte à la création du parti pour présenter la situation. Selon lui, « depuis la création de notre parti, nous sommes confrontés quasi quotidiennement à de nombreuses difficultés et défis qui ont toujours imposé des dépenses considérables pour y faire face ». L’homme politique prend pour exemple des dépenses effectuées pour la prise en charge des militants en prison.

« Il en est ainsi depuis 2019, des lourdes dépenses hebdomadaires pour le soutien de nos prisonniers politiques, des dépenses colossales dont le parti s’acquitte à chaque sortie de prison d’une vague de nos amis politiques ayant purgé leurs peines pour le paiement des amendes et des frais de justice », explique-t-il. L’ancien ministre ajoute à ces raisons, des dépenses mensuelles de fonctionnement du siège et de la permanence au secrétariat du parti.

A noter que le Mouvement pour la renaissance du Cameroun prépare aussi sa 3è convention ordinaire. Cette instance décisionnelle du parti se réunira selon les prévisions les 4 et 5 novembre prochains. Les contributions attendues pourront sans doute alléger les charges liées à son organisation.

Cameroun : opposition et société civile tentent d’obtenir la révision du code électoral

Ces acteurs alliés entendent pousser à l’adoption d’une nouvelle loi modifiant la loi électorale adoptée en 2012 et selon eux, par les parlementaires issus du parti au pouvoir.

Avant les élections prévues en 2025, des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile travaillent dans le but de parvenir à la modification du code électoral. A cet effet, 15 organisations de la société civile dont le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique (Redhac), et sept partis d’oppositions à l’exemple du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le Mouvement progressiste (MP) ou l’Union démocratique du Cameroun (UDC), partagent cette convergence de vue.

Ils ont tenu une réunion de concertation le 08 août dernier pour s’accorder sur la démarche. Leur objectif est de pousser le système gouvernant à se joindre au projet en acceptant de modifier la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral. L’intention est d’obtenir l’adoption d’une nouvelle  « loi consensuelle » relative au processus électoral au Cameroun. Selon cette alliance d’acteurs, le code électoral en vigueur serait le reflet de la volonté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti du président Paul Biya.

Conscients que les élections sont imminentes et les délais courts, ils soutiennent la modification au moins des dispositions de ladite loi qui pour eux ne sont pas consensuelles. Mais, ces organisations et formations politiques ne disent pas comment cette modification peut se faire pour que la loi soit au final consensuelle. Au Parlement, le Rdpc occupe 152 sièges sur 180 à l’Assemblée nationale et 94 sièges sur 100 au Sénat.

L’adoption des textes de loi se fait selon le principe de la majorité. La volonté du Rdpc pourra encore prendre le dessus dans un Parlement où certains partis engagés dans ce projet de réforme ne sont pas représentés. Le MRC par exemple a préféré le boycott des élections législatives du 09 février 2020. Il n’a pas participé au scrutin sénatorial du 12 mars 2023.

Plomb et étau mystique sur le Cameroun

Peut-on contrôler durablement un peuple et son président par la sorcellerie et la magie ?

«Avancer sans regarder en arrière, c’est arriver à moitié»

J’ai regardé avec un sourire en coin, un ministre problématique de la République, le ministre des routes en l’occurrence, dansé avec ferveur sous un soleil de plomb, au boulevard Ahmadou AHIDJO, avant l’ouverture du défilé du 20 mai 2023. Et comme beaucoup de Camerounais, j’ai dû me poser une question : qu’est-ce-qui pourrait bien motiver et justifier la liesse  »individuelle » de ce ministre en une telle circonstance solennelle et nationale sérieuse, surtout quand l’on sait le lourd poids négatif et égoïste que sa gestion problématique fait peser intelligemment sur le budget de ce ministère et sur le développement du réseau routier du pays? Pour un ministre qui n’a pas officiellement la danse dans ses gènes, cela paraissait curieux et interrogateur.

Quel est la symbolique des ministres qui dansent ?

Ce cliché qui était tout aussi assimilable à la joie qui se lisait sur les visages de certains autres membres du Gouvernement, semblait contraster avec la mine renfrognée qu’arbore certains autres. On aurait dit qu’ils étaient au fait de quelque mauvais présage  dont n’était peut-être pas au courant le ministre danseur.

Le plus important dans ce partage de clichés, est la différence d’humeurs perceptible chez ceux qui tiennent le pouvoir dans notre pays. Entre la liesse et l’inquiétude, il importe de s’appesantir sur l’assurance qui apparaît comme une trame commune à leurs reflets comportementaux. D’où tiennent-ils leur assurance? Ont-ils de bonnes raisons d’être aussi assurés et flegmatiques, dans un pays où tous les citoyens sont inquiets et perplexes sur les lendemains de leurs vies et de leurs devenirs?

Une raison irrationnelle…pour une explication rationnelle !*

Malgré toute la bonne volonté, aucun ou du moins très peu d’observateurs et d’analystes de la scène politique Camerounaise ne pourraient trouver des raisons elles-mêmes objectives, pour justifier *la liesse, l’allégresse, la joie et l’agitation effervescente des membres du gouvernement* d’un pays où tout stagne, rien ne marche; *un pays où le Peuple est visiblement en asphyxie létale et terminale, pendant que les gouvernants longévités  vont et se vantent impunément de scandale en scandale.

Il n’y a qu’une raison irrationnelle qui puisse expliquer de manière rationnelle cet état de fait. Le Cameroun est sous un plomb et un étau mystique artificiel. Aucune autre raison valable.

Le Cameroun a-t-il cessé d’être un pays normal ?

Quelques signes évidents pour le démontrer. Le Peuple souffre et dépérit continuellement et graduellement depuis trois(3) décennies, mais ne se soulève jamais. Après les périodes de braise de 1991-1992 qui ont d’ailleurs été les dernières, il y a comme une chape de plomb qui aura été jetée comme un mauvais sort sur la conscience populaire.

Ni les *coupes multiples de salaires* de 1990, 1992 et 1994 (du fait de la dévaluation), ni les *éternelles promesses de campagne* (grandes ambitions, grandes réalisations, grandes opportunités) non tenues, ni *les scandales effrénés et à répétition , ni les crimes économiques* toujours plus nombreux et spectaculaires, ni *l’impunité endémique* etc. n’ont pu réveiller le Peuple Camerounais de ce sommeil. Même *les  »émeutes de la faim »* de février 2008, malgré leur caractère artificiel et politiquement spécieux, n’ont pu lever le Peuple, à défaut de réfréner les ardeurs malfaisantes de nos dirigeants.

Et pourtant, tous ces ingrédients réunis auraient suffi dans un pays normal, à provoquer une véritable révolution populaire. Est-ce donc à dire que le Cameroun n’est pas un pays normal ? Si oui, quand a-t-il cessé d’être un pays normal ? Quels sont les élixirs et les potions qui auraient été utilisés pour le travestir?

Au-delà de la peur du gendarme!* 

La peur du gendarme, de l’armée ou de la police, suffit-elle à justifier *cet amorphisme du Peuple Camerounais qui est déjà presque devenu une référence et une curiosité en Afrique* ? La réponse est négative. Le sang du peuple Camerounais n’est pas moins bouillonnant que celui du peuple malien, sénégalais, ivoirien, centrafricain, tchadien, soudanais, burkinabè, guinéen etc. Il faut chercher ailleurs.

Opposition morte…!* 

Même au sein de l’Opposition, l’endormissement est acté. Tous les leaders historiques ont été retournés, pour certains dans la tombe, pour d’autres dans leur vie. Citons principalement : EBOUA Samuel, Victor AYISSI MVODO, NI John FRU NDI, BELLO Bouba Maïgari, Anthar GASAGAÏ,  Adamou NDAM NJOYA, etc.

Les moins honteux ont fait des revirements à 360° en se vendant corps et âme au pouvoir en place. Les plus honteux se sont installés dans les faux-semblants dans une attitude d’opposant-collaborateur du pouvoir en place. Et ces attitudes ont achevé d’assommer la volonté et d’anesthésier la conscience politique du Peuple.

Le pouvoir entre les mains des postiches!

Mais que s’est-il donc passé ? Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette situation ? En révisant dans nos acquis d’expérience, il apparaît plus ou moins clairement qu’une petite caste de ceux qui sont au pouvoir aurait mis la main sur les clés essentielles. Ils n’ont pas réussi à en ouvrir les portes destinées. Cela ne se pouvait pas, puisqu’ils n’en ont pas l’Onction. Mais le fait d’avoir introduit ces clés dans ces serrures sans en avoir l’Onction, a bloqué tout processus d’ouverture ou de rétractation. Ils ne peuvent accéder à la félicité du pouvoir éternel puisque les portes sont restées fermées malgré l’introduction des clés. Aucun  »Oint » ou  »Elu » ne pourrait accéder aux portes, puisque les clés sont détenues par des  »postiches » et confisquées dans les serrures. *Le Peuple qui est derrière la porte ne peut accéder à la lumière du jour, car il reste enfermé par des mains souillées qui ont corrompu les clés et la porte.*

En langage facile, la porte du changement reste fermée parce que l’Élu au pouvoir aurait confié la clé du Cameroun à des individus pour des usages obscurs. Pour se maintenir au pouvoir et s’éviter les humeurs du Peuple, l’Élu actuel aurait donné autorité à certains de ses affidés pour agir » en ses lieu et place sur l’Esprit et l’Âme du Peuple et de la Nation. Du fait de cette confiance investie indûment en eux, ils ont perdu de vue le grade de celui qui les a élevés et l’intérêt de la Nation.

AHIDJO patriote malgré lui?

En effet, il faudrait le préciser, le Cameroun n’est pas un pays commun. La clé du Cameroun se donne  »sur inspiration » d’une main à une autre. La Constitution et les élections ne sont que des faire-valoir. Pour nous en convaincre, au-delà des raisons historiques évoquées jusqu’à ce jour, rien n’explique pourquoi le Président Ahmadou AHIDJO avait refusé de céder le pouvoir à un autre Camerounais de son ère culturelle et géographique pour le confier à un autre, originaire d’ailleurs ».

Depuis1971 jusqu’ à son départ en 1982, il était étiqueté officiellement comme  »rebelle » à la France qui continuait de désigner ses  »préfets » en Afrique. Sont plus explicites encore à ce sujet, les affaires: Ernest OUANDIÉ (grippe avec la Gauche française de François Mitterrand), Camair, financement de l’ANC et condamnation de la politique d’apartheid en Afrique du Sud, grippe diplomatique avec la France suite à la construction du Palais des Congrès par la Chine en pleine guerre froide, opposition de la France sur la construction d’une raffinerie complète à Limbe, l’implication du Cameroun au côté de l’Algérie de Boumediene dans la revendication du Nouvel Ordre Economique  1972-1975, affaire du sabordage par la France de la Société Nationale des Investissements(SNI) 1977-1979, la longue attente d’audience du Président Camerounais en France en juillet 1981 après la prise de pouvoir de François Mitterrand depuis le 10 mai de la même année, etc.

Autant d’indices et bien d’autres qui réduisent suffisamment la thèse de l’influence extérieure sur le choix de son successeur. La preuve est que même au plus fort de ses regrets, le Président Ahmadou AHIDJO n’aura reçu aucun soutien de la France, encore moins son successeur lors du putsch manqué du 6 avril 1984.

Les faiblesses de BIYA ont travesti le Pouvoir suprême !* 

Ce pouvoir que Paul BIYA a reçu  »naturellement » et  »gracieusement », il devra le remettre par les mêmes procédés. Contrairement à son prédécesseur, sa faiblesse, ses peurs et son impréparation l’auront contraint à ouvrir la mystique de ce pouvoir suprême dont il est l’unique détenteur, à certains de ses  »amis », dans le but de l’aider à trouver les  »voies » et  »moyens » de l’y maintenir. Des recours ont ainsi été faits à de redoutables agences, cercles et pratiques mystiques et ésotériques, tant dans l’Eglise qu’en dehors.

