Cameroun : RFI analyse «les très hautes instructions» du président de la République

Dans un article publié ce mercredi 03 août, RFI décrypte les « très hautes instructions du président de la République dont use Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat SGPR.

« Les « très hautes instructions du président de la République » ? La formule est désormais connue de tous les Camerounais et fait partie du vocabulaire populaire. C’est que, l’expression est contenue dans les correspondances officielles par lesquelles le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, transmet directement aux ministres, les directives attribuées à Paul Biya, pour le traitement de certains dossiers de la République. Ces documents, souvent réputés confidentiels, sont autant l’objet de fuites sur les réseaux sociaux que d’analyses des conflits politiques au sein du système ».

« Cette «technique» de gestion des affaires étatiques a remis au goût du jour deux tendances observées depuis quelques années : l’accentuation de la mise à l’étroit du Premier ministre, et concomitamment, le renforcement du pouvoir du secrétaire général de la présidence. «Dans un exécutif bicéphale, président de la République/Premier ministre, le Premier ministre ne peut survivre politiquement que s’il sait rester dans l’ombre du président de la République ».

«Etre Premier ministre, c’est donc déjà accepter de ne gérer que la portion congrue du système de gouvernance. Ce qui advient par la suite n’est que la somme du contexte et de la personnalité. Le contexte, c’est celui où le président de la République est de moins en moins capable d’être constamment en première ligne du fait de l’âge (89 ans, NDLR). La personnalité, c’est celle du secrétaire général de la présidence qui, moins que ses prédécesseurs, eux, plus effacés et plus discrets, ne sait pas rester en retrait », analyse Stéphane Akoa ».

 

Cameroun: Paul Biya ordonne de rétablir Internet en zone anglophone

Selon un communiqué du ministre de la Communication publié jeudi, l’Etat veillera à ce qu’Internet ne soit pas utilisé pour la diffusion de message jugés hostiles à la République.

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a décidé de mettre un terme à la coupure d’Internet infligée aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le 17 janvier 2017, en riposte à une succession de manifestions corporatistes lancées en octobre dernier. Il instruit à cet effet la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng de «demander aux opérateurs de téléphonies mobile de rétablir la connexion» dans la zone. C’est ce qu’indique un communiqué du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, lu à la radio publique ce jeudi, 20 avril 2017.

Selon ce communiqué, le gouvernement avait procédé à la suspension de la connexion dans cette partie du pays du fait de certains messages «incitant à la haine» et à l’«hostilité contre la République». Lesdits messages étaient le fait de mouvements contestataires qui demandent le retour au fédéralisme pour certains, et la sécession du pays pour d’autres. Ces groupes appelaient la population à observer des grèves et des villes-mortes.

Le retour au calme dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest serait, selon Tchiroma, la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de rétablir la connexion Internet. Des étudiants ayant quitté Bamenda cette semaine ont dressé à Journal du Cameroun le portrait d’une ville toujours sous tension. Selon eux, il arrive encore des moments où des commerces restent fermés pendant des jours en signe  de grève.

«Il reste entendu que le gouvernement se réserve le droit de prendre en tant que de besoin des mesures appropriées pour éviter qu’Internet ne soit locomotiser  pour susciter la haine et la discorde entre les Camerounais ou pour créer des troubles à l’ordre public», poursuit le communiqué.

L’instruction du chef de l’Etat survient  une semaine après une exhortation de l’Onu visant le rétablissement de l’Internet dans les deux régions anglophones. «C’est une situation déplorable. J’encourage le gouvernement camerounais à prendre toutes les mesures qu’il jugerait appropriées, dans les meilleurs délais et dans le cadre de la loi, afin de créer des conditions favorables au renforcement de la confiance nécessaire à la sortie de crise», avait déclaré un émissaire de cette institution le 13 au terme d’une visite de quatre jours.

Avant l’Onu, des ONG, à l’instar d’Internet sans frontière, avaient dénoncé ce qu’ils qualifiaient d’entorse «aux libertés d’expression» et déploré les effets de cette mesure  sur les start-up basées dans la zone anglophone. Des internautes avaient suivi le pas en lançant le hashtag «Bring back our Internet». Sur place, un «camp de réfugié Internet» avait été créé dans le Nord-Ouest pour permettre aux entrepreneurs de poursuivre leurs activités.

 

Cameroun: existe-il un problème anglophone ou s’agit-il d’une vue de l’esprit?

Par le Pr Jean-Emmanuel Pondi

Depuis plus d’un mois, des discussions très animées se tiennent entre camerounaises et camerounais. Elles semblent se focaliser autour d’une question qui, tour à tour, divise l’opinion publique, réveille des passions que l’on croyait enfouies et ravive des antagonismes que l’on pensait avoir été réglés dans le passé.

La présente réflexion scrute successivement les arguments des deux camps en présence, présente ma position et fait part de quelques propositions concrètes qui pourraient s’avérer utiles.

1. Les arguments en présence
Au moins deux camps semblent s’affronter dans ce débat fort passionné.
Le premier, qui compte beaucoup de francophones – ainsi qu’une infime minorité d’anglophones -maintien avec force qu’il n’y a pas de problème spécifiquement anglophone dans notre pays. Toutes les dix régions, aux yeux des tenants de cette vision, connaissent exactement les mêmes difficultés, occasionnées par un manque criard d’infrastructures à bon niveau (routes, eau, électricité, hôpitaux, écoles, etc.) Ces carences observables partout, causent un énorme inconfort aux populations de toutes les localités touchées, sans exception.

A moins de vouloir utiliser les revendications actuelles pour atteindre d’autres objectifs inavoués, entend-on dans ce camp, les fauteurs de troubles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest devraient plutôt se joindre à leurs compatriotes des huit autres régions pour exiger, ensemble, une amélioration substantielle des infrastructures nationales ainsi que l’instauration d’une meilleure gouvernance politique et économique plus décentralisée.

A contrario, le second groupe de camerounais impliqué dans le débat est à majorité anglophone, tout en incluant une minorité de francophones qui soutient ses positions. Ceux qui le compose affirment, pour leur part, qu’il existe bel et bien un problème anglophone, initialement créé par le non-respect des résolutions arrêtées lors de la Conférence de Foumban de juillet 1961, qui reconnaissait explicitement l’existence de DEUX entités distinctes camerounaises qui acceptaient volontairement (c’est-à-dire sans contrainte aucune) de se réunir à nouveau, mais à une condition : que soit respectée la spécificité culturelle de chacune des deux parties, et qu’il soit tenu compte des caractéristiques particulières que l’histoire a façonné par rapport à la manière d’être et de vivre des Camerounais des deux rives du Mungo.

Les langues officielles, le français et l’anglais, furent déclarées d’égal statut dans notre document fondamental, la constitution du Cameroun Fédéral.

Force est de constater, de l’avis des membres de ce deuxième groupe, que ces égalités constitutionnelles ne sont guère respectées dans la vie quotidienne par la classe dirigeante du Cameroun, ou par les citoyens camerounais, à majorité francophones. Est-il acceptable, se demandent-ils, que vous soyez ridiculisé dans un lieu public à Yaoundé, Douala, Ngaoundéré ou Bertoua, simplement pour avoir demandé à obtenir une information en utilisant la langue anglaise ? Est-il normal d’entendre dire par un fonctionnaire de l’Etat s’adressant à son compatriote d’expression anglaise, « je ne comprends pas votre patois-là, ne pouvez- vous pas parler français comme tout le monde ? » Enfin, comment tolérer que l’expression utilisée en français « je ne suis pas ton Bamenda » puisse renvoyer à l’interprétation suivante : « je ne suis pas ton valet de maison ! »?

Ces violations quotidiennes des droits des citoyens camerounais anglophones sont vécues par ces derniers à travers le territoire national.

L’attitude hautaine et condescendante de bon nombre de francophones (dont beaucoup ne réalisent même pas l’impact des paroles blessantes et humiliantes qu’ils profèrent à l’endroit de leurs frères venus de l’autre rive du Mungo) peut mener certains à la frustration, voire à la révolte. D’où la conviction qu’ont certains anglophones, généralement sympathisants du courant sécessionniste du SCNC, que les francophones sont déterminés à phagocyter la culture et la langue anglo-saxonnes. Leur conclusion ? Les francophones sont à l’origine de tous leurs malheurs.

La contestation menée par la frange des anglophones qui proteste avec violence, tient au fait de l’impression qui est la leur, d’être des citoyens camerounais de seconde zone.

Le problème majeur de l’arène politique est que les croyances y sont plus importantes que la réalité.

Voici, brossées à grands traits, certes beaucoup trop rapidement, les principales positions des protagonistes de cet important débat.

Que m’inspirent ces arguments ?

2. Ma position dans le contexte de ce débat
Au regard des nombreuses complaintes exprimées depuis plusieurs années déjà par nos compatriotes anglophones (et dont certaines ont été rappelées plus haut), il semble extrêmement difficile de conclure à la non existence « d’un problème anglophone ». Le simple fait que des frères camerounais se sentent mal dans leur peau et aillent jusqu’à dire publiquement dans les mass medias et ailleurs leur mal-vivre, constitue en lui-même, déjà un réel problème.

Plutôt qu’une stratégie de déni individuel ou collectif, il revient plutôt à la majorité démographique que constituent les francophones, de tout faire pour bien comprendre les contours, la nature mais aussi la profondeur des frustrations que vivent au quotidien une partie des Camerounais dont le parcours historique est tout de même assez singulier.

Il n’est en outre pas rare d’entendre des Camerounais affirmer que toutes les régions font face à des difficultés économiques, financières et existentielles. Ceci est parfaitement vrai. Mais aucune des huit régions- en dehors du Nord-Ouest et du Sud-Ouest – n’a eu à opérer le choix de son rattachement volontaire soit au Cameroun, soit au Nigeria.

Il est important de se souvenir que la Résolution 1352 (XIV) de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 16 Octobre 1959 sur le plébiscite spécifiait clairement deux options possibles pour les populations concernées qui vivaient alors sous administration Britannique rattachée au Nigeria : rejoindre le Nigeria ou se rallier au Cameroun francophone.

Dans nos analyses, il faut donc savoir raison garder.
Reconnaître qu’il existe bel et bien un « problème anglophone » est tout à fait différent d’affirmer que ceux qui se plaignent ont raison sur toute ligne ou (encore moins), le droit de violer les dispositions contraires à la loi.

Il est évident que les anglophones peuvent occuper tous les postes de la République.

Quand nos compatriotes anglophones exigent le respect intégral de tous leurs droits de citoyens camerounais, tous les camerounais se doivent d’ uvrer au quotidien pour que cela soit une réalité. Nous nous devons donc tous de changer notre comportement quotidien pour le rendre conforme à l’esprit et à la lettre de notre loi fondamentale.
Cependant-et ceci est très important- quand certains dans ce groupe, très minoritaire, il est vrai, prônent la sécession, la profanation des symboles de l’Etat, « le retour des francophones chez eux », tout ceci dans un climat de violence, les camerounais des deux aires culturelles doivent clairement leur dire NON.

Voici pourquoi. Aucun groupe qui a prôné la sécession en Afrique n’a connu la prospérité dans cette aventure très douteuse. La tentative du Biafra de se séparer de la République pourtant déjà fédérale du Nigéria, s’est soldée par un nombre de morts évalué entre 500 000 et 2 000 000, pour la période 1967-1970. Pour ce qui est du Rwanda, où deux groupes de citoyens voulaient en découdre malgré leur appartenance même ethnique du point de vue anthropologique (même culture, langue, même religion et même histoire). Leur confrontation meurtrière se solda au moins 800 000 morts enregistrés en trois mois seulement (Avril-Juin 1994).

Quant au Sud Soudan, dernière-née des Républiques africaines issu du sécessionnisme le 9 juin 2011, les combats fratricides menés à l’intérieur et à l’extérieur de la plus jeune République du continent ont déjà causés plus de 150 000 morts à ce jour. (Source : Nations Unies, Mars 2016). Le Sud Soudan n’est assurément pas un exemple de pays en paix ou en situation de prosperity.

Il ressort de ce qui précède que, quelque soit le bien fondé des revendications de certains anglophones, « la solution » de violence, de guerre et de chaos ne peut être que catastrophique pour un Cameroun dont la marque de fabrique en Afrique et dans le monde, est sa matérialisation du concept « Uni dans sa diversité ».

Rappelons-nous que la Résolution 1352 de l’ONU du 16 octobre 1959 mentionnée plus haut avait explicitement exclu toute option de création d’un Etat issu des régions anglophones du Cameroun. La lettre confidentielle interne datée du 10 juin 1960, envoyée par les autorités britanniques du territoire à leur hiérarchie aux Nations Unies à New York, prouve la véracité de cette position (Source : Victor E. Mukete, MY ODYSSEY. THE STORY OF CAMEROON REUNIFICATION 2013, p. 419).

3. Quelles propositions concrètes pour conclure ?
. Que force reste à la loi. Aucun citoyen n’étant au-dessus des règlements de la République, tous ceux qui se sont rendus coupables de délits devraient répondre de leurs actes devant les juridictions appropriées, civiles pour les civils, militaires pour les personnels en tenue. Il y va de l’autorité de l’Etat et de la sécurité de tous dans un Etat de droit.

. Procéder à une revalorisation du Monument de la Réunification qui se trouve à Yaoundé. Combien de Yaoundéens ou de Camerounais qui passent devant ce site connaissent sa signification profonde ? Le moment semble venu de lui donner toute sa signification historique du point de vue pédagogique.

. Envisager la création d’un Office de Médiateur de la République dont l’une des tâches principales consisterait à traiter des dossiers à lui soumis par des membres ou des organismes de la société civile, sous certaines conditions clairement spécifiées.

. Réorganiser les curricula des enseignements secondaires et universitaires pour introduire enfin les éléments de connaissance pertinents concernant les dix régions du Cameroun au plan socio-culturel.

. Introduire l’enseignement de l’anglais pour les francophones et du français pour les anglophones dès l’âge de 05 ans pour avoir des jeunes camerounais libérés de leur prison linguistique et
ouverts aux horizons vivifiants de toutes les cultures de leur terroir commun : le Cameroun.

. Procéder à l’accélération d’un véritable processus de décentralisation ayant pour but ultime de rapprocher l’administration des administrés et de créer une gouvernance de proximité.

. Mettre un soin particulier à identifier et à revigorer les institutions civiles ou religieuses présentes dans les deux parties concernées de notre territoire, pour créer des liens durables. Par exemple la Presbyterian Church in Cameroon (PCC) et l’Eglise Presbytérienne du Cameroun (EPC) et autre institutions religieuses situées sur les deux parties du pays. Les Royaumes Tikar, Bamoun Mbam et Banso du Nord-ouest qui ont été fondés au 14è siècle par une seule et même famille (deux frères et une s ur) constituant de ce fait un exemple partant des liens culturels profonds entre les deux parties du Cameroun qui nous concernent.

. Parvenir à un changement total de nos comportements vis-à-vis des uns et des autres (francophones et anglophones). Tout faire pour mieux nous connaître, nous apprécier au quotidien, et tourner le dos aux préjugés néfastes et dangereux pour -la stabilité de notre Nation.

. Nous rappeler enfin que les langues officielles que nous parlons et défendons avec tant de passions aujourd’hui ne sont nullement la résultante d’un choix volontaire de nos ancêtres camerounais. A la vérité, avant le 14 novembre 1884, PERSONNE au Cameroun ne parlait ni le français ni l’anglais.

C’est un fait irréfutable.

EVITONS DONC DE TOMBER DANS LE PIEGE DANS LEQUEL S’EST FOURVOYEE LA LIBYE, C’EST-A-DIRE LE CHAOS.

Pr Jean-Emmanuel Pondi
Droits réservés)/n

Dialogue constructif entre le Southern Cameroons et la République du Cameroun

Par Southern Cameroons peoples organisation

Southern Cameroons accepte de nouveau un dialogue constructif avec la République du Cameroun dans le cadre de la médiation prônée par la Commission Africain de droits de l’homme et des peuples – CADHP
Exige que les résultats de ce dialogue soient transmis à l’Union Africaine et à l’ONU. Demande son d’adhésion à l’Union Africaine.

Mesdames et Messieurs de la presse,

Le 29 novembre 2016, SCAPO (Southern Cameroons Peoples Organisation) a transmis un rapport à la Commission Africaine des droits des hommes et des peuples (CADHP) basée à Banjul, Gambie, réitérant son acceptation d’un « dialogue constructif » avec la République du Cameroun (le Cameroun francophone) tel que recommandé par la commission en 2009.

SCAPO, a demandé que les résultats dudit « dialogue constructif », s’il venait d’avoir lieu, soient transmis à l’Assemblée générale de l’Union Africaine où « La République du Cameroun » devrait présenter des preuves démontrant qu’elle avait effectivement un titre de propriété sur le Southern Cameroons et que sa présence dans ce territoire n’était pas une annexion.

Par conséquent, le SCAPO a demandé à UA « d’accorder une adhésion au Southern Cameroons comme membre tout en confirmant les frontières internationales de Southern Cameroons, héritées de la colonisation et décrites dans le mandat de l’Assemblée des Nations et la Charte des Nations Unies ».

Le rapport, signé du président national de Southern Cameroons Peoples Organisation, SCAPO, est au nom des plaignants dans les Communications 266/2003 qui, en 2003, et au nom de la population de Southern Cameroons dans son ensemble, a déposé une plainte de 306 paragraphes (avec affidavits) a la CADHP contre l’état francophone de la République du Cameroun pour colonisation.

Il faut souligner que le régime de Yaoundé était toujours représenté à la CADHP durant les six ans que la CADHP statuait sur cette plainte par une délégation conduite par M. Dion Ngute, vice-ministre des affaires étrangères en charge du Commonwealth. Il faut aussi souligner qu’avant Banjul les plaignants de Southern Cameroons avaient avec les membres d’une organisation affiliée au Southern Cameroons transmis au gouvernement du Cameroun, le Buea Peace Initiative (BPI) comme modèle convenu pour une séparation pacifique des deux états. Cela a été largement ignoré par le régime Biya.

On pourra aussi ajouter que les résolutions de la All Anglophone Conférence tenu à Buea, capitale de Southern Cameroons du 2-3 Avril 1993, avait présenté, de façon succincte, la plainte de Southern Cameroons sur la colonisation de leur territoire par le Cameroun francophone. Un an après, la deuxième All Anglophone Conference, tenu à Bamenda du 29 Avril au 1er Mai, 1994 avait encore donner au régime de Yaoundé un délai raisonnable pour se prononcer sur les doléances du Southern Cameroons. Le régime de Yaoundé avait tout simplement balayé ses propositions, notamment le retour au fédéralisme de deux états, fondateurs du Cameroun actuel, du revers de la main.

En 2009, la CADHP a rendu son verdict, lequel verdict fut transmis et adopté par les chefs d’états Africaine pendant leur sommet de Sirte en Libye. Avant ses recommandations, contenues dans une dizaine de pages, la CADHP a souligné que les populations de Southern Cameroons constituent « un peuple » avec des droits inaliénables reconnus par la Charte Africaine et la Charte des Nations Unies et, donc, la communauté internationale (page-178-179 de la Décision de Banjul en 2009). La CADHP a formellement interdit à tous ceux qui ne font pas parti du Southern Cameroons de cesser a jamais de nier ce fait.

Plus précisément, la CADHP a déclaré que « les populations du Southern Cameroons » peuvent être qualifiés de « peuple » parce qu’elles manifestent de nombreuses caractéristiques et affinités qui comprennent une histoire commune, une tradition linguistique, une connexion territoriale et des perspectives politiques. Plus important encore, ils s’identifient comme un peuple avec une identité distincte et distincte. L’identité est une caractéristique innée au sein d’un peuple. Il appartient à d’autres personnes extérieures de reconnaître cette existence, mais de ne pas la nier. » (Voir les paragraphes 178-179 de la décision de Banjul de 2009).

Selon la CADHP, les peuples partout, en particulier les peuples qui vivent dans leur propre territoire (patrie) et aspirent à leur propre État, ont le droit inaliénable de rejeter la colonisation et ces peuples avaient le droit à l’autonomie ou à l’autodétermination.

L’autodétermination signifie que tout peuple, ainsi reconnu, a le droit de déterminer librement son statut politique et le droit de poursuivre librement son développement économique et social selon la politique qu’il a choisi. Le droit à l’autodétermination est reconnu et protégé par les Chartes de l’UA et de l’ONU.

En outre, le verdict de la CADHP de 2009 a ordonné au gouvernement de Yaoundé de verser une indemnité à toutes les entreprises de Southern Cameroons, victimes de l’application de la loi OHADA pratiquée par le gouvernement de Yaoundé.

Toutefois, la CADHP a, pour essentielle, recommandé un « dialogue constructif », sous ses bons offices, entre les représentants de Southern Cameroons et le régime de Yaoundé, pour trouver une solution amiable et durable à toutes les questions liées au droit constitutionnel local et au droit international en ce qui concerne la colonisation de Southern Cameroons par le Cameroun francophone.

En 2010, SCAPO et la SCNC, représentants exclusifs de la population de Southern Cameroons, avaient accepté le principe d’un « dialogue constructif », sous l’égide de la CADHP, comme moyen crédible et sérieux, afin de trouver une solution durable à ce qui est aujourd’hui l’annexion, l’occupation coloniale de Southern Cameroons.

Au lieu donc de s’engager dans ce dialogue constructif, recommandé par la CADHP en 2009, le régime de Yaoundé a plutôt intensifié sa francophonisation coloniale du Southern Cameroons en imposant son système scolaire, sa tradition de droit civil, etc. sur les paisibles citoyens du Southern Camerooons. L’escalade de la colonisation de Southern Cameroons par le régime francophone de Yaoundé est donc la cause profonde de troubles dans le territoire de Southern Cameroons aujourd’hui. Cette escalade, dont le régime de Yaoundé est entièrement responsable, a conduit à plus de quinze décès, officiellement.

