Cameroun : environ 14 000 réfugiés veulent rentrer chez eux

Le représentant du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés au Cameroun, Olivier Beer, dit préparer un plaidoyer en vue d’organiser leur rapatriement l’année prochaine.

Le Cameroun a accueilli 12 000 refugiés et demandeurs d’asile en 2023, dont 70 000 Nigérians dans le camp de Minawao, camp officiel de la région de l’Extrême-Nord. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés qui donne l’information par voie de communiqué signale « une urgence cachée » dans ce camp en raison de la pression démographique. Depuis janvier 2023, environ 12 000 personnes sont arrivées « au centre de transit de Gourenguel cherchant protection et assistance auprès du camp voisin, qui est lui-même proche de la saturation », indique le communiqué de l’agence.

Ce flux de personnes cherchant refuge dans ce camp entraine des conséquences sur la capacité d’accueil de ce centre qui se réduit de plus en plus. Le nombre de nouveaux demandeurs allant croissant, il y a nécessité de trouver des solutions. A cet effet, le représentant du HCR au Cameroun dit vouloir plaider en faveur d’une réunion en 2024 entre le Cameroun, le Nigeria et le HCR. Une rencontre pouvant aboutir au rapatriement des réfugiés qui veulent retourner chez eux. Le HCR en dénombre environ 14 000.

Le Cameroun accueille environ 480 000 réfugiés et demandeurs d’asile dont environ 350 000 réfugiés centrafricains et 117 000 réfugiés nigérians. Les régions dans lesquelles ces réfugiés vivent sont pour l’essentiel l’Est, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua. Ils arrivent souvent par vagues à cause des crises et instabilités diverses qui se succèdent dans leurs pays d’origine.

Cameroun : déjà 5,3 milliards de F dépensés par le PAM pour des personnes vulnérables

Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Cameroun, malgré certains progrès sur le plan économique, a toujours besoin d’aide.

La gravité des besoins humanitaires s’accentue dans le pays tandis que les chocs climatiques et les facteurs de perturbation (inondations et sécheresse), la régionalisation de conflits prolongés, l’insécurité et les déplacements de population qui en découlent ainsi que les répercussions sanitaires et socio-économiques de la pandémie à coronavirus 2019 sapent encore la résilience – déjà amoindrie – des ménages, et des zones jusque-là épargnées se retrouvent désormais en proie à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle1

Dans son dernier rapport d’activités sur l’année 2022, le bureau Cameroun du Programme alimentaire mondial (Pam) affirme avoir dépensé, au cours de la période de mars à décembre, 5,4 milliards de FCFA (9,7 millions de dollar) en transferts d’argent à plus 750 000 personnes vulnérables. Il s’agit des réfugiés centrafricains accueillis dans la région de l’Est, des réfugiés nigérians localisés dans la région de l’Extrême-Nord et des déplacés internes de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Dans le détail, ce sont 3,1 milliards de FCFA qui ont été distribués en cash et 2,4 milliards FCFA accordés en kits alimentaires. Le Pam reconnaît cependant qu’à l’origine, c’est 12 milliards de FCFA qui devaient être distribués. La faute à l’insécurité, mais aussi à la fatigue des donateurs qui se tournent vers d’autres priorités.

A en croire Stopblablacam, sur le plan alimentaire, la Pam a distribué plus de 24 000 tonnes de nourriture, sur les 61 000 prévus. « Le Pam n’a atteint que 71% des bénéficiaires prévus en raison de déficits de financement, en particulier dans les domaines de la nutrition et de l’éducation », peut-on lire dans le rapport. Le document indique par ailleurs que « 25% des bénéficiaires ont reçu une aide en espèces, ce qui leur donne une plus grande flexibilité dans leur choix de nourriture ».

Le Pam note cependant une diminution à 9 500 de l’afflux de réfugiés centrafricains depuis la crise de 2014. Idem pour la région de l’Extrême-Nord où seuls 4 000 nouveaux réfugiés ont été enregistrés l’année dernière. « Néanmoins, les inondations survenues dans cette région entre août et octobre ont détruit les moyens de subsistance, les animaux et les biens, affectant environ 250 000 personnes. Enfin, la volatilité de la situation humanitaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest a persisté, les civils souffrant de la perte de leurs moyens de subsistance, les activités économiques et sociales réduites, des déplacements forcés, des agressions, des blessés et des morts à la suite d’attaques directes contre eux et leurs biens et les affrontements entre l’armée et les groupes armés », fait savoir le Pam

Cameroun : budget insuffisant pour encadrer les nouveaux réfugiés à l’Extrême-Nord

Le Bureau camerounais du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déploré lundi sur les réseaux sociaux son « budget limité », pour conduire à bien cette mission.

Selon l’organisme, le budget ne lui permet pas d’encadrer plus de 2.000 nouveaux arrivants au centre de transit de Mokolo, situé dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord.

Bien qu’ils aient besoin de soins de santé, d’abris et de nourriture et soient exposés à des abus, le HCR et ses partenaires ont affirmé essayer de les aider, mais leur budget se trouve limité.

En tournée en fin de la semaine dernière dans la zone, les responsables dudit bureau ont eu à constater que 1.300 des nouveaux arrivants, parmi eux 85% sont des femmes et enfants, « dorment à la belle étoile » selon Xinhua.

Le HCR a indiqué avoir engagé des discussions avec le Conseil régional de l’Extrême-Nord, en vue de chercher des moyens pour inclure davantage de réfugiés et de personnes déplacées dans les projets locaux, dans l’optique de promouvoir leur autonomisation.

Il y a un an, plus de 46.000 réfugiés nigérians, pour la plupart originaires de de l’Etat de Borno fuyant les exactions de la secte islamiste Boko Haram, étaient accueillis dans le camp de Mokolo.

Cameroun : une assistance de 25 millions de F destinée aux Camerounais réfugiés au Nigéria

Elle sera distribuée aux ressortissants camerounais ayant fui la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du 21 au 25 novembre 2022.

 

Le consulat du Cameroun à Calabar au Nigeria procèdera dans les prochains jours à la remise d’une « assistance humanitaire d’urgence du chef de l’Etat Paul Biya ». Elle est destinée aux réfugiés camerounais qui résident dans cette partie du pays voisin. Ils y sont allés après  avoir fui la crise qui sévit dans les régions camerounaises voisines du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon nos confrères de la Crtv, ce sont au moins 850 Camerounais en détresse et âgés d’au moins 21 ans qui vont bénéficier du contenu de cette aide. Evalué à 25 millions de francs CFA, le don sera distribué sous forme de kits alimentaires et des enveloppes pour le transport.

Ce sera la quatrième opération d’une série qui a commencé il y a trois ans. En effet, la première distribution de cette aide a eu lieu en avril 2019. En novembre de la même année, la deuxième édition a suivi. La troisième du genre a été faite en décembre 2020. Au cours de la quatrième qui s’annonce, les autorités ont prévu au départ servir 1011 bénéficiaires. En attendant, les enregistrements se poursuivent jusqu’au mardi 15 novembre 2022.

Cameroun : le PAM va réduire l’aide aux réfugiés faute de financement

De graves contraintes de financement en Afrique de l’Ouest, où la faim a atteint un niveau record en une décennie, ont contraint le PAM à réduire considérablement les rations destinées aux réfugiés vivant au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.

Le PAM a dû réduire jusqu’à 50% des rations des trois quarts des réfugiés soutenus par l’agence onusienne en Afrique de l’Est. Les plus touchés par cette baisse drastique des aides sont situés en Éthiopie, au Kenya, au Soudan du Sud et en Ouganda.