BIYA ensorcelé…!* 

Cette greffe a réussi. Le peuple s’est avachi. Le pouvoir en place s’est stabilisé et équilibré. Beaucoup de pontes au pouvoir et leurs aspirants, ce sont livrés corps et âmes à ces pratiques et dans ces cercles, pensant y trouver le Président et au besoin l’y confisquer. Ils sont devenus de grands ésotériques qui lisent leur Chef dans leurs boules de cristal. *Ils ont neutralisé mystiquement sa volonté d’agir* . Le Président ne peut donc plus rien faire qui aille à l’encontre de leurs intérêts. Ils en sont même arrivés au point de savoir qu’il n’allait pas traverser l’année 2022. Autrement dit qu’il n’aurait pas le temps physique pour les rattraper dans leurs malfaisances. D’où l’augmentation exponentielle des scandales et des crimes économiques ainsi que des luttes de pouvoir entre 2019 et 2022.

Entre sorcelleries blanche et noire!*

Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que *BIYA les a tous utilisés pour se maintenir au pouvoir. Ils ont cru qu’ils pouvaient former avec lui et sous son onction, un gang de brigands mystiques sur le dos et contre les intérêts des Camerounais et du Cameroun. Mais hélas. Depuis 2008, notamment avec la visite du Pape BENOÎT XVI, BIYA a opéré un revirement à la normalité du pouvoir, un retour aux sources ancestrales telluriques. Désormais, il connaît les gris-gris de ces cercles et pratiques qu’il méprise à présent.

Mais eux, ils continuent de se prendre au sérieux dans ces illusions. Désormais et ce *depuis sa prestation de serment en 2018, BIYA a entamé la marche lente vers Sa Sortie et sa Félicité. Eux, ils sont restés dans l’illusion d’un président enchaîné par leur complicité mystique, conditionné » par la peur de leurs  »petites sorcelleries » blanches et noires. Très sûrs d’eux, ils se sont exprimés à travers la bouche d’un de leurs congénères et ami, lors d’un meeting d’un parti d’opposition à Bafoussam : »… ce sera en 2025 ou avant ».

Un nouveau BIYA nous est revenu des États-Unis !

Mais BIYA n’est pas mort en 2022. Il est toujours vivant en 2023. Peut-être le sera-t-il toujours au-delà de 2025? Qui sait ? Beaucoup n’ont même pas pu remarquer que c’est un autre Paul BIYA, physiquement différent, qui est rentré des États-Unis en fin décembre 2022, sortant du Sommet États-Unis-Afrique du 15 au 17 décembre 2022.

Une chose est claire. Sa longévité est devenue de plus en plus gênante pour eux et pour leurs projets. Beaucoup en sont presque arrivés à mettre en doute leurs certitudes mystiques.

Même BIYA croit connaître son successeur ! 

Et pourtant, il y a une chose que BIYA sait, mais que ses amis mystiques semblent refuser de comprendre : *la dévolution du pouvoir au Cameroun échappe même à son détenteur. BIYA partira du pouvoir et le cédera d’une manière étonnamment simple. Il le donnera à un individu dont lui-même ne comprendra pas la fortune. Mais ce sera celui-là. Et personne d’autre.

Lorsque le moment de passer la main sera venu, comme en 1982 et dans un espace-temps très bref, *tout s’arrêtera, le Prince entrera dans une transe, il dira et fera ce que l’Esprit et l’Âme du Cameroun lui dicteront*, puis, puis, puis…il fondra lui-même dans les mémoires. C’est bien cela qui était arrivé au Président Ahmadou AHIDJO entre le 04 et le 06 Novembre 1982. *L’hypnose ancestrale s’était dissipée qu’il était déjà trop tard* BIYA tenait  désormais le pouvoir.

Personne n’échappera au châtiment ! 

Toute danse de jubilation est donc inconsciente, imprudente et vaine. Personne de ceux qui ont fait du mal aux Camerounais et au Cameroun sous BIYA, n’échappera. Le châtiment suprême et final commencera par lui et s’achèvera après lui.

Cameroun : le ministre Atanga Nji s’illustre par un acharnement complice !

le ministre en charge de l’administration territoriale a outrepassé ses compétences en instruisant le CNC,  de sévir contre une chaîne de télévision privée.

Alors que l’on s’apprête à discuter de la loi des finances 2023 à l’Assemblée Nationale, monsieur Atanga Nji crée une fois de plus un divertissement honteux qui n’honore pas la République et ceux qui l’animent. En effet, prenant le prétexte d’un propos pourtant rapporté et pouvant être classé parmi les plus « gentils » prononcés par les adversaires du président Paul Biya à l’occasion de la célébration de ses 40 ans consécutifs de règne sans partage à la tête de l’État, le ministre en charge de l’administration territoriale a outrepassé ses compétences en instruisant le Conseil National de la Communication, supposé être indépendant, de sévir contre une chaîne de télévision privée et au-delà, un parti politique de l’opposition. C’est la goutte d’eau de trop :

1-Nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité à la presse nationale et aux amis de l’opposition qui se voient opprimés tous les jours dans l’exercice de leur activité par des serviteurs zélés de l’État qui érigent le griotisme en mode de gouvernance.

2- Nous ne pouvons que regretter que l’ouverture de la sphère publique qui était encore en 2010 le seul -indicateur positif de démocratie au Cameroun soit devenu entièrement négatif depuis l’arrivée de Monsieur Atanga Nji à la tête du Ministère en charge de l’administration. Cet indicateur mesure en effet les libertés de réunion, d’association, de manifestation, d’opinion, etc. En 2011 par exemple, c’est en faveur de la libéralisation de la presse au Cameroun que les Africains suivaient la crise ivoirienne. L’on ne peut pas se taire lorsque le Cameroun perd tous ses avantages comparatifs et régresse pendant que d’autres pays avancent en galops.

3-Nous ne pouvons que dénoncer cet élan compulsif du gouvernement camerounais à créer une actualité divertissante pour le peuple à chaque fois que l’on doit discuter de l’avenir du pays. Sinon, quelle opportunité y a-t-il de sortir toute l’artillerie lourde contre un SEUL propos « banal » prononcé aux côtés de multiples autres propos plus violents à la même occasion contre la même personnalité ?

4-Il est clair que la sortie de Monsieur Atanga Nji est curieuse et entre dans la longue liste des actes administratifs manipulatoires qui visent à détourner le peuple des vrais débats sur la reddition des comptes ou l’avenir de l’État.

5-Le gouvernement camerounais fabrique ses adversaires qu’il victimise pour la circonstance à travers un acharnement injustifié et les oriente vers un débat sensationnel et identitaire.

6-Non ! Il faut parler de l’État. Il faut parler d’avenir. Il faut parler de la gouvernance. Il faut parler de bilan. Il faut parler de l’économie. Il faut parler des politiques de développement. Nous ne pouvons que accuser le gouvernement et ses adversaires désignés d’éviter ces débats essentiels pour la vie de la Nation.

7-Comment peut-on réussir à éviter le débat sur la vie chère au Cameroun en 2022 ? L’on voit bien que le gouvernement à court d’idées nous fabrique un procès médiatique inique qui durera le temps de la session budgétaire en cours. Conséquence, nous serons surpris de constater que rien n’est prévu pour améliorer nos conditions de vie en 2023. Comme depuis 40 ans !

Pauvre de Nous ! Non, nous ne pouvons plus faire ce jeu. La lucidité est la seule arme qui nous reste. A condition que nous voulions bien l’utiliser.

Pour ma part, au sein de mon cabinet au SDF, je maintiendrais la veille. Pour l’instant, le gouvernement a retiré son projet de loi des finances 2023 truffé de fautes et de contresens. En attendant qu’il soit remis dans le circuit parlementaire, mon cabinet requiert l’attention de toutes et tous pour analyser ce qui nous attend en 2023.

C’est maintenant ou jamais ! Si nous réussissons à terminer 2022, ce n’est pas sûr que nous arriverons à tenir le coup en 2023.

Cameroun-Assemblée nationale : l’opposition justifie la légalité de son groupe parlementaire

Les représentants du Sdf, de l’Udc, du Pcrn et de l’Ums dénoncent « l’imposture » et expliquent les fondements légaux de la création du groupe parlementaire « Union pour le changement ».

Bataille de positionnement à l’Assemblée nationale (AN)! La création d’un groupe parlementaire réunissant les députés issus des partis politiques de l’opposition le 11 mars 2022 ne réjouit surtout pas certains membres sortants de la Commission des lois constitutionnelles de la Chambre  basse du Parlement camerounais.

Dans une correspondance datée du 14 mars et signée du président de la Commission le député Herssesse Zondol du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) majoritaire à l’Assemblée, la Commission rejette le groupe parlementaire en invoquant la violation de l’article 20 alinéas 1 et 2 de la loi N°2014/016 du 09 septembre 2014 portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Pour la commission, l’irrecevabilité de ce groupe parlementaire tient de ce qu’aucun des quatre partis politiques concernés ne dispose de 15 députés pour avoir droit à un groupe parlementaire tel que prévoit la loi. En clair, à en croire la commission, ils ne peuvent pas rassembler leurs députés pour une telle démarche.

En réponse à ces allégations, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), le Social democratic front (Sdf), l’Union démocratique du Cameroun (Udc) et l’Union des mouvements socialistes (Ums) ont de nouveau saisi la doyenne d’âge. Ils présentent leur argumentaire dans une correspondance adressée cette dernière.

Dans leur réplique en date du 16 mars, ils expriment leur indignation à l’encontre « d’un nombre insignifiants de députés du parti majoritaire qui s’érige contre une démarche légitime, légale et réclamée par le peuple camerounais ».  Ils dénoncent « l’incompétence » de la Commission des lois constitutionnelles en la matière, ainsi que « l’imposture » et le « banditisme législatif » des signataires de sa correspondance.

Ainsi, cette série de correspondances chargée de propos durs serait à l’image du climat qui règne à l’Assemblée nationale. Depuis le 11 mars 2022, la Chambre basse est réunie en session ordinaire, dont l’enjeu majeur est le renouvellement du bureau. A la lecture des échanges épistolaires, les débats semblent être tendus entre l’opposition et le Rdpc qui compte 152 députés sur les 180, et seul possédant un groupe parlementaire.

Dans une démocratie, est-il donc juste qu’un seul parti politique soit l’unique détenteur d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, même si cela découle des résultats des élections ?

Tout compte fait, l’opposition gagnerait à se réunir à la veille des échéances électorales pour mieux faire face au parti majoritaire.

Cameroun : Maurice Kamto et d’autres acteurs politiques interdits de réunion à Yaoundé

Elle visait à rendre public les conclusions d’une réflexion visant à doter le pays d’un code électoral « consensuel ».

La concertation entre  formations politiques de l’opposition devait se tenir ce matin à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Mais avant le début, la farte présence policière présageait déjà une interdiction de la rencontre.

Le sous-préfet de Yaoundé 3 justifie l’interdiction au motif  « d’ingérence dans compétences législatives ». Argument balayé par ces acteurs politiques. Il s’agit notamment des responsables démocratique du Cameroun (UDC) Tomaino Ndam Njoya, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale de Cabral Libii, du Social democratic front de Joshua Osih, du Mouvement progressiste d’Hilaire Zipang  et de  l’Union des mouvements socialistes de Pierre Kwemo.

Ces derniers, selon certaines sources, entendent user d’autres moyens pour rendre public les conclusions de leur réflexion portant reforme du code électoral.

Cameroun: l’opposition muselée au lendemain de l’élection présidentielle

Les forces de l’ordre ont de nouveau investi le quartier général du parti Univers pour empêcher la tenue d’une réunion en lien avec l’élection présidentielle.

La conférence de presse de Cabral Libii programmée jeudi, en rattrapage de celle interdite la veille, n’a pas eu lieu. Et pour cause, une escouade de policiers a investi le quartier général où devait se tenir la réunion, empêchant l’ouverture des discussions.

Un scénario similaire avait eu lieu mercredi. Des éléments des forces de l’ordre avaient dispersé les journalistes venus assister à la conférence de presse de Cabral Libii. Ils étaient mandatés par le sous préfet de Yaoundé 4e qui avait expliqué que la manifestation n’avait pas été autorisée.

Cabral Libii et les membres du parti Univers sont, depuis lors, privés de l’accès à leurs locaux. Le candidat  à la présidentielle n’entend pourtant pas baisser les bras. Il a avancé une nouvelle  date pour la tenue de sa conférence de presse. Elle aura lieu le 26 octobre mais il faudra encore patienter pour connaitre le lieu.