Rappelons que l’assemble générale des Nations Unies (par Résolution No 1608 (XV) du 21 Avril 1961 a voté pour l’Independence de Southern Cameroons ; 50 voix pour, 6 voix contre et 12 abstentions. Rappelons aussi que le Cameroun francophone, la France, toute l’Afrique francophone (sauf le Mali) avait voté contre l’unification de Southern Cameroons et de la republique du Cameroun (le Cameroun francophone) dans la même résolution (1608 (XV)) des nations unies.

Philémon Yang aussi suggère un « Dialogue Constructif »
Par ailleurs, l’appel à un « dialogue constructif » a également été fait par l’actuel Premier ministre du Cameroun, M. Philémon Yang, le jeudi 6, décembre 2016 alors qu’il s’adressait aux partisans du rassemblement démocratique du peuple camerounais, RDPC (parti au pouvoir au Cameroun francophone) lors d’un meeting à l’enceinte de l’hôtel Ayaba à Bamenda.

M. Yang a déclaré que le « dialogue constructif » était le seul moyen de mettre fin à l’insurrection évidente et prévisible dans les régions anglophones sous occupation francophone. Le Premier ministre Yang parlait à la tombée d’une journée exceptionnellement meurtrière à Bamenda au cours de laquelle l’armée du Cameroun (surtout les forces d’élite bien armées, la Brigade d’intervention rapide BIR, en compagnie des parachutistes venant de Koutaba) avaient tués au moins dix civils non armés dans diverses parties de la seule ville de Bamenda. Beaucoup plus de personnes, y compris des étudiants, ont été « disparues » à Buea et à Bamenda. En plus, les militaires francophones ont assassiné au moins cinq personnes à Kumba, plus au sud de Southern Cameroons.

Le vendredi, 7 décembre, Amnesty International a demandé au régime de Yaoundé de justifier tous les meurtres et les disparitions dans les régions anglophones sous occupation coloniale.

Southern Cameroons rappelle que les meurtres de ses citoyens, la plupart d’entre eux par des balles perdues, est un crime contre l’humanité, un crime de guerre. SCAPO fera une représentation ferme et musclée au Tribunal Pénale à La Haye au sujet de ces décès et disparitions, le résultat d’usage cruel d’armes de guerre et de balles réelles contre des civils non armés. Pis encore, dans un communiqué du gouvernement camerounais diffusé sur le service français de la BBC (et d’autres médias), le 12 décembre 2016, le porte-parole autoproclamé du régime colonial à Yaoundé, Issa Tchiroma Bakary, a confirmé que le gouvernement de Yaoundé est impliqué dans les disparitions et les escadrons de la mort au Southern Cameroons.

M. Tchiroma a déclaré que la politique de son gouvernement est de traquer (mettre hors état de nuire, ses mots exacts, ce qui veut dire assassiner) les citoyens de Southern Cameroons qui défendent leurs droits, rien que leurs droits. SCAPO informe M. Tchiroma que son nom figure maintenant en bonne place sur la liste des responsables de crimes de guerre à la CPI.

SCAPO rappelle aussi au régime de Yaoundé que le Procureur de la Cour pénale internationale a reçu, le lundi 03 mars 2008, une plainte de 181 pages (avec affidavits) intitulée « Génocide et crimes contre l’humanité en / par les régimes successifs de Yaoundé ». Ce document relate l’historique et l’historicité des crimes génocidaires du régime successif à Yaoundé et en attribuant la responsabilité. Ce dossier a été renforcé avec les détails d’un document signé par les soi-disant élites Beti de Yaoundé en 2008 appelant à un génocide contre les allogènes de la ville de Yaoundé (les natives de Southern Cameroons au premier chef). Voir les Suppléments Genocam 1 et 2 de SCAPO.

L’application de la Résolution de la CADHP sur le « Dialogue Constructif »
Le rapport de Southern Cameroons intitulé « Dialogue constructive : La mise en uvre des Décisions 2009 de la Commission Africaine des Droits des Hommes et des Peuples (CADHP) sur la communication 266/2003, » transmis à Banjul, au nom de la population de Southern Cameroons toute entière, retrace la cause profonde de l’escalade entre le Southern Cameroons et le Cameroun francophone aujourd’hui.
SCAPO souligne : « En rendant sa décision sur la Communication 266/2003, Kevin Ngwang Gumne et les autres V. Cameroun,la Commission Africaine a fait sept recommandations à l’Etat accusé, à savoir la république du Cameroun, et à l’état plaignait, Southern Cameroons (page 215). « La CADHP a explicitement demandé aux parties de faire un rapport sur la mise en uvre de ses décisions 215 (4) ».

Dans son rapport à Banjul, Southern Cameroons, s’est dit «se limitait à la recommandation sur le « dialogue constructif » (215- (I) (VI) ; 2.ii) « parce que c’est la seule recommandation faite aux deux parties (Southern Cameroons et La Republique du Cameroun) et sur laquelle les deux parties ont répondu par l’affirmative ». Pour Southern Cameroons, « la commission avait fixé un délai de 180 jours comme date limite pour l’entame dudit dialogue. Or l’Etat accusé c.à.d. le Cameroun francophone (la République du Cameroun) a demandé une prorogation de délai indiquant qu’ils avaient reçu leur propre copie de la décision de la commission tard et qu’ils avaient besoin du temps pour se préparer au dialogue. La CADHP a accordée leur demande. « Southern Cameroons a attiré l’opinion mondiale sur le fait que « sept ans après que la Commission Africaine ait pris la décision dans la Communication 266/2003, La République du Cameroun n’a mis en uvre aucune des recommandations. Aucun. Même pas un seul !

Par conséquent, Southern Cameroons fait le rapport suivant en ce qui concerne la recommandation spécifique de la CADHP sur le « dialogue constructif » :
1.Que La République du Cameroun (le Cameroun francophone), a utilisé la prorogation du délai accordée à leur demande pour accélérer la colonisation de Southern Cameroons. (LRC) à réaliser une préparation élaborée (y compris la construction de monuments qu’ils ont appelés « Monuments de réunification » à Buea et Bamenda pour célébrer une soi-disant « réunification » de son territoire, diviser par la colonisation. En effet, le 20 février 2014, à un moment où les habitants du Southern Cameroons attendaient le début du dialogue proposé dans la communication 266/2003, le Cameroun francophone a déployée son armée à Buea, capitale de Southern Camerooons pour la célébration du « cinquantenaire » (célébrée après 53 ans !) du soi-disant « réunification. » Or, unification de 1961 concernait deux états indépendants et égaux. SCAPO a déposé des preuves (appendices A et B) du soi-disant « monument de la Réunification » ainsi que le discours de M. Biya à Buea en 2014 pour marquer le soi-disant anniversaire de la prétendue « réunification ».

2.Southern Cameroons affirme que, peu après le verdict de la CADHP, les sieurs Leke, chef Oben et M. Tita (tous les indigènes du Southern Cameroons) tous coopté et financé par le régime de Yaoundé, ont tenté de retirer la plainte de Southern Cameroons, ceci après que la CADHP aie déclarée ladite plainte recevable et après le verdict de la CADHP ! Les trois personnes, financé par le régime de Yaoundé, ont affirmé vouloir entamer le « dialogue constructif » proposé dans la communication 266/2003, et qu’avant de le faire ; Ils souhaitaient retirer la plainte de Southern Cameroons ! La réponse de la CADHP était que leurs noms ne figuraient pas sur la liste des plaignants et qu’ils ne pouvaient donc pas retirer ce qu’ils n’avaient pas déposé. Ils ont été informés que s’ils avaient leur propre plainte ils étaient libres de la déposer. Les trois personnes ont alors contacté les plaignants réels dans la communication 266/2003 et ont proposé qu’ils se joignent à eux pour entamer le dialogue avec l’Etat accusé.

SCAPO et la SCNC leur a répondu qu’ils avaient commis une erreur en usurpant l’identité et en essayant de retirer ce qu’ils n’avaient pas déposé. En outre ils étaient venus à Banjul comme faisant partie de la délégation de l’État du Cameroun. Southern Cameroons souligné que, comme à son habitude, le régime de Yaoundé était impliqué dans cette fraude. N’eut était la vigilance du secrétariat de la CADHP, la supercherie allait réussir. SCAPO déclare que le régime ne Yaoundé continue toujours ses man uvres frauduleuses à la CADHP à ce jour.

3.Southern Cameroons déclare que, en acceptant la proposition du « dialogue constructif, » les plaignants c.à.d. Southern Cameroons avait proposé, comme lieu dudit dialogue, le siège de NU à New York ou le siège de UA à Addis-Abeba ou le siège de la Commission Africaine à Banjul. Ils ont en outre proposé que ledit dialogue soit fondé strictement sur les principes du droit international, en particulier les principes des Nations Unies et ceux de Union africaine. Ces principes sont les mêmes que tous les pays sur terre invoqueraient pour leur défense si leur territoire ou l’un de ses droits étaient violés par un autre pays. Southern Cameroons souligne avec insistance que la République du Cameroun « revendique le Southern Cameroons comme étant deux provinces de son pays alors que le Cameroun francophone et incapable de dire, jusqu’à présent, par quels instruments de droit international Southern Cameroons est devenu une partie de son territoire.

Or, les limites du territoire que la République du Cameroun a hérité de son jour d’indépendance le 1er janvier 1960 et que ce jour les frontières du Cameroun francophone ont été gelées conformément à l’article 4 b) de l’Acte constitutif d’Union Africaine. Southern Cameroons se pose donc ces questions : Quand et par quels instruments ces frontières ont-elles été élargies pour inclure le territoire Southern Cameroons ? Par quel instrument de droit international le peuple du Southern Cameroons ont été déshérité de leur territoire pour conférer ledit territoire à la République du Cameroun ? Nous espérons que le régime coloniale et néocoloniale de Yaoundé répondra à toutes ces questions, et bien d’autres, sans ambiguïté au dialogue proposé par la Commission Africaine.  »

4.Étant donné que l’Etat accusé a évité le dialogue durant ces sept (7) dernières années, alors que ses violations des droits de l’homme et ses violations des droits des paisibles citoyens de Southern Cameroons se sont intensifiées, entraînant, forcément, une escalade très dangereuse entre les « anglophones » et les francophones ; un autre génocide est à craindre en Afrique Centrale vu l’animosité galopante entres les populations des deux états.

Par conséquent, Southern Cameroons indique à l’attention de la communauté internationale qu’il est du devoir de l’assemble générale de Union Africaine de se prononcer sur un rapport et de recommandations à lui adressé par l’une de ses organes et aussi qu’il est du devoir de l’assemblée générale de UA de se prononcer sur les demandes d’adhésion. Par conséquent, Southern Cameroons, de par ses représentants légaux et légitimes que sont SCAPO et la SCNC demande :

A.Que le dialogue recommandé dans la communication 266/2003 soit transmis à l’Assemblée de Union Africaine et que la République du Cameroun (le Cameroun francophone) soit tenue de présenter à Union Africaine les preuves suivantes pour démontrer qu’elle a effectivement un titre foncier quelconque sur Southern Cameroons et ainsi démontre, une fois pour toute, que sa présence dans ce territoire n’est pas l’annexion et de la colonisation :

I.Que, la république du Cameroun (le Cameroun francophone) produise, aux termes de l’article 102 (1) de la Charte des Nations Unies, un traité international valable entre Southern Cameroons et la République du Cameroun déposé au secrétariat de l’ONU attestant une entente entre les deux Etats après l’indépendance de la République du Cameroun.

II.Or, selon les termes du paragraphe 5 de la Résolution 1608 (XV) du 21 avril 1961, un traité d’union valide entre l’Etat de Southern Cameroons et la République du Cameroun à la fin de la tutelle Britannique dans Southern Cameroons devait justifier la présence du Cameroun francophone, la présence de son administration et la présence de ses citoyens dans le territoire de l’état indépendant de Southern Cameroons.

III.Or, selon les termes de l ‘article 4 b) de l’Acte constitutif d’Union Africaine, il existe bel et bien une carte et les traités de frontière entre la République du Cameroun (le Cameroun francophone) tels qu’ils étaient le jour de l’indépendance, le 1er janvier 1960 pour le Cameroun francophone et le 1er Octobre 1961 pour Southern Cameroons. Cette carte date de 1916 et il existe au moins neuf (9) traites de frontière entre les deux états.

IV.Que la république du Cameroun produise, conformément à la résolution 2625 (xxv) de l’Assemblée générale des Nations Unies du 24 octobre 1970, un instrument juridique international valable, daté de 1961, par lequel la République du Cameroun revendique le titre et la juridiction sur Southern Cameroons.

B.Que La République du Cameroun, soit en outre, tenue de montrer si son « non » sur la résolution 1608 XV de l’Assemblée générale des Nations Unies ne soit pas considéré comme un vote contre l’indépendance du Southern Cameroons et, par conséquence, ne soit pas considéré comme un vote contre toute association avec Southern Cameroons de quelle manière que ce soit.

C.Que, puisque le 1er janvier 1960 (date de l’indépendance de la République du Cameroun) Southern Cameroons était encore un territoire sous tutelle de NU avec sa propre frontière internationale, la République du Cameroun (le Cameroun francophone) soit déclarée en violation de l’article 4 b) de la Charte de UA et que par conséquent, la république du Cameroun soit demandée de retirer pacifiquement ses troupes et proconsuls du territoire de Southern Cameroons.

D.Que Southern Cameroons soit autorisé à adhérer à Union Africaine et que ses frontières internationales, telles que décrites dans le mandat de la des Nations et la Charte des Nations Unies, soient confirmées par l’Assemblée générale de UA.

Le rapport du SCAPO, au nom de plaignants dans les Communications 266/2003, et, au nom de toute la population de Southern Cameroons, a été signé le Président National du SCAPO, le Très Hon Augustine Feh Ndangam.

Le rapport de la SCAPO a ensuite été transmis au Président de l’Assemblée général d’UA, au Conseil exécutif de Union Africaine et au Conseil de paix et de sécurité de Union Africaine, etc.

Tout compte fait, le rapport de SCAPO mets fins aux tentatives inopinées et infortunées du premier ministre de la république du Cameroun, Philémon Yang, de « diviser and impéra » (divisée et gouverné, Divide and Rule). En effet depuis quelque jour M. Yang tente un soi-disant dialogue avec divers groupes de piquetages dans Southern Cameroons. On signale aussi des man uvres peu orthodoxes, corruptibles et corrompus d’un certain Baba Danpullo (avec la bénédiction de Yaoundé) de réunir certains « leaders » de la grevé des avocats et des enseignants dans le but inavoué de « trouve une solution au problème anglophone. » Southern Cameroons a connu bien d’autres bas man uvres venant de Yaoundé. Pis encore une sagesse dit qu’on ne soigne pas le cancer avec de l’aspirine. Or la colonisation de Southern Cameroons dure depuis cinquante ans et représente le cancer et le sida à la fois.

SCAPO déclare donc que M. Yang (non plus le magnat de Ndawarra, qui ne point un symbole dans la matière lorsqu’il s’agit du respect des droit de l’homme et des peuples) n’a pas de pouvoir légal (constitutionnel) pour définir pas la politique de la Republique du Cameroun et, de là, ne peut prendre aucune décision crédible, contraignante et durable, sur la colonisation du Southern Cameroons par la République du Cameroun. Cette question relève du droit international car elle concerne, la Charte de Union Africaine, la Charte des Nations Unies et, en particulier, la désormais activée Commission de décolonisation du Conseil de tutelle de l’ONU.

Que le régime de Yaoundé respecte ses engagements vis-à-vis la CADHP, l’UA et l’UNO pour une sortir de crise.

La décision de la CADHP. BANJUL 2009
Dans sa décision de 2009 sur la colonisation du Southern Cameroons par La République du Cameroun (Cameroun francophone) la CADHP a clairement indiquée qu’il n’était pas dans sa compétence de se prononcer sur cette dénonciation qui eut lieu entre 1960 et 1972 quand la commission n’étant pas encore crée. (Voir les paragraphes 151-56 et 182 de la décision de la CADHP). Toutefois, «si les plaignants peuvent établir que toute violation commise avant le 18 décembre 1989, et continuée par la suite, la commission est compétente pour l’examiner ».

La CADHP a remarqué que malgré les ardents arguments contraires, et malgré des décennies de division sur la définition « d’un peuple », la Commission Africaine affirme que « après une analyse approfondie des arguments et de la littérature, on constate que le peuple du Southern Cameroons peut légitimement prétendre être un « peuple ». Les droits individuels dus au Southern Cameroons, ils ont une identité distincte qui attire certains droits collectifs.  »

En outre, la Commission a déclaré que « le rapport du groupe d’experts de UNESCO mentionné ci-dessus stipule que pour qu’un collectif d’individus puisse constituer un « peuple », il doit en manifester certains ou tous les attributs identifiés. La Commission convient avec l’Etat accusé qu’un « peuple » peut manifester des attributs ethno-anthropologiques. Ces attributs ne sont nécessaires que pour déterminer le « peuple », mais ne peuvent être utilisés comme le seul facteur déterminant pour accorder ou refuser la jouissance ou la protection des droits des peuples. Les États parties avaient-ils l’intention de se fonder sur des racines ethno-anthropologiques pour déterminer uniquement les « droits des peuples », ils l’auraient dit dans la Charte Africaine ? En l’état, la Charte Africaine garantit une protection égale aux populations du continent, y compris d’autres groupes raciaux dont les racines ethno-anthropologiques ne sont pas africaines. Sur la base de ce raisonnement, la Commission conclut que « le peuple de Southern Cameroons » est qualifié de « peuple » parce qu’il manifeste de nombreuses caractéristiques et affinités, notamment une histoire commune, une tradition linguistique, une connexion territoriale et des perspectives politiques. Plus important encore, a déclaré la Commission Africaine, « ils s’identifient comme un peuple avec une identité distincte. L’identité est une caractéristique innée au sein d’un peuple. Il appartient à d’autres personnes extérieures de reconnaître cette existence, mais de ne pas la nier. » (Paragraphes 178-179)

En outre, la Commission a souligné que le gouvernement de la Republique du Cameroun reconnaissait implicitement le Southern Cameroons en soulignant que « il y avait des problèmes créés régulièrement par le SCNC « sécessionniste » et le SCAPO, dans cette partie de son territoire, qui s’appelle le » Southern Cameroons « . LRC ne pouvait plus prétendre que les Camerounais du Southern Cameroons n’existent pas en tant que peuple, a indiqué la Commission. Après avoir condamné la LRC pour ses années de mauvais traitements envers les Camerounais du Southern Cameroons, selon la « liste impressionnante » de documents et griefs déposés par le SCNC et le SCAPO, la Commission Africaine a recommandé ce qui suit :

Que le gouvernement du Cameroun doit :

(I)Abolir toutes pratiques discriminatoires à l’égard des personnes du Nord-Ouest et Sud-ouest du Cameroun, y compris l’usage égal de la langue anglaise dans les transactions commerciales ;

(II)Interdire le renvoi des accusés des provinces anglophones pour jugement dans les provinces francophones ;

(III)Veiller à ce que chaque personne faisant face à des accusations criminelles soit jugée selon la langue qu’il comprend. Subsidiairement, l’Etat accusé, c.à.d. le Cameroun francophone, doit veiller à ce que les interprètes soient employés par les tribunaux pour éviter de mettre en péril les droits des accusés ;

(IV)Localiser les projets nationaux, équitablement dans tout le pays, y compris du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun, en fonction de la viabilité économique et de l’équilibre régional ;

(V)Verser une indemnisation aux sociétés du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, qui ont subi un traitement discriminatoire par les banques ;

(VI)Entretenir un dialogue constructif avec les plaignants et en particulier avec le SCNC et le SCAPO pour résoudre les questions constitutionnelles ainsi que les griefs qui pourraient menacer l’unité nationale ; et

(VII)Réformer le conseil supérieur de la magistrature en veillant à ce qu’il soit composé de personnalités autres que le Président de la République, le Ministre de la justice et d’autres membres du pouvoir exécutif. La Commission Africaine a toutefois souligné au SCNC et au SCAPO que « la sécession n’est pas la seule voie ouverte aux Camerounais du Southern Cameroons pour exercer le droit à l’autodétermination ».

La CADHP a déclaré au SCNC et au SCAPO que « la Charte Africaine ne peut être invoquée par un plaignant pour menacer la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État partie et que » la Commission a cependant accepté que l’autonomie dans un État souverain, L’autonomie gouvernementale, la confédération ou la fédération, tout en préservant l’intégrité territoriale d’un État partie, peuvent être exercés en vertu de la Charte. Selon eux, l’État accusé a implicitement admis que l’autodétermination pouvait être exercée par les plaignants à condition qu’ils établissent des cas de violations massives des droits de l’homme ou de refus de participation aux affaires publiques. Tout ce dont le Cameroun francophone est coupable.

En conséquence, tout en laissant au SCAPO et au SCNC de prouver le cas de violations massives des droits de l’homme ou de refus de participation aux affaires publiques « (déjà en cours), la Commission Africaine a recommandé que le SCNC et le SCAPO se transforment en partis politiques «et engager un dialogue constructif avec la République du Cameroun sur les questions constitutionnelles et les griefs. » La Commission Africaine a mis » ses bons offices à la disposition des parties pour agir comme médiateur sur une solution amiable et pour assurer la mise en uvre effective des recommandations ci-dessus.  » La Commission Africaine a finalement demandé aux parties de « faire un rapport sur la mise en uvre des recommandations susmentionnées dans les 180 jours suivant l’adoption de cette décision par l’Assemblée Général de l’UA. »

Le régime colonial de Yaoundé a rejeté la demande de SCAPO de se transformer en parti politique tel que recommandé par la CADHP.


