Albert Mva s’est éteint le 15 octobre dernier à Paris des suites de maladie.
Très peu de camerounais connaissaient à peine son nom et la grande majorité est incapable de lui coller un visage. Albert Mva dont certains n’appelaient que par le patronyme, faisait parti des intimes parmi les plus intimes du chef de l’Etat. Contrairement à d’autres proches du président, il n’a jamais occupé de fonctions officielles dans la hiérarchie étatique. C’est ce qui peux expliquer le très peu d’informations disponibles sur l’homme.
Tout au plus, sait-on qu’il est aux côtés de « son frère » (Paul Biya) depuis de longues années. Il ne l’a jamais quitté depuis sa prise de pouvoir en 1982 malgré, comme le révèle le quotidien mutations du 16 octobre 2008, «le scandale financier de la Société camerounaise de banque (Scb)» ou l’ancien responsable de cet établissement avait présenté Albert Mva comme « le prête nom du Président de la république ». Dans cette affaire, dite « affaire Messi Messi », Albert Mva est dépeint comme le principal responsable de la banqueroute de la Scb.
Paul Biya ne lui a jamais retiré sa confiance. De sources bien introduites, il était une véritable éminence grise du régime pouvant souffler un mot à son mentor dans quelque dossier que se soit et obtenir une suite favorable. Sa discrétion est restée totale jusqu’à sa disparition. Comme plusieurs autres anciens très proches collaborateurs et amis du chef de l’Etat, on le disait grand mystique. De sources proches de la famille, «il s’interdisait tout excès et vivait sobrement».
Le décès d’Albert Cherel Mva est une occasion pour beaucoup de spéculer sur les malheurs qui frappent le président de la République depuis quelques années. Les disparitions de René Owona en 2004, de Tsanga Abanda en 2005 et de Bénaé Mpèkè en 2007 seraient «de mauvais présages pour le locataire d’Etoudi». Ajouté à cela le décès en 2008 du cuisinier du Président et la chute, toujours en 2008 d’un mur du palais de l’unité; il n’en faut pas plus pour que les avis de toutes sortes circulent sur ce que le commun des camerounais considère comme «les signes d’une fin de règne».
Quoi qu’il en soit, Paul Biya affiche toujours la sérénité et la posture d’homme d’Etat qu’on lui connait. En 2004, au moment ou une rumeur sur sa disparition circulait, Il affirmait, sur les antennes de la Cameroon radio Television (Crtv), à l’endroit de ceux qui voulaient « précipiter sa mort » : « je leur donne rendez vous dans 20ans.