Des manifestations organisées par des partis de l’opposition ont été interdites depuis la tenue du scrutin, le 7 octobre dernier. Des policiers ont  fait irruption dans un domicile privé le 11 octobre dernier pour tenter d’empêcher une conférence de presse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Ils étaient mandatés par le préfet du Wouri et n’avaient présenté aucun mandat pour mener leur action.

Maurice Kamto, le candidat du Mrc, avait tenu deux conférences de presse les 8 et 10 octobre derniers. Celles-ci s’étaient déroulées sous forte surveillances des forces de sécurité et le domicile de ce dernier avait aussi encerclé.

Dimanche, à la veille de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, une marche pacifique organisée par le député Jean Michel Nintcheu -pour dénoncer des fraudes ayant entaché le processus électoral- a été interdite. Des interpellations ont été signalées dont celle d’une journaliste.

A lire : Cameroun : le Sdf se désolidarise de Jean Michel Nintcheu

Ces événements se déroulent au lendemain d’une élection largement remportée par le président Paul Biya. 71,28% contre 14% pour Maurice Kamto et 6,28% pour Cabral Libii. L’opposition conteste  cette victoire. Il n’existe cependant plus de recours pur eux sur la scène nationale après l’acte du Conseil constitutionnel qui statue en dernier ressort.

Lire aussi : Présidentielle 2018: « Nous avons confirmé la force de l’expérience de la fraude » (Cabral Libii)

Paul Biya dirige le Cameroun depuis 1982. Il a succédé à Ahmadou Ahidjo, qui, malade, lui avait passé le témoin. Il a toujours remporté les élections à la quasi totalité des votes. Il entamera son septième mandat le 06 novembre après sa prestation de serment. Le pays a engagé la construction de nombreux infrastructures d’envergure et mène des projets de développement. L’impact de ceux-ci tardent à se faire ressentir dans la vie des citoyens et le respect des libertés individuelles, notamment celui de manifester, a connu une régression ; la répression étant le mode de communication privilégié du gouvernement camerounais.

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Présidentielle 2018 : les partis politiques du G20 justifient leur soutien à Paul Biya

Les responsables de ces formations de l’opposition camerounaise qui disent militer en faveur du patriotisme et du nationalisme, présentent le chef de l’Etat comme le meilleur risque.  

Depuis l’annonce de leur soutien à la candidature de Paul Biya pour l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, les présidents des vingt partis politiques de l’opposition réunis au sein du G20 sont vilipendés sur les réseaux sociaux et au sein même de leur formation politique.

«Je représente les femmes dans le G20. J’ai décidé de soutenir le président de la République, et j’en souffre. Dans mon propre parti, les militants ne sont pas contents», témoigne Assana Marie Gisèle Epse Abba. Elle est la présidente de la Révolution camerounaise du peuple uni (Rcpu).

Il y a une semaine encore à Douala, une vingtaine de militants- dont des cadres-, des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec) de Jean de Dieu Momo du parti, mécontents du nouveau positionnement de leur président national, démissionnaient du parti, pour rejoindre les rangs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

Lors d’une sortie à Douala le vendredi 03 août 2018, le G20 a donc tenu à faire une déclaration pour justifier son soutien à la réélection du chef de l’Etat au prochain scrutin présidentiel. Dans ladite déclaration, le « collectif des 20 » soutient que le président de la République réunit, à leur avis, les qualités et les atouts nécessaires pour maintenir la paix, la stabilité, l’unité nationale, le progrès économique et le respect du Cameroun dans le concert des nations.

Le G20 explique que sa première démarche, qui avait pour but de susciter une candidature unique de l’opposition camerounaise, « n’a rencontré que du mépris de ceux qui, dans les rangs de cette opposition, prétendent qu’ils sont forts, et peuvent se battre et gagner seuls l’élection présidentiel ».

Patriotisme

Le G20 fait savoir que Paul Biya est le seul candidat dont le parti couvre les 360 arrondissements et a effectué une quarantaine de descentes de terrain depuis 2011, tandis que les partis politiques de l’opposition s’y sont mis à la veille de la présidentielle.

«L’élection présidentielle de 2018 opposera deux camps. Le camp de la paix, des nationalistes et des patriotes qui défendent l’intérêt des camerounais, du Cameroun et de toutes ses richesses qu’incarne le président Paul Biya, et le camp de l’impérialisme qui utilise un certain nombre d’opposants entre guillemets. Mais ce sont des opposants néocoloniaux qui veulent chasser Paul Biya par la force accompagné de l’establishment international comme ils l’ont fait en Lybie et en Côte d’Ivoire », explique Jean De Dieu Momo, membre du G20.

Il est donc question pour le G20, d’un acte patriotique et nationaliste. Ses membres ne se réclament pas, pour autant, du Rdpc, le parti au pouvoir, mais voient en Paul Biya, le meilleur risque dans le contexte actuel marqué par la crise anglophone, Boko Haram, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations.

« Le Cameroun a besoin d’un leader expérimenté. Mais nous n’avons pas l’expérience de Biya. Ce n’est pas le moment de penser à l’alternance, mais c’est le moment de se mettre ensemble derrière le président», soutient Dr. Benz Enow Bate. Il est le président du Chairman Democratic Party (CDP).

Restriction au Cameroun des manifestations des partis politiques de l’opposition

Le Social democratic front en a fait, une nouvelle fois, l’expérience samedi. Sa marche de sensibilisation sur le fédéralisme et l’unité nationale qui devait se tenir samedi a été empêchée par les autorités

Au Cameroun, les partis politiques de l’opposition dénoncent les restrictions administratives autour de leurs manifestations publiques et réunions politiques après l’interdiction de rassemblements samedi et dimanche.

Dernier parti politique à s’en plaindre, le social democratic front (SDF), principal parti de l’opposition, n’a pas pu organiser une marche samedi, 04 mars, pour sensibiliser les populations sur le fédéralisme et l’unité nationale à Douala.

L’administration a évoqué le motif de trouble à l’ordre public, une décision récurrente des autorités administratives, que les partis politiques de l’opposition au Cameroun assimilent désormais à une restriction de leurs activités.

Le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour empêcher à Douala -capitale économique du Cameroun – la tenue d’une marche des militants du SDF.

Un jour avant, la marche avait pourtant été reportée par son organisateur, le député du SDF Jean Michel Nintcheu.

Malgré cela, des voitures de police et de gendarmerie anti-émeutes, des gendarmes armes au poing, sans oublier des centaines de policiers, ont été déployés au lieu-dit « carrefour le pauvre« , au quartier Bepanda, point de chute de la manifestation que projetait d’organiser le SDF.

Les barricades ont été également érigées par les forces de l’ordre et de sécurité, le long de l’itinéraire que devait emprunter les manifestants.

Dès les premières heures de la journée, les alentours du domicile du député de l’opposition Jean Michel Nintcheu à Ndogpasssi, à Douala, ont été transformés en véritable forteresse.

Connu pour sa détermination à s’opposer aux mesures administratives, Jean Michel Nintcheu a préféré cette fois-ci se référer à la justice afin de mobiliser ses militants dans la rue.

Les restrictions administratives à l’instar de la décision du sous-préfet de Douala 5e, les partis politiques de l’opposition au Cameroun les enregistrent chaque année.

En cette année préélectorale, il y a déjà un signe d’agacement de ces derniers face à une administration qui paralyse leurs mobilisations sur le terrain.

« Les populations ont tendance à croire que l’opposition n’existe pas au Cameroun. Alors qu’en réalité, nous n’arrivons pas à nous mouvoir, à travailler, à expliquer notre programme d’action encore moins à revendiquer« , s’indigne Parfait Aloys Mvoum, président de la circonscription électorale de Yaoundé 4 pour le SDF.​

Lors de la journée internationale de la femme célébrée chaque 8 mars avec faste au Cameroun, les militantes du SDF de sa circonscription avait souhaité manifester contre les coupures intempestives d’eau.

« Le sous-préfet n’a pas autorisé cette manifestation pourtant déclarée en ses services comme le préconise la loi sur les libertés d’associations en vigueur depuis décembre 1990 au Cameroun, explique Mme Mvoum, ajoutant que « le pouvoir de Yaoundé est frileux en matière de manifestations publiques des partis politiques de l’opposition au Cameroun« .

Trouble à l’ordre public

Telle est la notion généralement reprise par les sous-préfets et préfets pour refuser aux partis de l’opposition, la possibilité de tenir certaines réunions.

En 2015, 2016 et début de 2017, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un autre parti politique de l’opposition au Cameroun, a vu plusieurs de ses événements politiques interdits par les autorités administratives, parfois musclée comme le 29 mars 2016.

Sosthène Médard Lipot, conseiller du Président National du MRC, a été molesté par les forces de l’ordre ce jour-là. Sa photo à même le sol, en costume, a fait le tour des réseaux au Cameroun : « c’est une violation par le Cameroun de la charte de l’union africaine sur la gouvernance et la démocratie« .

M Lipot relate les faits.

« Nous avons été surpris que le sous-préfet vienne nous interdire de tenir une conférence de presse dans les locaux de notre siège. Il y a eu des arrestations de 60 personnes, de la brutalité, et nous avons été arrosés avec des canons à eau« , regrette-t-il.

Comme si la peine du MRC durait toujours, le conseiller du président revient d’une mission dans la ville d’Eseka où s’est produit un déraillement d’un train voyageur.

« Au motif que le sous-préfet n’était pas sur place, son adjoint a refusé de me remettre le récépissé de déclaration d’une manifestation publique que le MRC entend organiser le 23 mars prochain dans la ville d’Eseka« , révèle-t-il à VOA Afrique.

L’Union des populations du Cameroun (UPC), le plus vieux parti politique de l’opposition, passe aussi par les mêmes travers pour obtenir la tenue des réunions ou manifestations publiques. Le Président de l’UPC, Victor Onana, refuse de croire qu’il s’agisse là d’une simple coïncidence pour l’opposition camerounaise.

« Les sous-préfets sont plutôt des supplétifs du parti au pouvoir. Ce qui fait que les partis politiques de l’opposition au Cameroun sont assez maltraités. Même pour les grands partis comme l’UPC, il y a toujours des sous-préfets qui se croient obligés de restreindre nos activités. L’un d’eux a essayé de le faire tout récemment« , explique M Victor Onana.

Toutefois, depuis le retour de la démocratie en 1990, l’opposition et le gouvernement ne s’entendent pas sur les pouvoirs dévolus aux sous-préfets et préfets en matière d’autorisation des réunions et manifestations publiques au Cameroun.

Les spécialistes du droit pensent qu’il y a un sérieux problème d’interprétation de la loi qui se pose avec comme conséquences, des traitements inégaux des partis politiques au Cameroun.

« On peut effectivement constater qu’il n’y a pas symétrie entre le parti au pouvoir et les partis de l’opposition quand il s’agit d’organiser des réunions et manifestations. Le régime légal qui a été énoncé en décembre 1990, dans le cadre des lois sur les droits et libertés est un régime de déclaration« , précise le professeur Eric Mathias Owona Nguini, politologue enseignant à l’université de Yaoundé 2.

Il ajoute que le point de divergence repose dans « l’appréciation de ce que c’est que la déclaration ou alors l’autorisation. Les partis politiques de l’opposition estiment qu’il suffit de déclarer sa manifestation pour la tenir. Ce que réfute les autorités administratives« , explique M Owona Nguini.

 

Kenya: l’opposition se rassemble en vue de la présidentielle

Les principaux leaders de l’opposition ont annoncé mercredi la formation d’une grande alliance, la NASA, qui pourrait faire le poids face au parti du président sortant et favori

Au Kenya, l’opposition se rassemble en vue de l’élection présidentielle d’août prochain. Mercredi, 11 janvier 2017, les principaux leaders de l’opposition ont annoncé lors d’un meeting commun la formation d’une grande alliance, la National Super Alliance (NASA), qui pourrait faire le poids face au Jubilee d’Uhuru Kenyatta, président sortant et favori.

«Nous nous engageons collectivement à former une opposition unifiée», a déclaré mercredi le sénateur James Orengo devant environ 3 000 délégués et militants. Dans la salle de Nairobi, les couleurs des cinq principaux partis d’opposition. Entre autres, l’orange de l’ODM, la coalition de Raila Odinga, ancien Premier ministre et candidat malheureux en 2013, et le bleu du Wiper Democratic Movement de Kalonzo Musyoka.