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Verbatim: un Cameroun pour tous!

Par Hippolyte Nwal

Je suis Camerounais, attaché à la République dans son unité, ainsi une dans la protection et le respect absolu de sa diversité. Je suis radicalement opposé à toute idée de sécession, ainsi qu’à toute partition de notre pays! A celles et à ceux qui pour seul argument, disent aux velléitaires de la sécession que leur projet à peu de chances d’être agréé par les Nations Unies, je réponds qu’une approche volontariste du vivre et du rester ensemble, n’a rien de comparable à une approche forcée, sous la contrainte, faute de mieux, ou d’autre choix possible. Il y a assez de place au sein de la République, pour tout le monde.

Le vivre ensemble à mon sens, ne doit avoir pour seul fondement qu’un dessein de générosité et de partage, partage d’espace, de valeurs, partage de destin, de richesses aussi. La République doit être égale, équitable et protectrice pour tous, un cadre où tout citoyen doit trouver son plein épanouissement; sans distinction de race, de religion, de sexe, d’origine ethnique, à égalité de droits et de devoirs. C’est à cela, et a rien d’autre, que nous devons a présent nous atteler, et ensemble travailler!!!

Le désir d’émancipation de certains doit être perçu comme l’expression d’un mécontentement, avec l’aigreur qui en découle. Or, du moment où il existe, il est légitime que ce sentiment s’exprime dans le débat d’idées, mais en respectant le cadre des lois qui régissent la République. Moins que par des incantations, des invectives, par le mépris ou la répression, c’est davantage par l’écoute, et des actions concrètes centrées autour de l’individu et la satisfaction de ses besoins, que l’Etat peut y apporter une réponse concrète, circonstancielle, et durable; seule susceptible de le faire reculer, l’atomiser, le pousser à la marginalité numérique; le réduire a sa portion congrue.

La démocratie fonctionne sur un mode majoritaire. Il n’appartient donc pas a la minorité, fut-elle la plus bruyante et la plus agissante d’y dicter sa loi: nous aurions tort de l’oublier. La politique quant à elle, se définit comme l’art de gérer les affaires de la cité. Gérer le mécontentement d’une frange de la population, avec tact, pragmatisme, intelligence et détermination en fait partie. C’est de ce savoir-faire autant que de cette capacité, que nos dirigeants ont besoin de faire la démonstration aujourd’hui: tout un challenge, j’en conviens! Au pied du mur, on jugera toujours le maçon. Mais le démolisseur aussi y gagnera sa notoriété!!!…


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Après la CAN 2016, la foire aux scandales

Une enquête, diligentée par la présidence de la République, veut démanteler ceux qui ont entretenu des vices susceptibles de porter atteinte à l’image du pays pendant la compétition

Le Cameroun porte encore en écharpe ses illusions perdues lors de la finale de la 10ème Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football féminin. Et malgré la défaite des Lionnes indomptables face aux Super Falcons du Nigéria, des vivats à l’endroit du Comité d’organisation (Cocan) ont éclaté partout dans le pays et même ailleurs. Le 08 décembre 2016, alors qu’il recevait les valeureuses perdantes de la finale au palais de l’Unité, Paul Biya est venu couronner la vague des félicitations. « Avec la Coupe d’Afrique des Nations de football féminin qui vient de s’achever, le Cameroun a remporté une autre belle victoire, celle de l’organisation. La fête a en effet été belle et riche en couleurs. Nos hôtes ont pu apprécier la richesse et la diversité culturelles de notre pays, la qualité de nos infrastructures sportives, la chaleur de l’accueil de nos populations ». Visiblement, pour Paul Biya, aucun scandale ne peut (du moins pour l’instant) agresser la réussite de la compétition. Aussi éloquent qu’il puisse paraître, le bilan de la Can tel qu’esquissé par le chef de l’Etat, révèle également l’illustration que dans la tempête, l’essentiel était d’assurer la solidité du navire : le Cameroun.

Reste que, selon nos informations, l’actuel locataire du palais d’Etoudi a exigé aux services spéciaux de voir plus clair dans deux affaires tramées dans le flou jusqu’ici. Il s’agit de « l’affaire des bus et de celle de la billetterie ». A la présidence de la République, on soupçonne encore à bas bruit un schéma de corruption et de détournements de fonds avant et pendant la Can. Dans l’hystérie liée aux performances de l’équipe du Cameroun, les deux scandales ont été évacués comme des épaves de bois mort. Selon une source proche de ces « affaires », « le bon sens ne cesse d’accuser le désastre des bus anciennement garés à l’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé, et celui mirobolant de la gratuité de l’accès au stade lors de la finale ». Le scénario de l’enquête a une ligne de force : démanteler ceux qui ont toléré, excusé, protégé ou entretenu des vices susceptibles de porter atteinte à l’image du pays.

Mille versions
Voilà qui constitue à la fois des réponses à des attentes (largement partagées dans l’opinion publique nationale) et des leviers pour faire jaillir la vérité. Cette vérité, beaucoup ont longtemps refusé de la nommer quand la presse locale se l’est abruptement appropriée. En décrochant la Une de quelques tabloïds à travers le pays, « le drame des bus » faisait ricaner plus d’un au sein du Cocan. Tout au moins, dans un premier temps, le public a respiré à plein une version. « Nous avons reçu 76 véhicules qui seront mis à la disposition de la délégation de la Confédération africaine de football (Caf) dans les villes de Limbé et Yaoundé », expliquait Pierre Noungui. Dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune (CT), livraison du 15 novembre 2016, le directeur du tournoi se voulait clair : « Les bus actuellement présents à l’Hôtel de ville ne nous concernent pas. Les nôtres arrivent », affirmait-il alors.

Au sortir d’une réunion avec des membres de la délégation de la Caf à Yaoundé, du propos de Messobo Awono, le secrétaire général du ministère des Transports, émergeait plutôt une nuance sur le sujet: « les bus présents à la communauté urbaine, nous ne les avons pas encore réceptionnés».

« Chaque équipe déjà présente au Cameroun a son bus. Et il ne s’agit pas des bus que vous voyez tous les jours à l’Hôtel de ville », confirmait Jean Baptiste Biaye, membre du Cocan 2016. Le public n’avait pas fini de se gargariser de ces déclarations que surgissait Jean-Lambert Nang. Le 21 Novembre 2016, au cours de l’émission « La matinale » (diffusée sur les antennes du Poste national de Cameroon Radio and Television Corporation (Crtv), le journaliste, président de la commission de la communication du Cocan, se fendait en une autre version. Il faisait alors savoir que les bus ont été loués aux privés parce que la Caf avait estimé que les bus portugais mobilisés par le gouvernement portaient la même marque. Et que les utiliser serait comme si cette marque était le transporteur officiel des équipes.

Le dernier exploit de cette chronique est encore plus révélateur. Selon Jean Lambert Nang, «les Camerounais ont l’art du raccourci, d’autres diraient antidémocratiques ; c’est-à-dire quelqu’un veut vous forcer la main, il brandit des bus aux couleurs de la compétition, met tout l’attelage et il pense que lorsque vous verrez des bus déjà décorés, vous sauterez sur l’occasion».

A analyser les mots et leurs sens, tout porte à croire que quelques esprits avaient approché le Cocan avec un programme généreux en nouvelles idées. Entre autres, la location des bus auprès des agences privées eu égard au retard de livraison accusé par Stecy (la société chargée de mettre à la disposition du gouvernement camerounais des bus pour satisfaire aux exigences logistique liées au tournoi).

Qui a commandé cette transaction ? Sur ce point, des langues refusent de se délier. Tout au plus, deux membres de la commission des transports du Cocan racontent-sans assumer un témoignage officiel- comment des personnalités influentes auraient « séquestré » des cadres pour leur faire signer un engagement de confidentialité au ministère des Transports. Ils parlent d’« une politique trouble scellée par l’omerta à la camerounaise, où le grand art était d’éviter les vérités qui fâchent et de travailler à l’aide des méthodes compliquées, structurées par la recherche de copieuses indemnités ».

On peut de même, au nom de cela dire qu’au Cocan et dans sa périphérie, certains ont prélevé leur dîme. Des mallettes d’argent ont bel et bien circulé entre certains négociants et les promoteurs d’agences de voyages. Selon des sources dignes de foi, ces deux parties ont pu inventer ce qui était dans leurs cordes : la location et le badigeonnage de vieux bus aux couleurs des équipes en lice. Leur style (ponctué de va et vient entre le ministère des Sports et de l’Education physique, le ministère des Transports et les directions des agences de voyages) consistait à boycotter les réunions du Cocan et à promouvoir un nouvel empire autour de la compétition. Cela s’est passé sans que la presse n’ait jamais pu en réunir la preuve. De fait, l’évitement, la défausse, le dilatoire, la langue de bois et la peur des mots vrais ont montré que tout a reposé sur une illusion grotesque et sur un mensonge éhonté.

Billetterie
C’est l’autre scandale vers lequel Paul Biya braque ses jumelles. Le souci du président de la République, apprend-on, est attisé autant par des rumeurs insanes et un cortège de vérités nues. Pour l’un et l’autre cas, des révélations (difficilement vérifiables) font état d’un circuit de duplication et distribution tenu par de hauts fonctionnaires au Minsep et au Cocan. Sur la table de Paul Biya, des noms allongent la liste des personnes pour lesquelles un ticket d’accès au stade comptait pour du beurre. Selon des indiscrétions glanées au Minsep, le plus troublant c’est que les billets d’accès au stade (les vrais) étaient soigneusement gardés dans un bureau de l’institution gouvernementale. « On n’a jamais compris comment un spécimen s’est retrouvé dehors avant d’être dupliqué dans une imprimerie à Mendong (Yaoundé) », s’interroge un cadre de la direction des sports. L’affaire mérite plus qu’un haussement d’épaules, « ce n’est pas seulement une impéritie passagère » pense-t-on à Etoudi. Ce d’autant plus qu’elle a été entérinée par la Caf le 29 novembre 2016 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Ce jour-là, l’offre de places assises de la cuvette de Mfandena (40 000 places) avait été supplantée par la demande. Lors de la rencontre Cameroun-Ghana pour le compte des demi-finales de la Can, des spectateurs étaient assis au niveau des allées réservées à l’évacuation du public. D’autres étaient debout.

Or, tout le monde devait être assis, pour des questions de sécurité. La faute, expliquaient certains membres du Cocan, à un marché de revente de billets qui s’est développé aux alentours du stade, combiné au système des invitations. Junior Binyam, le directeur des médias de la Caf avait fustigé cette situation. « Il faut s’assurer que les billets mis en circulation correspondent à la capacité du stade », avait-il lancé. Tant cela sautait à la gorge et signait la présence d’un réseau de fabrication et de distribution de billets d’accès au stade.

Sur ce chapitre, il se dit que la colère de quelques fonctionnaires par rapport à la ligne tracée par la Caf a dévoilé le ciel d’orages entre les deux parties. Les premiers soupçonnaient les seconds d’entretenir une vénéneuse ambition de « priver les citoyens de leur équipe ». Le répit sera court. Car la vraie vérité sort du puits. Elle est nue. Et elle a froid et risque bien de restaurer le spectacle de Yaoundé 1972. Parce que le lendemain de la compétition se déploie sous le soleil noir de probables interpellations.


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Cameroun: les symboles de la République que rien ne devrait aliéner

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

L’hymne national, le drapeau, la devise, sont des symboles forts de la République et la constitution est leur résidence. C’est la constitution qui définit ce qui fonde l’appartenance à une République, à une Nation. Ce qui nous permet d’être nous. Le préambule de notre Constitution est partie intégrante de cette loi fondamentale. Il affirme la fierté de notre diversité linguistique, proclame l’indépendance du Camerounais chèrement acquise et dont nous devons être jaloux tous autant que nous sommes et enfin nous détermine à exploiter chacune des ressources naturelles de notre territoire afin d’assurer le bien-être de tous les citoyens.

La Constitution fait donc de nous une part de ce nous indivisible qu’est la République. Oui j’ai cette fâcheuse obligeance intellectuelle à toujours chercher nos racines comme celles des mots, aussi Constitution est bien composée de « cum » ensemble et de « statuaire » établir. La Constitution est donc conçue pour protéger les droits et les libertés des citoyens contre les possibles abus du pouvoir, que les tentatives viennent du législateur, du pouvoir exécutifs ou même du pouvoir judiciaire. La Constitution comme je l’ai souligné plus haut est la résidence des symboles que nous nous sommes choisis c’est-à-dire vocation unificatrice et mobilisatrice. La Constitution est une mémoire individuelle et collective, elle nous rappelle nos obligations, nos devoirs envers la République et rappelle à celle-ci sa devise, ses symboles, ses fonctions régaliennes. Voilà pourquoi la République ne peut être exemptée de ses responsabilités, elle est un gîte, un havre, une maison commune pour chacun d’entre nous.

Il y a de nombreuses injustices
La construction du Cameroun comme Nation depuis 1840 n’est pas une injustice mais elle est entachée d’erreurs que nous devons corriger. Mais des injustices, il y en a quand elles émanent des inégalités d’accès à l’éducation, aux soins, à l’emploi, à la culture, au droit, à la mobilité, aux responsabilités. Il y en a quand la solidarité nationale est défaillante, quand les richesses de la nation sont confisquées par une minorité qui emploie un langage sorcier « attendez votre tour, vous êtes jeunes ».

Ces injustices doivent être combattues sans répit. Quand le 9 octobre 2011 à Maroua le chef de l’Etat Paul Biya disait : « Je n’ai fait là qu’évoquer les grands axes de cette nouvelle dynamique qui va toucher tous les secteurs d’activités de notre pays et vous pourrez le constater, comme j’ai déjà eu à le dire, dès janvier 2012, le Cameroun sera un vaste chantier. » Beaucoup y ont cru pour se retrouver aujourd’hui dans un champ de ruine et de misère. Le peuple apporte depuis 1885 sont soutien à l’Etat, mais peut-il en dire autant de l’Etat ? Le peuple camerounais est conscient que la communauté nationale s’est édifiée sur une diversité originelle, celle des territoires, d’identités régionales fortes, de revendications ethniques fortes réclamant à la fois particularismes et appartenances, mais aucune de ces identités particulières n’a remis en cause la communauté nationale. Voilà pourquoi ceux qui nous gouvernent depuis notre indépendance chèrement acquise ne doivent point être déchargés des obligations prométhéennes qui leurs incombent.


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Cameroun, à chacun ses réseaux!

Par Abdelaziz Mounde

A vous ceux de la République que vous confisquez, à nous les réseaux sociaux libres comme l’Harmattan et la mousson

Au lieu de donner des leçons de journalisme, de faire le perroquet du gouvernement, faire l’evou-la sorcellerie au sujet des réseaux sociaux, Pourquoi la Crtv et Cameroon Tribune ne disent pas au Président qu’on n’organise pas la réunion de son parti au palais de l’Unité qui appartient à tous les Camerounais ?

Pourquoi ne critiquent-ils pas ces arguments fallacieux formulés pour justifier le report du congrès d’un parti qui pâtit de l’inertie et des voyages présidentiels en suisse ?

Pourquoi ne disent-ils pas au Rdpc que quand on est un grand parti, au pouvoir depuis tant d’années, avec des militants qui ont pillé les caisses de l’Etat, on construit un siège avec salle de conférences pour ne pas occuper sans frais un bâtiment public ?

Quand on est un grand parti, avec les milliards des camerounais en caisse, on construit un bâtiment pour tenir ses réunions du bureau politique et son congrès ?

Voici, du reste, l’intégralité du communiqué que les médias dits de service public diffusent sans faire précisément du journalisme, c’est à dire aussi la capacité à garder une distance critique et éclairer les Camerounais.

« Le Président Paul Biya, Président National du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a présidé ce 03 novembre 2016 au Palais de l’Unité, une réunion du bureau politique dudit parti. Au cours de ces importantes assises, quatre résolutions ont été adoptées conformément à l’article 18 des statuts du RDPC :
– La résolution portant prorogation de la période de la tenue du Congrès du RDPC;

– La résolution portant prorogation du mandat du Président National, jusqu’à la tenue du prochain Congrès du RDPC;

– La résolution portant prorogation du mandat des membres du comité central et du bureau politique, jusqu’à la tenue du prochain Congrès du RDPC;

– La résolution portant prorogation des mandats des membres des bureaux nationaux de l’OFRDPC et de l’OJRDPC jusqu’à la tenue des prochains Conseils nationaux qui viendront juste après le Congrès du RDPC.

Les raisons de ces reports sont :
– Le Palais des Congrès sensé abriter de telles assises est aujourd’hui en chantier;

– La lutte contre Boko Haram qui coûte encore si cher financièrement et humainement au Cameroun, malgré les résultats tangibles déjà enregistrés;

– Les militantes et militants du RDPC comme l’ensemble des Camerounais sont encore sous le coup de la catastrophe ferroviaire d’Eséka;

– La grande échéance de la CAN féminine prévue ce mois de novembre, qui mobilise beaucoup d’énergies, y compris au sein des militantes et militants du RDPC, pour faire de cet évènement un succès éclatant;

– La conjoncture économique et financière actuelle impose au RDPC tout comme à la nation entière plus d’austérité et de rigueur dans la gestion des ressources disponibles;

– L’environnement sous-régional qui nécessite de la part du Cameroun une vigilance de tous les instants ».


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Cameroun: ce que le chef de l’Etat n’a pas dit, mais qui a été entendu!

Par Arnaud Laforme Djemo Tamko

Au sujet du drame ferroviaire
Je ne voudrais pas me vêtir du costume d’analyste politique qui ne me siérait point. Je ne me targuerais pas non plus d’avoir suffisamment assimilé mes cours de commentaire de texte au lycée, pour avoir aujourd’hui la prétention de m’ériger en sémiologue politique. Je ne suis qu’un citoyen, un citoyen qui après la tragédie, oui, la tragédie, le mot est bien choisi – du grec, trogos, le mot tragique signifie la victime qui réconcilie, car ce qui est arrivé ce 21 octobre 2016, devrait nous réconcilier aux familles des victimes, et non pas à la nation comme veut nous faire croire le président de la République – joins sa voix à celles des familles éplorées pour pleurer avec elles leurs morts et déplorer le cynisme, la fourberie politique, le non-respect des morts et la tentative de récupération que veut faire le président de la République de ce triste évènement.

Sans être spécialiste de la sémiotique et donc de l’analyse du discours politique, je lui emprunte quand même l’un de ces moyens. La lexicométrie est le comptage de mots dans un discours politique afin de faire ressortir les particularités du vocabulaire employé par les acteurs politiques. C’est l’outil que j’ai voulu utiliser ici, sans en être spécialiste.

En comptant le nombre des mots ou de caractères contenus dans la déclaration du président de la République, il y en avait 279. Il ne fallait pas non plus écrire un livre pour témoigner de sa compassion, mais nous avons eu une déclaration sans âme.

L’aveu de son statut d’expatrié au Cameroun
La première remarque que l’on peut faire en lisant cette déclaration, c’est cette prise de conscience (tardive ?) du président de la République qu’il est complètement déconnecté de la réalité du pays qu’il est supposé dirigé, qu’il y est complètement absent, totalement étranger. Et il le reconnaît pertinemment dès les premiers mots de sa déclaration « j’ai appris. ». On a envie de lui poser une simple question : « Où étiez-vous donc ? » ou alors « pour quoi et pour qui y étiez-vous ? »

Les villégiatures indénombrables du président de la République ont justement fait de lui un être qui vit sur une autre planète, là où tout est bien, où tout va bien apparemment. On est donc pas surpris qu’il pense que cette « catastrophe est sans précédent dans notre pays ». Car des catastrophes, le Cameroun en connaît. Faut-il citer celle de Nsam Efoulan, celle du Lac Nyos avant, celle de Mbanga-Pongo. quelle catastrophe faut-il citer ? Quel est donc le référentiel du chef de l’Etat ? Peut-être a-t-il cru qu’il était en Suisse, qu’il s’adressait à ce peuple ? Car il est clair que l’histoire des « catastrophes » de notre pays lui échappe complètement.

Le mépris des victimes
Ce qui ne nous a aucunement surpris dans ce discours, c’est que face à ce drame, ce soit d’abord les « dégâts matériels » qui soient évoqués. Car la vérité c’est que la vie des camerounais, il n’en a rien à foutre. Aucune once de compassion ne se dégage à la lecture de ce discours, à son écoute. Il est froid, glacial, distant aussi bien à l’audition qu’à la lecture. Sur 279 mots que comporte cette déclaration, 35 mots lui ont suffi pour s’appesantir sur les morts, faire le tour de nombreuses familles endeuillées et des hôpitaux, pour s’adresser « aux familles des victimes et aux blessés ». 7 mots pour secourir les blessés avec un seul verbe « souhaiter » pour exprimer sa position de responsable à leur égard. Là où une action urgente est requise, c’est un souhait qui est vite exprimé, exprimé en un mot. 35 mots pour exprimer sa compassion, excusez du peu !

Mais ce mépris pour les victimes ne s’arrête pas là. Le chef de l’Etat sait pertinemment qu’il n’en a rien à foutre. Il s’en moque. Son message à leur endroit est bref. Cette brièveté est masquée par l’emploi de l’adverbe « d’abord » qu’il utilise pour exprimer ses premières intentions à leur endroit. Logiquement, on s’attend à ce qu’ils leur disent « ensuite » quelque chose, autre chose. Mais rien ! Que dalle ! Il oublie d’exprimer la suite de sa pensée. Car on cherche à la suite du texte l’adverbe « ensuite » qui aurait servi chronologiquement ses idées en vain.