En Afrique de l’Ouest, la perturbation des aides est imminente, a expliqué le PAM. De graves contraintes de financement en Afrique de l’Ouest, où la faim a atteint un niveau record en une décennie, ont contraint le PAM à réduire considérablement les rations destinées aux réfugiés vivant au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.

Dans tout le continent, le PAM est contraint d’établir des priorités dans son aide pour s’assurer que les denrées alimentaires vitales parviennent d’abord aux familles les plus vulnérables. Ces décisions « douloureuses » laissent très souvent les réfugiés sans soutien à un moment où l’aide alimentaire fait la différence entre la vie et la mort.

Selon les derniers chiffres publiés par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) 67% des réfugiés et des demandeurs d’asile étaient originaires de pays connaissant une crise alimentaire en 2021.  Cette situation, associée à des conflits dévastateurs et à des phénomènes climatiques extrêmes, frappe les réfugiés de plein fouet.

Pour David Beasley, ces décisions sont déchirantes : « Les réfugiés dépendent de nous pour leur survie. Mais sans de nouveaux fonds urgents pour soutenir les réfugiés, de nombreuses personnes confrontées à la famine seront obligées de payer de leur vie », a insisté le chef du PAM.

En effet, la guerre en Ukraine a aggravé la crise mondiale en créant 6 millions de réfugiés supplémentaires, mais aussi en faisant grimper les prix des produits de base, en particulier les céréales.

Pour soutenir les opérations de réfugiés en Afrique subsaharienne au cours des six prochains mois, le Programme alimentaire mondial a besoin de 600 millions de dollars. Il s’agit de 411 millions de pour l’Afrique de l’Est, 113 millions pour l’Afrique australe et plus de 76 millions de dollars pour les réfugiés en Afrique de l’Ouest.

 

 

 

Cameroun-environnement : des réfugiés nigérians plantent 360.000 arbres à l’Extrême-Nord

Des réfugiés d’origine nigériane et des communautés d’accueil de la région camerounaise de l’Extrême-Nord ont planté ces arbres au sein et autour du camp d’accueil de Minawao, a indiqué dimanche le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

En trois ans, la zone jadis désertique est désormais couverte de végétation, s’est félicité l’organisme onusien à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.

« Afin d’amener les réfugiés et communautés locales à freiner l’usage abusif du bois de chauffage et ainsi réduire la pression sur l’environnement, le HCR et le gouvernement camerounais ont mis en place une stratégie de fabrication de briquettes écologiques, constituées de boules de charbon obtenues à partir de déchets végétaux », a indiqué Xinhua.

La réserve forestière de Zamaï, abritant le camp de Minawao, est située dans une zone semi-aride de la région de l’Extrême-Nord. Elle comporte de nombreuses espèces végétales et animales et la coupe d’arbres y est formellement interdite par les autorités.

Ouvert en 2013, le site de Minawao abrite aujourd’hui environ 70.000 réfugiés ayant fui les exactions de la secte islamiste Boko Haram au nord-est du Nigeria, selon les données du

Cameroun : 300 réfugiés Centrafricains rentrent au bercail

Leur départ a eu lieu le mercredi 1er juin à la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine au niveau de Garoua Boulaï.

Rapatriement volontaire. 300 réfugies Centrafricains rentrent à la maison. Le gouvernement camerounais a annoncé mercredi le rapatriement volontaire de ces Centrafricains qui avaient fui leur pays pour échapper à l’instabilité socio-politique.

A bord d’une dizaine d’autobus et sous la coordination du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ils ont quitté le même jour le camp de Gado-Badzéré, situé dans la région camerounaise de l’Est frontalière à leur terre natale.

Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a indiqué sur la radio publique CRTV avoir remis à chacun et au nom du gouvernement, un viatique constitué d’effets de première nécessité et de vivres.

Ceux-ci rentrent alors que la menace d’une crise alimentaire plane sur la RCA depuis l’exportation de certains produits du Cameroun vers ce pays.

D’ailleurs, une délégation centrafricaine conduite par Mboua Léa, ministre centrafricaine du Commerce et de l’Industrie a récemment rencontré le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana pour plaider la levée de la suspension des exportations de certains produits de consommation

Selon la situation dressée récemment par les Nations Unies, le Cameroun abrite plus de 325.000 réfugiés centrafricains.

Conflits : des milliers de réfugiés camerounais au Tchad dans une situation très précaire

Selon RFI, en décembre dernier, plusieurs milliers de Camerounais ont trouvé refuge au Tchad à la suite d’un conflit opposant des communautés d’éleveurs à des pêcheurs.

Radio France International indique, près de 10 000 réfugiés camerounais vivent dans le camp de Kalambari à quelques kilomètres de Ndjamena. Certains vivent dans des petites maisons en brique, d’autres comme Habiba vivent sous des tentes faites de bâches. « Au village, ma maison a été brûlée, dit-elle. J’ai vu des gens se faire tuer. J’ai pris mes enfants et on a traversé le fleuve à la nage pour venir ici. J’ai cru que j’allais mourir. »

Cela fait presque six mois que ces réfugiés vivent dans des camps, gérés par la Commission nationale d’accueil de réinsertion des réfugiés et financés en partie par l’Union européenne et les Nations unies. Les conditions de vie y sont difficiles et ces réfugiés n’envisagent pas encore de retour.

Adam Ali, le représentant des réfugiés, explique que les conditions de vie sont difficiles. « Vraiment on souffre. On peut ne pas manger pendant plusieurs jours. On nous donne deux koros, c’est l’équivalent de deux grands bols de farine de mil, et un peu d’huile, mais ce n’est pas suffisant. Les humanitaires ont mis des forages, des écoles et un centre de soin. Mais on ne peut plus vivre correctement, on a tout perdu chez nous. »

« On était parti pour une réponse d’urgence humanitaire. C’est une situation qui prendre du temps pour laquelle il faudra développer des stratégies qui vont permettre progressivement de sortir de cette situation d’urgence vers une situation où on pourra les prendre en charge sur une période plus longue que prévue », espère Ali Amadou, directeur adjoint de l’ONG IRC.

En décembre 2021, plusieurs milliers de Camerounais ont trouvé refuge au Tchad suite à un conflit opposant des éleveurs à des pêcheurs. Le conflit qui couvait dans la périphérie de Kousséri, la principale ville de l’extrême nord du Cameroun a touché le cœur de l’agglomération obligeant une bonne partie de sa population, à traverser le fleuve, pour trouver refuge à Ndjamena, la capitale tchadienne.

Selon les ONG, au moins 10 000 ressortissants camerounais sont arrivés au Tchad fuyant les violences qui opposent les communautés d’éleveurs et de pécheurs.

Le Cameroun accueille près de 350 000 réfugiés Centrafricains

Le chiffre a été dévoilé ce 25 avril au Palais des Congrès de Yaoundé lors de la conférence ministérielle conjointe, Ministère de l’Administration territoriale-Ministère des Relations extérieures sur le déplacement forcé des populations centrafricaines.

Le Cameroun abrite 343 548 des réfugiés soit 46% de la population totale. Ils sont 212 693 en RDC, 118 849 au Tchad, 27 619 au Soudan, 28 950 en République du Congo et 690 000 Centrafricains en situation de déplacement interne, précise l’agence onusienne pour les réfugiés.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 1,4 million de personnes étaient déplacées à cause de la crise centrafricaine dont 734 100 réfugiés et demandeurs d’asile à la date du 31 janvier 2022.

Tout le territoire, à l’exception des régions du Sud-Est, a été fortement impacté par le conflit et le bilan est édifiant : plus de 600 000 Centrafricains sont déplacés internes ou réfugiés dans les pays voisins selon l’Organisation des Nations unies (ONU) ; 1,7 million vivent en insécurité alimentaire ; 878 000 ont besoin d’assistance médicale.