Leur but : battre la coalition gouvernementale aux prochaines élections. Comme en 2002, lorsque l’alliance nationale arc-en-ciel avait mis fin à près de 40 ans de règne du parti Kanu.

«Ce qui nous unit aujourd’hui, c’est ce qui se passe actuellement dans notre pays, car le pays est aujourd’hui plus divisé qu’il ne l’était en 2002. Donc nous essayons de rassembler le pays, de reconquérir notre pays et de le remettre sur les rails», explique Timothy Wanyonyi, parlementaire.

Les leaders ont appelé à un enregistrement massif des électeurs sur les listes électorales. Pas d’annonce cependant quant au candidat qui représentera la NASA en août prochain. Bernard Otieno, militant de l’ODM, assure qu’il suivra le choix de la coalition. «Maintenant qu’il y a toute une coalition, pour ma part, je vais préférer celui qu’ils préfèreront, car l’important est que nous menions cela jusqu’au bout», juge-t-il.

Les tensions entre majorité et opposition se sont cristallisées ces dernières semaines autour de l’adoption d’amendements à la loi électorale, l’opposition accusant la majorité de vouloir truquer les élections. En 2007, des soupçons de fraude avaient entraîné des violences faisant plus de 1 000 morts.

Les leaders de l’opposition kényane Musalia Mudavadi, Kalonzo Musyoka, Raila Odinga, Moses Wetangula et Nick Salat unis, le 11 janvier à Nairobi
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Burundi: l’opposition récuse le facilitateur africain

L’opposition accuse Benjamin Mkapa d’avoir pris le parti du président burundais Pierre Nkurunziza en reconnaissant la légitimité de son troisième mandat

L’opposition radicale burundaise a annoncé qu’elle récusait l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, en tant que facilitateur dans le conflit burundais.

Cette annonce a été faite dans un communiqué du Cnared (Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit), principale plateforme de l’opposition burundaise.

Le Cnared accuse Mkapa d’avoir pris le parti du président Pierre Nkurunziza lors de sa récente visite au Burundi.

« Lors de votre conférence de presse du 9 décembre 2016, vous avez pris fait et cause pour la violation de la Constitution et de l’accord d’Arusha par Monsieur Pierre Nkurunziza. De ce fait, vous avez nié la nature du conflit qui mine le Burundi depuis le 26 avril 2015, objet même des pourparlers inter-burundais d’Arusha », souligne le Cnared dans le communiqué.

« Par cette négation de la nature du conflit vous avez implicitement mis fin à votre mission de facilitateur. Par la même occasion vous avez dénié au peuple burundais le droit de revendiquer ses droits et pris fait et cause pour son bourreau », note encore le Cnared.

Aucune réaction n’a encore été faite par le bureau du facilitateur au sujet de cette déclaration.

Joint mardi, Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement burundais a, pour sa part, déclaré que « le dialogue se poursuivra sans le Cnared ».

Benjamin Mkapa avait déclaré vendredi à l’issue d’une visite de trois jours au Burundi que « le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza était légitime ».

Benjamin Mkapa avait été désigné en mars 2016 par la Communauté est-africaine (CEA) comme Co-Facilitateur dans la crise burundaise, à côté du président ougandais Yoweri Museveni, désigné lui-même en juillet 2015 comme Médiateur dans la crise burundaise.

Depuis le début de la crise, aucun facilitateur n’est parvenu à mettre autour d’une même table le gouvernement burundais et ses opposants radicaux. Bujumbura ayant toujours refusé de dialoguer avec ses opposants qu’il accuse d’avoir organisé une tentative de coup d’état en 2015.

Le Burundi a plongé dans une grave crise, émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet de la même année, en violation de la Constitution et de l’accord d’Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp.

Ces violences ont fait plus d’un millier de morts et poussé plus de 310 000 personnes à fuir le pays, d’après un rapport de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), rendu public en novembre.

Pierre Nkurunziza
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Cameroun: marche de protestation des élus de l’opposition à Bamenda

Sénateurs, députés, conseillers municipaux appartenant au SDF ont organisé lundi, dans le Nord-ouest, un mouvement pour protester contre la situation sociopolitique dans cette région

Des élus du peuple en l’occurrence, des sénateurs, des députés et des conseillers municipaux appartenant notamment au Social democratic front (SDF), le principal parti de l’opposition parlementaire et à l’Union des populations du Cameroun (UPC), la plus vieille formation politique du pays, ont organisé lundi 28 novembre 2016 à Bamenda dans le Nord-ouest, une marche pour protester contre la situation sociopolitique « tendue » qui prévaut dans la partie anglophone du pays.

Arborant l’écharpe tricolore aux couleurs nationales, vert, rouge, jaune qui démontre leur statut d’élus du peuple, ces manifestants dans une démarche pacifique, ont remis un mémorandum au gouverneur de la région du Nord-ouest pour transmission au président de la République Paul Biya.

Parmi ces résolutions, il y a notamment, « l’ouverture d’un dialogue » entre le pouvoir et les manifestants, notamment des avocats et des enseignants de cette partie du pays qui dénoncent « la colonisation » des francophones sur les anglophones.

Par ailleurs, les élus du peuple ont appelé à la « fin de l’état de siège », en liaison au déploiement des forces de l’ordre dans la ville de Bamenda où ces manifestations ont dégénéré jeudi, occasionnant la mort de trois personnes dont deux civils et une policière.

Le gouvernement qui estime qu’il « n’y a pas de problème anglophone » au Cameroun soutien que des manifestants sont manipulés par des hommes politiques dont l’objectif est de procéder à la sécession du pays.

Une position « non négociable » selon le gouvernement qui affirme que le « Cameroun reste un et indivisible », d’où sa décision de poursuivre « sa politique d’intégration nationale où chaque camerounais quel que soit ses origines doit se sentir chez lui partout où il se trouve dans le pays ».


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Cameroun: l’UPC dénonce diverses tentatives de sabotage

Par l’Union des populations du Cameroun (UPC)

Des actes de sabotage visant l’Union des Populations du Cameroun (UPC) se sont multipliés depuis plus d’un an. Ils émanent de « camarades » ayant en commun un parcours politique sinueux, un militantisme nomade, entre cercles du pouvoir RDPC et opposition.

Ces « camarades » n’appartiennent à aucune structure repérée de l’UPC. Néanmoins, ils se proclament dirigeants par vocation. Revendiquant une intelligence supérieure mais à leurs yeux méconnue, ils enjoignent jusqu’au RDPC de les nommer SG de l’UPC.

Pour parvenir à cette fin, certains appellent à soutenir le pouvoir néocolonial, d’autres professent un tribalisme hystérique dont l’objet serait d’éliminer de l’UPC les ressortissants de l’ethnie bassa. Autant d’illusions vaines et de prétentions dérisoires, qui ne font que refléter la tragique impuissance d’individus politiquement isolés, ayant choisi la haine comme thérapie de leur désarroi. Mais le peuple camerounais n’est pas dupe, lui qui n’a jamais approuvé ni les trahisons avérées, ni les man uvres obscures, même enrobées d’un verbiage patriotique, qui promeuvent les plus vils intérêts personnels ou de clan.

C’est dans ce contexte que le camarade Onana Victor, président de l’UPC, convoque, selon lui, un Comité Directeur pour le 5 novembre 2016. S’y retrouve une cohorte hétéroclite, formée de badauds financièrement intéressés, d’aventuriers, et de quelques militants ignorant pour la plupart l’objet de la réunion. En sont exclus des camarades notoirement connus comme membres du Secrétariat ou de la Direction de l’UPC.

Au terme de conciliabules douteux, les conspirateurs proclament :
– la suspension du camarade Louka Basile, Secrétaire Général de l’UPC,
– la destitution des camarades :
1. Um Nlend Samuel Emmanuel, Secrétaire à l’Organisation,
2. Charly Gabriel Mbock, Secrétaire National à la Propagande et à la Communication,
3. Nouga Jean-Marie, son adjoint,
4. Njie She Rose, Secrétaire National à la Mobilisation financière et Trésorière Générale,
5. Soho Serge, Secrétaire National à la jeunesse.
En agissant de la sorte, ils feignent d’ignorer qu’aucune sanction ne peut frapper un camarade sans qu’il n’ait été entendu, encore moins en son absence.

Qu’importe ! Enhardis par leur forfaiture, dans une cour des miracles désormais débridée, les conspirateurs décident de procéder au remplacement des « évincés ». Mouaha II Charlot est alors désigné « Secrétaire Général » de l’UPC. Déjà suspecte, l’opération « mains propres » d’Onana Victor tourne à la farce. Car, ce Mouaha II Charlot dispose d’un CV éloquent. Tour à tour, obligé de Frédéric Augustin Koddock, il est aujourd’hui l’un des principaux mis en cause dans une affaire de détournement de plusieurs milliards de francs, enrôlée au TCS sous le numéro 005/RG-TCS/2014.

La Section de France de l’UPC :
– Condamne fermement toutes les man uvres, engagées par le camarade Onana Victor et ses complices, en vue de saboter le développement du parti,

– Déclare nulles et de nul effet les décisions anti-statutaires prises par le pseudo CD du 5 novembre 2016,

– Approuve, sans réserve aucune, le communiqué de mise au point du Secrétaire Général Louka Basile, daté du 07 novembre 2016,

– Engage tous les dirigeants de l’UPC, demeurés légitimes, à poursuivre, dans un esprit de combattivité et d’unité, la lourde charge de mobiliser les forces vives du pays pour un Cameroun démocratique,

– Appelle les upécistes à dénoncer sans faiblesse les agissements de ceux qui ont érigé le sabotage en profession, s’excluant de ce fait du parti.

Il appartient au prochain congrès :
– de préciser dans les statuts du parti les prérogatives, aujourd’hui querellées, de certaines fonctions dirigeantes, d’en arbitrer les conflits allégués de compétence,

– de définir les modalités de désignation des candidats du parti aux élections nationales, ainsi que les obligations des éventuels élus à l’égard du parti.

En attendant, toute tentative de modifier les pratiques actuelles, sans raison valable ou de force majeure, doit être considérée comme prématurée, par conséquent irrecevable.

A l’approche des scrutins nationaux, en particulier de l’élection présidentielle, s’avivent de frénétiques et brouillonnes ambitions. Bouffons impénitents et guetteurs embusqués croient le moment venu, contre quelques secrètes gratifications, d’assujettir l’UPC à l’ordre établi. Mais leurs calculs finissent toujours par échouer car l’upécisme a hissé la vie humaine au-dessus de tous les profits.


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Cameroun: l’UPC dénonce diverses tentatives de sabotage

Par l’Union des populations du Cameroun (UPC)

Des actes de sabotage visant l’Union des Populations du Cameroun (UPC) se sont multipliés depuis plus d’un an. Ils émanent de « camarades » ayant en commun un parcours politique sinueux, un militantisme nomade, entre cercles du pouvoir RDPC et opposition.

Ces « camarades » n’appartiennent à aucune structure repérée de l’UPC. Néanmoins, ils se proclament dirigeants par vocation. Revendiquant une intelligence supérieure mais à leurs yeux méconnue, ils enjoignent jusqu’au RDPC de les nommer SG de l’UPC.

Pour parvenir à cette fin, certains appellent à soutenir le pouvoir néocolonial, d’autres professent un tribalisme hystérique dont l’objet serait d’éliminer de l’UPC les ressortissants de l’ethnie bassa. Autant d’illusions vaines et de prétentions dérisoires, qui ne font que refléter la tragique impuissance d’individus politiquement isolés, ayant choisi la haine comme thérapie de leur désarroi. Mais le peuple camerounais n’est pas dupe, lui qui n’a jamais approuvé ni les trahisons avérées, ni les man uvres obscures, même enrobées d’un verbiage patriotique, qui promeuvent les plus vils intérêts personnels ou de clan.

C’est dans ce contexte que le camarade Onana Victor, président de l’UPC, convoque, selon lui, un Comité Directeur pour le 5 novembre 2016. S’y retrouve une cohorte hétéroclite, formée de badauds financièrement intéressés, d’aventuriers, et de quelques militants ignorant pour la plupart l’objet de la réunion. En sont exclus des camarades notoirement connus comme membres du Secrétariat ou de la Direction de l’UPC.