On peut soupçonner que c’est la douleur qui lui voile les yeux, la bouche. Mais quand il l’ouvre ensuite, finalement, c’est encore pour se démarquer de ce qui s’est passé. Car, dans les mesures auxquelles ont se seraient attendues en de telles circonstances, il remarque l’action de son « Gouvernement », « positive » à ses yeux. Parce que ces derniers ont réussi l’exploit en premier, de rétablir l’axe routier avant d’aller porter secours aux victimes. « Je dois tout de même souligner que la réaction du Gouvernement m’a paru assez positive, aussi bien du côté des ingénieurs qui ont rétabli tant bien que mal la circulation entre Yaoundé et Douala que de tous les autres services qui ont uvré, le Ministère des Transports, le Ministère des Travaux Publics, qui ont transporté, fouillé, pour faire en sorte qu’on ait une vue claire de l’étendue de la catastrophe ». Or, dans les faits, il semblerait que les travaux de réfection de la route aient été effectués nuitamment, du moins, après le drame ferroviaire, celui dans lequel il y a eu des victimes, des victimes oubliées au profit de la route.

Quand bien même, cela n’aurait pas été le cas, l’urgence eût été le secours aux victimes. Le chef de l’Etat ne s’est pas trompé. Son « Gouvernement » n’a pas été à la hauteur, il n’a pas été prompt, il a abandonné durant des heures, les victimes à elles-mêmes. Et pour cette raison, il leur donne des points positifs. Aucune réunion de crise, ni à cet instant ni après ni maintenant ni jamais. L’essentiel a été fait. La route a été restaurée. Un contenaire dont on attend encore l’évaluation du coût est plus important. Parce que tout ce qui est fait pour le peuple n’est que sollicitude.

L’éternel discours de la bienveillance
C’est cette sollicitude présidentielle qui est démontrée dans les résolutions prises par le chef de l’Etat. La prise en charge des blessés par « l’Etat », par lui, M. Paul Biya. Car nul ne doute plus que l’Etat c’est lui. Lorsqu’il emprunte de l’argent au nom de « l’Etat du Cameroun » pour acheter des ordinateurs à distribuer aux étudiants qui n’ont rien demandé, cela devient un « don ». Il est donc logique aussi que c’est à ce titre, que l’instruction sur la prise en charge des blessés a été faite. Car en dehors de cette recommandation, qui, reste à savoir, si elle sera respectée, plusieurs personnes sont sceptiques sur la première recommandation concernant « l’enquête ».

L’ir-responsabilité des uns et des autres
Ce n’est pas en le martelant deux fois – « j’ai prescrit une enquête, une enquête approfondie pour établir les causes profondes de ces accidents ou de ce drame » – que cela devrait convaincre les camerounais. Lui-même le sait. Voilà pourquoi, il répète le mot enquête, et y ajoute un adjectif « approfondie » comme pour démontrer sa détermination à connaître les causes réelles et les responsables du drame. Il sait que les camerounais savent que ce sera comme toutes les autres enquêtes qu’on ouvre et dont on a jamais les résultats. Il ne cherche pas les responsables. Puisqu’il a déjà publiquement dédouané tous ses ministres « la réaction du Gouvernement m’a paru assez positive ». Mais que lui a-t-on demandé ? Chaque ministre n’est-il pas responsable individuellement aux yeux du peuple ? Le ministre des transports ne devait-il pas s’exprimer après coup pour donner sa version des faits ? Le ministre de la santé ne devrait-il pas nous dire quelles ont été les mesures prises pour l’accueil et la prise en charge des patients dans les différents centres hospitaliers ? Le ministre des travaux publics ne devrait-il pas nous expliquer pourquoi la route s’est effondrée et comment on compte à l’avenir régler le problème du contenaire utilisé pour remplacer la buse, sachant que ce bloc de ferraille qui sert à l’affrètement des marchandises est fait pour se rouiller ? Non. Le seul et bien-pensant a pris les devants, le raccourci pour calmer le jeu.

La loi de l’omerta
D’où l’invitation du peuple à ne pas s’interroger, à ne pas s’indigner, à pleurer en silence en décrétant le deuil national « Je crois que c’est la meilleure manière de souligner la solidarité entre toute la nation et les victimes de cette catastrophe ». Mais encore « Je crois que nous devons placer ce deuil national sous le signe de la ferveur patriotique ». Comment dans le recueillement on peut être enthousiaste ? De quelle ferveur s’agit-il ? Mais c’est possible si on le fait au nom de la patrie, il est possible de tout oublier, il faut tout oublier. Car ce sont des martyrs, mais non, des victimes expiatoires. Leur mort devrait nous aider à reconstruire la nation. Le sacrifice est fait. Le mot est dit sans qu’on ne l’utilise. Que ceux qui avaient encore des doutes, se fassent une raison et vaquent à leurs occupations « En tout cas, je demande aux Camerounais dans les circonstances comme celles-ci de faire preuve de courage, de dynamisme et de volonté ». « Aux Camerounais », car il ne se sent pas concerné. Ce qui s’est passé ne le regarde pas.

La toute- (im)puissance du chef
Il y a d’ailleurs dans ce texte une récurrence du pronom personnel « je » (11 fois), qui met peut-être en évidence la posture de celui qui parle, sa responsabilité, mais qu’il refuse ensuite de prendre lorsqu’il passe du « je » à « nous » (2 fois). Car sur l’avenir après ce drame, il capitule, il ne se désigne pas, il ne désigne personne, il utilise un « on » dans lequel tous se retrouvent sans que personne n’y soit. « Je crois que nous devons placer ce deuil national sous le signe de la ferveur patriotique, sous le signe de l’union des c urs pour qu’ensemble, on continue à relever les défis que l’avenir nous pose ». Or, il donne l’impression tout au long du texte, de maîtriser la situation, il s’exprime comme un leader, un chef, « j’ai ordonné », « j’ai prescrit. » « j’ai également prescrit. », « j’ai décidé », avant de démontrer une ligne plus bas, face aux victimes qu’il ne sait même pas quelle décision il faut prendre « Je crois que. » Ça a tout l’air de l’affirmation d’une conviction, mais plus on lit, on se rend compte qu’il n’y croit pas, qu’il ne sait même pas de quoi il est question. Car sur les défis de l’avenir, il préfère im-personnaliser « on ». Mais il aurait été mieux de se taire à ce sujet.

Le chef de l’Etat camerounais Paul Biya (Photo illustrative).
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Comment sortir la République du piège du «diviser pour régner»

Par Hippolyte Nwal

La déliquescence plus ou moins perceptible de l’Etat et le recul de son autorité sont un avatar de la gestion de l’édifice républicain sous le régime du Renouveau. L’affaiblissement de l’idée autant que du sentiment d’une République une, unie et indivisible en sont le corollaire. La méthode du « Diviser pour mieux régner » apparaît, dans l’éventail des solutions disponibles à l’époque comme la réponse choisie par le régime, confronte qu’il était, à une contestation multiforme, dont le but était de l’ébranler dans son fondement.

L’enjeu pour les Dirigeants était alors d’asseoir le nouveau régime, de l’asseoir dans la durée. Si le Régime s’en est trouvé conforte, voire renforce au point de se maintenir pendant trente-cinq ans (35) à la date d’aujourd’hui, il n’en va pas de même de la République ainsi que de la sacro-sainte notion du « Vivre ensemble », qui accusent de sérieuses fissures et apparaissent tous les deux menaces comme jamais ils ne l’ont été. L’on ne peut raisonnablement envisager le devenir du Cameroun après le Président Biya et/ou le régime actuel, en faisant l’économie d’un tel constat, avant toute chose.

Partant de là, avec la volonté de rester au-dessus de tous les clivages habituels, les quatre points ci-dessous énumérés devront à mon humble sentiment fonder toute réflexion en vue d’une refondation devenue indispensable. L’objectif in fine serait de remettre les Camerounais au centre de toutes les préoccupations, en redonnant foi a une population qui, confrontée à des difficultés matérielles sans cesse accrues, a trouvé dans le repli sur soi et le repli identitaire une porte de salut; Sous l’influence d’idéologies extrémistes, au demeurant minoritaires. En redonnant aussi foi et espoir à une jeunesse qui faute de repères, se montre quelque peu inquiète, perdue et désemparée dans ce monde globalisé où elle a du mal à prendre ses marques, un monde qui change et évolue à une vitesse accélérée:

1) Sortir impérieusement du vide mémoriel actuel
En effet, mettre un terme et remédier à la politique de vide mémoriel, en procédant à la restauration et à la réécriture de notre Histoire, autour des figures emblématiques et patriotiques qui ont contribué à la faire; à des degrés divers. Il n’y a rien qui puisse désaliéner et fédérer un peuple, autant que son Histoire.

2) Restauration d’une justice républicaine
Une Justice équitable, accessible à tous et égale pour tous; une Justice indépendante dotée d’un Ministère Public ayant véritable pouvoir d’auto saisine, une Justice exemplaire dans son application, que tous les Camerounais respecteraient et dans laquelle tous se reconnaîtraient.

3) Une politique familiale plus effective
Qui ne se limiterait pas à la construction de maternités et la scolarisation de la petite enfance, mais qui restaurerait et renforcerait la structure familiale dans son rôle éducatif de base, pour ce qui est d’inculquer aux jeunes enfants les notions élémentaires telles que le bien et le mal, la justice, l’honnêteté, etc…

4) Réintroduction de l’enseignement de l’instruction civique dans les programmes scolaires
En vue de transmettre à la jeunesse les valeurs patriotiques et Républicaines, qui contribueront à bâtir en chacun le citoyen digne, loyal et responsable dont le pays a besoin.

Toutefois, la donne tribale restera un paramètre incontournable dans l’univers politique et social Camerounais, aussi longtemps que de manière plus ou moins volontaire, on se contentera d’en évoquer simplement ce qui en constitue l’écume.

Il est en effet vain d’essayer de s’attaquer aux différents épiphénomènes, si l’on ne va pas traquer le cancer qu’est tribalisme dans les interstices de ce qui a juste titre tient lieu de vecteurs officiels, que sont pour l’essentiel:
– L’axe colonial non-écrit dit « Nord-Sud »
– La politique dite de l’équilibre régional et son application
– La doctrine dite du village électoral
– Le mode d’élection à la PR ainsi qu’au sein des Assemblées Parlementaires, qui prévoit un scrutin à tour unique.

Le problème du Cameroun n’est pas tant entre le Sawa et le Nordiste, entre l’Anglophone et le Francophone, entre le Beti et le Bamileke; encore moins entre le Chrétien et le Musulman. Le problème du Cameroun réside dans le fossé sans cesse grandissant, entre ceux qui ont, ceux qui possèdent tout et n’ont eu de cesse d’accumuler, et ceux qui n’ont pas, ceux qui manquent de tout! Unis dans une nation intégrée, nous serons toujours plus forts pour affronter les défis du siècle présent, autant que ceux de ce monde globalisé en perpétuelle mutation.


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Réflexion sur une nouvelle constitution à l’africaine au Cameroun

Par Rodrigue Carlos Nana Mbinkeu

La réflexion que je souhaite partager avec toutes les élites africaines est d’aboutir à une nouvelle république dans les différents pays africains : cela est possible en combinant la modernité et l’ethnicité transparente.

L’histoire nous enseigne que l’Afrique est traversée depuis les indépendances par différents maux qui nous appauvrissent et nous empêchent de développer le potentiel de nos pays. Certains africains ont fini par perdre la confiance à la possibilité de voir une Afrique rayonnante et dominante. Certains ont fini par croire que nous sommes maudits cependant Il suffit de visiter beaucoup de pays africain pour se rendre compte combien Dieu nous a béni. Je suis impressionné par l’énorme richesse dont dispose l’Afrique et en même temps l’immense pauvreté visible dans laquelle baigne les populations.

J’ai réfléchi, médité comment est-ce possible d’être aussi pauvre et en présence de cette énorme richesse. J’ai compris que cela n’est pas un problème d’hommes (nos hommes sont bien formés) mais plutôt un problème de l’organisation et de la structure du pouvoir c’est-à-dire que le problème est la constitution dont la plupart des pays africains ont copiés de l’occident sans intégrer les aspects de l’ethnicité transparente.

L’ethnicité transparente consiste à rassembler nos différentes ethnies dans le contrôle du pouvoir et la préservation de nos richesses naturelles. L’ethnicité transparente consiste à représenter chaque région par 2 de ces fils dans une assemblée qui sera appelée le Conseil des Sages. Le conseil des sages sera comme les conseillers du chef de l’état, ils seront ses notables (exemple des chefferies de l’ouest). Le conseil des sages aura la mission d’évaluer et de contrôler les décisions du président de la république et d’émettre des suggestions au président de la république. Ils seront élus chacun dans sa région d’origine au suffrage direct pour un seul mandat. Les anciens présidents seront d’office membre de ce conseil. Les décisions du président de la république concernant l’état d’urgence et la mobilisation de l’armée seront soumises au conseil des sages.

Dans la nouvelle constitution, le rôle du président de la république sera celui d’un bâtisseur c’est pourquoi je pense que la nouvelle constitution devra affaiblir le pouvoir de répression du président car les camerounais ont plus besoin d’éducation, de santé, de développement industriel et social. Pour accompagner le président de la république dans cette mission, il sera institué dans cette nouvelle constitution un Conseil Scientifique et Développement composé de scientifiques titulaires de PhD et de Professionnels reconnus. Les membres de ce conseil seront nommés par le président pour un maximum de 2 mandats de 6 ans. Ce conseil aura la responsabilité d’étudier, identifier et proposer des orientations de développements économiques et industriels au président de la république.

Enfin le rôle de l’Assemblée nationale sera renforcé afin de limiter les décisions du chef de l’état pouvant entrainer des conséquences sur les générations futures : richesses naturelles, l’intégrité du territoire, monnaie et l’endettement. Les nominations des ministres des affaires étrangères, de la défense, de la justice et de l’intérieur seront soumises pour approbation à l’Assemblée nationale et ensuite au conseil des sages. L’assemblée nationale pourra instaurer une commission parlementaire aidée de magistrats pour enquêter sur l’enrichissement illicite du président et des ministres (y compris les cas de conflits d’intérêt).

Les contrats sur les richesses naturelles, les terres et l’endettement seront soumis pour approbations à l’Assemblée nationale et ensuite au conseil des sages. L’assemblée nationale peut convoquer un referendum de destitution du président de la république après un vote au 2/3 des députés. La dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la république est soumise à l’approbation du conseil des sages (soit 2/3 des votes du conseil des sages).

Les anciens président auront une immunité totale, une résidence et à une pension retraite à vie.

Compte tenu de l’importance donnée au conseil des sages dans cette nouvelle constitution, les conditions de candidature pourraient être les suivantes :
.Avoir au moins 65 ans ;
.Avoir résidé de manière continue sur le territoire durant les 20 dernières années;
.Casier judiciaire vierge ;
.Avoir une seule nationalité donc la nationalité camerounaise ;

La durée du mandat des membres élus au suffrage direct au conseil des sages est de 10 ans et non renouvelable. Après leur mandat au conseil des sages, ils continueront à percevoir le même salaire pour avoir défendu les intérêts de leurs pays. Dans cette nouvelle constitution, il ne sera pas nécessaire d’avoir un sénat.

Selon moi, une telle constitution permettra de garantir l’équilibre des pouvoirs, de réduire la corruption et des abus de pouvoir. Nos états seront moins contrôlables par des puissances étrangères (ressources naturelles et dettes) donc une grande souveraineté.

Tous ceux qui pensent que mon idée est la bienvenue peut créer inciter la société civile à travailler à la mise en place de cette nouvelle approche constitutionnelle bien que je ne sois pas un homme de droit.


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Cette caste au pouvoir doit s’en aller maintenant, pour le bien du peuple!

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

Les populations autochtones de Mvog-Atangana Mballa vivent un véritable drame aujourd’hui, une centaine de familles va passer la nuit à la belle étoile. Le Délégué du gouvernement Gilbert Tsimi Evouna a décidé de détruire de nombreuses maisons sans aucune consultation, sans aucune proposition de recasement. L’acte posé par le Délégué du gouvernement va au-delà d’une maison casée, c’est toute la cosmogonie de ces peuples qui est ainsi bouleversée. J’ai écrit au chef de l’Etat visiblement il n’a pas tenu compte de mes suggestions.

Aujourd’hui, la moitié des dix régions du Cameroun est dans l’obscurité, 87% des villes n’ont pas d’eau. Rien qu’en ce début du mois de mai, les routes ont tué environ 300 camerounais. Au regard de tout ceci, ce n’est plus seulement le premier ministre qui devrait se retirer, c’est le président de la République qui devrait tirer toutes les conséquences du marasme dans lequel est plongé le pays.

Il est temps que dans notre pays nous apprenions enfin à suivre la lettre des institutions, le gouvernement doit venir devant le peuple en avouant être dépassé, en reconnaissant son échec, que l’Assemblée nationale soit dissoute. Oui, une dissolution permettrait de rabattre les cartes avec une Assemblée nationale plus représentative des aspirations de nos compatriotes, un sang neuf et jeune. Le peuple doit pousser dans la direction du vent, nous ne pouvons plus tenir ainsi. Je sais c’est terrifiant un aveu d’échec mais c’est mieux qu’un suicide collectif, ce gouvernement est incompétent et débordé de toute part. Il brutalise le peuple pour lequel il doit travailler. Cette caste au pouvoir doit maintenant s’en aller.

Vincent-Sosthène Fouda
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Récurrence des litiges fonciers au Cameroun: le président de la République interpellé

Par le Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

Monsieur le Président de la République, le problème foncier se pose dans notre pays avec de plus en plus d’acuité ; aussi, voulons-nous par la présente correspondance attirer votre attention sur cet épineux problème.

Le rapport foncier est un fait social inscrit dans une pratique sociétaire dont nous devons dégager l’origine, la logique et les finalités, afin de préserver la paix sociale dans notre pays. Le foncier est de plus en plus, dans notre pays, un lieu d’affrontement tant à l’échelle locale qu’au niveau national, entre une logique capitaliste et une logique autochtone mettant à mal la cohésion sociale.

Monsieur le Président de la République, un drame est survenu dans l’arrondissement de Yaoundé III dans le village Afan-Oyoa. Yaoundé III est un arrondissement essentiellement rural aux ¾ habité par les Mvog Ada, les Yanda, les Etenga, les Embon, les Mvog Essomba Ndzana et les Edzoa. Le vendredi 6 mai 2016, un conflit domanial opposant deux fils Mvog Ada a abouti au décès d’un des protagonistes. Le responsable de ce meurtre perpétré de sang-froid n’est tout autre que monsieur Expédie Mballa en service à la Communauté Urbaine de Yaoundé au cabinet du délégué et « personne ressource » du parti que vous présidez.

Monsieur le Président de la République, il est extrêmement complexe de parler du problème foncier dans notre pays en nous enfermant dans une logique idéaliste, qui peut sous le couvert de ses prétentions à l’universalité et à la neutralité, et en raison de son anhistorisme fondamental, ignorer le contexte social où il s’insère et les compétitions entre les différentes classes sociales nées dans notre pays au cours des 30 dernières années et dont la maîtrise est l’enjeu majeur.

Le discours de l’Etat en matière foncière est très peu audible dans nos villages ; il est mal relayé par les acteurs nationaux qui semblent plus vouloir maintenir la masse paysanne dans l’ignorance afin de s’accaparer des terres. Tel semble être la trame de ce conflit qui a abouti vendredi 6 mai 2016 à l’assassinat de monsieur Yves Augustin Azembe Manga. Le foncier est de plus en plus un lieu où se nouent alliances, compromissions, conflits, déstructuration des cosmogonies ancestrales, posant ainsi monsieur Le Président de la République le problème même de l’efficacité de l’Etat central.

Le cadre de référence des pratiques foncières locales urbaines est composé essentiellement à partir d’éléments empruntés à une logique de l’Etat et du capital, sans tenir compte du rapport traditionnel de l’homme à la terre. En septembre 2014, nous avons attiré votre attention sur les familles Mvog Ada de la Briqueterie contraintes à la délocalisation entre Nkol-Nkoumou, Fifinda dans l’Océan et Ombessa dans le Mbam ! Vous avez alors donné instruction afin de stopper cette procédure de délocalisation qui rimait avec séparation de nombreuses familles.

Monsieur le Président de la République, l’existence d’un marché foncier témoigne de pratiques locales qui participent d’une logique capitaliste, mais la terre pour plusieurs ethnies de notre pays est encore envisagée voire demeure en premier lieu une valeur d’usage familial, implantation de ce que nous désignons comme « village » c’est-à-dire lieu d’habitation commun aux morts et aux vivants qui se reconnaissent ici et dans l’au-delà. La stabilité de notre pays est assurée par la permanence de la logique autochtone en milieu rural, c’est elle qui donne aux paysans les moyens de ne pas adopter obligatoirement la rationalité proposée par les actions ponctuelles de « développement ».

Monsieur le Président de la République, comme fils de ce pays et le connaissant dans ses traditions et dans son administration, vous savez que la terre constitue le principal moyen de subsistance et de principal vecteur de l’investissement, de l’accumulation de richesse et de sa transmission entre les générations. De ce fait, l’accès à la terre est une des pierres angulaires de la lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi c’est un crime de voir une minorité s’accaparer des milliers d’hectares de terre dans les villages.

Monsieur le Président de la République, la régulation de l’accès à la terre dans notre pays et tout particulièrement dans la région du Centre qui fait l’objet de la présente correspondance constitue un enjeu politique et social important ; vous ne saurez ne pas vous y impliquer, il y va de la paix sociale dans cette partie du pays.

Monsieur le Président de la République, dans l’espoir que justice soit rendue à monsieur Yves Augustin Azembe Manga, qu’une fois de plus le dossier foncier dans la province du Centre et tout particulièrement dans le Mfoundi devienne une priorité dans la politique domaniale de notre pays, nous vous prions de trouver ici l’expression de notre considération.