Les Camerounais réfugiés au Tchad reçoivent d’importants dons d’un Saoudien

Abouturky, un homme d’affaire saoudien a offert d’importantes quantités de vivres aux Camerounais réfugiés au Tchad mardi 08 février 2022. Les bénéficiaires sont installés aux camps de Guilmey à la sortie Ouest de la ville de N’Djamena.

Pour les Camerounais, l’homme d’affaire saoudien Abouturky ne lésine pas sur sa générosité. Il vient de faire parler son cœur en faveur des ressortissants camerounais réfugiés au Tchad. Ses dons ont été remis aux bénéficiaires par l’organisation Achafi pour le développement, l’enseignement et les travaux de bienfaisance à son nom.

Selon le journal en ligne Al Wihda, ce sont plusieurs kits qui ont été offerts. Ils sont composés de 2500 sacs du sucre, 2500 sacs de farine de maïs, 2500 sacs de riz,  2500 bidons d’huile, 2500 couvertures et 2500 paires de nattes.

En remettant les kits, le président du conseil d’administration de l’organisation Achafi Almahdi Youssouf a indiqué que le « geste purement humanitaire de nos frères saoudiens explique l’importance qu’ils accordent à leurs frères au Tchad ». L’action s’inscrit par conséquent dans leur projet d’assister les personnes vulnérables.

Ce n’est pas la première fois que la générosité d’Abouturky donne le sourire aux Camerounaise réfugiés au Tchad. En effet, le 31 décembre 2021, l’organisation non gouvernementale Achafi a remis 4500 kits alimentaires aux réfugiés Camerounais installés à Farcha-Melezi. C’est dans la commune du premier arrondissement de la ville de N’Djaména.

Ces kits étaient composés chacun d’un sac de riz, d’un sac de farine, d’un bidon d’huile et du sucre, détaille N’djamena actu.

Les dons ont été remis en présence des autorités de la République du Tchad, dont Le directeur général de la Solidarité nationale. Kaoudé Israël rassure : « Vous n’avez pas choisi volontairement, d’être ici. C’est parce qu’il y a eu un conflit, qui vous a poussés dans cette situation. Donc, nous continuons toujours de vous apporter notre soutien, surtout aux personnes vivant dans une situation vulnérabilité ».

Les Camerounais pour la plupart se sont réfugiés au Tchad en raison des tensions inter communautaires.

De sources médiatiques, le 08 décembre 2021, les violences inter communautaires ont conduit au décès de 25 personnes à Kousseri. Le 05 décembre 2021, les tensions entre les mêmes communautés ont fait sept morts.

Le 11 août 2021, les affrontements entre Arabes Choas et Mousgoums ont entrainé une quinzaine de morts et des blessés dans les deux camps. Pour cause, les Mousgoum ont érigé des canaux de pêche dans une zone utilisée par les Arabes Choas pour paître leur bétail. Il s’en est suivi une bagarre générale à coups de machettes, de bâtons et de flèches. En juin 2021, d’autres tensions entre les deux communautés ont fait deux morts dont le chef de village Kotoko.

Suite à ces différents drames, plus de 30 000 Camerounais sont allés se réfugier à l’Est du Tchad, selon les autorités tchadiennes. Quelques mois après la tentative de résolution du conflit par les autorités camerounaises, des milliers de Camerounais demeurent réfugiés au Tchad. Il est nécessaire que le gouvernement camerounais mette les moyens en œuvre pour organiser leur retour  à la mère patrie.

Cameroun : utiliser l’art pour favoriser l’insertion des personnes marginalisées et victimes d’exclusion

Un atelier s’est ouvert ce 21 juillet 2021 à Yaoundé, à l’initiative de l’Unesco, pour réfléchir sur cette problématique. Les participants recherchent des voies et moyens de mettre fin aux discriminations contre notamment  les réfugiés, les albinos, et les enfants de la rue, à travers des œuvres artistiques.

Il s’agit de l’initiative Art-Lab,  visant à intégrer la pratique artistique dans les programmes humanitaires et de développement pour les populations en situation de vulnérabilité. A savoir : réfugiés, migrants, exclus sociaux, personnes vivant en contexte de conflit ou post-conflit.

L’atelier qui s’est ouvert ce matin à Yaoundé réunit les opérateurs culturels, les artistes, les experts en matière de droits de l’Homme, de droits culturels et de dialogue interculturel, ainsi que les organisations humanitaires. Le but est de réfléchir sur un procédé capable de réduire les inégalités et bâtir les sociétés plus pacifiques et inclusives en Afrique centrale. Surtout dans les pays comme le Cameroun, le Tchad, et RCA en proie à des crises sécuritaires. Les résolutions de l’atelier seront communiquées le 23 juillet prochain à l‘issue de la réflexion.

La cérémonie d’ouverture a connu la présence du ministre des affaires sociales Pauline Irène Nguene, qui a dit le soutien du gouvernement camerounais. A ses côtés, le chef de délégation de l’Union européenne, Philippe Van Damme, et le Directeur Afrique centrale de l’Unesco, M. Salah khaled.

Cameroun: les “attaques spectaculaires” de Boko Haram à l’Extrême-Nord ont baissé

Témoignage d’un responsable d’une organisation caritative implantée à Maroua-Mokolo

 

Le groupe terroriste d’origine nigériane Boko Haram, auquel le Cameroun mène la guerre depuis mai 2014, ne fait plus le choix d’affrontements directs avec l’armée mais des actes lâches contre des civils, d’après le secrétaire permanent de la Caritas du diocèse de Maroua-Mokolo, Edouard Kaldapa.

“Depuis pratiquement le début de l’année 2020, nous assistons à des attaques régulières des éléments de la secte islamiste Boko Haram, qui obligent la plupart des ménages à quitter leurs maisons et à fui […] Pourtant, les attaques spectaculaires ordinaires ont baissé d’intensité, mais c’est plutôt les attaques nocturnes des ménages et des villages qui se multiplient. Et c’est pratiquement tous les jours qu’on assiste à ces attaques dans les familles, créant ainsi le déplacement continuel des personnes”, a expliqué le responsable auprès de Vatican News, le site d’informations du Vatican.

Les populations habitant dans les localités frontalières du Nigeria sont plus exposées avec plus d’un demi-million de personnes qui ont dû fuir leurs maisons, d’après Edouard Kaldapa. Ce dernier estime à 550 000 le nombre de personnes concernées, “dont environ 100 000 réfugiés nigérians et le reste ce sont des déplacés internes camerounais”

“Nous invitons la communauté internationale à être un peu plus attentive, même si cette communauté internationale ne fait généralement attention qu’aux actions un peu plus spectaculaires, comme des attentats kamikazes, alors que tous les jours des personnes vivent dans la précarité et dans la peur, et ne sont pas du tout soutenues. Nous lançons donc un cri d’alarme pour que les gens aient en tête que la crise de Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun n’est pas terminée”, plaide le responsable de l’organisation caritative catholique Caritas à Maroua-Mokolo.

Le diocèse de Maroua-Mokolo couvre trois des six départements de l’Extrême-Nord : Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et Diamaré.

Cameroun: péril sur le financement de l’aide humanitaire

Dans un communiqué rendu public le 15 juillet, le Conseil norvégien pour les réfugiés (Cnr) s’est dit préoccuper par cette situation qui touche tous les pays du monde.