Au terme de conciliabules douteux, les conspirateurs proclament :
– la suspension du camarade Louka Basile, Secrétaire Général de l’UPC,
– la destitution des camarades :
1. Um Nlend Samuel Emmanuel, Secrétaire à l’Organisation,
2. Charly Gabriel Mbock, Secrétaire National à la Propagande et à la Communication,
3. Nouga Jean-Marie, son adjoint,
4. Njie She Rose, Secrétaire National à la Mobilisation financière et Trésorière Générale,
5. Soho Serge, Secrétaire National à la jeunesse.
En agissant de la sorte, ils feignent d’ignorer qu’aucune sanction ne peut frapper un camarade sans qu’il n’ait été entendu, encore moins en son absence.

Qu’importe ! Enhardis par leur forfaiture, dans une cour des miracles désormais débridée, les conspirateurs décident de procéder au remplacement des « évincés ». Mouaha II Charlot est alors désigné « Secrétaire Général » de l’UPC. Déjà suspecte, l’opération « mains propres » d’Onana Victor tourne à la farce. Car, ce Mouaha II Charlot dispose d’un CV éloquent. Tour à tour, obligé de Frédéric Augustin Koddock, il est aujourd’hui l’un des principaux mis en cause dans une affaire de détournement de plusieurs milliards de francs, enrôlée au TCS sous le numéro 005/RG-TCS/2014.

La Section de France de l’UPC :
– Condamne fermement toutes les man uvres, engagées par le camarade Onana Victor et ses complices, en vue de saboter le développement du parti,

– Déclare nulles et de nul effet les décisions anti-statutaires prises par le pseudo CD du 5 novembre 2016,

– Approuve, sans réserve aucune, le communiqué de mise au point du Secrétaire Général Louka Basile, daté du 07 novembre 2016,

– Engage tous les dirigeants de l’UPC, demeurés légitimes, à poursuivre, dans un esprit de combattivité et d’unité, la lourde charge de mobiliser les forces vives du pays pour un Cameroun démocratique,

– Appelle les upécistes à dénoncer sans faiblesse les agissements de ceux qui ont érigé le sabotage en profession, s’excluant de ce fait du parti.

Il appartient au prochain congrès :
– de préciser dans les statuts du parti les prérogatives, aujourd’hui querellées, de certaines fonctions dirigeantes, d’en arbitrer les conflits allégués de compétence,

– de définir les modalités de désignation des candidats du parti aux élections nationales, ainsi que les obligations des éventuels élus à l’égard du parti.

En attendant, toute tentative de modifier les pratiques actuelles, sans raison valable ou de force majeure, doit être considérée comme prématurée, par conséquent irrecevable.

A l’approche des scrutins nationaux, en particulier de l’élection présidentielle, s’avivent de frénétiques et brouillonnes ambitions. Bouffons impénitents et guetteurs embusqués croient le moment venu, contre quelques secrètes gratifications, d’assujettir l’UPC à l’ordre établi. Mais leurs calculs finissent toujours par échouer car l’upécisme a hissé la vie humaine au-dessus de tous les profits.


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Au Cameroun, l’opposition est nulle et inutile

Par Fabrice Nouanga

Les déboires de notre opposition ces derniers jours, ont quelque fois frisé le ridicule. En pleine télévision ce dimanche, des cadres du SDF, le parti d’opposition le plus populaire, se sont carrément aboyés dessus au point d’en venir aux agressions physiques. Longtemps disparate et désorganisée, l’opposition camerounaise a finalement prouvé aux yeux du monde qu’elle est nulle et donc inutile. Depuis plusieurs années déjà, elle a froidement entamé sa longue marche vers le cimetière politique. Elle s’est longtemps agitée sans jamais pouvoir coordonner ses forces. Que ce soit en période électorale ou non, notre opposition fait tout pour se décrédibiliser davantage auprès des potentiels électeurs.

Elle ne s’engage nulle part dans les grands défis qui interpellent la Nation tout entière. Tellement amorphe et moribonde, elle ne fait rien de crédible. Pour elle, la marche du pays, c’est seulement l’affaire des rdpcistes. Minal mi. C’est donc indiscutable: l’opposition agonise. Elle suffoque. Il lui faut très vite de l’oxygène avant 2018 car elle est quasiment mourante ! Et voici pourquoi.

Une opposition en jachère et des dirigeants trop vieillards !
Notre opposition est effectivement en jachère. Elle ne se renouvelle pas. On note ainsi en son sein, une absence de nouvelles générations politiques vaillantes qui peuvent apporter un nouveau ton, des nouvelles idées et surtout un nouvel état d’esprit. A la tête de la majorité des partis dits d’opposition, trône, ad vitam æternam, des leaders déjà trop vieux, si croulants et si impopulaires. Ils ont confisqué leurs partis comme ci c’était des entreprises privées et familiales. Ils trônent, tels des potentats et des rois thaumaturges, infaillibles et inamovibles pire même que des chefs d’Etat.

Et ces partis, pour la plupart sont fondés sur des bases tribales, régionales ou communautaristes. Il y règne le culte de l’unanimisme. C’est le numéro un, qui décide de tout. C’est sa chose, vous voulez quoi ? Pas d’autocritique, mais une personnalisation du pouvoir exagérée. Tenez :

Le Grand Ni John Fru Ndi, le forcené solitaire de Ntarikon à Buea, affiche les dérives monarchiques et dictatoriales à nulles autres pareilles. Il a même crée tout un gouvernement fantôme: « Le shadow cabinet ». Lui seul sait quand il va le remanier. Il a ainsi confiné le SDF dans son Nord-Ouest natal. Mais curieusement là-bas, même lui-même est « mort ». Le gars y a perdu les sénatoriales il y a quelques temps. Il est d’ailleurs le leader d’opposition qui totalise plus de vingt ans à la tête de son parti, le Social Democratic Front.
Il ne s’illustre donc pas comme un vrai homme politique pouvant conduire le pays vers le changement et le destin auxquels il aspire. On le soupçonne même de plus en plus de copinage avec le régime en place. Info ou intox ? Hum !

A côté de lui, Bello Bouba Maïgari, et son compère, Issa Tchiroma Bakary, mes frères du Nord ; grands pourfendeurs du régime hier, mais aujourd’hui, super ministres. Respectivement présidents de l’UNDP et du FNSC, ils ont les destins intrinsèquement liés aujourd’hui à celui de leur compagnon et nouveau mentor, le grand Boss d’Etoudi. Ils lui font allégeance ! Depuis qu’ils ont accepté d’entrer dans son gouvernement, ils ne font que son éloge. Lui qu’ils insultaient hier oh ! La vie ci hein !

sont ainsi devenus des « collaborateurs » du gouvernement, occupant ainsi des postes ministériels grâce au soutien qu’ils apportent au régime en place. Ils ont ainsi crée des alliances gouvernementales hasardeuses et alimentaires. Leurs partis sont comme inféodés au parti au pouvoir. On les confond même finalement au RDPC.

Tout près d’eux, Adamou Ndam Njoya, président de l’UDC, qui se contente du confinement de l’Union Démocratique du Cameroun dans son Noun natal. On aura toujours dans le département du Noun des députés et sénateurs de l’Union Démocratique Camerounaise issus de la famille ou du département de leur leader. On peut alors reconnaître là, que des pratiques de tribalisme et de népotisme devenues systématiques, existent bel et bien dans nos partis d’opposition et qu’Adamou Ndam Njoya pour ne citer que lui, et l’UDC, en sont les instigateurs pour n’avoir en majorité « coopté » dans ce parti que les représentants du grand Noun, mais surtout de sa famille. Le parti c’est pour lui et sa femme. Il adopte donc une approche quelque peu ethnique de la politique. On vit chez lui un militantisme alimentaire et familial.

On n’oubliera pas l’Union des Populations du Cameroun (UPC), presque morte et dont le seul rôle est d’agiter le panier à crabes. Mets alors ta main dedans. Tu vas voir ce que tu vas voir. Mes frères Basaa là hein! Ils aiment les palabres jusqu’ à ce n’est plus bon !

Dieu seul sait combien d’UPC existent au Cameroun. Ce parti ne cesse ainsi d’aller de divisions en divisions. Que de querelles intestines le gangrènent ! Ce parti jadis si puissant et historique, s’est tellement fragilisé qu’on se demande même s’il va encore vivre longtemps. De quoi faire retourner dans leurs tombes, les créateurs de ce mouvement si noble au départ. Kodock lui au moins avait bien vu. Il est entré lui au gouvernement pour manger sa part! Paix à son âme !

A côté de tous ces noms connus et anciens, on va citer en vrac, d’autres tralala tels que, Dakole Daïssala, le petit vieux et croulant sénateur ; Garga Mahan Adji, le seul et rare ministre qui ait pu démissionner un jour au Cameroun, bavard à souhait ; Maurice Kamto, le juriste mou-mou et son MRC moribond. Arrivé hier-hier, ayant fui la vraie mangeoire du RDPC, il donne la fausse impression d’un leader politique charismatique.

Puis viennent Jean Jacques Ekindi, le chasseur de lions, mais chassé de l’Assemblée Nationale; Yondo Marcel, le côtier, englouti dans les eaux de la Sanaga maritime ; Kah Walla, la seule femme noyée parmi tant d’hommes. (Wèèèè la pauvre!) ; Jean De Dieu Momo, l’avocat, mais non mûr ; Fritz Ngo, l’écologiste; et Dieu seul sait à quoi sa part là nous sert même hein; Olivier Bile, l’intello aux lunettes ; trop fort ce type ; il a pu prendre la mairie de Yabassi hein ; Anicet Ekane, le (mani) ndemeur, qui joue à la danse bafia avec le parti ; il part, il revient ; Jean Djeuga, l’humoriste; si tu veux rire politiquement, écoute juste ses sketches de campagne ; Fingon voit même le carreau ? Albert Nzongang, l’ami des ben skineur ; lui, il ne fait que ses campagnes politiques agrippé sur les motos!

Voilà là quelques noms de ces soient disant opposants, pour ne citer que ceux-là; ces pseudos hommes politiques, en manque de célébrité et dont le rôle et les actions politiques sont vraiment à interroger. Dieu seul sait comment ils se sont retrouvés là. Personne d’eux n’a curieusement une culture politique et démocratique fiables; tous brillent par une absence criarde d’idéologie, de projets de société et de programmes. Cela favorise ainsi une gestion opaque et patrimoniale de leurs partis. Après ils vont curieusement apparaître comme des fantômes lors des prochaines élections, sans aucunes stratégies concrètes. Là menant personne ne les vois oh. Tsuip !

Une opposition égoïste et en quête de leadership
Autre souci majeur : l’opposition camerounaise fait face à un problème crucial de leadership, car les responsables de partis politiques sont souvent mus par des ambitions égoïstes, sans jamais avoir une démarche collective. On assiste ainsi aux querelles de leadership et à un égoïsme des leaders. Les gars sont là pour manger seuls. C’est leur business le parti.

L’incapacité de l’opposition camerounaise de trouver un candidat unique lors des présidentielles est une difficulté majeure compte tenu de la médiocrité de certains partis politiques. La plupart des candidats ont souvent brillé par une démarche individuelle et solitaire. Chacun fourbit ses armes à l’idée de pouvoir gagner les élections. Tout le monde veut être Président de la République, même si on ne sait ni lire, ni écrire.

On se retrouve alors souvent avec une pléthore de candidats inutiles, sans valeurs et des scores insultants et humiliants. D’ailleurs, ça leur dit même quoi ? Et puis qui valide même souvent ce genre de candidatures oh, je ne sais pas. L’opposition n’a donc pas un modus operandi lui permettant de conquérir le pouvoir. Ses leaders l’ont donc toujours conduit vers de cuisantes défaites électorales.

Voilà les élections qui arrivent encore en 2018 non? Les gars dorment tranquillement hein, après, ils vont se réveiller en sursaut à la dernière minute, comme si un moustique les avait piqués sur la lèvre.
On le voit donc, la transformation sociale au Cameroun, semble être la dernière préoccupation des partis politiques de l’opposition. Tout ce qui importe ses leaders -et ils en ont fait leur priorité- c’est récupérer une part du « gâteau national ». Ils ont donc un déficit d’engagement patriotique. Ce sont de vrais hypocrites, très malhonnêtes.