Dr Vincent-Sosthène Fouda, président du MCPSD.
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M. Richard Bona, pouvez-vous vous taire, s’il vous plaît ?

Par Marco Mbella, artiste musicien

De tous temps, la quête effrénée d’une popularité plus accrue a souvent amené certains artistes à critiquer les gouvernants au point de se prendre pour des hommes politiques, des donneurs de leçons ou des leaders d’opinion.

Les artistes musiciens n’échappent pas à cette règle. La musique étant un moyen d’expression sociale, il est normal que les artistes musiciens développent à travers les textes de leurs uvres des thèmes qui conscientisent les populations ou alors qui dénoncent les tares de la société, et particulièrement les critiques à l’encontre des gouvernants. Ce serait compréhensible. Mais de là à quitter le terrain artistique pour devenir politicien « de petite semaine » (pour reprendre l’expression du Ministre Tchiroma), les fans se demanderaient si leur adoucisseur de m urs aurait changé de casquette. Auquel cas, il serait plus simple qu’il le dise d’abord à ses fans par respect pour eux, puisqu’il n’est pas interdit à un artiste musicien de faire également de la politique.

Ces derniers temps, un citoyen américain du nom de Richard Bona, auteur-compositeur de musique à succès, talentueux bassiste, peut-être constatant que son succès d’antan s’est quelque peu effrité ces derniers temps au Cameroun à cause de l’émergence de nombreux jeunes talents, aurait trouvé un moyen de se refaire une petite santé de popularité en s’attaquant aux institutions d’un pays qui n’est pas le sien : le Cameroun. La question que l’on aurait tout de suite envie de lui poser est celle de savoir de quoi il se mêle, lui le citoyen « américain ». Il ferait d’abord mieux de chercher à se faire de la popularité dans son pays, les Etats-Unis, en cherchant à se faire connaître ne serait-ce que par 1 % seulement des américains.

Nous avons toujours su que ce citoyen américain aime le Cameroun parce qu’il a toujours lui-même fait la promotion de notre pays d’abord en chantant en Douala dans ses créations musicales et ensuite en se faisant présenter lors de ses spectacles à travers le monde comme un « Camerounais ».

Voilà pourquoi, en reconnaissance de cela, le Président de la République du Cameroun qu’il dénigre tant aujourd’hui à travers les réseaux sociaux lui a fait honneur en lui décernant une médaille qui aurait pu lui être épinglée sur le vêtement par le ministre Mouelle Kombi en même temps que les Ben Decca et Othéo s’il n’avait pas lui-même décliné l’offre. Ce qui était le tout premier affront envers les institutions républicaines. M. Bona sait-il que la reconnaissance du Cameroun à son endroit à travers cette décoration du président de la République est un privilège que plusieurs Camerounais plus valeureux que lui n’ont jamais eu ? A part chanter en Douala et se présenter partout comme « Camerounais » (je ne sais pas s’il faut appeler cela usurpation de nationalité), qu’a-t-il fait d’autre pour ce pays ?

Nous connaissons plusieurs Camerounais d’origine qui, malgré qu’ils aient fait le choix de prendre une autre nationalité, ont montré leur amour et leur attachement au Cameroun en investissant dans ce pays et en s’y installant même. M. Bona n’a même pas une case au Cameroun. De quel droit se permet-il donc de ternir l’image de notre cher et beau pays, le Cameroun ? De donner des avis sur les affaires sociales qui font l’actualité au Cameroun sans chercher à savoir ce qui s’est réellement passé ? De quel droit se permet-il de critiquer le Président de la République du Cameroun ? De donner des avis sur les appels à candidature ? De dénigrer les artistes musiciens camerounais ? De dénigrer Charly Nelle simplement parce qu’il était à la tête du collectif des artistes résidant dans le Littoral et qui ont signé l’appel à candidature pour le Président Biya ?

M. Bona ne se rappelle plus qu’à ses débuts, quand il venait enregistrer des maquettes chez moi, il était fan de Charly Nelle dont il interprétait les chansons en se faisant même appeler « Charly Nelle »? M. Bona pensait que le simple fait d’être invité au Cameroun par les pouvoirs publics pour une décoration était suffisant pour qu’on viole les lois du pays en le laissant entrer au Cameroun sans visa camerounais dans son passeport américain. Voilà d’où vient sa colère contre notre pays. Nul n’est au-dessus des lois, cher Monsieur !

M. Bona ne connaît apparemment pas le sacro-saint principe de respect de la pensée d’autrui : ceux des artistes qui choisissent de s’aligner derrière le Président Biya, tout comme ceux qui choisissent de ne pas le faire ne sont-ils pas libres de leur choix ? Pourquoi Bona veut-il leur imposer sa pensée ? Là où ce monsieur a franchi le Rubicon et qui est inacceptable, c’est le fait de dire que « le Président Biya est pire que Boko Haram ». Lui qui se trouve installé dans son confort douillet new-yorkais loin des familles camerounaises qui sont endeuillées tous les jours du fait de Boko Haram connaît-il ce groupe terroriste dont les membres violent et tuent sauvagement ?

Comment une personne sensée peut-elle dire une chose pareille au moment où (fait inédit) tous les Camerounais se sont affranchis des clivages politiques, ethniques et religieux pour faire bloc derrière le Président Biya dans la guerre victorieuse qu’il mène contre Boko Haram ? Avant de comparer Boko Haram à qui ce soit, cet homme qui veut se positionner comme leader d’opinion ou peut-être politicien au Cameroun a-t-il pensé un jour marquer son indignation face aux atrocités de Boko Haram, marquer son soutien à nos valeureux soldats qui sont au front et sacrifient leurs vies pour assurer notre protection ? A-t-il envoyé un mot de réconfort aux nombreuses familles qui perdent des êtres chers tous les jours par les actions terroristes de Boko Haram ?

M. Bona fait preuve d’un aveuglement révoltant en ne faisant pas tout cela pour ne penser qu’aux comparaisons insensées qui constituent une insulte grave à la mémoire des milliers de nos compatriotes (soldats et civils) que nous avons perdus dans cette guerre. Nous aimons Richard Bona parce qu’il est bon chanteur, parce qu’il est un virtuose de la guitare basse, sans pour autant être le meilleur bassiste, si on venait à le classer dans cette discipline parmi les Camerounais. Mais qu’il sache que nous autres qui n’avons pas renié notre pays en allant quémander une nationalité ailleurs n’avons pas besoin de ses opinions en ce qui concerne la marche de notre cher Cameroun. On se serait attendu qu’il donne ces avis sur les appels à candidature en faveur de Donald Trump ou de Hilary Clinton, puisque nous sommes informés que dans ce pays réputé démocrate il y a en ce moment des appels à candidature en faveur de l’un et de l’autre.

Manu Dibango, la plus illustre des icônes de la musique camerounaise, même après avoir subi d’injustes frustrations et fait l’objet d’insultes les plus ignobles dans la gestion du droit d’auteur au Cameroun, n’a jamais renié son pays pour aller à la conquête d’une autre nationalité. Dieu seul sait combien de propositions il a reçu dans ce sens. Il les a toutes déclinées pour rester camerounais. Le Grand Manu, qui a eu à former plusieurs artistes camerounais qu’il recrutait dans son orchestre (contrairement à Bona qui évolue en solitaire et n’a jamais formé personne), n’a jamais outragé les institutions de son pays. Il faut que le « jeune » Bona s’inspire de Manu Dibango s’il rêve d’avoir une belle carrière musicale comme lui, car il a encore beaucoup de chemin à faire.

Cher M. Bona (qui signifie en langue Duala « lignée » ou « groupement »), il faut créer votre propre lignée ou groupement aux Etats-Unis. Nous autres n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on joue au billard, mais sommes fiers d’être nés dans celui où on joue au songo. Nous n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on mange du « Big Mac », mais sommes fiers d’être nés dans celui où on mange le taro ou le ndolè. Nous n’avons jamais sollicité naître dans un pays où on joue du « Jazz », mais sommes fiers d’être nés dans celui où on joue le « mindjang ». Bravo à toi, Dynastie le Tigre, valeureux jeune artiste camerounais que je viens de paraphraser et qui n’a pas besoin de s’attaquer aux institutions républicaines pour augmenter sa cote de popularité. Ses beaux textes dans ses chansons sont largement suffisants pour cela.

Marco Mbella.
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Cameroun: dans mon pays, on ne manifeste que pour Dieu et celui d’Etoudi

Par Abdelaziz Mounde

Si vous voulez marcher au Cameroun, il vaut mieux ne pas être du Sdf, de l’Udc, du Mrc ou s’appeler Mboua Massock, Anicet Ekane ou Kah Walla. On vous suivra avec un camion anti-émeutes acquis avec notre argent et les gendarmes payés par le contribuable vous embaumeront de gaz fourni dans le cadre de la coopération policière France-Cameroun et les policiers vous aspergeront d’une eau qui vous démangera, à un tel point que gratter et gratter encore, vous arrachera la peau.

Pour finir, on vous bastonnera tel un esclave à Mbimbia, comme on l’avait fait pour Samuel Eboua, dans ces humiliations qui n’émeuvent personne, au pays où depuis 34 ans, on nous bassine avec la biographie biblique du président.

Au Cameroun, si vous avez un projet de réunion ou de manifestation, il vaut mieux ne pas s’appeler Nitcheu, Bikoko, Elimbi Lobe, traduisez de  » dangereux opposants «  qui menacent non pas la stabilité – triste baliverne – mais le sacro-saint pouvoir de M. Biya, dont on voit bien, depuis quelques jours, qu’on veut nous imposer le règne à vie.

On ne marche pas quand toutes les autorités administratives ont leur carte du parti de Jacques Fame Ndongo et viennent d’avoir des voitures, » dons  » du président…dans une République.

Pour marcher, en paix, chantant au tarif habituel débloqué sur fonds de l’État et des caisses du Rdpc, il faut être du bon côté, dérouler des banderoles sur des mensonges d’Etat, des plans sans efficacité prouvée, toutes ces choses qui divisent les Camerounais, dont ils préfèrent différer ou voiler la discussion, en s’étripant sur les débats ivoiriens et l’album pornographique Eto’o-Koah, et d’autres sujets aux mille commentaires.

Les Camerounais ne s’insurgeront jamais contre ces graves entorses à la cohésion sociale et nationale. Au contraire, pas en mesure de renvoyer le président à ses contradictions, ils s’acharneront, en serviteurs volontaires, sur ceux qui se sacrifient dans l’opposition et l’action citoyenne.

Et ces jeunes, payés 2000 la matinée, se retrouveront sur des bend-skin et derrière des comptoirs de call-box, enivres par des hectolitres de bière et étourdis par des chansons piquantes.

Alors, à la place des plans d’urgence, ils finiront aux urgences des hôpitaux sans les 2.000 F Cfa de leur tendre jeunesse, qu’exigera effrontément l’infirmière aussi cynique, désabusée que pimpante. Pim pom, il nous faut des pompiers !


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Cameroun: cher(es) compatriotes de l’Extrême-Nord

Par Abdelaziz Mounde

J’ai lu comme bien d’autres camerounais, l’appel. Ce document-plagiat, comique à souhait, véritable pantalonnade, qui a été signé en votre nom par de prétendues élites.

Ces éternels présidents, ministres, directeurs généraux et autres big massa, qui ont confisqué depuis 50 ans la République, dont le but avoué est d’appeler le président Paul Biya à se représenter, comme s’il s’agissait d’un grand Ì€enfant, à ce qui est considéré non pas comme l’élection mais la désignation présidentielle.

Comme si la retraite d’un président était la fin de sa vie.

Fille aînée du Renouveau, la vérité sur le Septentrion est chaque jour encore plus consternante. La guerre contre Boko Haram ne cesse, en effet, chaque jour, de manière aussi atroce que déconcertante de réalité crue, de nous faire voir ce qui a été caché depuis des lustres : le dénuement, la pauvreté, l’absence désolante d’écoles, planquées sous les arbres, les toitures de chaumes, le désert des infrastructures, les ravages de la faim, la menace chronique de l’insécurité alimentaire, la vie sous perfusion en l’absence d’hôpitaux équipés, viables et performants.

En clair, une fille délaissée, utilisée pour les seules élections, trompée par des tuteurs rusés, accrochés au pouvoir, prêts à bondir comme on change d’arbre de l’Assemblée nationale au Sénat, juste pour conserver fiévreusement un poste, à la tête d’institutions dont personne ne peut attester de l’utilité aujourd’hui, ou au Gouvernement depuis leur tendre jeunesse dans les années 60, 70 et 80.

On vous ressert le cadeau de 1983, la belle province, détachée du joug, de l’influence et du rayonnement de Garoua. Il ne peut plus avoir la même saveur !

Sans les routes, vous trouvez à chaque fois le temps d’aller voter pour les mêmes lettres de parti et de président. En amour et en sorcellerie, pratique que suggère désormais le Gouverneur de cette belle région, on appelle cela de l’envoutement alias le choix du peuple. Impressionnant !

Sans les écoles, vous trouvez le moyen de rédiger et témoigner votre déférence, en multipliant les louanges à la place des bancs, en additionnant les signataires haut placés à la place des tableaux noirs, en citant des passages de la liturgie officielle en lieu et place des bibliothèques aussi rares que l’eau dans les Mayo en saison sèche. Ebouriffant !

Sans les hôpitaux, vous trouvez le moyen de soigner vos phrases. Hallucinant !

Comme j’aimerais parler de construction de la citoyenneté en wandala, en massa, foufouldé.

Comme j’aimerais parler d’affranchissement en toupouri, munjuk, fali, kanuri, arabe-choa, guiziga, moundang.

Le dire dans toutes ces belles langues de ce paradis de la nature aux paysages lunaires, pics singuliers et parcs prisés de beaucoup d’amateurs dans le monde. Ces lieux qui ont inspiré plus d’un auteur.
Le dire pour vous sortir des griffes du loup, des filets de cette prise en otage instituée des populations par l’élitisme et l’appartenance ethniques désormais consacrée par les propositions d’un constitutionnaliste de renom au Cameroun.

Vous dire que les comités de vigilance valent aussi bien dans la lutte contre le terrorisme que la démocratie. Que l’éveil est aussi exigeant que la mobilisation de notre pays dans ce combat.

Comme Baba Simon, chantre de l’évangélisation, l’a appris à beaucoup d’entre-vous, parfois il faut pardonner et faire preuve de compassion. Malgré ces errements, les camerounais resteront j’en suis sûr solidaires de vos malheurs, sensibles à votre détresse qui est désormais commune.

Ils vous disent juste que l’eau que l’on vous fait miroiter au Lac Tchad n’existe plus. C’est un mirage ! A vous de creuser de nouveaux puits, d’explorer de nouvelles sources. Celles des fausses promesses ont tari. La guerre nous ouvre les yeux sur cette triste réalité, tous les jours. Hélas !

Drapeau camerounais.
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UDC: journées républicaines des réflexions et échanges de v ux 2016

Par l’Union démocratique du Cameroun (UDC)

Les 22èmes Assises sur le thème : « Républicains, démocrates, patriotes : un impératif et une conquête permanente, continue pour la République, l’Etat des droits et des devoirs et l’effectivité citoyenne: que faire ».

Les JRRE réunissent les trois catégories d’acteurs dans la société que sont : les Politiques, les Médias, la Société Civile.

Mardi le 19 Janvier 2016, 14H30-17H30 Espace Culturel Immeuble Njoya Arouna sis Montée Anne Rouge Yaoundé.

Note introductive et invitation
En vous souhaitant les v ux les meilleurs de réussite, de santé, de prospérité et de bonheur pour 2016, nous demandons à Dieu de nous éclairer que cette année soit celle du grand tournant pour l’affirmation de la République, de la Démocratie à travers les actions et les réflexions pour toujours s’inscrire dans le progrès qu’individuellement et collectivement nous mènerons.

Des concepts renfermant tout ce qui élève et donne un sens à la vie pour chaque personne et pour toute la collectivité comme Républicains, Démocrates, Patriotes, Citoyens sont souvent galvaudés alors que, des plus précieux, ils doivent être en nous, en chaque personne, cette lumière , cette dynamique mobilisatrice de tout ce qu’il y a de positif ; ceci pour construire la Nation, pour bâtir ensemble la qualité de vie, le bonheur dans le dialogue concret, dans le partage , en s’ouvrant aux autres parce que portés par l’éthique de notre commune humanité dans notre commun environnement.


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Procès des trois journalistes: lettre ouverte au président de la République du Cameroun

Par Enoh Meyomesse

Monsieur le Président de la République, La « République de la délation » : voilà ce que tente d’instaurer le procès des quatre journalistes qui vont comparaître au Tribunal militaire de Yaoundé, accusés de n’avoir pas informé les autorités camerounaises des menées de Boko Haram. Une République où il est demandé à la population de se transformer en mouchard, pour le bien supposé de tous. Une République où il est exigé aux gens de se substituer aux services de renseignements, pour leur « sécurité ». Bien sympathique, comme idée, de prime abord, mais qui instaure ainsi la terrible équation suivante, aux dérives monstrueuses : « des citoyens qui ne mouchardent pas, égale des citoyens en danger ».

Non à la population agent de renseignement.
Monsieur le Président,
Nous sommes contre cette République à la population policière.
Ce type de République n’est plus démocratique. Ce type de République a été insaturé partout dans le monde où les pires tyrans ont existé. Mao Tsé Toung l’avait instaurée en Chine au temps de sa « révolution culturelle ». Des milliers de Chinois valeureux ont été dénoncés par les prétendus « gardiens de la révolution » ; ils ont été jetés en prison, torturés, massacrés. Leurs familles ont été anéanties.
Ce type de République a été instauré par Benito Mussolini, Staline Franco, Duvalier, Idi Amin, Bokassa, Mobutu, etc., des tyrans qui ont tous finalement marqué au fer rouge leurs peuples.

Nous avons déjà connu cette République au Cameroun.
Cette République, nous l’avons déjà connue au Cameroun, lorsque le Président Ahidjo, très contesté par la population au début de son règne, par son absence criarde dans le combat pour l’indépendance, n’avait pas d’autre choix que de recourir à elle, pour terrasser les Camerounais, et se faire accepter par ceux-ci comme leur Président. Des milliers de gens étaient devenus des mouchards qui émargeaient dans les sinistres registres de Jean Fochivé, le terrifiant patron de la police politique au Cameroun. Ils ont dénoncé d’innombrables fonctionnaires, des commerçants, de simples citoyens, généralement pour régler des comptes, assouvir des vengeances. Ils ont anéanti d’innombrables familles. Les stewards de la Cameroon Airlines étaient des mouchards qui épiaient nos conversations, nous les passagers dans ses avions ; le personnel diplomatique dans nos ambassades était des mouchards qui empoisonnaient notre existence à l’étranger ; des étudiants dans les amphithéâtres, au Cameroun comme en Europe, des élèves dans les lycées, des fidèles dans les chapelles, des chauffeurs de taxis, des savetiers, des coiffeurs, des bayam-sellam, tout le monde mouchardait sur tout le monde.

Vous en savez infiniment mieux que moi.
En votre qualité de proche collaborateur pendant deux décennies du Président Ahidjo, vous en savez infiniment mieux que moi. Vous-même, Monsieur le Président de la République, avez spontanément déclaré à Paris lors de votre toute première visite officielle en France, au sortir de votre tête à tête avec François Mitterrand au palais de l’Elysée, au mois de février 1983, signe que vous désapprouviez totalement ces méthodes abjectes : « au Cameroun, désormais, il n’est plus nécessaire de gagner le maquis pour exprimer ses opinions ».

« Au Cameroun il n’est plus nécessaire de gagner le maquis
pour exprimer ses opinions »
: Paul Biya.

Que de millions de Camerounais avaient applaudi !!!!! Car c’est ce qu’ils désiraient entendre de votre voix, pas de quelque porte-parole, non, mais de vous-même, du haut de votre stature de Chef de l’Etat du Cameroun. Vous annonciez l’avènement d’un Cameroun de liberté, la fin du Cameroun de la peur. Et sept années plus tard, au mois de décembre 1989, vous avez joint le geste à la parole. Vous avez effectivement aboli ce Cameroun des citoyens qui se cachent pour parler, se cachent pour prier, se cachent pour chanter, se cachent pour danser, se cachent pour écrire, se cachent pour lire, se cachent pour vivre tout simplement, demandent des autorisations pour ouvrir une vente-emportée, un bar, une boîte de nuit, créer un journal, organiser un deuil, organiser des funérailles, organiser un mariage, partir d’une ville à l’autre, sortir de la vaste prison à ciel ouvert qu’était le Cameroun depuis l’époque coloniale, et que vous avait léguée votre prédécesseur.

Les jeunes générations ne le savent pas, celles qui sont nées depuis votre arrivée au pouvoir et peu avant, et qui ont actuellement 34, 40, 45, voire 50 ans. Mais, c’est ce que vous avez fait, et qui me permet de m’adresser à vous par une telle correspondance aujourd’hui qui hier, aurait coûté mon immédiate arrestation, de terribles tortures, et, en fin de compte, ma déportation à Mantoum, Yoko, ou Tcholliré, d’où probablement je serais revenu aveugle, comme Mbida André-Marie, ou impotent porté sur un brancard, comme le regretté Dr Eyidi Bebey Marcel, un grand homme anéanti par Ahidjo, décédé quelques temps après sa libération, des suites des mauvais traitements subis en prison. Vous avez mis fin à la République de la peur, du silence, des applaudissements, du mouchardage et des dénonciations.

