C’est le dernier bilan enregistré depuis le début de l’épidémie, le gouvernement du Zimbabwe accuse l’Etat britannique.
Le choléra a fait 1.111 morts au Zimbabwe depuis le mois d’août, selon un dernier bilan établi mercredi 24 décembre et rendu public jeudi 25 décembre 2008, par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA). Un total de 20.581 cas suspects a aussi été diagnostiqué dans tout le pays. Des chiffres en forte hausse, puisque le précédent bilan faisait état de 978 morts et de 18.413 cas suspects, recensés. La région la plus touchée reste la capitale, Harare, suivie par la ville de Beitbridge, à la frontière sud-africaine. La maladie qui se transmet par les eaux usées ne cesse de progresser et les organisations internationales ont du mal à répondre aux besoins croissants de la population.
Le Zimbabwe rejette sur l’ancienne puissance coloniale britannique la responsabilité de l’épidémie de choléra, l’accusant de mener une « attaque génocidaire » par le biais de cette maladie. « Le choléra est une attaque raciste et planifiée sur le Zimbabwe par l’ancien colonisateur obstiné, qui a engagé ses alliés américains et de l’Ouest pour qu’ils puissent envahir le pays », a soutenu devant la presse le ministre de l’Information Sikhanyiso Ndlovu. Il a par ailleurs affirmé à Harare que « L’épidémie de choléra au Zimbabwe est une force de guerre biologique et chimique, une attaque génocidaire sur le peuple du Zimbabwe par les Britanniques. C’est un génocide de notre peuple, c’était une guerre calculée qui aurait dû avoir lieu en juin dernier ». Il suspecte même l’occident de planifier une invasion militaire, après les appels de Londres, Washington et Paris réclamant le départ du président Robert Mugabe.
Depuis la semaine dernière, le gouvernement du Zimbabwe a multiplié les déclarations contradictoires sur l’épidémie de choléra. Il a, dans un premier temps, décrété l' »urgence nationale » et appelé à l’aide, avant de se rétracter quelques jours plus tard, affirmant que l’épidémie était « sous contrôle ». Pourtant, selon des organisations internationales, l’épidémie ne cesse de se propager. Le chef de l’État Robert Mugabe a aussi fait savoir la fin de l’épidémie, provoquant une confusion au sein de la communauté internationale. Comme dernier coup d’éclat en date, le Zimbabwe a rejeté sur l’ancienne puissance coloniale britannique la responsabilité de l’épidémie de choléra, l’accusant de mener une « attaque génocidaire » par le biais de cette maladie.
L’ampleur de l’épidémie révèle le délabrement au Zimbabwe, du système de santé et des réseaux d’eau et d’assainissement, lié à l’effondrement de l’économie. Depuis huit ans, l’ancien grenier à céréales de la région s’enfonce dans un marasme économique. Il se caractérise par une hyperinflation à 231 millions pour cent, et par une production au point mort, conduisant des millions de Zimbabwéens au bord de la famine. Cette crise se double d’une paralysie politique, depuis la réélection contestée fin juin de Mugabe , à la tête de l’État depuis l’indépendance de l’ex-Rhodésie du Sud en 1980. Le régime et l’opposition échouent à s’entendre sur la formation d’un gouvernement d’union, malgré un accord conclu en septembre et de nombreuses tentatives de médiation.