Soit dit en passant, voilà les inscriptions sur les listes électorales qui sont bouclées ! Ont-ils même fait inscrire leurs électeurs (en fait pour ceux qui en ont) sur les listes électorales ? Avec de telles tares, on note là une absence de structures d’encadrement et de formation des militants et un manque cruel de communication. Après ils vont accuser le RDPC de fraude. Comme ce sont les bavardologues pleurnicheurs là.

Pardon hein, si l’opposition veut mourir, qu’on lui fasse une euthanasie une fois ; comme ça on reviendrait au parti unique le RDPC, Dis donc ! L’opposition est carrément nulle et inutile aux Camerounais. Et dans un tel contexte, le RDPC a donc bien raison de confisquer le pouvoir. D’ailleurs, qui peut le lui arracher? Pas ces opposants en tout cas. Triste!!!

Le président du SDF (gauche) aux côtés du président national du Rdpc, par ailleurs président de la République du Cameroun, Paul Biya (droite).
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Au Cameroun, l’opposition est nulle et inutile

Par Fabrice Nouanga

Les déboires de notre opposition ces derniers jours, ont quelque fois frisé le ridicule. En pleine télévision ce dimanche, des cadres du SDF, le parti d’opposition le plus populaire, se sont carrément aboyés dessus au point d’en venir aux agressions physiques. Longtemps disparate et désorganisée, l’opposition camerounaise a finalement prouvé aux yeux du monde qu’elle est nulle et donc inutile. Depuis plusieurs années déjà, elle a froidement entamé sa longue marche vers le cimetière politique. Elle s’est longtemps agitée sans jamais pouvoir coordonner ses forces. Que ce soit en période électorale ou non, notre opposition fait tout pour se décrédibiliser davantage auprès des potentiels électeurs.

Elle ne s’engage nulle part dans les grands défis qui interpellent la Nation tout entière. Tellement amorphe et moribonde, elle ne fait rien de crédible. Pour elle, la marche du pays, c’est seulement l’affaire des rdpcistes. Minal mi. C’est donc indiscutable: l’opposition agonise. Elle suffoque. Il lui faut très vite de l’oxygène avant 2018 car elle est quasiment mourante ! Et voici pourquoi.

Une opposition en jachère et des dirigeants trop vieillards !
Notre opposition est effectivement en jachère. Elle ne se renouvelle pas. On note ainsi en son sein, une absence de nouvelles générations politiques vaillantes qui peuvent apporter un nouveau ton, des nouvelles idées et surtout un nouvel état d’esprit. A la tête de la majorité des partis dits d’opposition, trône, ad vitam æternam, des leaders déjà trop vieux, si croulants et si impopulaires. Ils ont confisqué leurs partis comme ci c’était des entreprises privées et familiales. Ils trônent, tels des potentats et des rois thaumaturges, infaillibles et inamovibles pire même que des chefs d’Etat.

Et ces partis, pour la plupart sont fondés sur des bases tribales, régionales ou communautaristes. Il y règne le culte de l’unanimisme. C’est le numéro un, qui décide de tout. C’est sa chose, vous voulez quoi ? Pas d’autocritique, mais une personnalisation du pouvoir exagérée. Tenez :

Le Grand Ni John Fru Ndi, le forcené solitaire de Ntarikon à Buea, affiche les dérives monarchiques et dictatoriales à nulles autres pareilles. Il a même crée tout un gouvernement fantôme: « Le shadow cabinet ». Lui seul sait quand il va le remanier. Il a ainsi confiné le SDF dans son Nord-Ouest natal. Mais curieusement là-bas, même lui-même est « mort ». Le gars y a perdu les sénatoriales il y a quelques temps. Il est d’ailleurs le leader d’opposition qui totalise plus de vingt ans à la tête de son parti, le Social Democratic Front.
Il ne s’illustre donc pas comme un vrai homme politique pouvant conduire le pays vers le changement et le destin auxquels il aspire. On le soupçonne même de plus en plus de copinage avec le régime en place. Info ou intox ? Hum !

A côté de lui, Bello Bouba Maïgari, et son compère, Issa Tchiroma Bakary, mes frères du Nord ; grands pourfendeurs du régime hier, mais aujourd’hui, super ministres. Respectivement présidents de l’UNDP et du FNSC, ils ont les destins intrinsèquement liés aujourd’hui à celui de leur compagnon et nouveau mentor, le grand Boss d’Etoudi. Ils lui font allégeance ! Depuis qu’ils ont accepté d’entrer dans son gouvernement, ils ne font que son éloge. Lui qu’ils insultaient hier oh ! La vie ci hein !

sont ainsi devenus des « collaborateurs » du gouvernement, occupant ainsi des postes ministériels grâce au soutien qu’ils apportent au régime en place. Ils ont ainsi crée des alliances gouvernementales hasardeuses et alimentaires. Leurs partis sont comme inféodés au parti au pouvoir. On les confond même finalement au RDPC.

Tout près d’eux, Adamou Ndam Njoya, président de l’UDC, qui se contente du confinement de l’Union Démocratique du Cameroun dans son Noun natal. On aura toujours dans le département du Noun des députés et sénateurs de l’Union Démocratique Camerounaise issus de la famille ou du département de leur leader. On peut alors reconnaître là, que des pratiques de tribalisme et de népotisme devenues systématiques, existent bel et bien dans nos partis d’opposition et qu’Adamou Ndam Njoya pour ne citer que lui, et l’UDC, en sont les instigateurs pour n’avoir en majorité « coopté » dans ce parti que les représentants du grand Noun, mais surtout de sa famille. Le parti c’est pour lui et sa femme. Il adopte donc une approche quelque peu ethnique de la politique. On vit chez lui un militantisme alimentaire et familial.

On n’oubliera pas l’Union des Populations du Cameroun (UPC), presque morte et dont le seul rôle est d’agiter le panier à crabes. Mets alors ta main dedans. Tu vas voir ce que tu vas voir. Mes frères Basaa là hein! Ils aiment les palabres jusqu’ à ce n’est plus bon !

Dieu seul sait combien d’UPC existent au Cameroun. Ce parti ne cesse ainsi d’aller de divisions en divisions. Que de querelles intestines le gangrènent ! Ce parti jadis si puissant et historique, s’est tellement fragilisé qu’on se demande même s’il va encore vivre longtemps. De quoi faire retourner dans leurs tombes, les créateurs de ce mouvement si noble au départ. Kodock lui au moins avait bien vu. Il est entré lui au gouvernement pour manger sa part! Paix à son âme !

A côté de tous ces noms connus et anciens, on va citer en vrac, d’autres tralala tels que, Dakole Daïssala, le petit vieux et croulant sénateur ; Garga Mahan Adji, le seul et rare ministre qui ait pu démissionner un jour au Cameroun, bavard à souhait ; Maurice Kamto, le juriste mou-mou et son MRC moribond. Arrivé hier-hier, ayant fui la vraie mangeoire du RDPC, il donne la fausse impression d’un leader politique charismatique.

Puis viennent Jean Jacques Ekindi, le chasseur de lions, mais chassé de l’Assemblée Nationale; Yondo Marcel, le côtier, englouti dans les eaux de la Sanaga maritime ; Kah Walla, la seule femme noyée parmi tant d’hommes. (Wèèèè la pauvre!) ; Jean De Dieu Momo, l’avocat, mais non mûr ; Fritz Ngo, l’écologiste; et Dieu seul sait à quoi sa part là nous sert même hein; Olivier Bile, l’intello aux lunettes ; trop fort ce type ; il a pu prendre la mairie de Yabassi hein ; Anicet Ekane, le (mani) ndemeur, qui joue à la danse bafia avec le parti ; il part, il revient ; Jean Djeuga, l’humoriste; si tu veux rire politiquement, écoute juste ses sketches de campagne ; Fingon voit même le carreau ? Albert Nzongang, l’ami des ben skineur ; lui, il ne fait que ses campagnes politiques agrippé sur les motos!

Voilà là quelques noms de ces soient disant opposants, pour ne citer que ceux-là; ces pseudos hommes politiques, en manque de célébrité et dont le rôle et les actions politiques sont vraiment à interroger. Dieu seul sait comment ils se sont retrouvés là. Personne d’eux n’a curieusement une culture politique et démocratique fiables; tous brillent par une absence criarde d’idéologie, de projets de société et de programmes. Cela favorise ainsi une gestion opaque et patrimoniale de leurs partis. Après ils vont curieusement apparaître comme des fantômes lors des prochaines élections, sans aucunes stratégies concrètes. Là menant personne ne les vois oh. Tsuip !

Une opposition égoïste et en quête de leadership
Autre souci majeur : l’opposition camerounaise fait face à un problème crucial de leadership, car les responsables de partis politiques sont souvent mus par des ambitions égoïstes, sans jamais avoir une démarche collective. On assiste ainsi aux querelles de leadership et à un égoïsme des leaders. Les gars sont là pour manger seuls. C’est leur business le parti.

L’incapacité de l’opposition camerounaise de trouver un candidat unique lors des présidentielles est une difficulté majeure compte tenu de la médiocrité de certains partis politiques. La plupart des candidats ont souvent brillé par une démarche individuelle et solitaire. Chacun fourbit ses armes à l’idée de pouvoir gagner les élections. Tout le monde veut être Président de la République, même si on ne sait ni lire, ni écrire.

On se retrouve alors souvent avec une pléthore de candidats inutiles, sans valeurs et des scores insultants et humiliants. D’ailleurs, ça leur dit même quoi ? Et puis qui valide même souvent ce genre de candidatures oh, je ne sais pas. L’opposition n’a donc pas un modus operandi lui permettant de conquérir le pouvoir. Ses leaders l’ont donc toujours conduit vers de cuisantes défaites électorales.

Voilà les élections qui arrivent encore en 2018 non? Les gars dorment tranquillement hein, après, ils vont se réveiller en sursaut à la dernière minute, comme si un moustique les avait piqués sur la lèvre.
On le voit donc, la transformation sociale au Cameroun, semble être la dernière préoccupation des partis politiques de l’opposition. Tout ce qui importe ses leaders -et ils en ont fait leur priorité- c’est récupérer une part du « gâteau national ». Ils ont donc un déficit d’engagement patriotique. Ce sont de vrais hypocrites, très malhonnêtes.

Soit dit en passant, voilà les inscriptions sur les listes électorales qui sont bouclées ! Ont-ils même fait inscrire leurs électeurs (en fait pour ceux qui en ont) sur les listes électorales ? Avec de telles tares, on note là une absence de structures d’encadrement et de formation des militants et un manque cruel de communication. Après ils vont accuser le RDPC de fraude. Comme ce sont les bavardologues pleurnicheurs là.

Pardon hein, si l’opposition veut mourir, qu’on lui fasse une euthanasie une fois ; comme ça on reviendrait au parti unique le RDPC, Dis donc ! L’opposition est carrément nulle et inutile aux Camerounais. Et dans un tel contexte, le RDPC a donc bien raison de confisquer le pouvoir. D’ailleurs, qui peut le lui arracher? Pas ces opposants en tout cas. Triste!!!

Le président du SDF (gauche) aux côtés du président national du Rdpc, par ailleurs président de la République du Cameroun, Paul Biya (droite).
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Partis politiques au Cameroun: Elimbi Lobe démissionne du SDF

Le secrétaire adjoint à la communication du Social democratic front a dénoncé dimanche la corruption et le manque de transparence au sein du principal parti de l’opposition camerounaise

Invité dans l’émission 7 hebdo sur les antennes de la télévision privée camerounaise STV dimanche, 06 novembre 2016, le secrétaire adjoint à la communication du Social democratic front (SDF) a annoncé sa démission de son parti politique.

Depuis quelques temps, le ton de ce conseiller municipal de Douala 5ème monte au Comité national exécutif (Nec) du Sdf, dénonçant la corruption et le manque de transparence au sein du principal parti de l’opposition camerounais.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et suscité la démission de Abel Elimbi Lobe est la réélection à Douala de Jean Michel Nintcheu au poste de président du bureau régional du Social Democratic Front (SDF) dans la région du Littoral. Une réélection qui n’a pas fait l’unanimité au sein du parti. C’est le dimanche 16 octobre 2016 que le candidat sortant a remporté les élections lors de la conférence élective régionale face au désistement des trois autres challengers à savoir Elimbi Lobè, Célestin Njamen et John Ndangle Kumase.

