Cameroun-incident de Magba : le gouverneur de l’Ouest convoque une réunion de concertation

Awa Fonka Augustine instruit le préfet du département du Noun d’inviter à cette réunion plusieurs autorités dont le chef du village Magba et le sultan roi des Bamoun.

Cette réunion de concertation portera sur l’incident survenu au village Magba lors de la tournée du Sultan roi des Bamoun, Sa Majesté Mforifum Mbombo Njoya Mohammed Nabil. En prélude à la tenue de cette rencontre qui aura lieu le 16 février 2023 sous sa présidence, le gouverneur de la région de l’Ouest demande au préfet du département du Noun d’inviter les personnalités ci-dessus à y prendre part.

Il s’agit du sous-préfet de l’arrondissement de Foumban, du sous-préfet de l’arrondissement de Magba, du maire de la commune de Magba, de Sa Majesté Mforifum Mbombo Njoya Mohamed Nabil sultan roi des Bamoun, des chefs des villages Magba, Manda, Mamboungan, Matta et Mambonko.

Pour rappel, tout a commencé au cours du week-end du 4 février dernier. Lors de la tournée du sultan roi des Bamoun dans l’arrondissement de Magba, les gardes du corps du sultan ont brutalement attaqué le chef de la communauté tikar, Ngamon Soulé pour avoir  appelé leur chef « Mon fils ». Selon des témoins, ces gardes ont aussi saccagé le palais de Ngamon Soulé. En représailles, la population tikar s’est rendue dans les rues de Ngambe Tikar.

Vu la montée de la violence, le préfet du département est intervenu. Dans un message porte en date du 4 février, Doncien Um a suspendu la tournée du sultan et appelé les populations à la paix. Quelque temps après, les sultans roi des Bamoun et le chef de la communauté Tikar ont fait la paix.

Cameroun-Bamoun contre Tikar : les chefs traditionnels signent le retour à la paix

Le sultan Nabil Mbombo Njoya des Bamoun a accompli un acte de réconciliation en faveur de son homologue de Ngambé-Tikar.

Les deux dirigeants ont échangé une étreinte fraternelle. Un geste qui visait à apporter la paix dans cette localité de la plaine de Tikar où les biens des Bamoun ont été saccagées et même brûlées le week-end dernier. Le sultan même a insisté pour dire que Bamoun et Tikar sont les mêmes personnes.

Tout a commencé par un incident qui a eu lieu le week-end du 4 février dans l’arrondissement de Magba, lors d’une tournée du Sultan. Les gardes du corps du sultan ont violemment attaqués Ngamon Soulé, chef de la communauté Tikar, pour avoir appelé leur chef «mon fils».

Les Témoins ajoutent que ces gardes ont également saccagé le palais de Ngamon Soulé. En représailles, la population tikar s’est rendue dans les rues de Ngambé-Tikar, Magba et Bankim.

Pour le sultan Nabil Mbombo Njoya, ces événements déplorables sont causés par des « fauteurs de troubles » qui ont mis le feu aux poudres. Il espère que les autorités administratives les rattraperont. Il est difficile de savoir si ces autorités travaillent dans cette direction. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont contribué à calmer les tensions montantes entre Bamoun et Tikar dans le département de Noun en préservant la sécurité des biens et des personnes. Elles ont encouragé les chefs à multiplier les actes de paix.

Certaines élites du département du Noun sont intervenues suite à cet acte de réconciliation. Elles observent que cette paix du Sultan pourrait être juste pour les yeux du public pour apaiser les deux camps. Mais, elles pensent que des racines plus profondes doivent être traitées. Ainsi cette fraternité sincère peut régner entre les deux groupes ethniques.

Malgré ce calme apparent, les soupçons entre les deux communautés règnent toujours. Les deux chefs traditionnels appellent les autorités administratives à veiller à ce que la paix et l’ordre perdurent dans les deux communautés.

Le pêcher africain, un arbre antidouleur qui pousse au Cameroun

Le Tramadol, une molécule antidouleur, existe en fait à l’état naturel. Les peuples du Nord connaissent depuis toujours ce remède

Fin 2013, une équipe franco-camerounaise a fait une découverte incroyable. Une molécule antidouleur, mise au point en laboratoire, existe en fait à l’état naturel, dans les racines d’un arbuste: le pêcher africain. Au Cameroun, les peuples du Nord connaissent depuis toujours ce remède. Les nombreuses vertus de la plante aident les Tikar et leurs voisins pygmées à se soigner.

Le neurobiologiste Michel de Waard, directeur de recherche à l’Inserm au Grenoble Institut des neurosciences, nous raconte l’étonnante histoire de la molécule synthétique anti-douleur, le Tramadol, dont on a trouvé après coup son équivalent naturel dans les racines d’un pêcher africain utilisées au Cameroun pour le traitement de la douleur et de l’épilepsie. Ou quand la chimie moderne rejoint sans le savoir la pharmacopée.