«Au Cameroun, la crise humanitaire est l’une des plus sous-financées avec moins de 20% des fonds nécessaires couverts à ce jour», peut-on lire sur le communiqué du Conseil norvégien pour les réfugiés (Cnr). Un constat qui rejoint celui fait en juin dernier par l’organisme Refugees International qui estimait à près de 9,5 millions de dollars Us soit plus de 5 milliards 529 000 Fcfa, les fonds nécessaires pour assurer une assistance humanitaire efficace dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Les besoins sont de plus en plus nombreux. Refugees International pointait à 1,3 million, le nombre de personnes en situation d’urgence humanitaire. A cela se greffe les 350 000 réfugiés centrafricains et les 90 000 réfugiés nigérians qu’accueille le Cameroun.

Le 16e rapport du Secrétaire général de l’Onu sur la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) présenté le 04  juin au Conseil de sécurité de l’Onu faisait été de 4 millions d’individus en situation d’urgence humanitaire a Cameroun. A courant du même mois, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) situait à 600 000, le nombre d’enfants sevrés d’éducation du fait de la crise anglophone.

Les obligations sont nombreuses mais les moyens pas toujours disponibles. Une tendance mondiale. « Le manque actuel de financement est alarmant. Malgré des besoins croissants, les fonds alloués à l’action humanitaire sont très inferieurs par rapport à la même période de l’année dernière. Nous sommes profondément préoccupés par les personnes qui subissent déjà les lourdes conséquences de ce manque de ressources», a déclaré Jan Egeland, Secrétaire Général du Conseil norvégien pour les réfugiés.

Selon les plans annuels de réponses humanitaires fondés sur des évaluations des besoins dans les pays touchés par des crises rendus publics par l’Onu et les organisations humanitaires, cette année, «26 milliards de dollars Us (environ 15 000 milliards Fcfa) sont nécessaires pour venir en aide à environ 94 millions de personnes dans le besoin. Jusqu’à présent, les pays donateurs ont fourni environ 7 milliards de dollars (plus de 4 000 milliards Fcfa), soit 27% de l’argent nécessaire, selon la plateforme de suivi financier de l’ONU. Cela représente environ 2 milliards de dollars (plus de 1000 milliards Fcfa) de moins qu’à la même période l’année dernière lorsque 35% des plans de réponses humanitaires étaient financés», révèle le Cnr.

Crises: 2, 3 millions de réfugiés en plus par rapport à 2017

Une cérémonie est organisée en présence du ministre des Relations extérieures (Minrex) ce jour pour commémorer la journée mondiale dédiée à cette catégorie sociale.

Le Cameroun marque «La journée mondiale des réfugiés». Des manifestations sont organisées à Yaoundé à l’effet de marquer un temps d’arrêt sur cette catégorie sociale. Activités présidées par le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.

Selon des chiffres publiés le 31 janvier 2018 par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr), le pays compte environ 700 000 réfugiés dont 248 926 réfugiés centrafricains et 96 283 réfugiés nigérians ayant fui les exactions de la secte terroriste Boko Haram.

Ils sont disséminés dans les camps (Minawaou à l’Extrême-Nord et Gado-Badzere à l’Est) et au sein de la population.

De manière générale, dans le monde, le nombre de réfugiés est en augmentation. Résultante de nombreux foyers de crise. Le rapport annuel du Hcr publié hier, 19 juin révèle «que le monde comptait fin 2018 un nombre record de 70,8 millions de déracinés (réfugiés, déplacés internes et demandeurs d’asile) ayant fui des guerres ou des persécutions. Il s’agit d’un niveau jamais atteint depuis la création du Hcr, il y a 70 ans. 2 fois plus de personnes déracinées qu’il y a 20 ans. 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’année 2017.»

En droit international, le terme de « réfugié » est utilisé pour désigner une personne qui, en cas de retour dans son pays, craint « avec raison d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe ou de ses opinions politiques ».

C’est en 2000 que l’Assemblée générale des Nations Unies consacre la journée du 20 juin à la célébration des réfugiés. Ceci afin d’attirer l’attention du public sur la situation de cette couche sociale vulnérable dans le monde entier.

 

Cameroun : quelques 35 000 réfugiés nigérians expulsés de Goura

C’est ce que révèle l’organisation Medecins sans frontière  dans son bulletin d’information de janvier à février 2019 rendu public mardi.

Ils étaient plus de 35 000 ressortissants nigérians à avoir trouvé refuge à Goura, au Cameroun, après des attaques de Boko Haram à Rann, leur localité d’origine. Aujourd’hui, il n’y a plus d’âme qui vive dans le camp improvisé de Goura, renseigne Medecins sans frontière (Msf). Ces personnes ont toutes été renvoyées chez elles début mars.

Msf avait exprimé ses réserves quant à un retour forcé de ces personnes dans leur localité d’origine, où, déclarait l’organisation, un avenir incertain les attendait. Cette inquiétude était partagée par l’Onu. « C’est là où elles [population nigériane de Goura] doivent être si elles veulent restées en vie », indiquait l’Onu sur son site en début d’année.

« Sous la pression des autorités nigérianes et camerounaises, mais aussi à cause du manque de nourriture, la grande partie a décidé de retourner dans son lieu d’origine, où les conditions nécessaires à leur survie n’existent pas. Rann et ses localités voisines sont toujours sérieusement exposées à des épisodes de violence, et l’assistance humanitaire est inexistante en raison de l’insécurité. Dans ces conditions, il est très probable que nous reverrons dans peu de temps un nouveau déplacement massif à la recherche d’un lieu sûr », précise Msf.

Les réugiés de Goura oont vécu dans la localité semi-désertique dans une période de tempêtes de sable et de chutes de température la nuit. Ils manquaient d’eau, de nourriture et d’abris pour dormir. Une assistance humanitaire  été déployée en leur faveur. Bien qu’insuffisante par rapport aux besoins urgents.  Msf y a également mené des activités médicales. 2000 consultations ont ainsi été efectuées qui portaient essentiellement sur des maladies infectieuses respiratoires, des diarrhées, des conjonctivites et des dermatoses.

 

Au Cameroun, une ligne de microcrédits ouverte aux réfugiés

Le Hcr vient de contracter un partenariat avec l’établissement crédit du Sahel pour établir une ligne de crédit qui sera ouverte aux réfugiés désireux de lancer ou de développer une activité génératrice de revenus.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) veut réduire la dépendance des personnes réfugiées  au Cameroun à l’aide humanitaire dont les financements ne cessent de baisser au fur et à mesure durent les violences dans les pays voisins. Pour pallier à cette situation, L’Agence a initié avec l’institution financière Crédit du Sahel et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) et Plan Cameroun, un projet de micro-crédits dont l’objectif est de  favoriser l’autonomie financière des réfugiés.

Crédit du Sahel va accorder des prêts aux réfugié constitués en Gic (Groupement d’initiatives communes) légalisé afin de leur permettre de se lancer dans diverses activités économiques. Près de 3 milliards de Francs CFA, a  fait savoir mercredi le directeur général adjoint de crédit du Sahel, Adamou Haman Wabi. Les bénéficiaires pourront obtenir des crédits allant de 500 000 Francs CFA à 5 millions de Francs CFA.

Pour cela, ils devront toutefois se plier à quelques conditions, notamment celles d’avoir au préalable un compte logé au sein de l’établissement financier et de constituer des Gics avec des personnes issues de différentes familles.

Le Cameroun abrite quelques 696 097 réfugiés sur son territoire, selon de données du HCR datant de septembre 2018. Ce sont notamment 263,206 centrafricains, 100,54 Nigérians et 23,673 réfugiés urbains issus de diverses nationalités (Soudan, Rwanda, Congo…).