Au sortir de là, Elimbi Lobe n’a pas hésité à faire savoir son mécontentement et par la suite sa démission. « J’ai décidé de démissionner du SDF, a-t-il lancé dimanche 06 novembre au cours du débat dominical sur la télévision STV. Pour lui, Fru Ndi (président national du SDF, Ndlr) est un corrompu ».

Arrivé à la communication du SDF au terme du congrès de ce parti en octobre 2012, Elimbi Lobe a longtemps agité cette formation politique par ses prises de position, suscitant par exemple une lourde sanction deux semaines avant la célébration du 25ème anniversaire du Social democratic front, à l’issue d’une session ordinaire, tenue le 09 mai 2015 à Bamenda. Il avait alors été sommé de se taire et de ne plus parler au nom du SDF.

Elimbi Lobe.
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RDC: l’ONU appelle à lever l’interdiction de manifester

L’opposition congolaise appelle à un meeting samedi 05 novembre à Kinshasa sur le boulevard Triomphal, en face du stade des Martyrs

L’opposition congolaise appelle à un meeting samedi 05 novembre à Kinshasa sur le boulevard Triomphal, en face du stade des Martyrs. Mais ce rendez-vous n’est pas du goût des autorités, qui disent craindre des débordements, évoquant les incidents des folles journées des 19 et 20 septembre derniers et leur bilan de plusieurs morts. L’Hôtel de Ville de Kinshasa a interdit toutes les manifestations publiques à partir de ces tristes événements et n’a pas autorisé le meeting de samedi. L’ONU pointe du doigt une violation du droit international.

Plusieurs ONG et partis politiques de l’opposition ont déposé jeudi 3 novembre une protestation à l’Hôtel de Ville pour que soit retirée la décision qui interdit les manifestations publiques sur toute la ville de Kinshasa. Selon le président de l’Association congolaise pour le droit à la justice, l’Acaj, cette décision viole la Constitution :

« L’article 26 de la Constitution impose une seule obligation aux organisateurs, qui est d’informer l’autorité compétente de la manifestation et de son itinéraire. La loi ajoute que la responsabilité et l’obligation d’encadrer la manifestation ou la réunion publique revient exclusivement à cette autorité », rappelle Georges Kapiamba,

Le gouvernement de la ville-province de Kinshasa n’a pas tardé à répliquer par le biais de Thérèse Olenga Kalonda, sa porte-parole, qui estime que les événements des 19 et 20 septembre derniers ont contraint les autorités à la prudence.

« Les appréciations qui ont été faites en Conseil des ministres ne nous garantissent pas que nous pourrons assurer la sécurité des personnes, a-t-elle expliqué. Voilà les raisons qui nous poussent à dire que nous ne sommes pas en mesure d’encadrer cette activité. Par ailleurs, nous aimerions que les organisateurs assurent aussi leurs responsabilités. »

L’ONU appelle à la fin de l’interdiction
Les Nations unies ont pour leur part qualifié d’injustifiée cette interdiction de manifester, car il s’agit de droits fondamentaux garantis par le droit international. L’ONU appelle les autorités à laisser de nouveau se dérouler des manifestations dans la capitale.

« Le droit international n’autorise pas ce genre d’interdiction à manifester. Chaque restriction des libertés doit être limitée dans le temps et justifiée. On ne peut pas juste interdire aux gens de manifester comme ça, donc nous disons à la RDC que le pays viole le droit international », a déclaré à RFI l’avocat kényan Mainia Kiai.

« De plus, les manifestations sont une sorte de valve de sécurité quand les gens sont mécontents, cela permet de calmer ou de contenir toute tentation de la violence », ajoute M. Kiai, qui est rapporteur spécial sur les droits à la liberté d’association et de manifestation pacifique.

« C’est avec ce genre d’interdictions que l’on devient une dictature et nous ne voulons pas que la RDC, qui est l’un des plus grands pays d’Afrique, ne devienne une dictature, a-t-il poursuivi. Il y a eu des progrès, une certaine stabilité après des années tumultueuses, il est donc encore plus important de préserver les libertés démocratiques de la population durant cette période pré-électorale. »

Les manifestations des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa avaient fait plusieurs morts lors d’affrontements avec les forces de sécurité.
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Afrique du Sud: les appels à la démission du président Zuma se multiplient

Plusieurs partis d’opposition ont déjà annoncé qu’ils lanceraient une motion de défiance contre le président Sud-africain dès la semaine prochaine

Depuis mercredi 02 novembre 2016, les appels à la démission du président Jacob Zuma se multiplient. Opposition politique, la société civile, ou simples individus, les Sud-Africains sont choqués par les révélations de ce rapport sur les liens compromettants entre leur président et les Gupta, cette riche famille d’hommes d’affaires.

A peine la justice ordonnait la publication de ce rapport que l’opposition appelait à la démission du président Zuma. A une centaine de mètres du tribunal, Julius Malema, leader du parti radical Les combattants pour la liberté économique, appelait ses troupes à marcher sur le siège du gouvernement : « Zuma est dans la poche des Gupta. Et il est normal que nous demandions son départ. Il doit quitter le pouvoir car il n’est plus apte à exercer ses fonctions.»

Pour Zwelinzima Vavi, ancien responsable de la Cosatu, la confédération syndicale alliée au gouvernement, ce n’est pas que le chef de l’Etat qui doit tomber, mais également tous ceux qui l’ont soutenu. « Tous ceux qui l’applaudissaient au Parlement, au gouvernement, tous ces gens doivent partir, a-t-il affirmé. Tous ceux qui ont hué la médiatrice de la République tout en protégeant le chef de l’Etat. »

Vers une motion de défiance
Plusieurs partis d’opposition ont déjà annoncé qu’ils lanceraient une motion de défiance contre le président dès la semaine prochaine. « C’est une victoire pour la démocratie et pour le pouvoir constitutionnel, témoigne Mmusi Maimane, leader du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique. Nous nous sommes battus au tribunal pour obtenir la publication de ce rapport. L’aspect le plus accablant c’est l’étendue de cette corruption qui a été révélée par ce document. Quand vous regardez par exemple la compagnie nationale d’électricité Eskom et ce que les Gupta ont pu faire avec, vous vous rendez compte que les ressources du pays ont été volées par quelques individus pour le bénéfice d’une poignée de gens. C’est un moment crucial en Afrique du Sud, je pense qu’il faut ne pas gaspiller cette opportunité et agir afin de se débarrasser de ce cancer. Nous avons déjà proposé un débat la semaine prochaine autour d’une motion de défiance envers le président. Ce débat aura lieu. Le point de départ est de se débarrasser de Jacob Zuma. Il est central et le rapport montre bien qu’il a violé toute éthique. Il nous faut donc commencer par là. »

A Pretoria, lors d’un rassemblement pour demander le départ de Jacob Zuma, le 02 novembre 2016.
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Congo-B: un statut pour le chef de l’opposition dans la nouvelle Constitution

Il sera le leader du parti ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’assemblée nationale derrière le parti ou le groupement de la majorité

Le chef de l’opposition au Congo sera le leader du parti ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’assemblée nationale derrière le parti ou le groupement de la majorité. Telle est la disposition contenue dans un projet de loi que vient d’adopter le gouvernement congolais. Ce projet, qui va être transmis au Parlement, est diversement interprété par les opposants.

C’est à l’occasion d’un conseil des ministres que le gouvernement a adopté le projet de loi définissant le statut du chef de l’opposition. Ce document prévoit de créer une fonction de représentation et d’institutionnalisation de l’opposition, conformément à la nouvelle loi fondamentale adoptée en 2015.

Selon le projet qui sera transmis prochainement au Parlement pour examen et adoption, le chef de l’opposition sera le responsable du parti politique ayant obtenu le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale derrière le parti ou groupement politique de la majorité.

Le texte a suscité les réactions des opposants, notamment de Paul-Marie Mpuélé selon lequel cette démarche est une bonne chose parce que le pays a besoin des instruments capables de garantir la bonne marche de la démocratie. Il invite tout de même les autorités à organiser des élections transparentes et sans cafouillage.

De son côté, Charles Zacharie Bowao juge unilatéral le projet de statut du chef de l’opposition. Le texte a l’air d’obéir à des convenances politiciennes, affirme Charles Zacharie Bowao, qui souligne que l’opposition est au Parlement et en dehors du Parlement : une opposition peut aussi se définir à partir des résultats de l’élection majeure, c’est-à-dire la présidentielle, a-t-il conclu.

Le président congolais Denis Sassou-Nguesso lors du vote sur le changement de Constitution, le 25 octobre 2015 à Brazzaville.
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Guinée: le dialogue politique sous des auspices favorables

A Conakry, l’opposition et la mouvance présidentielle se sont retrouvées jeudi, 22 septembre 2016, pour un nouveau dialogue politique prévu pour durer plusieurs jours à Conakry

En Guinée, l’opposition et la mouvance présidentielle se sont retrouvées ce jeudi 22 septembre pour un nouveau dialogue politique prévu pour durer plusieurs jours à Conakry. Une rencontre qui fait suite au tête-à-tête entre le président Alpha Condé et le chef de file de l’opposition Celou Dalein Diallo le mois dernier. Cette première journée était consacrée notamment à la définition de l’ordre du jour. C’est ce vendredi que les participants entrent dans le vif des débats.

Comment faire appliquer les dispositions prises lors des dialogues précédents et notamment celui d’août 2015 qui prévoyait entre autres l’organisation prochaine d’élections locales et communales ? C’est la première question qui sera débattue ce vendredi. Autre point à l’ordre du jour de ce dialogue : le cas des personnes arrêtées lors des manifestations politiques. Troisième thème : l’installation d’une Haute Cour de justice. Enfin, la mise en place d’un organe de suivi des accords de ce dialogue.

De part et d’autre en tout cas, on salue l’ambiance qui a prévalu pour ce premier jour, et qui augure bien de la suite. « Cette fois-ci, je crois que le président de la République et le chef de file de l’opposition, qui se sont rencontrés et continuent de se parler, fait que ce présent dialogue commence dans une atmosphère apaisée qui nous donne beaucoup plus d’espoir », confirme El Hadj Damaro Camara, porte-parole de la mouvance présidentielle.

C’est le cinquième dialogue du genre depuis l’accession au pouvoir d’Alpha Condé, souligne-t-on dans l’opposition. Les autres n’ont pas été entièrement suivis d’exécution. Alors pourquoi cette fois-ci cela serait-il différent ?

« La seule garantie que nous avons, c’est l’engagement du président de la République qui a dit publiquement à notre demande qu’il veillerait désormais à ce que les conclusions aussi bien des dialogues passés que des dialogues à venir soient effectivement respectées et appliquées, explique Aboubacar Sylla porte-parole de l’opposition. Nous avons exigé cet engagement personnel du président de la République. C’est à cette condition que nous avons accepté d’aller à ce dialogue. Sinon on risquait d’aller à un dialogue de plus qui va aller accoucher d’un accord de plus. »

L’optimisme ambiant pousse les uns et les autres à parler de quelques jours à une semaine pour boucler les travaux.

Le président de la République, Alpha Condé, et le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, lors de leur rencontre à Conakry, le 1er septembre 2016.
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RDC: heurts à Kinshasa entre manifestants d’opposition et policiers

Selon le porte-parole du gouvernement, deux policiers sont morts dans l’attaque d’une permanence du parti présidentiel à Limete ce lundi 19 septembre 2016

Des heurts ont opposé, lundi 19 septembre 2016, plusieurs dizaines de manifestants d’opposition à des policiers antiémeutes à Kinshasa, quelques heures avant le départ prévu d’une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila, annulée par les autorités en début d’après-midi. Selon le porte-parole du gouvernement, deux policiers sont morts dans l’attaque d’une permanence du parti présidentiel à Limete.

Aux cris de « Kabila dégage ! » ou « Kabila doit partir ! », les jeunes lançaient des pierres sur les policiers qui répliquaient à coup de grenades lacrymogènes dans la matinée, sur le boulevard Lumumba, grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo. Au milieu des effluves roses des gaz tirés par les forces de l’ordre, émergeaient des drapeaux blanc et bleu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’Etienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise.

Les principaux partis d’opposition, réunis autour de M. Tshisekedi, ont appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier à M. Kabila son « préavis », trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter, mais il ne montre aucun signe laissant penser qu’il souhaite abandonner ses fonctions et la présidentielle – censée se tenir avant la fin 2016 – apparaît comme impossible à organiser dans les temps. De plus, samedi, la commission chargée d’organiser les élections a déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle sollicitant un report de la convocation de ce scrutin.