Pourquoi y revenir aujourd’hui ?
N’avez-vous pas déclaré que vous aimeriez entrer dans l’histoire comme l’homme qui a apporté la démocratie au Cameroun ? Mais, la démocratie ne rime pas avec le muselage de la presse, l’intimidation de journalistes, quelle que soit la raison avancée. Ils ne vont pas en prison aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Angleterre, au Canada, en Suisse, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Hollande, en Autriche, etc. Ils ne passent pas devant des tribunaux militaires. Les soldats ne jugent pas les citoyens en démocratie, encore moins les journalistes, non, car ils ne sont pas au-dessus du peuple, c’est plutôt le peuple qui est au-dessus d’eux. C’est dans les dictatures que cela se passe. C’est dans ce type de régime d’un autre temps que l’armée est un allier du pouvoir face au peuple. En démocratie, le pouvoir est allié au peuple, et les militaires protègent le peuple, contre toute agression étrangère. Ils sont au garde à vous devant lui, attendent ses ordres via le chef des armées, le Président de la République, pour le défendre, et non pour lui rendre des jugements. Le diplômé de sciences politiques que vous êtes, est parfaitement au courant de cela.

Non, Monsieur le Président de la République du Cameroun, non, ces journalistes ne doivent pas être jugés. Non. Ce procès ne devrait même pas avoir lieu, car il sonne totalement faux, par rapport à votre rêve de legs aux Camerounais : la démocratie. Sauf si vous y avez déjà renoncé. Mais moi je suis de ceux qui croient que tel n’est pas encore le cas. C’est pourquoi je me permets de vous écrire cette lettre, pour attirer vivement votre attention sur la dérive policière et militariste de votre pouvoir, actuellement.

Très haute considération.


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La diversité fondatrice de l’identité camerounaise. 2016 comme déterminant

Par Vincent Sosthène Fouda, président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)

La diversité culturelle et linguistique est l’une des plus grande richesse de notre pays. Elles façonnent nos identités, elles nous structurent. Les cultures qui se sont développés sur les terres camerounaises façonnent les individus que nous sommes. Toutes les cultures qui se sont développées chez nous ne sont pas toutes nécessaires, mais elles sont indispensables à notre « existé ». Le Cameroun tarde à être métis, il est divers, cette diversité est une richesse, elle est dans le vent, dans l’air, dans les eaux, dans nos arbres dans nos danses, dans nos rites. Non, nous ne sommes pas interchangeables et en tirer les conséquences. Cela ne veut pas dire que les différences culturelles sont impossibles à surmonter. Mais cela signifie que tout est une question de dosage.

Le mode de vie majoritaire
Si nous voulons vivre dans une société relativement harmonieuse, il faut que cette société ait une personnalité visible. Autrement dit, il faut que le mode de vie majoritaire puisse s’imposer, ce qu’il ne pourra faire qu’à la condition, précisément, de demeurer majoritaire. Or nous nous enfermons politiquement dans l’autochtonie, le Renouveau n’a pas été capable en 34 ans de dire aux uns et aux autres que nous sommes un peuple, que nous avons plus en commun, que nos différences sont une richesse et une particularité de notre peuple.

Hubert Mono Ndjana après avoir été un constructeur de l’idéologie destructrice du « nous-commun » s’en est démarqué en constatant que le régime actuel a aujourd’hui, il y a de plus en plus de lieux, de quartiers, voire de villes où les nouveaux arrivants sont majoritaires. « Au Cameroun, dit-il alors, les camerounais sont pauvres, improductifs, par le fait d’avoir écarté la norme et normalisé l’écart ». Il parle de la domestication du mal, du vice, de la luxure de tout ce qui éloigne l’Homme de l’autre et du monde avec lequel il devrait faire corps. Nos rues sont tous les jours le lieu de mise à mort collectif par un peuple en furie, qui se sent abandonner et qui croit se rendre justice en assassinant. Les téléphones portable immortalise cette montée d’adrénaline permanente et cultive l’indifférence.

La loi républicaine a abdiqué, cette abdication est un fait institutionnel et politique, les magistrats sont accusés de corruption, les policiers arnaquent ceux et celles dont ils ont la charge d’assurer la garde et sécurité, les médecins ont déserté les hôpitaux, les parents ont démissionné d’un champ où les écoles ont rendu les armes depuis. Le politique aux affaires quant à lui, a toujours un porte-parole qui aligne des mots devant une presse au « garde à vous », qui pose des questions préparées par le cabinet du ministre. La République n’est pas dans les ghettos et encore moins concentrée entre les mains d’une minorité. La République n’abdique pas même devant la loi du nombre et celle des armes.

La République du Cameroun est énoncée dans sa devise « Paix Travail Patrie ». Mais qu’est-ce que la Paix ? Ce n’est pas un intermède entre deux états de guerre, la paix c’est la quête permanente de la justice, du bien-être social, de la santé, c’est une absence durable de la misère. Voici ce que dit le préambule de la Constitution du Cameroun : « Fier de sa diversité linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu’elle contribue à enrichir, mais profondément conscient de la nécessité de faire son unité, proclame solennellement qu’il constitue une seule et même nation, engagée dans le même destin et affirme sa volonté inébranlable de construire la Patrie camerounaise sur la base de l’idéal de la fraternité, de justice et de progrès ; »

Qu’est-ce que le Travail ? Trait spécifique de l’espèce humaine, le travail est ce qui socialise l’homme et ce par quoi l’homme se socialise, la présence du pronom réfléchi « se », marque à la fois la responsabilité de l’Homme mais aussi celle de la société dans laquelle il vit, les deux se fécondant en permanence, il n’y a pas d’homme sans société et il n’y a pas de société sans Homme. Les philosophes Francis Bacon, Henri Begson le démontrent à suffisance. Pour Begson, « le travail humain consiste à créer de l’utilité. » Cette utilité n’est utile que dans la nature transformée en société. C’est ce que démontrent Bacon quand il parle de « Ars homo additus naturae » formule que nous retrouvons chez Descartes notamment dans le Discours de la méthode dont beaucoup d’entre nous ont effleuré les rudiments dès la classe de terminale. Mais dès la classe de première voire de seconde si mes souvenirs sont exacts Aimé Césaire dans son projet de Retour au pays natal nous dit :

« Et venant je me dirais à moi-même ;
Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. »
C’est une invite au travail corps et âme, se mettre à son propre service pour son propre épanouissement, se mettre en service pour sortir de l’état de nature pour s’installer définitivement en société ; la société des hommes. Voilà ce que disent les principes fondamentaux de la République du Cameroun. Une chose est de le dire, une autre en est de les mettre en pratique, de les porter vers le peuple comme une hostie purificatrice et vivifiante. La République a failli et le Renouveau a trahi l’idéal républicain de ceux et celles qui ont versé de leur sang pour que le Cameroun soit admis comme pays dans le concert des Nations.

Crise de construction de l’identité camerounaise ou falsification de notre histoire commune ?
Depuis le départ d’Ahmadou Ahidjo en novembre 1982, la Nation a disparu du vocabulaire républicain, des manuels scolaire et du discours politique. Nous assistons à un repli tribal sans véritable identité et sans idéologie autre que la haine de l’autre. Ce discours haineux s’accompagne d’une falsification de l’histoire commune. Le nous-commun est mis en ensemble pendant que s’accélère dans l’espace public l’individualisme. La solidarité nationale qui voudrait que l’Etat dans ses missions régalienne soutienne les plus démunis est quasi inexistante.

Le Cameroun fonctionne comme un pays sans héritage et donc sans avenir, l’espace public étant pris en otage par ceux et celles qui veulent tout ici et maintenant. Ceux-là invitent à tout rejeter, car ils ne veulent pas s’encombrer de ces vieilles lunes, futiles et dépassées. Or pour une société, quelle qu’elle soit, le refus de la transmission constitue un véritable risque d’appauvrissement. Alors demain est-il encore possible ? 2016 nous permettra certainement d’y apporter une réponse.


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Le chef de l’Etat fatigué!

Par Abdelaziz Mounde

Pourquoi nous devons convaincre le président de laisser dignement cette affaire ? Comme je l’ai écrit dans une lettre publique au chef de l’Etat, la Nation lui sera éternellement reconnaissante s’il décide d’aller se reposer.

La République n’est pas une monarchie. Elle a besoin d’alternance et de nouvelles alternatives et énergies. Il y’en a par millions dans notre pays et au sein de sa diaspora.

Le souffle n’y est plus. 33 ans de discours, de cérémonies de v ux, ça use !

L’énergie est rare. Les coupures d’électricité au moment des discours sont un signe !

Ce matin encore, le président aura beau nous donner des rendez-vous, défier son monde, faire des paris. C’est cuit mais ce n’est pas encore refroidi !

Il aura beau promettre 20 francs par-ci, 2000 francs par-là, ce n’est plus à la mesure de ses années au zénith.

Il est fatigué, qu’il songe à tirer dignement sa révérence. Nous sommes fatigués, songeons à tourner de manière cohérente la page !


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Attentats, deuil national, COP21.et la République triomphe!

Par le Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD)

Hier encore il nous a semblé apercevoir pendant quelques moments une France incertaine et gagnée par le syndrome de la peur. Nous pouvions lire la tristesse sur tous les visages et le désarroi dans tous les esprits. La période de deuil contribuant elle aussi à rappeler aux uns et aux autres le péril auquel le pays faisait face.

Nous savions jusque-là que « l’homme se découvre quand il se mesure à l’obstacle », mais c’était sans savoir qu’une Nation digne de ce nom est une qui peut en toute circonstance périlleuse puiser au plus profond d’elle-même toutes les ressources nécessaires pour venir à bout de tout danger.

A y regarder de près, nous découvrirons qu’il n’y a rien de mystérieux en cela si ce n’est la capacité de tous ses enfants, femmes et hommes, à s’unir autour de certaines valeurs qui, à l’exemple de la France, constituent le socle de la République.

Voilà donc le secret qui est dévoilé.bien évidemment à la condition que cette République à défaut d’être exemplaire, soit tout. sauf bananière, ce contre quoi le Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD) n’a jamais cessé de se battre.

Ce combat qui se veut juste, ne saurait être celui des uns et pas des autres, mais celui de tous.

Raison pour laquelle, le CCD convoque une Assemblée Générale Extraordinaire en date du samedi 12 décembre 2015 à 19h à l’AGECA, 177 Rue de Charonne 75011 Paris, Métro Alexandre Dumas Ligne 2, ayant pour ordre du jour:
– L’hymne national
– Minute de silence à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, du Pr Kapet De Bana et de tous nos martyrs
– Mise à jour des adhésions et cotisations
– La situation des droits de l’homme au Cameroun
– Boko Haram
– L’Afrique et le Franc CFA
– L’alternance en 2018 au Cameroun.

Convaincus que notre société ne peut évoluer que si le débat est promu et porté, nous invitons toutes celles et ceux de nos compatriotes qui le désirent, de bien vouloir prendre part à cette Assemblée Générale Extraordinaire qui se voudrait une réunion ouverte.


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Les prises de position de Sosthène Fouda agacent la présidence de la République

Par Isaac Njoya

Ses articles dans la presse écrite, repris dans la presse en ligne et les réseaux sociaux sont des pamphlets, qui agacent de plus en plus au sein du pouvoir à Yaoundé et au sein du gouvernement. Le conseil des ministres du 15 octobre a permis au Secrétaire général de la présidence et au ministre de la Communication non moins porte-parole du gouvernement de se dire quelques mots là-dessus.

En effet, après le dernier réaménagement du gouvernement par le président Paul Biya, Sosthène Fouda a tôt fait de créer la politique en mettant en doute l’authenticité du décret obligeant le Secrétariat général de la présidence de la république à envoyer très tard dans la nuit une copie du gouvernement à plusieurs journalistes afin de contrecarrer la polémique qui enflait déjà dans les médias et les réseaux sociaux.

On croyait la polémique close mais que non, la salve de critiques après l’envoi d’un contingent de 300 soldats américains au Cameroun, à l’encontre du président Biya par Sosthène Fouda est venue à nouveau mettre le feu dans les dossiers de la présidence.

Sosthène Fouda accuse en effet le chef de l’Etat «d’être resté égal à lui-même..» et l’homme politique de poursuivre «c’est à se demander dans quel type de régime sommes-nous au Cameroun? Un régime de type présidentialiste personnifié? Car il était nécessaire de consulter les parements pour avoir leur accord.» Il n’en fallait pas plus pour que Ferdinand Ngo’o Ngo’o, dans un communiqué rendu publique le 15 octobre 2015 à 21h, précise les missions des soldats américains et explique que c’est sur demande du gouvernement camerounais. Il faut préciser que Sosthène Fouda a pris la peine de souligner en rouge la lettre du président Barack Obama publiée sur certains sites d’information en ligne.

Pour Sosthène Fouda, le président Biya a violé l’article 9 alinéa 2 de la constitution qui stipule que: «Le Président de la République peut, en cas de péril grave menaçant l’intégrité du territoire, la vie, l’indépendance ou les institutions de la République, proclamer, par décret, l’état d’exception et prendre toutes mesures qu’il juge nécessaires. Il en informe la Nation par voie de message».

Des prises de position provocatrices mais instructives
Les prises de position de Sosthène Fouda provoquent, en même temps suscitent l’adhésion des lecteurs ce qui a l’art de déstabiliser le gouvernement. Il parle pour discréditer, il cherche la petite bête, relève la virgule qui n’est pas bien placée et prend toujours l’opinion publique à témoin. C’est un humour décapant dans un choix de verbe juste, déporté.

C’est donc à chaque fois le gouvernement camerounais qui fait la course derrière, doit se justifier voire reprendre ses textes pour les préciser. Cette manière de faire installe le doute chez les Camerounais qui se posent la question de savoir si vraiment c’est encore le président Biya qui pilote le navire Cameroun.

Vincent Sosthène Fouda.
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Pour la Comicodi, le chef de l’Etat doit dissoudre la Conac et recommencer à zéro

Par Shanda Tonme

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi) vient d’adresser une correspondance au chef de l’Etat du Cameroun dans laquelle, elle demande de réformes profondes de la Commission Nationale Anti-Corruption (Conac).

L’intégralité de la lettre
Monsieur le président de la République,
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous renouvèle ses très respectueux compliments citoyens, et se fait un impérieux devoir, d’éveiller votre plus haute attention, sur les dérives de la Conac, Commission Nationale Anti-Corruption.

En effet cet organisme en qui vous aviez placé votre confiance après que notre pays ait été classé premier de toute la planète en matière de corruption, est devenu au fil du temps un outrageant instrument de désordre, de chantage, de corruption et de culture des intérêts sordides de certains de ses membres.

Voici une scène récente des exactions de la Conac
Le mardi 13 octobre 2015, quatre individus accompagnés d’un officier de police en tenue et armé, se sont présentés à la Direction générale des douanes à Yaoundé, munie d’une lettre-convocation signée de monsieur Massi Gams, le président de la Conac, destinée au Directeur général intérimaire. La lettre spécifiait purement et simplement une arrestation voire un enlèvement brutal, puisqu’elle intimait l’ordre à l’intéressé de suivre dès réception, l’agent de police porteur.

Face aux interrogations du haut fonctionnaire de la Douane sur ces méthodes qui violent toutes les dispositions légales et règlementaires de notre pays en plus de se situer en marge des missions et prérogatives textuelles de l’organisme, l’escouade revancharde et belliqueuse a profondément perturbé le service devant les collaborateurs, visiteurs et usagers médusés. Il a fallu le recours de deux avocats et d’un Huissier de justice allié à une forte clameur populaire de désapprobation, pour éjecter les intrus, lesquels ont affirmé être envoyés par monsieur Haman Garga.

Monsieur le Président de la République,
Il nous souvient que dans une précédente alerte, nous vous avions déjà signalé, d’abord les exactions des membres de cet organisme en quatre points:
a) De l’indélicatesse financière: indemnités de plusieurs millions; libéralités de toute nature; recrutements fantaisistes; frais de mission indus ou inappropriés;
b) De l’utilisation de l’organisme en instrument privé de vengeance et de règlement de compte
c) De la violation totale et consciente des lois
d) Du non-respect de l’Etat de droit, avec une propension à transgresser les codes éthiques élémentaires ainsi que la méconnaissance chronique à la fois des fondamentaux de l’administration publique et des canons de l’autorité publique.

Ce qui s’est passé à la Direction générale de la douane, procède d’une pratique anarchique restée trop longtemps impunie bien que largement décriée, et laquelle est devenue le symbole d’un détournement permanent de compétence, entraînant logiquement l’installation d’un Etat dans l’Etat. Nous sommes de facto face à la dérive totalitaire et rocambolesque d’une clique de nouveaux seigneurs se prémunissant, malicieusement mais aussi grossièrement et impunément que l’on puisse imaginer, de votre décret.

La Conac a créé son monde à part, s’est octroyée les missions et prérogatives du Contrôle supérieur de l’Etat, de la police judiciaire, du Premier ministre, de l’Administration territoriale, de la DGRE, de la DST, bref de tous les corps d’Etat réunis. Le mode opératoire de l’organisme est choquant, vexatoire, grotesque, provocateur et budgétivore. Ses membres décident comme bon leur semble de s’installer dans une entreprise publique pour plusieurs mois, bloquant les services, confisquant les dossiers, paralysant le fonctionnement quotidien, enlevant tous les pouvoirs au Directeur général, fixant eux-mêmes leurs frais de mission et la durée. C’est à peine croyable dans un Etat de droit. C’est du gangstérisme dévoyé. Ce n’est pas ce que vous aviez prévu, c’est autre chose, autre chose de monstrueux.

Monsieur le Président de la République,
Il nous semble qu’en plus des textes fondateurs mal confectionnés, mal articulés et aussi imprécis que confus, la plupart des membres de cet organisme n’ont pas été astreints à une enquête de moralité rigoureuse préalablement à leur nomination.

En tout état de cause, une réforme méthodique et radicale de la Conac s’impose dorénavant comme une urgence dans votre calendrier d’action en vue du redressement de nombreux torts. Sans doute faudrait-il le rappeler, que cette analyse est également celle faite scrupuleusement depuis longtemps, par nos principaux partenaires multilatéraux ainsi que les missions diplomatiques accréditées à Yaoundé.

Convaincu qu’enfin vous nous entendrez, car véhicule de millions de plaintes citoyennes ambiantes et vérifiables, nous vous prions de croire Excellence Monsieur le Président de la République, à l’assurance de notre très haute considération./.

Shanda Tonme.
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Non à une République de braderie foncière, Oui à une République 4G

Par Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi

Fidèle à son franc parler, le maire de Yabassi réagi par rapport à la braderie foncière en cours dans son arrondissement et un peu partout au Cameroun. Des transactions qui se concluent parfois, depuis Yaoundé, sans que les populations concernées n’en soient informées. Il propose en lieu et place de cette république de braderie foncière, une République 4G.

C’est avec grand honneur et plaisir que je me livrerai toujours au dur ô combien laborieux exercice de construction nationale pour la prospérité de tous car cette priorité décisionnelle n’a toujours presque jamais été prise en compte en matière de développement local dans notre pays. Seuls comptent les intérêts de groupuscules et des individus ; les générations suivantes peuvent crever et crèvent d’ailleurs jusqu’à ce jour en silence dans l’indifférence totale des gouvernants préoccupés par leur sécurité personnelle et assurance confort de fin de vie.

La commune de Yabassi comme de nombreuses communes de la république subit une braderie foncière au profit de multinationales sans cahiers de charges ni prises en compte de l’intérêt du Cameroun, des populations riveraines et encore moins des générations futures du fait de l’ignorance de ce que représente le foncier agricole en matière de croissance durable pour notre économie et notre environnement.

Que direz-vous d’un père qui vend tout en laissant en héritage à sa postérité l’endettement alors que les terres sont vendues sans le consentement des descendants ? Que deviendront des enfants ayant hérité les dettes de leur père sans actifs réels pour le remboursement des prêts contractés ?

Eh bien, ces enfants devront travailler de gré ou de force aux conditions inhumaines voire esclavagistes des propriétaires fonciers pour payer l’ineptie de leurs ascendants car les dettes sont transmissibles de père en fils en matière de gestion nationale que vous le vouliez ou non ; ainsi va la république.

Tous les économistes inclus nos agrégés yaoundéens le savent très bien. La terre est un facteur de production déterminant et le profit qui en résulte appartient au propriétaire foncier. L’agro-industrie mal déployée appauvrit les communautés locales et devient un véritable désastre socio environnemental à terme si l’intégration paysagère n’est pas prise en compte (exemple Dibombari, Bomono, Mpouma etc .). Ces populations sont d’une extrême pauvreté moyenâgeuse indescriptible.

Dans le modèle économique de croissance de HARROD et DOMAR SOLOW deux grands économistes américains, on distingue quatre facteurs de production : la terre, le capital, le travail (les hommes ou main d’ uvre) et un quatrième appelé le progrès technique ou l’innovation. Sans la terre en ce qui nous concerne, nous ne sommes rien.

A long terme ce régime ne serait plus à même d’innover et de créer des richesses pérennes. Le seul argumentaire ou dossier contenu dans les négociations internationales avec les bailleurs de fonds se résumera alors en un seul fichier : République en détresse: Villages, terres, sous-sols à vendre et populations cadeaux.

Nous subissons véritablement et profondément un régime destructeur par pillage du Cameroun (R.D.P.C). Raison pour laquelle, je propose à tous nos chefs de villages et communautés une République de quatrième génération (La République 4G) où les terres seront un apport des communautés riveraines dans tous les projets agroindustriels et énergétiques à concurrence de vingt pour cent (20%), au prorata des bénéfices générés, 10% reversé au développement communal, 5% aux villages concernés et 5% au développement national.

Ce qui voudrait dire que sur un projet agroindustriel de cent mille hectares (100 000 ha) par exemple basé dans une commune, si le bénéfice agricole minimum est de dix mille Fcfa (10 000 f cfa) par hectare par an, le bénéfice total serait de 100 000 x 10 000 = 1 000 000 000 de Fcfa (un milliards de Fcfa). En prélevant les 20% de souveraineté foncière annuelle, nous aurions 200 millions répartis comme suit : 100 millions au développement communal, 50 millions au développement des villages et 50 millions au trésor national pour péréquation au titre de la solidarité nationale.