Une aide financière symbolique leur était jusqu’ici fournie. Ils percevaient des subventions de 20 000 à 25 000 Francs pour développer de petites activités. De résultats positifs, il n’y en avait pas ou peu.  « Si l’on continue à accorder de tels montants qu’allez-vous en faire? Nous sommes tous des humains et nous avons beaucoup de problèmes. L’argent que l’on vous donnait était le plus souvent détourné de leur objectif premier. Nous ne voulons plus continuer avec ce système et c’est pourquoi le Hcr et les partenaires impliqués ont mené des réflexions pour trouver le moyen de faire éclore quelques personnes ayant de véritables projets », a expliqué mercredi le représentant du Hcr au Cameroun, Lazare Etienne Kouassi, à l’occasion du lancement dudit projet.

 

 

 

Crise anglophone : les Camerounais réfugiés au Nigeria rejettent la promesse d’aide du gouvernement

L’Etat du Cameroun a prévu d’attribuer un milliard de Francs CFA pour soutenir les quelques 21 000 Camerounais qui ont fui vers le Nigeria du fait des violences en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ceux-ci disent ne rien vouloir recevoir du gouvernement.

Les Camerounais ont saisi la représentation du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) au Nigeria pour leur signifier leur intention de refuser l’appui qu’envisage de leur fournir leur gouvernement.

Le 20 juin dernier, l’Etat du Cameroun a rendu public son plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Celui-ci prévoit un montant d’un milliard de Francs Cfa, pour appuyer les réfugiés camerounais. Il vise particulièrement à répondre aux besoins les plus urgents de 74 994 déplacés internes en équipements de première nécessité, nutrition, abris, santé, éducation, eau-hygiène et assainissement, protection… Pour un montant global de 12 milliards de Francs cfa.

Ceux-ci tiennent les autorités camerounaises pour responsables de la situation dans laquelle ils vivent désormais.

Lire aussi: Plan d’assistance aux populations anglophones : Paul Biya cotise 20 millions de francs Cfa

Ils appellent le gouvernement à chercher à résoudre les causes profondes de la crise en cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis la fin d’année 2016 ; en lieux et places de la nourriture qu’il se propose de leur fournir sans évaluation préalable des besoins. Non pas qu’ils n’en aient pas besoin. Dans une note décrivant les conditions de vie des réfugiés camerounais, le Hcr fait état d’une population qui « lutte pour survivre« . Ceux-ci faisant face à un accès difficile à l’eau potable, aux articles de secours et à une protection contre le froid, entre autres.

Dans une lettre datant du 29 juin, la communauté de réfugiés camerounais exige la fin des hostilités dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la libération de tous les détenus anglophones, le retrait des troupes dans la zone anglophone, l’ouverture d’un dialogue, avant toute descente des émissaires du gouvernement camerounais dans les camps où sont réfugiés les Camerounais.

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Le Cameroun, en proie à des conflits internes, célèbre les réfugiés

Des activités liées à la Journée mondiale des réfugiés ont lieu dans le pays ce mercredi, pendant que des milliers de Camerounais se retrouvent au Nigeria, pour échapper aux violences dans les régions anglophones.

La Journée mondiale des réfugiés se célèbre ce 20 juin au Cameroun. A Yaoundé, des activités ont lieu au foyer communautaire de Nlongkak, sis dans l’enceinte du collège adventiste. Sous l’encadrement du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr), les réfugiés donnent de la visibilité à leurs cultures respectives. Danses traditionnelles, exposition de mets gastronomiques, tout est réuni pour offrir un bout de leurs pays d’origine, notamment la Centrafrique, le Nigeria, le Tchad, le Rwanda…

Des activités se tiennent également dans les différents camps du pays. Ce sont ainsi 672 297 réfugiés urbains et ruraux qui sont à l’honneur au Cameroun.

Cette journée se célèbre dans un contexte bien particulier pour le Cameroun. C’est la première fois que le Cameroun se montre solidaire de ces personnes parties de leur pays pour sauver leurs vies, en ayant sa propre population réfugiée dans un pays voisin. 21 291 Camerounais sont actuellement réfugiés au Nigeria, principalement dans l’Etat du  Cross river, Tarabet, Akwa-Ibom et Benue.

Lire aussi: Le HCR alerte sur la situation des réfugiés camerounais au Nigeria

A côté de cela, 160 000 autres personnes ont quitté leurs localités d’origine du fait de l’insécurité sans cesse grandissante dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. De nombreux villages sont vides. Les habitants fuient les attaques des combattants sécessionnistes ou encore les représailles de l’armée. Les départements qui accueillent principalement cette population de déplacés sont: la Mémé (135 000), la Manyu (15 000), la Momo (3000), le Boyo (3000) et le Ngoketunjia (4000).

Article lié: Crise anglophone: 160 000 déplacés internes dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest

L’insécurité dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest est le fait d’une crise socio-politique entamée en fin d’année 2016 sous la forme de revendications corporatistes des avocats et des enseignants anglophones. Les manifestations ont  été récupérées par des partisans de la sécession donnant lieu à des scènes de violences, lesquelles ont été amplifiées le 1er octobre 2017, jour de la proclamation symbolique de l’indépendance du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.

Les déplacements n’ont cessé, depuis lors, de s’effectuer. Les autorités sont restées silencieuses face à cette situation. Un plan de réponse humanitaire pour les réfugiés et déplacés des deux régions anglophones est toutefois annoncée.

Plan de réponse d’urgence de l’Ocha pour le Sud-Ouest et le Nord-Ouest

 

 

 

 

 

 

 

Nouvelles arrivées de réfugiés au Cameroun

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) révèle que des milliers de Centrafricains et de Nigérians ont trouvé refuge au Cameroun depuis le début de l’année.

De nouvelles arrivées de réfugiés centrafricains et nigérians sont enregistrées au Cameroun depuis le début de l’année 2018. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) révèle que « des milliers » de Centrafricains et de Nigérians  ont été accueillis et ont trouvé refuge sur le territoire national à cette période.

Dans la seule ville de Minawao, 5  547 Nigérians ont été enregistrés au mois d’avril.

En fin 2017, cette localité de l’Extrême-Nord abritait  environ 58 000 personnes ayant fui les violences de Boko Haram dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun comme en Centrafrique et au Nigeria, la situation sécuritaire n’est pas totalement revenue à la normale. Les conflits qui opposent les communautés musulmanes de la Rca aux autres groupes de même pays se poursuivent. Ailleurs, c’est le groupe Boko Haram qui  perpétue des attaques qui ont déjà fait des milliers de morts dans la zone du Lac Tchad et fait naître une crise alimentaire d’envergure.

 

Minawao : les mésaventures de 14 000 réfugiés nigérians rentrés spontanément chez eux

Ces personnes étaient rentrées dans leurs régions d’origine à la mi-2017, dans l’espoir de trouver un peu de paix et de reconstruire leurs vies. Elles ont été contraintes de revenir au Cameroun après des violences de Boko Haram qui ont conduit à la mort d’une cinquantaine d’individus.

Les conditions de sécurité ne sont pas encore remplies pour un retour des populations ayant fui les exactions de Boko Haram au Nigeria. En témoigne la mésaventure vécue par 14 000 ressortissants de ce pays l’année dernière. Ils avaient quitté spontanément le camp de Minawao  (région de l’Extrême-Nord du Cameroun) entre mai et juin 2017 pour regagner le Nord du Nigeria. Pour les besoins liés au déplacement, ces personnes avaient investi leurs propres fonds.

Leur installation se serait faite sans encombre si les terroristes de Boko Haram ne poursuivaient pas leurs activités terroristes dans le Nord du Nigeria. En août dernier, la secte islamiste a pris d’assaut le camp des déplacés de Banki et tué de nombreuses personnes. Au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr), on parle d’une cinquantaine d’individus morts parmi les populations retournées.

