Les automobilistes avaient jusqu’au 31 décembre pour se conformer à une décision du ministre des transports. Les policiers sont déjà à l’affût.
Je n’ai pas encore d’argent pour mettre le volant à gauche. C’est encore ce qu’affirmait lundi dernier, Alain K, chauffeur d’un véhicule ayant un volant à droite. Pourtant, un communiqué signé par le ministre des Transports GOUNOKO HAOUNAYE le 28 avril 2008, informait le public que les véhicules avec volants à droite ne sont pas homologués par les services techniques compétents de son département ministériel en conséquence de quoi, ils ne sont pas autorisés à circuler sur le territoire camerounais. Le ministre donnait aux automobilistes jusqu’au 31 octobre 2008 pour se conformer à la réglementation.
Au Cameroun, comme dans plusieurs pays francophones (par exemple ceux de la Cemac), la circulation se fait à droite et les véhicules doivent avoir un volant à gauche. Cependant, plusieurs véhicules avec volant à droite circulent au Cameroun depuis bien des décennies. Approchés, certains automobilistes évoquent les facilités de divers ordres qu’ils ont pour acquérir ces moyens de transport qui ne manquent jamais de susciter la curiosité. Très souvent, ces voitures sont de secondes mains et leurs coûts seraient moins élevés que ceux des « véhicules classiques » autorisés à circuler.
Le communiqué du ministre des Transports précise que les automobiles avec volant à droite posent un problème de « sécurité ». Ainsi, les véhicules qui ont des volants à droite et qui essaient, tant bien que mal, de rouler à gauche, représentent un danger pour les autres usagers de la route. D’après Pascal T. un moniteur d’auto école, il est très difficile d’effectuer un dépassement avec ce type de véhicule ; surtout dans un virage. Ces situations sont la cause de nombreux accidents du fait d’une visibilité réduite.
Plusieurs garagistes se frottent les mains en cette circonstance. La tache est ardue de faire passer le volant de la droite à la gauche. Il s’agit de déplacer entre autres le tableau de bord, les pédales et le travail peut prendre entre une semaine et dix jours confie Guy K., garagiste à Yaoundé. Il ajoute que le coût de cette uvre peut atteindre 800.000 francs cfa en fonction des véhicules. Nous essayerons de nous conformer malgré tout révèle un automobiliste pour qui on ne peut pas faire le bras de faire avec l’Etat.
L’effectivité de l’application de cette décision se fait progressivement. Reste à espérer que cela ne soit, comme dans plusieurs cas, une occasion d’arnaque pour certains, notamment des agents de police chargés de l’application.