Voitures et pneus incendiés
Avant ces affrontements, plusieurs violences ont été commises en début de matinée, des voitures ont notamment été incendiées dans le quartier de Limete à Kinshasa. A l’échangeur de Limete, d’où doit partir la manifestation qui commence à 13 heures (14 heures, heure de Paris), plusieurs dizaines de jeunes, pour beaucoup avec des pierres à la main, scandaient des slogans hostiles au chef de l’Etat, en français et en lingala.

Les manifestants ont mis le feu à une affiche géante montrant un portrait du président appelant au « dialogue » pour surmonter la crise politique que traverse le pays depuis sa réélection contestée en novembre 2011. Sur le boulevard Lumumba, la grande artère de Limete, plusieurs pneus ont été incendiés sur la chaussée en divers endroits et des jeunes, se présentant comme des partisans de l’opposition, filtraient les voitures, ne laissant passer que les journalistes.

Human Rights Watch appelle à respecter les libertés
La veille de cette manifestation, dimanche, l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités congolaises à respecter les « libertés d’expression et de réunion, et autoriser le déroulement de manifestations pacifiques et de meetings politiques », pour « contribuer à prévenir les violences ».

« Les décisions que le président Kabila et son gouvernement vont prendre dans les prochaines semaines peuvent faire toute la différence pour l’avenir de la RD Congo », estime HRW dans ce texte intitulé « La République démocratique du Congo au bord du précipice ». L’organisation appelle également les autorités congolaises à « mettre fin à la répression et promouvoir les principes démocratiques », « il s’agit d’une opportunité cruciale pour le pays pour consolider la démocratie, l’Etat de droit, et les droits humains, pour son propre futur et celui de la région entière », ajoute HRW.

Jeudi, Kinshasa s’était déclaré surpris par des accusations de « répression systématique » portées par Amnesty International, faisant valoir que les autorités avaient fait libérer en août plusieurs détenus politiques.

Des manifestants dans les rues de Kinshasa, lundi 19 septembre 2016.
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RDC: Amnesty International dénonce la «répression systématique» de l’opposition

Dans un rapport, l’organisation de protection des droits de l’homme accuse les autorités de se servir des institutions publiques pour empêcher les opposants de s’exprimer et de manifester

En RDC, Amnesty International s’inquiète d’une « répression systématique » des personnes qui s’opposent au maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de son mandat. Dans un rapport intitulé « Répression de la liberté d’expression sur fond de retard des élections en République démocratique du Congo », l’organisation de protection des droits de l’homme accuse les autorités de se servir des institutions publiques pour empêcher les opposants de s’exprimer et manifester.

Menaces, harcèlement, interdiction de manifester ou encore problèmes fiscaux et démêlés avec la justice, le dernier rapport d’Amnesty International est sans appel. A en croire l’organisation, la vie se complique dès qu’un Congolais choisit de s’opposer au maintien au pouvoir de Joseph Kabila.

« On a vu clairement à Lubumbashi que quand l’opposition veut accueillir son leader à l’aéroport, les autorités évoquent l’interdiction générale de manifestation politique. Mais quand deux jours ou une semaine plus tard, quelqu’un de la majorité présidentielle arrive à l’aéroport, cette manifestation est facilitée par les services de sécurité, explique Evie Franck, représentante d’Amnesty International à Nairobi. C’est une violation de la loi congolaise, mais aussi d’un droit humain, notamment le droit à la liberté d’association. »

Le porte-parole du gouvernement s’oppose à ces critiques. Pour Lambert Mendé, il est impossible de parler de campagne d’intimidations d’opposants politiques en RDC.

« Aujourd’hui, même si vous lisez la presse congolaise, vous trouverez probablement une dizaine de titres où le président est traité de tous les noms, mais personne ne réprime ces gens-là, affirme Lambert Mendé. Il y a bien sûr des opposants qui ont des problèmes de droit commun, des problèmes de spoliation de biens privés. Mais pourquoi voudriez-vous qu’on aille voir la justice pour lui dire de ne pas poursuivre quelqu’un parce qu’il fait de la politique ou qu’il est dans l’opposition ? »

Avec ce rapport, Amnesty International appelle les autorités congolaises à libérer, sans condition, tous les prisonniers politiques et abandonner les charges qui pèsent contre eux pour décrisper le climat politique. C’est aussi l’une des volontés de l’opposition congolaise dans le cadre du dialogue avec le pouvoir.

Affrontements entre police et jeunes du rassemblement de l’opposition autour des sièges des partis politiques d’opposition avant l’ouverture du dialogue.
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Suffit-il de se proclamer anti-français pour bénéficier du soutien automatique de l’opposition camerounaise?

Par Enoh Meyomesse, romancier, essayiste et historien

Suffit-il de se proclamer anti-français pour devenir un «panafricaniste» vénéré de tous ou un «patriote» africain ? Suffit-il de prétendre uvrer pour la baisse de l’influence française dans un pays pour devenir un «grand patriote» sur qui on ferme les yeux sur la fraude électorale et la misère su peuple ? Suffit-il de prétendre incarner de bouche le changement simplement parce qu’on est en compétition avec un plus âgé que soi avec qui on a cependant servi dans un même gouvernement antipopulaire pendant plus d’une décennie, pour devenir un «héros»?

Telles sont les grosses questions qui se posent au vu de la manière dont les Camerounais soutiennent actuellement la singulière «victoire» de Bongo aujourd’hui à la récente élection présidentielle au Gabon.

Je fais partie de ceux qui s’étranglent d’émotion devant cette attitude extrêmement surprenante. Oubliée la «victoire» d’Ali arrivé en 3ème position derrière André Mba Obam il y a sept ans. Oubliée la manière dont le père Bongo est lui-même arrivé au pouvoir en 1967. Oubliée la fortune scandaleuse de la famille Bongo sur le dos de la misère de la population gabonaise. (Un opposant de notre pays applaudit chaudement Ali parce qu’en 7 ans de règne il a bitumé . 400 km de routes !!!, ô grandiose exploit qui mérite de figurer dans le livre Guinness des records .). Oublié l’envoie du BIR du Cameroun au Gabon pour consolider le régime d’Ali que rejetait la population. Oubliée la naissance d’une «dynastie républicaine» en Afrique noire, la seconde après celle du Togo avec la famille Eyadéma. Oublié, tout bonnement, le désir par la force, le feu et le sang, d’un dictateur africain de mourir à son tour au pouvoir dans trente ans, comme son père hier. J’en suis scandalisé

Deux enseignements majeurs
Le plus étonnant est que, contre toute attente, c’est même précisément l’opposition camerounaise qui est en train de proclamer Ali «héros» face à Paris. Cette opposition qui, en 1992, avait crié sur tous les toits à la «victoire volée» de Paul Biya. Cette même opposition qui affirme, sans jamais y parvenir, qu’il lui suffit de présenter un candidat unique pour battre Paul Biya, mais qui refuse d’appliquer cet axiome au Gabon voisin ou cela vient de se produire.

Quoi qu’il en soit, pour ma part je tire deux grands enseignements de ce singulier comportement.

1/- l’opposition camerounaise est tellement anti-française qu’elle est prête à anoblir le premier des individus qui va claironner que la France en a après lui, y compris Paul Biya demain ;

2/- l’opposition camerounaise est finalement pour le statu-quo en Afrique, à preuve, elle a été le principal soutien de Paul Biya au Cameroun depuis le retour du multipartisme en 1991.

Ce second enseignement vient conforter ce que je lui ai toujours critiqué depuis le début : notre opposition est une «opposition» qui cherche à collaborer avec le régime, et non à le renverser. Tous nos leaders-là, à quelles que exceptions près, je le sais pour les avoir longtemps côtoyés, ne désirent qu’une chose : être nommés au gouvernement, tout simplement, et bien vivre sur le dos du peuple comme ils le voient faire les ministres de Paul Biya. C’est vraiment dommage pour notre pays .

Enoh Meyomesse
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Ces militaires burundais qui désertent en mission à l’étranger

Jeunes soldats, ils ont choisi de ne pas rentrer chez eux au terme de leur mission à l’étranger craignant la répression qui s’abat sur les militaires suspectés d’être proches de l’opposition

Ce sont de jeunes soldats. Ils sont Burundais et ils ont choisi de ne pas rentrer chez eux au terme de leur mission à l’étranger. Leur raison : ils craignent la répression qui s’abat au Burundi sur les militaires suspectés d’être proches de l’opposition et qui cible en particulier les jeunes officiers tutsis, selon plusieurs rapports d’ONG ainsi que des Nations unies. Selon les informations recueillies par RFI, ils sont au moins 14 dans ce cas, dont des policiers et des officiers supérieurs.

Thomas* est un jeune militaire burundais en mission dans la Corne de l’Afrique. Il a décidé de désobéir à ses supérieurs et de ne pas rentrer au pays en raison de la répression qui y sévit : « Toutes les arrestations arbitraires, ces tortures, ces exécutions extrajudiciaires sont effectuées conjointement par les services de renseignement et la milice Imbonerakure, [la ligue des jeunes du parti au pouvoir, ndlr]. Ils se sont octroyé le pouvoir d’arrêter les militaires burundais, surtout ceux de la minorité tutsie et les jeunes officiers. Ils s’en prennent à leurs familles les arrêtent, les insultent, les torturent et parfois ils les tuent. »

Selon plusieurs rapports d’ONG, les officiers tutsis sont particulièrement ciblés par la répression. Le 12 août 2016, le comité des Nations unies contre la torture s’est dit « alarmé par les informations concordantes faisant état d’assassinats et disparitions forcées d’officiers des anciennes Forces armées burundaises », ex-FAB, l’ancienne armée dominée par la minorité tutsie. Des informations corroborées par plusieurs rapports du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme depuis quelques mois.

Rivalité
« Il faut prendre en compte la rivalité entre les différentes factions de l’armée pour comprendre le phénomène », explique Anschaire Nikoyagize, président de la ligue Iteka, une ONG burundaise de défense des droits de l’homme. « Il y a une volonté d’ethniciser le conflit, mais la crise est avant tout politique. Elle porte sur le troisième mandat brigué par le président en 2015 », ajoute-t-il. Pour certains observateurs, cette tendance pourrait constituer une atteinte à l’équilibre ethnique au sein de l’armée consacré par les accords d’Arusha à la fin de la guerre civile.

Thomas et trois de ses camarades affirment avoir trouvé leurs noms sur une liste de militaires à surveiller qui circule sur les réseaux sociaux et avoir reçu des menaces de la part de leurs collègues. Ils prennent alors la décision de désobéir : « Nous avons eu peur d’être arrêtés comme ça a été le cas d’un militaire à l’aéroport de Bujumbura alors qu’il rentrait de mission en Centrafrique, il y a quelques jours », explique-t-il.

Plusieurs défections
Ils ne sont pas seuls : dans un autre pays d’Afrique, deux soldats ont demandé l’asile, selon une source officielle. Par ailleurs, au moins deux policiers ne sont pas revenus au terme de leur mission en Centrafrique et en Europe, deux jeunes qui suivaient les cours d’une école militaire ont fait défection. Sur un autre continent, trois de plus ont décidé de ne pas rentrer, car ils craignent pour leur sécurité. Certains ont entamé des démarches pour demander l’asile politique.

Combien d’autres se cachent ? Selon une source onusienne, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) se prépare actuellement à une multiplication des demandes d’asile de militaires burundais.
Joint par RFI, le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise, affirme être au courant de certains de ces cas. Mais il dit ne pas comprendre les motivations de ces soldats. « S’ils ont été manipulés et font maintenant de la politique, alors je m’en lave les mains », dit-il.

M. Baratuza ajoute qu’il ignore également les raisons qui ont poussé son prédécesseur, le lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza à présenter sa démission puis de prendre le chemin de l’exil lorsque s’est achevé son mandat comme porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). De bonne source, ce dernier craignait pour sa vie s’il venait à rentrer. Aujourd’hui, Thomas et ses camarades se cachent et lancent un appel à l’aide : « que quelqu’un vienne nous sortir de là ».

Des militaires assurent la sécurité à Bujumbura, le 2 mai 2015. (Photo d’illustration)
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