De nouveau, celles-ci ont repris le chemin du Cameroun pour sauver  leurs vies. La représentation Cameroun du Hcr a, depuis, entrepris de sensibiliser cette communauté sur les dangers qu’il y a à retourner chez elle dans l’immédiat. Des messages de sensibilisation sont déployés sur des panneaux dans le camp de Minawao, pendant que des survivants du périple d’août sont utilisés pour témoigner la réalité du danger.

 

La Banque mondiale approuve une aide de 150 milliards de francs CFA pour l’humanitaire au Cameroun

Ces fonds vont permettre la réalisation de quatre projets d’appui aux réfugiés et populations hôtes portant sur l’éducation, la santé, la protection sociale et les infrastructures économiques et sociales

La Banque mondiale a approuvé, mardi dernier, un financement de 150, 713 milliards de francs CFA  (274 millions de dollars) en faveur des réfugiés et des communautés d’accueils du Cameroun. Cette enveloppe comprend un don de 71 523 milliards de francs CFA de l’Association internationale de développement (Ida) –le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres – fait dans le cadre de son nouveau sous-guichet régional spécialement réservé aux pays qui accueillent au moins 25 000 réfugiés et qui ont un cadre adéquat pour leur protection.

Ces fonds permettront la mise en œuvre du projet de filets de sécurité sociale, le Projet de renforcement de la performance du système de santé, le Projet d’appui au programme de développement communautaire et le Projet d’appui à la réforme de l’éducation. Ceux-ci entendent améliorer l’accès à la santé et à l’éducation des réfugiés et des communautés d’accueil, offrir une protection sociale aux ménages les plus vulnérables et veiller à ce que les plans de développement municipal soient élaborés en adéquation au besoin des communautés cibles.

 

 

 

 

Cameroun: le Hcr exprime son inquiétude devant de nouveaux rapatriements de réfugiés nigérians

Plus de 300 Nigérians ont été renvoyés de force vers leurs localités d’origine depuis le début du mois, renseigne ladite institution. Elle appelle les autorités camerounaises à plus de retenue.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) affirme que  de nouvelles expulsions du Cameroun de réfugiés nigérians ont récemment eu lieu. Selon l’organisme onusien, 160 réfugiés et demandeurs d’asile nigérians ont été renvoyés de force dans l’État de Borno le 10 avril. Sept jours plus tard, 118 demandeurs d’asile nouvellement arrivés au Cameroun supplémentaires ont été rapatriés.

« Les retours forcés sont en violation du principe de non-retour forcé ou de non-refoulement. Ils représentent également un recul important par rapport aux progrès précédemment réalisés par le Cameroun dans l’octroi de l’asile aux civils nigérians fuyant la violence de Boko Haram dans l’Etat de Borno« , indique une note publiée sur le site du Hcr.

Le Hcr appelle le gouvernement camerounais à s’abstenir de tout retour forcé. Pour l’institution, les préoccupations sécuritaires de l’Etat camerounais ne constituent pas un blocage pour apporter de l’assistance humanitaire. Allusion est ainsi faite aux soupçons des autorités locales portant sur l’appartenance de certains réfugiés nigérians au groupe Boko Haram. Le Hcr propose son aide pour l’implémentation de meilleures procédures de contrôle des demandeurs d’asile.

 

 

Crise anglophone : plus de 20.000 réfugiés camerounais enregistrés au Nigeria (HCR)

C’est la substance d’un rapport rendu publique le 9 mars 2018 par la représentation nigériane du HCR.

Le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (Unhcr) a dévoilé le 9 mars dernier, sa 9e note d’information sur la situation des réfugiés camerounais au Nigeria. Selon l’agence onusienne, 2501 réfugiés ont été enregistrés entre le 1er et le 8 mars 2018 à Kwande et Odukpani, villes situées dans l’Etat de Benue (Sud-est du Nigeria). Cette nouvelle vague d’arrivants porte à 20.291, le nombre total de personnes enregistrées dans diverses localités de ce pays voisin du Cameroun, depuis le début de la crise anglophone en octobre 2016.

Le HCR indique avoir effectué une descente dans l’Etat d’Akwa Ibom, où de nouveaux réfugiés étaient annoncés. Après vérifications, l’agence indique que 5 réfugiés sont également arrivés dans cet état, et ils devraient être enregistrés au courant de ce mois de mars. Désormais, ce sont quatre états du Nigeria et pas moins de 9 villes qui sont touchés par la vague de déplacés camerounais.

Les réfugiés manquent de tout. Le HCR signale une insuffisance de nourriture, de produits de santé, de centres éducatifs et de place dans les différents centres d’accueils des demandeurs d’asile. L‘agence estime à 18 millions de dollars (9,9 milliards de francs Cfa), la somme nécessaire pour lancer un plan d’urgence de prise en charge de ces populations déplacées. Des points positifs ont tout de même été enregistrés le 8 mars, avec la cession d’un espace pour la construction d’un centre d’accueil de 10.000 places dans l’Etat du Cross River.

 

 

Cameroun : Msf s’inquiète du retour massif des réfugiés nigérians dans leur pays

Dans son bulletin d’informations mensuel (mai-juin 2017), l’organisme décrie les conditions d’accueil de ces personnes au Nigéria.

La situation des réfugiés nigérians au Cameroun préoccupe. Dans son dernier bulletin d’informations l’Ong internationale Médecins sans frontières (Msf) s’attarde particulièrement sur le retour massif des réfugiés du camp de Minawao vers leur pays, le Nigéria. Depuis la mi-mai 2017, ceux-ci quittent massivement le Cameroun, volontairement ou non, pour rejoindre Banki, Pulka, Gwoza  et Bama au Nigéria.

Pour Msf, l’inquiétude n’est pas tant de voir ces populations rentrer chez-elles, mais plutôt les conditions de vie qui les y attendent. « Dans la majorité des camps de déplacés internes dans l’est de l’Etat du Borno, les conditions ne permettent pas de faire face aux milliers de réfugiés nigérians arrivant au Cameroun. En effet, les services basiques (abris, nourriture, santé, soins médicaux) nécessaires aux déplacés sont insuffisants. De plus, la liberté de mouvement est très limitée à Bama et Banki, rendant la population totalement dépendante de l’aide extérieure pour survivre », est-il écrit dans le bulletin d’informations de Msf.

Conséquence, les populations qui quittent le camp de Minawao se retrouvent dans une précarité sans pareil. Le drame, d’après Msf, c’est qu’elles ignorent tout de ces conditions d’accueil avant de prendre la décision de rentrer. Aussi, l’organisme appelle le Cameroun à plus d’implication dans la sensibilisation des réfugiés. Il faut « informer ces gens sur les conditions réelles dans ces zones où ils se rendent », affirme Alberto Jodra, chef de mission Msf au Cameroun. De plus, la sécurité de ces réfugiés n’est pas garantie, en raison d’exactions de la secte Boko haram.

D’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 12.202 réfugiés nigérians sont retournés « de manière précipitée » dans leur pays entre le 09 avril et le 31 mai 2017.

Le Haut-commissaire assistant du HCR annoncé au Cameroun

Le haut fonctionnaire de l’organisme Onusien viendrait s’enquérir de la situation des réfugiés nigérians.

Le Haut-Commissaire Assistant chargé de la Protection des Nations Unies pour les Réfugiés, M. Volker Türk, effectue, du 18 au 19 juillet 2017, une visite officielle au Cameroun. Pour l’organisation, l’objectif de ce déplacement  est de rencontrer les autorités camerounaises afin d’échanger sur le programme d’assistance et de protection des réfugiés nigérians vivant dans la région de l’Extrême-Nord.