Dans la République réelle que je vous propose de construire ensemble, les exploitations agroindustrielles seront des entreprises à capitaux mixtes. Les terres étant l’apport des riverains à 20% non négociable. Le chefs de cantons étant d’office membres du conseil d’administration des société agricoles pour le suivi et le contrôle de gestion avec avantages et intérêts chiffrés à 250 000 Fcfa par mois de net à payer es qualité de membre du conseil d’administration et ce serait justice. C’est ce que j’entends par décentralisation réelle et République réelle.

Nous sommes actuellement une République virtuelle. Ensemble passons à la république réelle pour un Cameroun libre, démocratique, impartial, juste, d’abondance et de prospérité collective sans distinction de tribus, de religions, de langues, d’appartenance philosophique. Un Cameroun qui offre une égalité de chance aux citoyens de la ville et de la campagne pour que vivent nos institutions et que vive la République.

Je vous propose de construire une République de confiance où l’électeur a confiance en l’élu, l’élève a confiance au maître, le peuple a confiance en ses valeurs et sa culture et où la nation a confiance en elle-même, je vous propose de tourner la page d’un régime destructeur par pillage du Cameroun (r.d.p.c), car notre souffrance a trop duré et deviendra pire avec ces villages à vendre qu’ils projettent en silence à l’horizon.

Nous devons tous sans exception, nous lever en peuple souverain, libre, et maître de notre destin pour stopper ces ennemis de la république dans leurs sales besognes et faire valoir l’intérêt général et les valeurs fondamentales de la république. Raison pour laquelle, j’appelle le Cameroun profond tout entier à s’inscrire massivement sur les listes électorales et obtenir des cartes d’électeurs pour rétablir la justice démocratique tant attendue dans ce pays seule capable de mettre un terme au pouvoir absolu qui compromet désormais notre vivre ensemble dans une union fraternelle pour la prospérité de tous.

Mes chers amis, pour emprunter aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, je dirai que la configuration matérielle du régime en place n’est pas à même de supporter le système d’exploitation des exigences actuelles de la prospérité collective et individuelle des camerounais. Ce régime est donc bon pour la casse. Nous devons le remplacer par un régime de nouvelle génération aux caractéristiques et configurations matérielles très évoluées qui pourra supporter le système d’exploitation et génie logiciel à même de développer durablement ce pays, générer la prospérité collective de la nation et faire retentir en tambour notre pays sur le plan national et international par ses résultats et performances.

Pour que vive le Cameroun et que vive la République.

Jacques Maboula Mboya, maire de Yabassi.
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Après l’incident de la Mecque, des officiels camerounais en Arabie Saoudite

Sous ordre du président de la République, dans un communiqué publié lundi, une délégation est allée en mission pour s’enquérir de la situation des pèlerins portés disparus jusqu’à ce jour

Le gouvernement camerounais a dépêché une délégation d’officiels en Arabie Saoudite pour s’enquérir de la situation de ses pèlerins portés disparus et pour présenter ses condoléances au peuple saoudien suite à la bousculade de Mina qui a fait plus de 1000 morts le 24 septembre dernier.

Selon un communiqué publié lundi, par la présidence de la République, « le chef de l’Etat Paul Biya a demandé au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires » pour le retour au pays des pèlerins, la prise en charge des blessés et le rapatriement des corps.

Dans cette perspective, le gouvernement camerounais a assuré que « tout sera fait pour connaître le sort des pèlerins Camerounais qui manquent encore à l’appel », note le communiqué soulignant que 72 Camerounais sont encore introuvables là où 28 ont été déclarés décédés.

La mission gouvernementale conduite par le secrétaire d’Etat à la Santé publique en charge des épidémies et des catastrophes Alim Hayatou, par ailleurs lamido de Garoua (Nord), aura une série de rencontres avec les autorités saoudiennes.

Cette délégation comprend des médecins légistes et d’autres personnes dont le rôle consiste notamment à reconnaître des corps.

Le premier contingent des 4500 Camerounais partis faire le Hajj est de retour depuis lundi, 05 octobre 2015.

Pèlerins à la Mecque.
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Fécafoot: Iya Mohammed inconsolable et sans doute surpris

Par Albert Nguidjol

La condamnation de l’ancien Président de la Fécafoot Iya Mohammed à 15 ans de prison ferme et au payement de plusieurs milliards de Fcfa d’amende vient de déjouer les pronostics de beaucoup d’entre nous qui croyions que l’ami Iya retrouverait sa famille et ses amis après les prochaines et imminentes élections à la Fécafoot.

J’ai même rapproché son cas de celui de mon ancien patron et ami Onana Vincent par ailleurs prédécesseur de Iya à la Fécafoot. Au lendemain de sa détention de 2 ans 5 jours à la Prison Centrale de Kondengui (Yaoundé) avait été purement et simplement relâché après l’élection d’un nouveau bureau à la Fécafoot. Il n’a malheureusement pas bénéficié de cette providence.

Quand un coup de massue comme celui-ci frappe quelqu’un que l’on a approché et de surcroît dans le cadre d’un travail d’équipe en vue de la relance du football camerounais, quelqu’un dont on a approché la famille, on a mal. Vraiment très mal pour un Etre sensible.

Dommage que tous ceux qui ont côtoyé Iya Mohammed avant son incarcération, je dis bien tous ceux qui étaient ses acolytes, ses pairs, ses griots, ses directeurs de conscience ont été très égoïstes, insatiables et vraisemblablement malhonnêtes dans une certaine mesure. Car, au plus fort de la tension entre la Fécafoot et le ministère des Sports, personne parmi les soi-disant IYAISTES n’a eu le courage de dissuader le patron pour démissionner de son poste de président de la Fécafoot pour s’occuper de sa famille et de la Sodecoton.

Malheureusement, le griotisme et l’esprit de courtisanerie de l’entourage que j’ai dénoncés plus haut et la folie de l’entêtement des responsables camerounais à se cramponner aveuglement et mordicus aux postes et contre vents et marées ont créé une arrogance et un mépris qui pour beaucoup avait frisé la rébellion et du mépris pour les Camerounais.

Un internaute déçu et pourtant…
Je me souviens encore de cette lettre du 22 Octobre 2012 « lettre au grand frère Iya Mohammed Shagari Salim » et dont le nom de l’auteur m’échappe, mais une lettre que vous pouvez encore lire sur la page d’accueil de Mboafootball. Si les conseils très réalistes, objectifs et pratiques de cette lettre avaient été suivis, je reste très convaincu que cela nous aurait évité tous les grincements de dents actuels.

Pendant que de loin tout le monde ou presque prévoyait le durcissement du rouleau compresseur contre M. Iya Mohammed, ses lieutenants ont plutôt continue de l’encenser, de le gonfler à bloc, de lui mentir. Et ces derniers ont surtout démontré leur entêtement après l’arrestation de M. Iya. Une attitude qui a débouché sur cette gifle publique au monde du football en convainquant Iya d’être le candidat à sa propre succession et en le re-élisant en toute conscience à la présidence de la Fécafoot bien qu’en détention à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé… du jamais vu au Cameroun en tout cas, un affront parfait à la République même « bananière ».

Personnellement, j’ai très mal dans ma chair par rapport à la condamnation du Président Iya Mohammed. Il me souvient encore qu’en 1998-1999, je l’avais vu souffrir et s’investir pour déjouer la rage et la fougue du ministre des Sports de l’époque. De triste mémoire, la tutelle tenait à régler le compte à Vincent Onana détenu à la prison centrale de Kondengui et voulait pour cela se servir du bureau directeur de la Fécafoot dirigé par Iya Mohammed.

La formule était simple. Que les membres dudit bureau ressortent dans un procès-verbal d’une de leurs réunions dont j’étais le rapporteur, que Mr Onana Vincent avait détourné la quote-part du Cameroun des billets de la Coupe du Monde France 98 et que ce même Bureau Directeur porte plainte à M. Onana Vincent. Un scénario qui exposait Onana à une condamnation. Mais Iya opposa une fin de non-recevoir très sec au ministre des Sports de l’époque, sans savoir que 15 ans après c’est ce même ministre des Sports qui, malgré son baptême de la Fécafoot en Cacafoot en 1998 y sera son successeur en 2013-2015, gérera l’héritage du Président Iya Mohammed sans égard, sans manière et sans finesse.

La culture de la démission
Après les pleurs, les remords et les grincements de dents d’hier quand la justice rendait son verdict, voici encore une situation qui devrait servir de cas d’école et inspirer tous les Camerounais ceux du sport et surtout du football par rapport à la morale et à l’éthique. Quand on sert dans une mission publique, mais sur la fierté humaine qui nous établit et nous déploie dans nos émotions et nos prises de décisions, mais surtout les effets à court, moyen et long terme de nos prises de décisions.

C’est ainsi donc que pour suivre l’exemple de mon petit-frère et ami M. Nenkam Fernant qui en 1988 avait quitté le Comité Central de la mythique Fédération Camerounaise d’Athlétisme de l’époque où siégeaient des barons comme Hamad Kalkaba Malboum, Issa Hayatou, Honga Siegfried, Nyemb Mbog, Nankap Guillaume, Roger Badjeck, Félicité Tobo etc…

j’ai volontairement quitté le poste de Président de la commission des compétitions nationales et internationales de la Fécafoot (un poste hautement convoité dans toutes les fédérations et confédérations de football dans le monde) et ai décidé de m’exiler pour exercer très librement et à un niveau raisonnable ce que j’aime le plus au monde et que j’avais choisi de faire quand j’étais au Cours Moyen 2 à Edéa (l’Education Physique et Sportive et le Football). Je voulais ressembler à M. Fobété Raymond qui était une star de notre équipe locale de football de 1ère Division: Union Sportive d’Edéa et en même temps, Maître d’Education Physique et Sportive dans les écoles d’Edéa. Il fut par ailleurs l’entraîneur de l’équipe nationale du Cameroun.

Dans l’exécution d’une mission de service publique, nous devons démontrer une fierté humaine « inoxydable » et inviolable. Celle la même qui nous établit et nous permet de nous déployer sereinement dans la gestion de nos émotions lors de nos prises de décisions en nous donnant la pré-perception des effets à court, moyen et long terme des choix que nous opérons et qui affectent les autres sensibilités, surtout les sensibilités et les humeurs des autres acteurs comme dans ce cas très précis pour ne pas dire de nos ENNEMIS.

Je continue de rester confiant en espérant que les Avocats de l’ami Iya feront appel dans les délais prescrits par la loi. J’espère que tous les IYAISTES sauront désormais sur quel terrain danser mais surtout avec quel pied rester en équilibre quand ils auront à faire face à la justice camerounaise. Car, pour une image beaucoup plus crédible et honorable de l’administration du football camerounais, il faut que Kondengui cesse d’être le point de chute et de reéducation des présidents de notre chère Fécafoot.

A l’ami Iya dont je connais quelques problèmes de santé, je dis simplement « beaucoup de courage et de prières ».


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Message de Maurice Kamto au peuple camerounais après le double-attentat de Maroua

Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)

Mes chers compatriotes,
C’est avec le c ur meurtri et l’âme en peine que je m’adresse à vous aujourd’hui, 22 juillet 2015, au moment où la ville de Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord, vient d’être la cible d’un double attentat-suicide qui aurait fait au moins 13 morts et 32 blessés. Ces attaques lâches et sauvages, bien que n’ayant pas encore été revendiquées, portent toutes les marques du groupe djihadiste Boko Haram. Ces actes ignobles interviennent à la suite du double attentat qui a frappé la ville martyr de Fotokol dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier, faisant 13 morts dont 10 civils, un militaire tchadien et 07 blessés dont 04 militaires tchadiens et 03 militaires camerounais.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) condamne fermement ces actes cruels et inhumains, appelle le Peuple Camerounais à rester uni et soudé dans cette nouvelle épreuve qui marque un nouveau tournant dans la lutte que mène notre pays contre ces meurtriers, et à ne pas céder à la psychose que ces barbares veulent nous imposer. C’est avec le concours de tous les Camerounais que ces terroristes enragés seront vaincus.

En ces moments douloureux pour la République toute entière, le MRC tient à saluer, d’une résonance particulière, la mémoire de nos compatriotes tombés sur le théâtre de ces opérations macabres.

Le MRC appelle les populations des quatre coins du Cameroun, particulièrement celles des nombreuses localités du pays déjà touchées par ces attaques meurtrières, dont la vie est désormais transformée en un cauchemar, à redoubler de vigilance et à collaborer avec les autorités administratives et les forces de défense. Il encourage le Gouvernement à tout mettre en uvre pour assurer la sécurité de nos citoyens.

Une fois de plus, et comme il n’a cessé de le réitérer, le MRC exprime sa gratitude à nos vaillants soldats engagés au front, qui se battent au prix de leur vie pour que la République ne soit pas soumise au diktat de ces criminels.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, profondément bouleversé par cet événement tragique, se tient aux côtés des familles des personnes disparues ou blessées, et par la voix de son Président national, leur adresse ses condoléances les plus attristées et les assure de sa plus profonde compassion.


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Cameroun: Les orphélins de la République

Par Abega Minkala, Expert en gestion des marques

Dans notre contexte local, il n’est de statut moins enviable que celui de l’orphelin. Celui qui, tout jeune a perdu ses parents protecteurs est souvent soumis aux brimades, injustices, frustrations, bastonnades, aux privations de nourriture, à une éducation au rabais et aux corvées de toutes sortes. L’orphelin peut subir des séances de bastonnade publique, sans que personne ne le défende et sans que les «gens bien» du village n’y trouvent à redire. Ceux qui ont la chance d’avoir des parents mais qui sont d’une façon ou d’une autre abandonnés ou privés des soins élémentaires qu’attendent les enfants de leurs parents s’écrient souvent par dépit: «on me traite comme un orphelin». Ce sentiment peut sortir du cadre micro familial et se déporter à des niveaux plus élevés de la société. Ceux qui arrivent dans les milieux sociaux où ils n’ont pas de soutien éprouvent souvent la même frustration que celle qui habite les orphelins. Personne ne les voit, personne ne les écoute, personne ne leur donne ce à quoi ils ont droit, personne ne les défend quand ils sont pris à partie, à tort ou à raison.

Les sociétés modernes, depuis la révolution Française, se sont constituées en Républiques, avec un Etat qui, afin qu’il n’y ait plus d’orphelins, s’est constitué PARENT de tous les citoyens. Ceux-ci, du simple fait de leur appartenance à la République, sont devenus égaux, en droits, en devoirs, égaux devant les rigueurs de la loi, égaux devant les avantages que peut procurer la gestion collective de la chose publique. C’est parce que l’Etat est devenu notre parent à nous tous que les plus pauvres d’entre nous avons pu bénéficier des conditions minimales nous permettant de nous éduquer, de nous soigner et de nous épanouir. C’est cet Etat qui nous protège au jour le jour quand plus fort que nous veut nous faire subir la loi du plus fort. C’est toujours cet Etat qui nous sert de recours quand nous sentons que nos intérêts vitaux ou fondamentaux sont menacés. Nous sommes les enfants de la République et aucun d’entre nous, s’il en respecte les règles ne doit se sentir menacé, ne doit se sentir orphelin.

Il y a un peu plus d’un an, j’ai écrit une tribune au sujet de Prince NDEDI EYANGO, parce qu’il avait reçu un traitement d’orphelin dans notre République. Il lui a été reproché d’avoir un passeport étranger et de vouloir diriger la société de droits d’auteurs de la musique au Cameroun, son pays de naissance. Le reproche fait au Prince des Montagnes tenait la route au vu de la loi, mais relevait du traitement qu’on administre à un orphelin au vu de la pratique de notre pays qui regorge, à tous les niveaux, de personnes ayant commis le même péché mais bénéficiant de la mansuétude ou même de la complicité de l’Etat. Notre équipe nationale de football, si on avait appliqué en son sein la jurisprudence EYANGO, aurait sûrement à se séparer de quelques uns de ses joueurs phares. Prince, tu es un orphelin de la République.

Le premier titre qui m’est venu en tête au moment où j’ai engagé cette réflexion était «La République des orphelins». En relisant mentalement mon futur texte, le titre m’a semblé abusif et peut-être même excessif, parlant du Cameroun, mon pays, res publica, ma chose publique, ma République.

Dans notre contexte local, il n’est de statut moins enviable que celui de l’orphelin. Celui qui, tout jeune a perdu ses parents protecteurs est souvent soumis aux brimades, injustices, frustrations, bastonnades, aux privations de nourriture, à une éducation au rabais et aux corvées de toutes sortes. L’orphelin peut subir des séances de bastonnade publique, sans que personne ne le défende et sans que les « gens bien » du village n’y trouvent à redire. Ceux qui ont la chance d’avoir des parents mais qui sont d’une façon ou d’une autre abandonnés ou privés des soins élémentaires qu’attendent les enfants de leurs parents s’écrient souvent par dépit : « on me traite comme un orphelin ».Ce sentiment peut sortir du cadre micro familial et se déporter à des niveaux plus élevés de la société. Ceux qui arrivent dans les milieux sociaux où ils n’ont pas de soutien éprouvent souvent la même frustration que celle qui habite les orphelins. Personne ne les voit, personne ne les écoute, personne ne leur donne ce à quoi ils ont droit, personne ne les défend quand ils sont pris à partie, à tort ou à raison.

Les sociétés modernes, depuis la révolution Française, se sont constituées en Républiques, avec un Etat qui, afin qu’il n’y ait plus d’orphelins, s’est constitué PARENT de tous les citoyens. Ceux-ci, du simple fait de leur appartenance à la République, sont devenus égaux, en droits, en devoirs, égaux devant les rigueurs de la loi, égaux devant les avantages que peut procurer la gestion collective de la chose publique. C’est parce que l’Etat est devenu notre parent à nous tous que les plus pauvres d’entre nous avons pu bénéficier des conditions minimales nous permettant de nous éduquer, de nous soigner et de nous épanouir. C’est cet Etat qui nous protège au jour le jour quand plus fort que nous veut nous faire subir la loi du plus fort. C’est toujours cet Etat qui nous sert de recours quand nous sentons que nos intérêts vitaux ou fondamentaux sont menacés. Nous sommes les enfants de la République et aucun d’entre nous, s’il en respecte les règles ne doit se sentir menacé, ne doit se sentir orphelin.

Il y a un peu plus d’un an, j’ai écrit une tribune au sujet de Prince NDEDI EYANGO, parce qu’il avait reçu un traitement d’orphelin dans notre République. Il lui a été reproché d’avoir un passeport étranger et de vouloir diriger la société de droits d’auteurs de la musique au Cameroun, son pays de naissance. Le reproche fait au Prince des Montagnes tenait la route au vu de la loi, mais relevait du traitement qu’on administre à un orphelin au vu de la pratique de notre pays qui regorge, à tous les niveaux, de personnes ayant commis le même péché mais bénéficiant de la mansuétude ou même de la complicité de l’Etat. Notre équipe nationale de football, si on avait appliqué en son sein la jurisprudence EYANGO, aurait sûrement à se séparer de quelques uns de ses joueurs phares. Prince, tu es un orphelin de la République

Un an après EYANGO, je découvre un deuxième orphelin : TOMBI à ROKO SIDIKI. Voici un citoyen comme les autres. Son premier péché est d’être Secrétaire Général de la FECAFOOT. Le deuxième péché est qu’il est issu de ces couches de la République qui n’ont été anoblies ni par la résonance des hautes sphères de la fonction publique, ni par les froissements des billets de banques des milieux des affaires, ni par la gloire éphémère des lumières des stades. TOMBI est tout simplement issu des milieux modestes, ceux d’où nous sommes en réalité tous partis, avant, au bénéfice des privilèges de la République, de la fortune d’affaires plus ou moins douteuses ou d’éphémères exploits sportifs, de nous retrouver propulsés dans les castes de ceux qui aujourd’hui ont pour parent principal la République et ne veulent partager les attentions de ce parent qu’avec leurs « frères utérins », pas avec les frères consanguins, encore moins avec les cousins plus ou moins éloignés que constituent les citoyens Lambda.

TOMBI, il t’est reproché, comme il a été reproché à EYANGO, de prétendre, toi l’orphelin, t’asseoir dans le fauteuil de PRESIDENT de la FECAFOOT. Toi l’enfant de qui ? La République te connait-elle ? Tu dis qu’elle te connait ? Que tu es son enfant ? Comme les autres enfants ? Je n’en suis pas sûr.

Tu es actuellement Secrétaire Général de la FECAFOOT, tu devrais être la cheville ouvrière de la présence des Lions Indomptables à Malabo, mais tu es à Tsinga. Qu’as-tu fait pour ne pas pouvoir sortir du pays, pour ne pas pouvoir accomplir ta tâche ? Tu ne le sais pas ? Je vais te le dire : Tu t’es déclaré candidat à la Présidence de la FECAFOOT. Et tes adversaires ont écrit contre toi une lettre de dénonciation adressée à l’Etat. Et comme l’Etat n’est pas ton père à toi (eh oui, tu es orphelin), l’Etat t’a traité comme on traite les orphelins, ceux là sur qui on peut taper sans craindre que le parent ne s’interpose.

Connaissant la FECAFOOT aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, j’affirme haut et fort qu’elle ne s’est jamais aussi bien portée que depuis que TOMBI à ROKO en est le Secrétaire Général. La FECAFOOT en réalité « n’existait pas » avant l’an 1998. A qui souvient-il que le siège de la fédération se trouvait logé dans les sous sols du stade Ahmadou Ahidjo, sans eau, sans électricité, avec un personnel accusant plus de trois années d’arriérés de salaires ? Nous l’avons oublié, nous ne le devons pas. Avant 1998, la FECAFOOT avait déjà eu à gérer les retombées des Coupes du Monde 1982, 1990 et 1994, avec comme bilan, le tableau que j’ai brièvement décrit plus haut. Depuis 1998, les équipes respectives qui se sont succédé aux commandes de la fédération ont contribué à bâtir une maison solide, organisée, disposant de fonds propres et d’un important patrimoine immobilier.