L’allemand Volker Türk est la deuxième personnalité de l’UNHCR. Il a occupé plusieurs fonctions stratégiques au sein de l’Organisation et il arrive au Cameroun dans un contexte où le pays connait une crise de réfugiés. Des médias accusent en effet le Cameroun et la représentation du HCR, de ne rien faire pour empêcher les réfugiés nigérians de retourner dans leur village alors que les conditions de sécurité n’y sont pas garanties. L’une des preuves de ce malaise étant les propos de Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement camerounais, qui avait déclaré que le « Cameroun n’a pas vocation à abriter des réfugiés. »

Des accusations bien évidemment réfutées par les deux entités, mais qui dénotent tout de même d’un malaise croissant occasionné par la présence de réfugiés. Durant son séjour au Cameroun, Monsieur Türk s’entretiendra avec les plus hautes autorités camerounaises, les représentations des pays donateurs, et les représentants des organismes internationaux (Système des Nations unies, ONG internationales, etc).

En rappel, au Cameroun, le HCR assure la protection et l’assistance de près de 330 000 réfugiés et demandeurs d’asiles vivant pour la plupart dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Les interventions du HCR ciblent également près de 228 000 déplacés internes.

 

Le HCR dément les accusations de Rfi à propos du traitement des réfugiés au Cameroun

Dans un article publié sur le site de Rfi ce 12 juillet, le HCR est accusé de ne pas dissuader les réfugiés qui rentrent dans leur pays, bien que les conditions de vie et de sécurité y soient encore précaires. L’organisation clarifie la situation.

« Le HCR a exprimé ses inquiétudes par rapport à ces retours où les mécanismes de protection et d’assistance ne sont pas encore en mesure d’assurer un retour en toute sécurité et dignité. » C’est en substance ce que l’on peut retenir du communiqué de mise au point publié ce 13 juillet 2017 par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). Une « clarification » qui intervient à la suite d’un article publié dans la version web de Rfi la veille, et qui accusait le HCR de ne rien faire pour empêcher que les réfugiés nigérians du camp de Minawao ne retournent dans leurs villages, alors que les conditions de sécurité n’y sont pas garanties.

«Lorsque le camp a ouvert en 2013, il était conçu pour héberger 30 000 personnes, aujourd’hui Minawao est saturé. Dans ces conditions, les rumeurs selon lesquelles la situation s’améliore au Nigeria rencontrent un écho particulier. Entre ceux qui y croient et ceux, résignés, qui pensent qu’il « vaut mieux mourir chez soi », comme le raconte plusieurs témoins, les départs se multiplient. Le HCR ainsi que les autorités camerounaises et nigérianes sont pourtant censées garantir une bonne information aux candidats au retour. S’assurer que les Nigérians connaissent la situation qui prévaut dans leur région d’origine». Peut-on lire dans cet article.

Rfi revenait ainsi sur une situation qui prend de l’ampleur dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, celle des réfugiés. Depuis quelques mois, en effet, des milliers de personnes résidant dans le camp de Minawao l’ont quitté pour retourner à Banki au Nigeria, une localité toute proche de la frontière. Un village décrit par un journaliste local comme «une prison» sous la menace permanente de Boko Haram. Une situation que les journalistes de Rfi attribuent également aux autorités camerounaises, qu’ils accusent de chercher « à rendre la vie difficile aux réfugiés, pour ne pas qu’ils restent trop longtemps ». Et comme pour justifier ce point de vue, ils citent le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary, qui aurait affirmé que « le Cameroun n’a pas vocation à devenir un camp de réfugiés à ciel ouvert ».

En mars dernier déjà, le gouvernement camerounais démentait avoir procédé à des rapatriements forcés. Il n’en demeure néanmoins que la question des réfugiés de Minawao, dont l’effectif tourne aujourd’hui autour des 60.000 âmes, est une problématique sérieuse à laquelle les différents acteurs de l’humanitaire au Cameroun doivent apporter une réponse efficace.

 

 

Le Cameroun rapatrie à nouveau des réfugiés nigérians

Selon le HCR, 887 réfugiés ont été rapatriés depuis la ville frontalière de Kolofata vers le Nord-Est du Nigéria.

Le Haut-commissariat des Nations unies (HCR) dévoile un nouveau cas de rapatriement des réfugiés mené par les autorités camerounaises. Selon cette institution, les faits se sont déroulés le mardi 27 juin dans la localité de Kolofata où un camp improvisé s’est implanté. 887 réfugiés – «en majorité des enfants» – ont été embarqués à bord de «six camions fournis par les militaires nigérians et la police camerounaise» et reconduits vers le Nord-Est du Nigérian.

«Le HCR demeure vivement préoccupé pour les enfants. Nous comprenons également que des dizaines d’autres réfugiés se cachent, craignant d’être également forcés au retour. De plus, les retours vers le Nigeria, qui ne sont pas durables et mettent à rude épreuve les rares services existants sur place. Une nouvelle situation d’urgence, au début de la saison des pluies, doit être évitée à tout prix», indique un communiqué du HCR publié jeudi.

Au Nigéria, insiste le HCR, l’insécurité empêche les réfugiés de rentrer dans leurs régions d’origine. Ils restent à Banki, une localité qui accueillerait actuellement plus de 45 000 déplacés internes. «Beaucoup n’ont aucun abri et vivent dans des conditions de promiscuité, sans installation d’eau potable ou d’assainissement ni aucun service de santé».

La ville de Banki a été reprise aux mains de Boko Haram en septembre 2015, après des combats avec l’armée nigériane. Elle fait office de camp de réfugiés surpeuplé.

 

Cameroun: le programme Bêkou parvenu à son terme

Pendant deux années, le programme initié par la GIZ a permis d’améliorer les conditions de vie des réfugiés centrafricains, des déplacés internes et des communautés hôtes dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.

«Bêkou»! La grande majorité des Camerounais ignore ce mot. Mais, pendant deux années, le programme ainsi dénommé a suscité de l’ «espoir» dans les cœurs des réfugiés centrafricains, déplacés internes et communautés d’accueil de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Construction et réhabilitation des forges, solutions alternatives aux difficultés d’approvisionnement en bois et promotion du genre, nombreuses sont les réalisations accomplies par la GIZ et ses partenaires dans le cadre de ce programme financé à hauteur de 4, 38 millions d’euros (plus de 54 millions de F. CFA) par le Fonds fiduciaire Bêkou de l’Union européenne.

A Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, la journée du mardi 20 juin 2017 a été marquée par les activités de clôture du programme Bêkou. La cérémonie y  relative s’est déroulée en présence du gouverneur de l’Est, Grégoire Mvogo,   des maires de Djohong, Touboro, Betaré Oya et Kentzou.

Le Cameroun accueille plus de 259 000 ressortissants de la Centrafrique. Ceux-ci ont dû fuir leurs régions d’origine du fait des violences entre les Seleka et les anti-Balaka. Survenu au cours de l’année 2013, ce conflit inter-communautaire opposait les milices de la Seleka, en majorité musulmane et fidèle au président Michel Djotodia, à des groupes d’auto-défense chrétiens et animistes, les anti-balaka, fidèles à l’ancien président François Bozizé.

«L’afflux des réfugiés centrafricains dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord a causé  des problèmes liés à l’accès aux ressources naturelles et aux services sociaux de base dans les localités d’accueil. Cela a créé des tensions dans les villages. Il fallait trouver des solutions durables à la situation », indique Rodrigue Djakou Yapo, expert en eau et infrastructures sociales de la GIZ.

Pour le Haut-commissariat des nations unies (HCR), les problèmes liés à l’accès aux ressources de subsistance restent un défi majeur dans l’encadrement des réfugiés et déplacés internes. L’institution indiquait, le 30 mai dernier, que cette situation tend à aggraver la vulnérabilité des populations locales et à entrainer d’énormes risques de stabilité et de coexistence pacifique entre les autochtones et les réfugiés.

Selon la coopération allemande, les principales sources de tension entre les réfugiés et les communautés hôtes étaient liées à l’accès à l’eau potable ainsi qu’au bois de chauffage. «Bêkou» a contribué à résorber ce problème par la construction et la réhabilitation de 100 forages dans les villages hôtes ainsi que de cinq boutiques de vente des pièces de pompes. 54 latrines et 14 aires de lavage ont également été construites dans les localités de Betaré Oya, Yokadouma, Garoua Boulaï, Touboro, Ngaoui, Djohong et Gari Gombo.

Environ 1565 réfugiés et autochtones du village Mbile ont bénéficié d’une formation de 14 jours sur la fabrication de fours améliorés et briquettes de Sciure, pour réduire leurs besoins en bois pour la cuisine. «Avant la formation, les femmes étaient obligées de parcourir des kilomètres pour chercher du bois. Il y avait alors beaucoup de problèmes, les femmes étaient par exemple bastonnées ou violées sur la route. Maintenant on ne souffre plus. Chacun sait fabriquer des briquettes de sciure», explique Garim Alioum, un réfugié présent à la cérémonie de mardi.

«A ce moment, chaque famille de réfugiés de Mbile possède un foyer amélioré. Ils peuvent continuer à fabriquer les briquettes de sciure de bois à leur convenance. Ainsi, cela réduit même la coupe des arbres c’est très important», souligne Rodrigue Djakou Yapo.

La protection de l’environnement, l’aspect genre et la prise en compte de la situation de personnes handicapées sont d’autres aspects que touche le programme Bêkou.

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Cameroun: 12 000 réfugiés nigérians de retour dans leurs localités d’origine

Le HCR s’inquiète du fait que ces réfugiés soient obligés de financer eux-mêmes leur retour dans la localité de Banki au Nigéria.

Douze milles réfugiés nigérians abrités dans le camp de Minawao sont retournés à Banki, leur localité d’origine, durant le mois de mai. 1 800 d’entre eux sont rentrés en fin de semaine dernière, indique le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon l’institution, ces réfugiés auraient décidé «volontairement» de rentrer chez eux. Les raisons évoquées sont : «des conditions difficiles au camp de Minawao» et le début de «la saison agricole» à Banki.

Un problème porte de l’ombre au tableau dépeint par Le HCR, c’est celui de la situation qui prévaut à Banki qui « héberge déjà une grande population de près de 45 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et est loin de pouvoir recevoir un tel nombre. Dans Banki, et aussi dans les villes voisines, où les gens espèrent se diriger, l’accès humanitaire est très limité et dépend en grande partie de la disponibilité des escortes militaires. Comme la plupart des rapatriés sont toujours incapables de voyager vers leurs villages d’origine du fait de la sécurité reste incertaine, il existe un besoin urgent de terrain supplémentaire pour plus d’abris et d’autres installations dans le camp des déplacés

Nous insistons pour que tous les pays de la région facilitent les procédures de refuge et d’asile à tous ceux qui en ont besoin», souligne le HCR.

L’institution onusienne dénonce par ailleurs le fait que le Cameroun n’ait accordé aucune assistance technique ou financière pour le retour de ces réfugiés, les obligeant à financer eux-mêmes leur transport. Selon des conventions internationales, les  pays qui abritent des réfugiés s’assurent que les conditions sécuritaires et économiques sont favorables à la survie des personnes à rapatrier et que la sécurité règne dans les régions de retour. Un soutien financier est aussi accordé aux réfugiés pour faciliter leur réinstallation.

«Pourtant, le 03 mars derniers, le Cameroun a signé, avec le Nigéria et le HCR, un accord visant à faciliter les retours volontaires», rappelle le HCR. En signant cet accord, le Cameroun et les deux autres parties s’étaient engagés à optimiser l’encadrement des réfugiés désireux de retrouver leurs régions d’origines ainsi qu’à leur fournir  toutes les informations nécessaires.

Le HCR et le Minepat lancent un comité pour le développement des localités abritant des réfugiés

Les deux institutions ont procédé mardi au lancement du comité de pilotage chargé de la coordination et du suivi des interventions de développement des localités accueillant des réfugiés dans l’Est, l’Adamaoua et le Nord.

Ce mardi, 30 mai 2017, a eu lieu le lancement officiel du Comité de pilotage chargé de la coordination et du suivi des interventions de développement des localités abritant les réfugiés centrafricains dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Cet organe est mis en place par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) dans un contexte de fragilité des localités d’accueil et des zones frontalières du fait de l’instabilité socio-politique et sécuritaire de la Centrafrique.

Les récentes scènes de violence survenues en Centrafrique ont entrainé un afflux des ressortissants de ce pays au Cameroun. Ce sont environ 259 145 réfugiés centrafricains qui sont accueillis dans les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est, principalement dans les villes de Timangolo, Meiganga, Gado, Borghop… Selon le HCR, cette situation a entrainé des problèmes tels que l’aggravation de la vulnérabilité des populations locales, l’accès limité aux ressources de subsistance et aux services sociaux de base.

«Bien que la présence des réfugiés dans les villages d’accueil représente une opportunité pour ces localités à travers, entre autres, des activités commerciales et agropastorales, elle exerce une pression importante sur les ressources  naturelles des régions  d’accueil entrainant ainsi d’énormes risques de stabilité et de coexistence pacifique entre les autochtones et les réfugiés», explique-t-on au HCR.

Toutes choses qui ont conduit le Minepat et le HCR à signer un accord de partenariat le 24 octobre 2016 pour l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et des communautés hôtes. Ce dernier prévoit la mise en place du Comité cité avec pour mission principale de coordonner et d’orienter de manière stratégique les activités liées à la réalisation du plan de soutien aux communes hôtes. En cours d’élaboration, ce plan de soutien devrait être finalisé puis validé en octobre. Le mois de décembre sera dédié à son lancement officiel suivra alors le début de sa mise en œuvre au mois de janvier 2018.

«Il s’agit de renforcer les capacités des  réfugiés en même temps que celles  des communes hôtes. On voudrait renforcer les services sociaux de base qui profitent aussi bien à la population locale qu’aux réfugiés. Parce que ces populations ont de nombreux problèmes. Certains réfugiés centrafricains sont souvent de grands éleveurs qui arrivent avec des troupeaux, lorsqu’ils viennent cela créé des problèmes avec les éleveurs locaux à cause du pâturage. De même nous voulons renforcer les infrastructures», a souligné le représentant du HCR au Cameroun, Kouassi Lazare Etien.

Pour y parvenir, l’organe devra identifier les besoins prioritaires des réfugiés et des populations hôtes par la collecte des données ; préparer les plans et renforcer les capacités des acteurs sur la question des réfugiés, procéder à l’analyse des informations collectées dans les camps de réfugiés ; faire une estimation financière des besoins arrêtés et chiffrés. Il devra par ailleurs chargé d’élaborer des termes de référence pour l’utilisation des ressources, d’élaborer les programmes et projets prioritaires sur le plan technique, managérial et financier en faisant ressortir l’impact économique et socio-culturel des réfugiés et des populations hôtes.

Toutes ces actions seront menées sous la présidence du secrétaire général du Ministère de l’Economie, Jean Tchoffo, et lla coordination technique du HCR.