La nuée de prétendants qui survole depuis trois ans le siège de Tsinga, toutes griffes dehors, versant dans la désinformation, l’amalgame, la violence verbale et même parfois physique, l’intimidation, les trafics d’influence de toutes sortes, cette nuée témoigne de la beauté de la fiancée, que tous les prétendants veulent conquérir au prix de toutes les compromissions. Les dirigeants actuels, orphelins, accusés de tous les maux en général et d’aucun mal en particulier ont été lâchés par tous, même par le seul parent que doivent avoir les orphelins à savoir, la République. En quatre année de bataille et de désinformation, je n’ai jusqu’à présent entendu aucun grief crédible sur la gestion administrative et financière de la Fédération. Les griefs sur la mauvaise gestion des Lions Indomptables ne peuvent pas être dirigés vers une fédération qui a été écartée de la gestion de ladite équipe par le décret du 30 Octobre 1972 et remise en situation de gestion seulement par le décret du 26 septembre 2014, 42 ans plus tard.

L’Etat, la République, notre père et notre mère à nous tous citoyens, doit s’assurer que les plus faibles d’entre nous, ceux qui sont les plus vulnérables, soient protégés et ne subissent pas au quotidien des humiliations injustifiées, des frustrations et des brimades et la vindicte de populations mal informées ou désinformées.

Si la République veut redevenir notre parent à nous tous, elle doit s’appliquer à ce que tous ses enfants soient égaux au devant d’elle.
Si la République est le parent de tous ses enfants, elle doit, en se basant sur la « jurisprudence » Prince EYANGO – disqualifié de la gestion de la chose plus ou moins publique parce qu’il détient un passeport Américain -, elle doit disais-je, interdire à Joseph Antoine BELL, détenteur d’un passeport Français, de se présenter à l’élection du président de la FECAFOOT, afin qu’EYANGO ne se sente pas orphelin.

Si la République est le parent de tous ses enfants, elle doit veiller à ce que les textes qui la régissent s’appliquent de manière équitable à tous ces enfants. Les textes adoptés par la FECAFOOT fixent les conditions pour être candidat à l’élection du Président. Ceux des fils de la République qui remplissent les conditions sont candidats. Ceux qui ne peuvent pas les remplir ne le sont pas ou ne devraient pas l’être.

Si la République est le parent de tous ses enfants, elle doit éviter de faire en sorte que les décisions de certains de ses organes -comme celle de faire reporter l’élection à la FECAFOOT pour des motifs pour le moins surprenants quand ils sont évoqués par un Etat fort et structuré comme le Cameroun- soient perçues comme des moyens d’empêcher les « citoyens ordinaires » d’accéder à des postes qui sont réservés à des « citoyens spéciaux ». Le report négocié auprès de la FIFA apparait, au vu des derniers développements en date, comme un délai négocié pour neutraliser le candidat orphelin, qui a eu l’outrecuidance de remplir les conditions lui permettant de se faire élire par les délégués à l’Assemblée Générale de FECAFOOT.

Le Cameroun est une vraie République. Celle là qui m’a attribué une bourse d’études, moi l’enfant du pauvre menuisier. Celle là qui sait se réveiller pour protéger tous ceux qui sont ses enfants. Celle là qui, je l’espère, ne fera pas de TOMBI à ROKO SIDIKI un second Prince EYANGO ou même pire.


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Vie et Mort de Charles Atéba Eyéné: un regard citoyen

Par Eric Kuete

Il s’est donc éteint pour toujours un soir du 21 Février 2014. Que doit†on retenir de notre Atéba Eyéné national ? La façon dont il a vécu ou la façon dont il est mort ? Jamais mort d’homme n’aura autant ébranlé la République. Quoi que l’on puisse dire sur l’existence et la mort de l’homme, l’histoire retiendra que Charles Atéba Eyéné (C.A.E) n’était pas un vulgaire citoyen. Les multiples hommages qui lui ont été rendus sur les réseaux sociaux et dans les médias à l’annonce de son décès témoignent de sa stature et surtout donnent une idée de la place qu’il occupait dans le c ur des Camerounais. Sa mort est une perte énorme. Une perte d’abord pour sa famille et ses proches à qui j’adresse mes sincères condoléances, mais une perte surtout pour la nation. Dans un style qui lui était propre, C.A.E avait suscité l’espoir chez de nombreux jeunes qui avaient fini par trouver en lui un modèle. Il s’était intronisé capitaine, meneur de troupes ou portevoix d’une jeunesse dés uvrée et sans repères. Sa vie était un combat sans relâche contre les fléaux qui minent la société camerounaise. C’était un homme de parole qui, avec passion et parfois sans méthode, mettait sur la place publique les symptômes d’un Cameroun malade.

Dans une société gouvernée par la peur et la logique de la bouche cousue, C.A.E avait pu sortir de l’ordinaire pour se positionner en « diseur » de la Nation. Sa capacité à vomir les vérités qui dérangent, à attaquer sans pudeur ni mesure certains dossiers sensibles avait fait de lui l’idole, le messie de plusieurs jeunes camerounais. Charles était pour eux l’incarnation de l’espoir, « le sauveur » de la république. A travers lui, beaucoup ont dû se persuader que le pays était au bord du gouffre, que la méritocratie n’était plus le facteur d’ascension sociale. La jeunesse s’exprimait en lui, il était le relais des masses populaires. De sa voix jaillissait le cri de désespoir d’une société essoufflée, les gémissements d’un peuple en souffrance, les plaintes d’une jeunesse en déclin. Il disait tout haut ce que la société avait murmuré, il mettait la lumière sur les choses rendues obscures.

J’ai connu Charles comme la plupart des jeunes camerounais: à travers les médias, ses ouvrages et ses conférences. Je dois avouer qu’il n’était pas mon modèle. J’appréciais son combat, mais je n’étais pas du tout d’accord avec sa façon de le mener. Si j’admirais son courage, j’étais très critique quant à sa façon d’agir. Je m’étais laissé convaincre que sa méthode, loin d’apporter le salut aux Camerounais pouvait à terme déclencher d’autres problèmes plus préoccupants pour la République. Il fut pourtant un homme de talent, doté de qualités exceptionnelles. Il faut être un homme doué pour produire autant que lui en 42 ans d’existence. Vingt-six ouvrages en librairie, ce n’est pas rien. Fussent†ils de mauvais ouvrages. Cela nécessite de l’imagination et même de l’expertise. Il écrivait beaucoup, mais parlait aussi beaucoup. Ecrivait†il bien ? Parlait†il bien ? C.A.E a dû lui†même, affronter à plusieurs reprises ces questions.

Pour ce qui est de ses écrits, de violentes critiques lui furent adressées quant à son style jugé populaire et sa méthode très simpliste éloignée de la rigueur scientifique. Charles faisait du populisme et il ne s’en défendait pas. De son vivant, il n’hésitait pas à faire comprendre à ses contradicteurs qu’un bon écrivain, c’est celui qui écrit pour le peuple. C’était donc un « philodoxe », c’est†à†dire un philosophe de la « doxa », de l’opinion qui penserait mal selon la logique bachelardienne. Pour ce qui est du « parler », C.A.E était un homme à la langue pendante. Son goût prononcé pour le sensationnel le poussait parfois à travestir les faits, n’hésitant pas à les grossir pour susciter de l’émotion. Avec lui, c’était l’apocalypse en permanence. Il ne prenait pas la mesure et le recul nécessaires face à certains évènements. Motivé le plus souvent par ses fans devenus de plus en plus nombreux, il lui arrivait de faire des jugements hâtifs et de tenir des propos difficilement vérifiables. Au moment où ce brillant Camerounais va quitter ce monde pour ne plus jamais y retourner, nous devons surtout garder de lui l’image de quelqu’un qui a certes combattu le bon combat, mais qui, comme tout homme, a commis des erreurs de parcours qui devraient nous servir de leçons.

L’homme n’est pas que parole, il est aussi mesure, réserve et discernement. L’homme aussi n’est pas celui†là qui dit tout, mais celui qui fait tout pour ne dire que ce qui doit être dit. Charles avait « tout dit » de son vivant. Il nous en aurait certainement dit davantage si la mort lui en avait donné la possibilité. Mais la société camerounaise aurait†elle pour autant guéri de ses maux ? Il est mort, laissant notre Cameroun comme il l’a trouvé : pauvre, sous†développé, sans routes, manquant d’eau et d’électricité. Le chômage, les sectes et le magico†anal continuent et continueront de travailler la jeunesse. Je n’irai pas jusqu’à dire que sa bataille a été un combat de Don Quichotte ou de Sisyphe ; un combat qui n’aura servi à rien. Cependant, je pense qu’il ne suffit pas de crier les problèmes d’une Nation sur tous les toits, comme il savait bien le faire, pour que ceux†ci soient aussitôt évacués. Les problèmes, on les affronte, on ne les chante pas.

Le « dire », pour sortir un pays de son marasme doit être accompagné du « faire ». En effet, le « dire » doit provoquer, engendrer le « faire ». C’est ce qui a sans doute manqué à l’ uvre d’Atéba Eyéné. Son « dire » n’a pas beaucoup amené les Camerounais à « faire ». Son « dire » a davantage été énonciatif, informatif que proactif. C’était un « dire » qui, à force d’être monotone avait fini par prendre des allures humoristiques et même distractives. On écoutait Atéba pour se « soulager moralement » et non pour se retrousser les manches et se positionner comme acteur du développement. On l’écoutait pour s’émouvoir et non pour se mouvoir. On l’écoutait pour rire et non pour agir. Mourir pour une cause suffit†il à la faire triompher ? Une chose est sûre, si Charles est mort pour une cause, celle†ci ne triomphera pas si ceux qui vont prendre le relais ne corrigent pas les erreurs qu’il a commises de son vivant.

C.A.E a certainement été d’une utilité pour le Cameroun, mais il aurait dû être plus utile s’il se taisait par moments pour laisser parler son uvre. Il parlait plus que ses ouvrages. Il ouvrait la boîte de Pandore à toutes les occasions. Il manquait toujours l’occasion de se taire. Les vraies luttes n’ont pourtant pas toujours été celles qui font du bruit. Son départ est donc une invite à notre propre conscience. Ses ouvrages ont soulevé des problématiques importantes qui doivent nous interpeller. Mais nous devons inventer une autre façon de les aborder. Les solutions à un problème ne doivent pas devenir elles†mêmes des problèmes. La mort de Charles est une perte, mais c’est aussi une ouverture sur l’avenir. C’est une occasion pour nous de nous pencher sur nos difficultés existentielles, de penser les méthodes adéquates devant nous permettre de les aborder.

Charles est parti très jeune, mais il a d’une manière ou d’une autre imprimé sa marque en ce monde. Quoi que nous regrettions son départ prématuré, nous avons néanmoins la ferme conviction qu’il n’a pas vécu pour rien. Il a choisi son combat et il l’a mené jusqu’au bout, avec la même détermination. Peut-on lui reprocher cela ? Simone de Beauvoir disait que « être Homme, c’est se jeter dans le monde ». Se jeter dans le monde pour résoudre ses contradictions, pour corriger ses injustices. C’est dans le même ordre d’idées que, Etounga Manguelle va nous enseigner que « vivre, c’est se rebeller » (2013). Car nul ne doit se taire devant les fléaux qui rongent l’humanité.

Chacun a le devoir de l’engagement. Je parle de l’engagement au sens où Jean Paul Sartre nous disait que «vivre c’est s’engager ». On ne peut donc pas ne pas s’engager. Etant donné que refuser de s’engager, c’est encore s’engager. Charles s’était engagé, il s’était rebellé, il s’était jeté dans le monde. Même si les méthodes étaient biaisées, la cause était juste. On pouvait ne pas être d’accord avec lui, mais reconnaissons†lui cette ferme volonté qu’il avait de « secouer le cocotier » jusqu’à ce que les fruits tombent. Il nous laisse en héritage, son courage et son amour pour son pays. De là où il va désormais reposer, qu’il sache qu’il a fait son job à sa façon. Reste à ceux qui l’ont aimé de se mettre au travail pour le bonheur de la Nation. C’est le meilleur hommage qu’ils peuvent lui rendre.
Paix à ton âme Dr Charles Atéba Eyéné.

Charles Ateba Eyene
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Afrique: Le silence du peuple Camerounais par Georges Njamkepo

«Il reste (…) des fonctionnaires et hommes politiques qui considèrent que l’élitisme républicain une posture .»

La nuit a déjà été bien longue de trente années sans qu’aujourd’hui l’on ne puisse dire quand elle s’achèvera, cette opacité sans étoile peuplée de cauchemars. Dans ces ténèbres, les forces du mal triomphent, malgré les quelques lucioles que l’on aperçoit dans le lointain et qui illuminent bien difficilement notre chemin. Un obscurantisme silencieux sur lequel le peuple a dû méditer, ne comprenant pas à quelle malédiction il avait été voué, une obscurité à la hauteur de la vacuité des idées de ceux qui, censés guider l’action, se sont, à l’image des orgies romaines, embourgeoisés à la limite de la déjection. un suicide collectif progressif, une lente agonie et enfin les derniers soubresauts qui secouent le corps malade avant la mort, c’est ainsi que certains caractérisent les derniers avatars de l’histoire récente du Cameroun, des turpitudes à la hauteur du vide abyssale, tellement profond qu’on en voit pas la fin.

Un héritage de catastrophes, tous responsables, tous coupables
Cette dégradation, nous l’avons tous cautionné, au nom de la réussite financière personnelle égoïste à tous prix et à tous les prix au détriment des enjeux nationaux et publics, nous l’avons appuyé, parfois encouragé par nos silences coupables, ce silence incompréhensible devant toutes les vexations et ces humiliations quotidiennes, ce silence répréhensible par la morale dans lequel chacun de nous s’est vautré, ce silence de carpe qui se cache très mal mais crie le mal être des sans voix, pour certains parce qu’ils sont définitivement corrompus, pour d’autres du fait de leurs peurs, mais pour l’ensemble, à cause de l’individualisme pathologique rampant qui habite désormais la grande majorité de la population du Cameroun. Certains pour la forme défendront le contraire, soit qu’ils se sont bien servis aux sources de la prédation, soit qu’ils espèrent encore pouvoir le faire. Mais chacun dans son fort intérieur reconnaîtra que nous avons laissé faire et de part le fait, contribué à l’héritage de catastrophes que nous laissons à nos enfants, un pays complètement dévasté sur le plan moral, à la hauteur de la république de Sodome. Le Cameroun, un pays béni des Dieux, c’est ce que nous les Camerounais, nous nous plaisons à dire avec une conviction de moins en moins sûre car. Cette idée-force est de plus en plus combattue par le vulgaire «on va faire comment. ?»

Car, malgré toutes ces bénédictions, il est difficile de citer et d’arriver au bout du chapelet de calamités qui a été constitué au fil des ans. L’éducation de nos enfants, quand on sait qu’il est désormais possible d’obtenir son baccalauréat avec moins de dix de moyenne, les programmes scolaires étant ballottés au gré des éditeurs en fonction de leur contribution au pot commun de la corruption, une éducation encadrée par une organisation mafieuse pour accéder aux écoles et se retrouver ainsi au sein des grands corps de l’état, sans compétence ni qualité, quel Cameroun pensons-nous construire avec des incultes, des ignares, illettrés professionnels, des petits crétins qui malgré leurs diplômes, sont à peine allés à l’école, incapables d’écrire leur nom sans faute d’orthographe ? Quel type d’avenir sommes-nous entrain de bâtir avec des jeunes à qui n’a été inculqué ni la moindre once de civisme, de politesse et de posture de rigueur, ni le culte de l’effort, mais celui de l’argent roi?

Au sortir des écoles, collèges et universités, on assiste au mouvement cadencé de cette multitude perdue, sans objectif, cette foule sans conscience qui s’oublie et oublie, parce que personne ne lui a appris, à se construire un demain avec des rêves et des ambitions, divagant dans la prairie comme un troupeau de moutons qui a finalement accepté d’être mené à l’abattoir. encouragé à l’école de la médiocratie par l’exemple de leurs aînés qui ont paraît-il réussi. C’est une véritable démission qui ne veut pas dire son nom, résignés sommes-nous à regarder la vie se déliter dans notre cité. Que doit-on dire de cette inconséquente couverture sanitaire du territoire national, comme une petite indication de la façon dont les choses sont tenues. Il y aurait tellement de choses à dire, entre ces infirmiers qui usurpent le titre de médecin, ces pharmaciens qui organisent le déversement dans les rues par containers entiers, de médicaments périmés. Pour que des contrées lointaines sur le territoire national aient accès à des soins médicaux dits normaux, il faudra attendre que le ministre de la santé soit enfin originaire de ce village. et ce n’est pas demain la veille. A quelle vocation de faiblesse, de pauvreté et de maladie avons-nous cantonné une partie, une grande partie du peuple camerounais? Parce qu’au Cameroun, on réussit encore à mourir du tétanos, de syphilis, d’une mauvaise toux et. de paludisme.

L’autocratie digestive
En trente ans, le pays a en effet basculé dans la méchante et mauvaise gouvernance sans programme, un grandiose festival digestif, caractère dominant des autocraties africaines avec son transport de gestion laxiste des affaires publiques, la prédation à haute échelle des moyens de la communauté, le violent refus d’accepter l’autre dans sa différence et dans la revendication de sa tribalité, le basculement du pays dans la violence morale et psychologique, celle qui gangrène, celle qui tue à petit feu, celle qui interdit toute créativité, celle qui inhibe toute volonté d’avancer celle qui enfin, incite à l’autocensure. Finalement, le peuple camerounais est coupable d’avoir les dirigeants qu’il mérite. Nous avons encouragé les phénomènes pervers d’escroqueries à la fausse billetterie, brûlé ce qui nous restait de conscience d’une nation et de civisme face aux appels à la décadence que nous avons finalement intégrée comme mode ordinaire et habituel de notre vie, contraignant ceux qui n’ont pas les moyens de cette décadence à vivre prostrés dans leur pauvreté. Nous avons nous-mêmes, détruit la richesse de la République, cette paix sociale que certains exploitent abusivement comme objet principal de leur programme de gouvernement, ce sujet n’a pourtant pas sa place dans le débat politique, un charlatanisme de mauvais aloi.

Georges Njamkepo
Journalducameroun.com)/n

Beaucoup ne se relèveront jamais, certains en sont morts, de la réduction drastique des salaires des fonctionnaires à l’exception de ceux qui bien lotis, bénéficient encore et encore sous formes diverses, des prébendes distribuées par ceux qui sont censés organiser l’équilibre. Nous avons abandonné la paysannerie, véritable fer de lance de notre nation, à ses tourments quotidiens, à sa déshérence et sa pauvreté, encourageant ainsi l’exode rural, incontestable ferment de la violence dans les villes et source de déshumanisation de la vie sociale. Nous avons nous-mêmes mis le feu, brulant des pneus sur la voie publique, détruisant des bâtiments administratifs, saccageant des biens de l’Etat, démantelant des entreprises pourvoyeuses d’emplois et de richesses, vandalisé des véhicules, pillé des magasins et ce, au nom de revendications qui n’auraient pas dû avoir cours, si la rupture de la chaîne de responsabilités n’était pas systématiquement consommée par ceux-là même qui sont en charge de promouvoir le développement du pays. Avec une voracité de rapace à nulle autre pareille pétris de la férocité de chacals installés dans les hautes sphères de la pyramide, le peuple déjà si pauvre a été violé, dépouillé et spolié avec une fréquence métronomique, par des fonctionnaires véreux qui avant leur sieste se grattent le nombril, repus mais jamais rassasiés, réduisant ceux des plus résistants, naguère de fiers camerounais, en une armée de zombies pour qui la suite n’est plus que fatalité.

Démissionnaires.
Démission des élites, renoncement et capitulation des responsables, abandon de toute idée de progrès, le temps a fini par s’arrêter et le mouvement à se figer. Loin d’être une affaire de tribus car, du nord au sud et de l’est à l’ouest, au nom d’un équilibre régional qui institue la médiocratie comme mode de gestion du pays, elles ont toutes participé avec conviction et fermeté à la destruction du rêve, c’est plutôt, selon une expression consacrée, une question de génération. La génération qui a géré les moyens du pouvoir durant ces dernières années, dépassée par la vitesse du temps et du monde et nostalgique de la colonisation, doit avouer sa faiblesse, son invalidité et son inaptitude à diriger une cité, à nos pieds se dressent les immondices, les restes de sacrifices qu’ils ont lentement contribué à offrir à l’antre de l’indigence. Ceux-là, infanticides, parricides, «nationcides» et ils se reconnaissent, sont repus et incompétents, qu’ils démissionnent de cette tâche titanesque hors de leur portée intellectuelle pour laquelle ils n’ont aucun talent. Qu’ils laissent à d’autres, à ceux qui, le sacerdoce en eux, veulent travailler et se mettre au service de l’état et du citoyen.

Nous savons tous qu’il reste encore au milieu de ce marasme, un noyau dur de fonctionnaires et hommes politiques qui considèrent que l’élitisme républicain au service de l’état est une posture qui peut permettre de ci delà, que quelques espoirs puissent naître et fleurir, apportant enfin à l’horizon, dans la rosée du petit matin, pour une aube nouvelle, un rêve d’espoirs et un espoir de vie pour ceux qui dans quelques années devront sortir du silence des ténèbres et prendre la relève à bras raccourcis pour tenir les leviers de la gouvernance du pays.

Madame, Monsieur, faites place, …


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